Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 17 partie 2

Un nouveau silence s'installe. Pourtant, cette fois-ci, il n'est pas désagréable. Il est apaisant. Il est conviviale. Ceci dit, ça ne m'empêche pas de le rompre :

— L'autre fois, quand il s'est mis à neiger, j'ai repensé à la fois où on a passé la soirée sur ton canapé. C'était l'hiver le plus froid que j'ai connu...

Le sourire de mon ami me fait comprendre qu'il s'en souvient aussi.

— On avait regardé au moins trois films à l'affilé et ma mère n'arrêtait pas de dire que notre cerveau allait fondre.

En effet. J'avais oublié ce passage ! Sa mère était une adepte des discours dénonçant l'impact négatif des écrans sur les neurones.

— Tu te souviens du bal de Noël ?

Comment l'oublier ? Même si ça a été le seul bal scolaire que j'ai fait, je sais que je n'aurais pas pu vivre mieux.

— Évidemment ! m'exclamé-je.

— Tu portais cette robe bleue des années 60.

Je suis surprise qu'il se souvienne de ma tenue. Même moi, je l'avais plus ou moins oubliée.

— C'était à ta mère, non ?

— Je n'arrêtais pas de m'en vanter ! rigolé-je.

J'étais si fière de remplir une robe de femme que j'ai dû le dire à toutes les personnes que j'ai croisées à cette soirée. Eh oui, je faisais partie des jeunes filles qui avaient des seins et qui rendaient jalouses celles qui n'avaient rien.

— T'étais magnifique dedans.

Je ne me voyais pas comme telle, mais s'il le dit...

— Tu te rappelles du morceau sur lequel on a dansé ?

Est-ce que je trouve amusant de mettre au défi sa capacité à se rappeler des événements et des petits détails ? Totalement ! Puis il faut reconnaître que ce serait le comble pour un neurologue de ne pas avoir une bonne mémoire.

— Save the last dance for me de Bruce Willis.

Il a raison. Je me souviens que j'avais trouvé le moment super romantique. J'étais au paradis, dans les bras de celui pour qui je craquais.

— J'ai bien cru que je serais incapable de t'inviter à danser ce soir-là.

C'est vrai qu'il avait été plutôt demandé. Toutes les filles, ou presque, avaient voulu danser avec. Et il avait passé une éternité à refuser chaque offre faite. Terrence n'était pas du genre facile, pour le plus grand dam de la gent féminine qui tombait comme des mouches devant lui. Il faut dire qu'il a toujours été beau garçon.

— Que veux-tu, c'est ça d'être une célébrité ! me moqué-je.

— En fait, j'étais terrifié, paralysé par mon stress.

Mon rire se rompt.

— Enfin voyons, pourquoi ? T ! C'était moi, Annabelle, la fille gauche qui faisait rire tout le monde et n'avait pas une once de charme.

— Et bien moi, je te trouvais pleine de charme, au contraire.

Mon cerveau me paraît soudainement vide. Aucune réplique ne me vient en tête. Pire encore, mon cœur commence à accélérer.

— J'avais les mains moites et j'ai fait je ne sais pas combien de fois le tour de la salle avant de réussir à t'approcher. Chaque tentative échouée augmentait mon angoisse. J'avais peur d'être ridicule et que tu refuses de danser avec moi.