Chapitre 22

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Encore une fois, la semaine me file entre les doigts. Enfin, surtout les derniers jours, car après la discussion avec Jales dans la voiture, je n'ai pas arrêté de penser à la possibilité que Thomas ait dit à Irina que je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Mais apparemment, l'anesthésiste n'a pas fait part de mon intervention de l'autre fois à mon amie.

Aujourd'hui, dimanche 12 février, je suis de garde et complètement débordée. Je devais normalement travailler en binôme avec Sophia, mais ma collègue étant malade, je me retrouve à bosser pour deux. Et n'ayant pas encore découvert de pouvoir de dédoublement, je n'ai pas trouvé une autre solution que de courir comme une folle d'une chambre à l'autre.

— On ne court pas dans les couloirs Stewart ! crie Lola, me faisant sursauter au passage.

— Oui ! réponds-je aussitôt, prête à plaquer ma main contre ma tempe, telle une militaire.

Cela ne m'empêche pas, une fois que Lola a disparu, d'accourir dans la chambre d'une de mes patientes et de m'emmêler dans les chaussures que son mari a laissé traîner. En me voyant peiner à rester debout, la femme grimace, sûrement gênée d'être indirectement la cause de ma demi-gamelle.

— Comment allez-vous madame Williams ? demandé-je en essayant de garder un peu de contenance.

— J'ai connu des jours meilleurs, soupire-t-elle.

Je m'approche de la femme avec mon matériel et l'aide à remonter dans son lit quand elle me dit qu'elle voudrait manger. Je donne un coup d'œil vers son repas du matin qu'elle a laissé sur la table puis amène cette dernière à son chevet.

— Elle est calme, lancé-je en donnant un coup de tête en direction de sa petite fille, endormie sur la chaise.

— Elle est tellement impatiente devoir son petit frère qu'elle a refusé de rentrer avec ses grands-parents. Elle ne voulait pas rater l'arrivée de Kyle.

— Ah, souris-je, les enfants...

— Vous en avez ? m'interroge la maman en remuant légèrement son bras après la prise de sa tension.

— Non, pas encore.

— Un partenaire ?

Elle continue son interrogatoire et bien que je ne sois pas là pour parler de ma vie privée, je ne peux pas m'empêcher de hocher la tête, le sourire si grand que j'en ai mal à la mâchoire.

— Vous ferez une excellente mère ! me rassure-t-elle. Ça fait quelque jours maintenant que vous passez me voir, j'ai cerné le personnage.

Suite à une grossesse difficile, Judith, c'est ainsi qu'elle s'appelle, a eu un séjour prolongé dans notre hôpital et cela fait plus d'une semaine que je m'occupe d'elle.

— Merci, réponds-je un peu surprise par ce qu'elle avance.

— Je suis psychologue clinicienne, me confie-t-elle et je comprends un peu mieux le sens de sa phrase désormais. Je travaille dans le service psychiatrique de l'hôpital, depuis l'année dernière.

Une collègue ? Je me sens honteuse de ne pas l'avoir reconnue. Puis je fronce les sourcils. Elle devait probablement savoir que Jales et moi étions ensemble puisque depuis un certain temps, tout l'hôpital semble s'être mis aux potins. Dans ce cas, pourquoi me demander si j'ai quelqu'un ?

— J'en ai croisé des gens ! Je ne dis pas que je peux désormais d'un claquement de doigt, évaluer mes patients ou les gens dans la rue, mais j'ai quelques notions, dit-elle modestement.

— Dans ce cas, merci Judith.

Elle me sourit en retour et alors qu'elle ouvre la bouche pour continuer à parler, la voix d'une petite fille, l'interrompt :

Petit ami et Compagnie - Partie 2 (Terminée)Where stories live. Discover now