Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 17

Dimanche, l'ambiance est tout autre, bien qu'elle soit loin d'être désagréable.

— Attends Anna, attends, mais qu'est-ce que tu fais ? rigole Terrence en me voyant m'agacer après l'attache de mon casque de protection.

Il m'avait laissé comprendre l'autre fois qu'il était d'accord pour annuler sa journée sportive, mais il semblerait qu'il m'ait menti puisque je suis désormais chez lui, à Gatineau, et que mes jambes jouent des castagnettes rien qu'en voyant le quad qui m'attend.

— Et tu l'as eu quand ton danger public là ? ne puis-je m'empêcher de demander tandis qu'il referme l'attache et descend la visière de mon casque.

— Je me le suis acheté avec mes économies. Après avoir débuté la fac, j'ai commencé des petits boulots à droite à gauche afin de devenir le plus indépendant possible.

— Je vois... Et es-tu certain que ce n'est pas... enfin que tu ne risques pas de me perdre en route, genre en haut d'une falaise, sur l'autoroute ou je ne sais quoi ?

Terrence rigole en se tenant les côtes. Je l'amuse.

Personnellement, je suis plutôt en train d'angoisser.

— Oh mon Dieu Anna, est-ce que tu t'entends parler ? lance-t-il en s'installant sur le siège de son appareil diabolique. Nous n'allons pas nous prendre pour des sportifs hauts niveaux en arpentant les falaises ou les collines. Mais pour ce qui est de ne pas tomber, tu sais il n'y a pas de secret, il faut s'accrocher, à moi en l'occurrence, rajoute-t-il avant d'enfiler à son tour son casque.

— Mouais, enfin moi je ne fais pas confiance à ces trucs démoniaques ! rouspété-je avant de grimper derrière lui.

Je suis certaine que le blond n'a rien compris à ce que je viens de dire à cause de nos casques qui doivent couper le son. Terrence allume son engin de la mort et avant même qu'il n'ait démarré, je suis fermement agrippée à sa taille comme à une bouée de sauvetage en pleine mer tempétueuse.

Je sursaute à l'entente du bruit tonitruant du quad et serre un peu plus le conducteur. Il faudrait tout de même que je le lâche légèrement si je ne veux pas l'étouffer.

— T'es prête ? crie-t-il pour que je l'entende par-dessus le vacarme.

Je voudrais lui répondre mais je suis certaine qu'il ne m'entendrais pas, alors je lève un bras pour lui montrer mon pouce. Grossière erreur puisque la secousse du démarrage me déstabilise. Je hurle avant de refermer mes bras autour de Terrence, tels de gros blocs de béton.

Malgré mon casque, je sens l'air dans mon cou, remontant même sur mon visage. Les dents serrées, je ferme les yeux. Notre terrain est loin d'être agréable puisqu'il est semé de bosses, toutes plus traîtres les unes que les autres.

Je lui avais dit que je n'étais pas adoratrice des sensations fortes pourtant, puis il le savait !

Au bout de deux minutes, je m'oblige à affronter la route du regard. Et finalement, ce que je vois me coupe le souffle. Je suis partagée entre l'effroi et l'excitation.

Terrence accélère un peu et un sourire bien que crispé, se dessine sur mon visage. C'est tout simplement dément. Il n'y a pas d'autre mot pour définir ce que je ressens. La sensation de liberté éprouvée est jouissive.

— Waouh ! crié-je en éclatant de rire.

Nous nous engageons dans une côte et notre quad ralentit un peu. Mon cœur accélère cependant en apercevant la descente qui nous attend. Je lève légèrement les fesses pour mieux observer le précipice puis complètement libérée de mes craintes ou de mes normes, je tapote la cuisse de Terrence pour lui faire signe de démarrer.