L'affaire Emma Drouin

By Martcoteauteure2

84 5 0

Deuxième roman de Martine Côté. Cette fois-ci, nous nous transportons dans la région de Rimouski, où a lieu... More

Prologue
Chapitre 1 L'orphelinat
Chapitre 2 : Une bien mauvaise rencontre change son destin
Chapitre 3 : Le premier Amour de sa vie
Chapitre 4 : Et la vie continue
Chapitre 5 : un nouveau départ
Chapitre 7 : Jean-Louis Clément
Chapitre 8 : La descente aux enfers
Chapitre 10 : Les retrouvailles

Chapitre 9 : La vie est imprévisible

1 0 0
By Martcoteauteure2


Chapitre9

La vie est imprévisible


A son réveil, Marie était déjà dans la cuisine. En fait, elle ne s'était pas encore couchée. La situation d' Emma la peinait au plus haut point; c'est alors qu'une idée avait germé. Géraldine, la femme de ménage de l'édifice, était enceinte. Elle arrêterait bientôt ses ménages dans les chambres à la journée et dans l'ensemble des aires communes de l'édifice. Elle avait décidé d'en parler avec Emma dès son réveil.


D'abord sous le choc,  Emma évalua la situation. Certes, elle n'avait pas les moyens de dire non, même si le salaire offert était bien en-dessous de celui qu'elle avait comme infirmière en chef à l'époque. Mais cette époque était révolue, il semblerait...et maintenant qu'elle savait que sa progéniture serait prise en charge par le père et ses parents, elle n'avait plus vraiment d'horaire de travail à respecter. Elle accepta donc en exigeant cependant de payer un loyer à Marie, ce qu'elle accepta sans rechigner. Elle comptait bien mettre l'argent de côté pour lui redonner quand se sera nécessaire.


Elle avisa donc Géraldine qu'elle avait trouvé une remplaçante et qu'elle devra lui montrer les tâches à faire dès l'après-midi. Emma prit donc le temps de ramasser la cuisine et se faire un bon petit-déjeuner pendant que Marie était couchée. Elle se prépara pour aller rencontrer Géraldine et passa dans le vestibule quand elle l'entendit arriver.


C'était une petite bonne femme joviale, avec de grands yeux pétillants et un sourire communicatif. Elle lui montra le travail à accomplir chaque jour ainsi que l'ordre dans lequel elle l'exécutait; il ne faut pas oublier que les chambres au jour et à la semaine étaient réservées pour nos travailleuses de nuit...alors c'était le travail de fin de journée, pour laisser ces demoiselles dormir. Emma, dans les semaines qui suivirent, put côtoyer un monde tout-à-fait différent de celui qu'elle connaissait jusqu'à maintenant; tout ce qu'elle connaissait de ce genre de femme lui avait été enseigné par le monde de ses parents; des gens distingués qui ne toléraient aucunement ces « putains ». Alors quelle ne fût pas sa surprise lorsqu elle croisa des dames à l'allure distinguées qui semblaient encore plus à l'aise monétairement que le cercle d'amis de ses parents. Plus à l'aise aussi que le cercle d'amis qu'elle fréquentait avec Jean-Louis. D'ailleurs, elle croisa deux de ces médecins mariés qui les fréquentaient à l'époque.   Leur premier réflexe fut de lui exprimer leur dédain de la voir ainsi faire des ménages, mais ils baissaient bien vite les yeux quand ils se rendaient compte de la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient...ce qui faisait sourire Emma à chaque fois. Certes, elle n'avait pas conservé de lien avec les femmes de ces médecins, mais le risque demeurait toujours....pour eux!


Emma commençait donc ses journées à 13 heures et finissait généralement vers 18 heures,heure à laquelle la clientèle arrivait. Elle profitait donc de ses matinées pour prendre des nouvelles de Lucienne et, par le fait même, de Jules. Fort heureusement, il allait mieux depuis la rencontre avec Emma parce qu'il recevait un nouveau traitement pour sa maladie. Lucienne ne fit jamais mention du contrat qu'elles avaient signé, ni du fait qu'elles avaient recommencé à se parler; elle était maintenant seule dans sa grande maison avec son jeune fils et de parler avec Emma lui faisait le plus grand bien. Elles rétablirent donc un lien qu'elles avaient tentées de couper à l'époque, mais elle ne lui reparla pas de la possibilité que Jules rencontre sa mère naturelle. Marie continuait de rencontrer ses clients dans l'une de ces chambres, mais pas pour longtemps; un petit loft s'était libéré deux étages plus haut et elle comptait bien y installer Emma. Celle-ci était ravie de l'idée; ainsi elle pourrait avoir son espace bien à elle, et pourrait recevoir ses deux garçons la fin de semaine. Pour les fêtes, elle pourrait les recevoir dans l'appartement de Marie;  celle-ci y tenait. N'ayant plus de famille, elle serait contente de faire partie de la leur le temps des festivités. Emma prenait maintenant plaisir à faire ce métier; elle avait même une de ces « filles » avec qui elle entretenait des rapports particuliers; sans être son amie, elles étaient maintenant des connaissances qui se confiaient des moments plus personnels. D'ailleurs, Emma la gardait pour la fin;  c'était son dernier ménage de la journée. De temps en temps, Cécile, c'était son nom, la gardait le temps d'un thé accompagné de biscuits importés.   Car Cécile avait une clientèle particulière; la plupart de ses clients aimaient bien son côté distingué et son rôle de confidente. Alors ils ne s'y rendaient pas seulement pour des faveurs sexuelles, mais aussi pour son oreille attentive et sans jugements. La présence féminine d'Emma lui faisait le plus grand bien; surtout qu'elle était infirmière, elle pouvait aussi lui parler de ses problèmes de santé « personnels », ceux que l'on rencontre dans ce genre de métier et qui ne font pas l'unanimité chez les médecins « conventionnels ». De bouche à oreille, Emma se retrouva donc à « soigner » les filles pour des problèmes de santé liés au métier. Il fallait être prudente;  elle ne pouvait se permettre d'être bannie de la profession. Mais, de temps en temps, un examen pour confirmer telle ou telle maladie « honteuse » permettait aux filles de passer directement chez le pharmacien sans passer par le médecin. Parce que, bien sûr, on retrouvait aussi un pharmacien dans les clients réguliers...


Elle s'habituait tranquillement à sa nouvelle vie. La fin de semaine, de temps en temps, elle allait chercher ses garçons chez ses beaux-parents pour passer quelques heures avec eux...même si elle savait très bien que, ayant laissé leur père et son ancienne belle-famille s'occuper d'eux, signifiait aussi qu'elle s'éloignait de ses enfants...quoiqu'il en soit, les samedis où elle était seule, elle aimait bien aller au cinéma voir les films à l'écran. Ce samedi d'octobre 1939 en sera un très spécial; Léo Pincourt, le propriétaire du cinéma, est au guichet pour lui donner son billet.


-Bonjour mademoiselle, il me semble que ce n'est pas la première fois que je vous vois ici, est-ce que je me trompe?


Emma l'observe et essaie de se souvenir où elle l'a déjà vu; est-ce un client de son édifice?


-En effet, je viens assez souvent...je prendrais un billet je vous prie.

Sur ce, elle ouvre son sac à mains et lui tend l'argent.


-Bon cinéma mademoiselle!


Elle prend le billet et continue de chercher où elle l'a déjà vu...cela lui reviendra peut-être. Elle entre dans la salle et va s'installer dans son siège préféré, au milieu de la troisième rangée. Le patron du cinéma entre et s'installe pour présenter le film à l'affiche.

Mais oui! C'est ça! C'est le propriétaire du cinéma! C'est pour ça qu'il lui disait quelque chose! Il regarda dans sa direction et lui fit un sourire; elle rougit jusqu'à la racine des cheveux en le lui rendant. Elle ne se souviendra pas du film qu'elle était supposée regarder ce soir-là.


* * *


Après la représentation,il vint se présenter officiellement à Emma, qui était occupée à boutonner son manteau


-Pardonnez-moi de ne pas vous avoir dit qui j'étais tout-à-l'heure, mais je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise; je suis Léopold Pincourt,  propriétaire de ce magnifique cinéma; mais tout le monde m'appelle Léo, dit-il en lui tendant la main.


Elle sourit et accepta sa poignée de main. Il était charmant. Avec de magnifiques yeux bleus et des cheveux bruns coupés à la perfection.


-J'aimerais bien vous inviter à dîner un de ces soirs, seriez-vous libre demain?

Emma dut décliner l'offre, elle travaillait du dimanche au vendredi. Mais il ne renonça pas et lui fit une autre offre :


-Je comprends. Mais seriez-vous libre pour un café maintenant? Je demanderai à mon homme de ménage de fermer quand il quittera...


Vraiment, il était bien décidé à l'inviter! Elle accepta donc et ils allèrent prendre un café dans un petit restaurant de la rue avoisinante. Ils parlèrent cinéma bien sûr, mais bientôt la conversation dévia sur leur vie privée respective; Léo était un célibataire endurci qui prenait soin de sa mère de 81 ans. Il vivait juste au-dessus du cinéma ,dans un spacieux appartement avec de hauts plafonds. Sa mère lui préférait le trois pièces juste derrière le sien. C'était un logement qui était destiné aux domestiques à une certaine époque,mais il convenait très bien à sa mère qui était une femme toute simple. Son fils lui avait aménagé un superbe appartement et elle avait accès au sien par une porte dérobée se rendant à la cuisine. Emma, qui ne se livrait pas aussi facilement, lui avoua être seule aussi depuis un moment déjà et qu'elle avait deux beaux enfants dont elle était très fière. Non, ils ne vivaient pas avec elle, ils étaient avec leurs grands-parents paternels. . C'est tout ce qu'il apprit sur elle ce soir-là, et ils se quittèrent non sans une promesse de Emma de se revoir le samedi suivant. Ce soir-là,Emma se coucha songeuse; était-elle prête à s'engager de nouveau?



* * *


Entre son ménage de l'édifice et ses samedis soirs avec Léo, Emma rendait toujours visite à son amie Cécile et passait ses dimanches matins avec Marie. C'est à elles-seules qu'elle avait parlé de Léo; ne sachant si elle devait ou non s'engager dans une relation sérieuse, Cécile lui suggéra de prendre son temps. Quant à Marie, elle lui suggérait de sauter à deux pieds dans ce nouvel avenir prometteur. Mais Emma pensait que trop de déceptions amoureuses dans les dernières années pourraient lui nuire dans la présente relation et l'empêcher d'en profiter pleinement. D'ailleurs, la fin de sa relation avec Alain, son premier et grand amour, avait mis fin à cette naïveté d'un amour pour la vie. Jean-Louis n'avait que confirmé cet état de fait, la rendant plus dure, moins encline à se laisser aller dans une relation durable. Trois enfants de deux pères différents, c'était bien assez! Quelques rendez-vous autour d'un café à se raconter leurs vies seraient mieux pour l'instant. Surtout après la dernière rupture, laquelle avait été gâché par une confidence non faite en temps opportun.


Emma découvrit que Cécile n'était pas seulement une bonne oreille, mais une conseillère judicieuse. Elle suivit son conseil et, dans les rendez-vous qui suivirent avec son beau Léo, Emma s'ouvrit de plus en plus, jusqu'à lui parler aussi de Jules, son premier né. Elle ne voulait surtout pas gâché de nouveau une relation si précieuse. Léo l'écouta attentivement, lui serrant les mains dans les siennes. Il sentait que cette confidence en était une très importante, et il voulait être le plus honnête possible dans la réflexion qu'il lui ferait.


Emma finit en s'essuyant le coin des yeux. Elle regardait Léo, attendant une réaction. Celle-ci ne se fit pas attendre.


-Pauvre Emma! Cela a dû être très difficile pour toi de prendre une telle décision! Mais tu n'as jamais eu de nouvelles après cette fameuse visite de Lucienne?


-En fait, peu de temps après tout a dégénéré avec Jean-Louis et je n'ai guère eut le temps d'y penser... mais nous avons repris contact dernièrement et il semblerait que tout va mieux pour Jules, qui a eu le bon traitement quelques jours après sa visite désespérée.


-Et bien, tant mieux! J'espère que tu pourras garder contact avec elle et, indirectement,avec Jules....


Emma le regarda et éclata en sanglots; c'est ce genre de réaction qu'elle avait espérer de son Jean-Louis! Mais bien sûr, lui et Léo ont eu un parcours totalement différent, Léo vivant encore avec sa mère.


-J'aimerais que tu rencontres ma mère; des histoires comme la tienne, elle en a entendu plusieurs puisque le village d'où elle vient a été décimé pendant la guerre, laissant derrière des dizaines d'orphelins; elle sera une bonne écoute pour toi. Elle comprendra sûrement ce que tu vis.


Emma n'était pas du tout prête à se confier à une inconnue, mais lui promit d'y réfléchir. Cette confidence l'avait convaincu qu'elle devait maintenant chercher à revoir son premier né et lui faire une place dans sa vie. Elle pourrait ainsi boucler la boucle et continuer d'avancer,du moins l'espérait-elle....


* * *


Le samedi suivant fût le premier souper officiel avec la mère de Léo, Annette.

C'était une petite femme toute fragile qui se déplaçait à l'aide d'une canne. Elle avait les yeux pétillants d'une jeune fille et le sourire réconfortantd 'une gentille grand-maman. Dommage qu'elle ne le soit pas! Léo était enfant unique et n'avait jamais songé au mariage, ne s'étant jamais remis de sa première peine d'amour. Elle était morte d'une méningite. Mais les années passaient et la solitude lui pesait,jusqu'à ce qu'il croise Emma, qui lui rappelait étrangement sa belle Jeanne... en tous cas, celle qu'elle aurait pu devenir en vieillissant. Le souper fut très agréable et Emma promit à Annette de repasser la voir bientôt. Léo la raccompagna jusque chez-elle, tout content de cette première rencontre entre sa mère et son aimée.


-Ma mère t'as beaucoup aimé, crois-moi! Je la connais bien; quand quelqu'un ne lui plait pas, elle ne reste pas aussi longtemps à la table et regagne ses quartiers.


-Pourquoi? lui demanda Emma taquine, tu invites souvent des demoiselles en détresse ?


Léo lui sourit.

-En fait, je n'ai emmené personne chez-moi de sexe féminin dans les deux dernières années. Et jamais ma mère n'a démontré d'intérêt pour celles d'avant.


Emma ne dit rien mais sourit en son fort intérieur. Il est certain que Léo a dû ramener quelques femmes chez-lui... il a beau être célibataire, il a droit à sa vie privée...


* * *


Entre deux appartements à nettoyer, Emma pensait à sa soirée avec Annette le samedi d'avant et à ce que Léo lui avait dit sur la possibilité que sa mère puisse l'aider à renouer avec Jules. Certes, elle ne la connaissait pas vraiment mais il lui semblait qu'à quelques reprises, elle lui avait ouvert la porte en lui parlant des contacts qu'elle avait gardé avec certaines personnes qui l'avait aidé pendant la guerre, pour retrouver des parents de certains orphelins qu'elle avait accueilli chez-elle. Plus elle y pensait, et plus elle était convaincue que Léo lui en avait parlé. Elle lui demanderait samedi, pendant leur souper hebdomadaire. Mais elle n'a pas eu à attendre jusque là, puisque Marie lui avait laissé un message sur la table de sa cuisinette à son retour du travail :


« Un certain docteur Conrad Dubois a appelé juste après que tu sois passée à l'appartement; il voulait te parler à propos d'un certain Jules Bellavance. Tu pourras venir demain matin l'appeler si tu veux, ce soir je reçois des amis... à demain ».


Emma savait très bien ce que le terme « amis » voulait dire, elle attendrait donc jusqu'au lendemain matin pour le rejoindre, ce docteur Conrad Dubois. Elle était très fébrile et ne savait que penser; d'où a-t-il eu son numéro? Comment était-il au courant? Est-ce Jules qui est malade? Est-il en danger? Toutes ces questions l'empêchèrent de dormir et c'est de bon matin qu'elle descendit à l'appartement de Marie.


Elle prit le temps de préparer du café et d'en faire un pour Marie, qu'elle entendit se lever. Bien entendu, elle-même voulait venir aux nouvelles de ce mystérieux appel!

Emma lui fit un court résumé du but de cet appel et, à 9h. tapant, elle prit le téléphone et composa le numéro qu'il avait laissé à Marie :


-Sanatorium de Québec, en quoi puis-je vous aider?


-Est-ce que je peux parler au docteur Dubois s.v.p.?


-C'est à quel sujet?


-Mon nom est Emma Drouin. Il m'a laissé le message de le rappeler ,hier.


-Un instant s.v.p.


Et la ligne fut mise en attente, qui sembla interminable pour Emma. Le Sanatorium? Était-il arrivé quelque chose à Jules? Elle n'eut pas attendre longtemps; déjà, Conrad Dubois était au bout de la ligne.


-Mme Emma Drouin? C'est Mme Lucienne Bellavance qui m'a demandé de vous contacter...c'est au sujet de Jules Bellavance. Vous êtes bien sa mère naturelle?


-Oui, oui, vous avez des nouvelles à me donner?


- Oui, dans les faits, Jules est hospitalisé au Sanatorium depuis quelques jours et malheureusement il ne va pas très bien; Mme Bellavance tenait à organiser une rencontre entre vous et son fils adoptif; seriez-vous disponible pour venir le voir?


Emma donna son accord et se dépêcha de retourner à l'appartement se préparer. Ellen'avait pas de temps à perdre si elle voulait être à l'heure au Sanatorium. Elle promit à Marie de lui donner des nouvelles aussitôt qu'elle en aura.


Sur le chemin menant au bureau de Conrad Dubois, Emma se fit toutes sortes de scénario dans sa tête; on lui dit que son état est grave; jusqu'à quel point? Si Lucienne veut qu'elle le rencontre, est-il en danger de mort? Et si elle arrivait trop tard?


Un bruit de klaxon la ramena à la réalité; elle avait failli avoir un accident tellement ses pensées l'accaparait. Elle finit par arriver et c'est avec le souffle court qu'elle ouvrit la porte de l'hôpital.


Une petite dame ronde avec des lunettes et un chignon l'accueillit, l'invitant à passer à la salle d'attente pendant qu'elle allait avertir m. Dubois de son arrivée.


Emma eut à peine le temps de s'asseoir, Conrad Dubois vint à sa rencontre;  c'était un homme d'âge mûr, avec le crâne dégarni et des lunettes rondes cerclées d'or; le genre d'homme auquel son père aurait pu ressembler en vieillissant, ce qui lui fit un pincement au cœur. Il l'invita à passer dans son bureau.


-Si vous voulez bien vous asseoir, j'aurais quelques questions à vous poser au sujet de Jules.


-Bien sûr, je ferai au mieux de ce que je sais.


-Bon, dit-il en ouvrant son dossier, avez-vous sa date de naissance?


Ça, Emma pouvait la lui donner sans hésiter :

-Le 25 janvier 1930.


-D'accord...c'est bien votre fils


-C'est mon fils, mais je l'ai donné à l'adoption à M. et Mme Euclide Bellavance dans cette même année. Je l'ai fait pour son bien, étant moi-même très jeune à l'époque...


Conrad l'interrompit :


-Vous n'avez pas à vous justifier Mme Drouin. On a tous un squelette dans le placard et, croyez-moi, dans mon métier,  j'en vois de toutes sortes!


Il lui sourit.




Emma ferma les yeux et de grosses larmes roulaient sur ses joues...elle allait revoir son fils!  Mais dans quel état! 

Continue Reading

You'll Also Like

239K 5.1K 19
حسابي الوحيد واتباد 🩶 - حسابي انستا : renad2315
13.4K 535 21
The CIA, a morally gray intelligence organization gets isekaid into a dystopian post apocalyptic fantasy world filled with mentally deranged human-an...
136K 4.8K 76
After his first year at the Advanced Nurturing High School, Fukazawa Yato is about to start his second year as a student. With a better understanding...
15.3K 826 11
تائهه لا تعرف معنى الحياه تنضج وسط انهيار دموع , الم , فقدان , استنكار تضرب بأقسى شيء تحرم من الامان تراودها افكار ضجيجه , ترغب لنجاتها منهم لتعج...