Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)

Chapitre 19

Vendredi soir, lorsque Maxime arrive, c'est plié en deux et les doigts agrippés après mon tout nouveau canapé.

Je fronce tout d'abord les sourcils en voyant sa coiffure : c'est mémé persil qui est en déplacement ma parole ! Puis je réalise que ce n'est pas le moment de planter comme ça. Alors j'accours vers lui pour l'aider.

Mais ce dernier me repousse aussitôt en voyant mon attelle et saute par-dessus le dossier du divan tel un macaque.

— Mais je n'ai plus besoin de mon attelle ! rouspété-je.

— Alors pourquoi tu la portes encore nunuche ? crie-t-il en poussant de toutes ses forces de l'autre côté de ma porte pour que le monstrueux sofa rentre dans mon couloir.

— Je ne sais pas, avoué-je en me grattant la tempe.

J'ai encore de légères douleurs mais elles ne demandent pas un maintien spécifique. Au final, mon accident n'était pas très grave, puis Terrence a fait les bons gestes.

— Je me suis dit que ce serait peut-être bien que je t'amène ton nouveau Albert avant février ! hurle Maxime dont le visage a viré au rouge.

C'est vrai que nous sommes déjà le 27. Seigneur, le mois est passé trop vite !

— Oh qu'il est balaise notre ami « j'ai un nom à vomir », râle mon cousin en s'excitant sur le meuble qui refuse d'avancer.

Je crains presque de le voir sauter dessus comme un gamin de dix ans. Ce serait bien son genre.

En tout cas, même si je ne peux pas voir sa voiture d'ici, je devine que sa poubelle a souffert le martyr pour amener un tel monstre jusqu'ici.

— C'est beaucoup trop Max, non tu n'aurais pas dû ! Il suffisait juste de mettre une planche de bois pour recouvrir le trou ou je ne sais quoi mais pas acheter un canapé tout neuf.

— Oh mais ne t'en fais pas la naine, je ne l'ai pas acheté. Tu ne le reconnais pas ? C'est notre vieux Albus. Comme Alice et moi nous sommes décidés à acheter un nouveau sofa, je me suis dit que tu pourrais prendre le mien, question de faire de la récupération tu vois...

— Ouais en gros je suis ta déchetterie quoi ! résumé-je sur un ton un peu sec.

— J'aurais dit ça avec plus de finesse mais bon...

Mon cousin alors ! On ne le changera jamais.

— Eh attends, je rêve ou tu viens de dire que tu as appelé ton canapé Albus ?

Mon ami hausse les épaules comme si ce fait était tout à fait normal. Qui donne des prénoms à ses meubles ? Que l'on nomme sa voiture au pire je peux l'accepter mais son canapé ?

Maxime parvient enfin à passer mon couloir et je tire comme je peux sur le repose-coude pour l'aider. Puis je donne un coup d'œil vers mon vieux sofa. Il va falloir le sortir, ça ne va pas être triste, je le sens !

De toute manière, chaque fois que Max et moi nous associons pour quelque chose, cela devient épique.

— Bon OK, pousse maintenant ! m'écrié-je en grimaçant.

— Ça ne rentre pas ! réplique mon cousin sur le même ton, son visage virant de nouveau au rouge.

— Mais si ! râlé-je. Redresse-le c'est tout.

— Attends. Je peux pas, ça fait mal !

Je donne des coups vifs en arrière pour essayer de retourner le canapé, mais il est trop lourd.

— Oh putain c'est mort Anna, ça ne va pas rentrer. Il est trop gros pour passer ! angoisse mon cousin.

Puis il éclate de rire, me laissant complètement perplexe. J'en lâche même le repose-coude et le regarde, curieuse. Qu'est-ce que j'ai raté encore ?