Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 15

Cette semaine, je n'ai pas mon week-end de libre, tout comme Zoey qui au passage, m'a avoué que Luke ne prenait pas si mal que ça sa grossesse tout compte fait.

—Je veux des sage-femmes, pas des zombies Stewart ! tonne Lola la piquante en passant à côté de moi.

Malgré sa petite taille, elle dégage une autorité époustouflante. Même lorsqu'on la regarde de dos, on devine son tempérament de leader et sa peau matte d'indienne lui donne un petit air de je-ne-sais-quoi qui donne froid dans le dos.

Ah, qu'est-ce que c'était bien quand elle était en vacances !

— Tu ne connais pas la nouvelle ? lance soudainement Zoey. Carrie Bradford, celle qui travaille au service de traumatologie, a une liaison avec le chef de la section alors qu'il est marié !

— Qui ça ?

— La blonde là ! Celle qui fait penser aux femmes des émissions de télé-réalité !

Je ne vois pas qui c'est...

— Ouais bon tu me diras ça plus tard Zoey car je dois faire le tour des chambres et je n'ai pas la tête à ça ! me plains-je en baillant.

Parce que c'est vrai que les potins, ça fatigue.

— Et oui, c'est ça ma chère de passer sa nuit à batifoler au lieu de dormir ! s'écrie-t-elle tandis que je m'éloigne. Oh et au fait, tu devrais dire à ton chéri de ne plus se déclarer de la sorte dans les couloirs si tu ne veux pas te faire dégager par Lola le chasse neige, rajoute-t-elle fière d'elle avant de rejoindre sa salle.

Mon amie a commencé à la surnommer ainsi après que cette dernière a eu passé plus d'une heure à déneiger le devant de l'hôpital avec une brouette. Ne me demandez pas comment elle a réussi à en trouver une, je l'ignore.

Quoi qu'il en soit, sa force insoupçonnée a désarçonné pas mal de personne, moi la première car Lola n'est pas très grande et plutôt fine. Je crois que la voir pousser cette brouette sur la neige m'a laissé des séquelles. Le pire dans tout ça, c'est qu'elle refusait inlassablement l'aide que les employés voulaient lui apporter. Il m'a semblé la voir craquer émotionnellement une fraction de seconde quand elle a eu fini de nettoyer l'entrée. Je suppose qu'elle avait des soucis en tête, un peu comme tout le monde au final. Même si elle ressemble à un tyran, il ne faut pas oublier qu'elle est humaine.

En tout cas, une chose est sûre désormais, c'est que je me méfie d'elle chaque fois que je l'aperçois. Je n'ai pas envie qu'elle me déneige à sa manière, autrement dit, qu'elle me vire parce que je n'ai pas suivi son règlement intérieur sévère.

***

Durant ma pause du midi, je croise Terrence.

— Salut, lance-t-il en m'offrant un sourire.

Mon cœur se serre parce que je remarque que son sourire n'est pas certain.

— Salut T.

— J'ai entendu dire que le mentor de Jales a succombé à sa maladie cardiaque. Tu lui feras part de mes condoléances ?

Je hoche la tête. Terrence, l'ange d'Ottawa !

— Dis-moi, que fais-tu dimanche prochain ? demandé-je subitement.

Terrence hausse un sourcil, surpris. Il semblerait que ma proposition le prenne de court, moi aussi d'ailleurs. Jusqu'à il y a quelques secondes, je n'avais pas pensé à lui proposer une sortie. Mais maintenant que c'est fait, je me rends compte que ça me fait plaisir.

— C'est mon jour de repos alors je comptais en profiter pour faire une sortie sportive.

Un sourire gagne mon visage. C'est vrai qu'il a toujours aimé se dépenser. Déjà ado, il passait son temps à courir partout. Il faisait des parcours dans le vieux parc, effrayant les personnes âgées à côté de qui il passait telle une fusée. Il s'inventait des parcours d'entraînement, me laissant admirer à quoi une véritable course devait ressembler.