Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 12 partie 2

Alors que je suis sur le point de quitter l'hôpital le soir, j'aperçois la silhouette de Terrence au loin. Les mains dans les poches, le visage tourné vers le ciel, il semblerait qu'il attende que la pluie se calme pour rejoindre sa voiture.

— Bonne soirée Anna ! s'écrie soudainement Zoey.

Je grimace et mon amie fronce les sourcils en apercevant l'expression de mon visage. Je ne souhaitais pas vraiment éviter Terrence. Parce que je n'aurais pas de raison de le faire mais...

— Ça va ? s'inquiète-t-elle en s'approchant de moi.

Je soupire puis hoche la tête. Je vais mieux qu'à midi. J'ai réussi à reprendre le contrôle sur les choses, mais je suis loin encore de péter la forme.

Quand mes yeux se posent sur Terrence, je remarque qu'il me regarde.

— Rentre bien, souffle ma collègue avant de mettre les voiles en voyant le blond venir à ma rencontre.

— Salut Anna. Est-ce que tout va bien ? Tu es plus pâle que d'habitude.

Deuxième fois que l'on me pose pratiquement la même question en quelques minutes seulement !

— Salut. C'est rien, juste une dure journée. Et toi ?

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce que tu veux en parler ?

Sa gentillesse me désarçonne et me perdra sûrement un jour.

Je lui fais un signe négatif de la tête et tente un sourire. Celui-ci est bien évidemment raté. Le souvenir de l'angoisse que j'ai ressenti un peu plus tôt dans la journée me rattrape soudainement. Visiblement, je n'ai pas réussi à le chasser complètement.

La main de Terrence se pose sur ma tête et l'émotion me gagne en réalisant qu'il me caresse les cheveux.

— Tu sais, soupire-t-il en fourrant les mains dans les poches de son jeans, je suis passé par des moments difficiles ces derniers mois. Et j'ai gardé tout ça pour moi. Mais je sais par expérience désormais que ce n'est pas la solution. Je sais également que je t'ai fait du mal, mais l'Annabelle de l'époque était ma meilleure amie et si j'avais pu décrocher la Lune pour elle, je l'aurais fait. Alors tout ça pour dire que si tu as besoin d'une oreille pour te confier ou de n'importe quoi, je suis là. J'ai bien compris que tu avais besoin de temps pour digérer la raison de mon départ et mon retour, avec tout ce que cela implique. Honnêtement, j'aimerais faire à nouveau partie de ta vie. Mais si toutefois ce n'est pas ce que tu désires alors je respecterais ton choix et je te laisserais tranquille.

Je reconnais que les fois où nous nous sommes parlés, je n'ai pas été très facile à cerner. Mais je crois qu'au fond, je n'arrivais pas à savoir si j'arriverais à supporter tous les changements de ma vie. Alors j'ai mis en suspens le sujet « Terrence ». Parfois distante, parfois en demande de réconfort, j'ai dû le perturber.

— Je me doutes que tu as encore besoin de temps pour réfléchir, ne t'en fais pas.

Autant je peux parfois me laisser guider par mes émotions, autant des fois, elles deviennent mes ennemies numéro un. Seulement si j'écoute mon cœur, je me rends compte que je sais déjà ce que je veux.

— Je ne sais pas ce que ça donnera mais j'aimais vraiment beaucoup le Terrence qui me filait des bonbons en cachette ou passait son bras autour de mes épaules pour faire déguerpir Johnny le rebelle. Alors même si j'ai conscience qu'il a encore grandi, a pris du muscle et a passé dix ans à Montréal, j'ai envie de voir s'il est toujours une si bonne personne.

Le sourire qu'il m'offre est si éclatant qu'il pourrait probablement faire une pub pour les sites de rencontres et je suis certaine que des centaines de femmes voudraient le voir dans la minute qui suit. Terrence frotte sa barbe de quelques jours puis tend le bras pour me grattouiller une dernière fois la tête.