Cela faisait maintenant deux jours que Sydney avait quitté l'appartement et Sodjo Allen ne semblait pas au mieux de sa forme. En vérité, elle avait broyé du noir pendant ces dernières quarante-huit heures. C'était une femme au grand cœur et elle culpabilisait. Elle était inquiète aussi. Frustrée et en colère, autant que l'on pourrait l'être si l'on se trouvait confronté à une telle situation de crise.
Ce jeudi matin, l'avocate avait quitté son lit d'un pas blasé et lent. Elle avait descendu les marches de l'escalier difficilement. Chaque fois qu'elle posait son pied à terre, elle avait l'impression que son corps tout entier s'enfonçait dans du sable mouvant.
Puis, tandis qu'elle venait de descendre la dernière marche, elle laissait un gentil sourire illuminer les traits élégants de son visage alors qu'elle apercevait Nicky de dos et accroupi à quelques mètres d'elle.
Elle dit joyeusement ;
« Vous êtes bien matinal aujourd'hui. »
Les oreilles du détective privé s'étaient soulevées comme celles d'un lapin interpellé. Il tournait immédiatement la tête et plongeait un regard déterminé dans celui de Sodjo qui semblait égayé bien que perdu. Elle ne comprenait décidément pas ce qu'il était en train de fabriquer mais elle savait que cela risquerait de l'amuser et d'énerver Laura.
La brune avait fini par comprendre comment le duo de détectives fonctionnait. Un peu étrange comme relation mais elle n'allait pas leur jeter la pierre. Chaque relation était unique et précise. S'il fallait que Larson prenne des coups de massue au moins dix fois par jour pour qu'ils entretiennent leur harmonie alors qu'il en soit ainsi.
La femme continuait donc sa marche, voulant rejoindre son garde du corps. Et alors qu'elle commençait à lui demandé ce qu'il fabriquait les genoux à terre, il la stoppa net dans un hurlement fracassant ;
« Ne bougez plus ! Ne faites plus un pas ! Ça m'a pris toute la nuit ! »
Sodjo Allen s'arrêta après avoir sursauté.
Eh bien, qu'est-ce qui lui prend tout à coup ?, s'interrogea-t-elle en fronçant les sourcils.
Sodjo inclina le visage lorsqu'elle vit Nicky zieuter la pièce en long, en large et en travers. Alors, elle comprenait. Elle s'était senti si réconforter d'apercevoir Larson, qu'elle ne s'était même pas rendu compte de tout le bazar qu'il avait mis dans le salon.
Une quantité excessive de dominos alignés successivement d'une manière si délicate et si précise. Des dominos de couleurs différentes : des blancs, des noirs, des rouges, des beiges, des marrons... Des dominos de toutes les couleurs.
L'avocate plissa les yeux et se recula d'un pas. Puis de deux. Puis de trois. Elle reculait jusqu'à parvenir à avoir la globalité dudit chef-d'œuvre dans son champ de vision.
Alors qu'elle prenait conscience de ce que tout cela signifiait, ses sourcils se relevaient en même temps que ses yeux s'ouvraient grands. Elle se mettait à rire nerveusement, ses épaules montaient et descendaient de manière irrégulière. La brune savait que Larson était quelqu'un de talentueux et il était, pour ainsi dire, très talentueux dans la bêtise.
Cet homme est complètement suicidaire, s'était-elle dit.
Tandis que les rires de la femme s'intensifiaient, Nicky actionnait le mécanisme. Les dominos se mirent à tomber les uns sur les autres : un véritable enchaînement en cascade. L'avocate ne pouvait qu'admettre qu'il avait fait un circuit très impressionnant.
Les yeux du brun suivirent chaque domino qui venait s'écraser sur son voisin. Le visage du détective s'illuminait et un sourire aussi idiot que pervers étirait ses lèvres de plus en plus. Les poings serrés contre sa bouche, Nicky tremblait d'impatience.
Et alors que la partie la plus importante de cette étonnante performance s'apprêtait à débuter et marquer le clou du spectacle, une voix stridente et glacée vint perturber le petit moment d'euphorie du brun.
« Alors Nicky, j'espère que je ne te dérange pas trop ? »
Les paroles de Laura Marconi étaient parues comme le glas venant sonner la mort d'un certain Nicky Larson.
Ce dernier était d'ailleurs resté figé sur place quelques millisecondes.
Il finit par tourner doucement et prudemment la tête. Sa bouche s'ouvrit mais aucun son n'eut le temps d'en sortir. Laura venait de bondir de derrière le Maître Allen en hurlant ;
« Mais c'est que tu l'oublies souvent mon cent tonnes ! »
La rouquine projetait à vitesse éclaire sa gigantesque massue sur son partenaire qui n'avait eu, nul autre choix que de reculer brutalement de plusieurs pas réduisant à néant le travail qu'il s'était acharné à faire et qui l'avait conduit à ne pas fermer l'œil de la nuit.
La massue était passée à quelques centimètres de Sodjo Allen qui avait presque senti les battements de son cœur s'arrêter alors que les mèches de ses cheveux se soulevèrent rapidement pour revenir se poser finement sur ses épaules.
La mine affichée par l'américaine était une mine qu'elle n'avait jamais fait auparavant, stagnant entre la peur, la surprise et une teinte de compassion.
Elle s'avançait un peu, une main levée et laissant échapper un léger « Laura » qui était lui-même camouflé par un petit rire nerveux.
Sodjo finit par laisser sa main tomber contre sa cuisse. Elle remua la tête et songeait au fait que parler à Laura Marconi lorsqu'elle était en colère n'avait pas grand intérêt d'autant plus que Larson l'avait un peu cherché.
À bien des égards, Sodjo trouvait que Laura avait un caractère un peu commun au sien. L'énervement inapaisable, la détermination, la flexibilité...
C'était des traits qu'on pouvait pour certains qualifier de défauts mais c'était ce qui avait fait d'elle, cette grande avocate, crainte et respectée. Alors, Sodjo était impatiente de voir ce que la partenaire du grand Nicky Larson deviendrait dans quelques années.
En ce cas, elle allait simplement vers la cuisine, remplit une tasse de café qu'elle devina avoir été fait récemment car il était encore bien chaud.
La femme regarda une dernière fois le duo bagarreur, avant de s'éclipser dans sa chambre. Quand elle y arrivait, elle posait le dos de son crâne sur la porte qu'elle venait de refermer. Et, comme à son habitude, Sodjo laissa son cerveau tourner à plein régime, ses pensées vaguer et divaguer espérant qu'elles s'épuisent et décident de prendre un peu de repos.
Seulement, Sodjo savait que ça n'arriverait pas. Ce n'était jamais arrivé et aujourd'hui n'était pas un jour particulier donc rien ne changerait.
Et puis, son téléphone ne lui laissa pas le temps de rêvasser davantage car il se mit à sonner. Elle s'approcha du bureau et, avec sa main libre, prit l'appareil qui était posé dessus avant de décrocher.
Elle se mit directement à parler, allant droit au but, sans prendre le temps de demander à son interlocuteur s'il allait bien ;
« Vous l'avez retrouvé ? ... Toujours pas ? ... Bordel mais où est-ce qu'il se cache ?! ... Je sais que vous faites de votre mieux, là n'est pas le problème. Il faut absolument le retrouver... Si justement ! Chuck, il y a quelque chose qui cloche dans tout ça... »
L'avocate laissait Curtis parler quelques instants, en réalité elle n'écoutait pas vraiment ce qu'il lui disait. Sans le moindre bruit et toujours pensive, elle ramenait sa tasse à ses lèvres. Elle n'avait pas spécialement soif, mais elle sentait ses paupières lourdes, très lourdes et pourtant...
Sodjo Allen leva les yeux vers l'horloge accrochée au mur, il n'était même pas 10h00 et elle était aussi fatiguée que s'il était 23h30.
Elle frôlait le burn out et s'en rendait très bien compte. Mais, elle ne pouvait pas prendre de repos. Elle ne le voulait pas. Elle n'y arriverait pas. Plus vite elle aurait réglé cette affaire, plus vite elle rentrerait chez elle.
« Pourquoi Dojo n'a pas tout simplement donné la liste à Akira Yamaguchi ? Hum ? Pourquoi l'avoir donné à Hizahomo Bokuto ? Il aurait sans doute pu en tirer un meilleur prix... Cela n'a vraiment aucun sens... Heureusement, pour l'instant, on sait de sources sûres que Yamaguchi n'a pas mis la main sur cette liste mais combien de temps nous reste-t-il avant que ça ne soit le cas ? ... Tu vois, on ne peut pas laisser Kenzo Dojo en liberté plus longtemps... Bref. Continuez de le chercher, il peut être n'importe où. Élargissez le champ de recherches... Je sais que vous l'avez déjà fait mais élargissez le plus... Bien, fais donc cela... Non, je me suis déjà occupée de Sydney, il va bien, il est en sécurité... Bon, je te laisse, j'ai à faire et inutile de te faire du mouron pour moi, tout va bien. Bye. »
Ainsi, la brune raccrochait sans aucune autre forme de politesse. Elle avait été assez froide durant cet appel court. Elle en avait conscience et l'avocate se maudissait déjà pour cela. Seulement, elle était épuisée et elle en avait assez de constater que chacune des personnes autour d'elle s'inquiétait de sa survie. Qu'ils gardent leur inquiétude pour quelqu'un d'autre. Elle n'était pas faite de coton, elle était Sodjo Allen bon sang. Le cheffe des gladiateurs !
Elle murmurait avec agacement ;
« Quelle foutaise. »
Sodjo souffla bruyamment.
Après-demain se déroulerait la vente aux enchères et elle se disait naturellement qu'elle n'avait pas le temps de se reposer, qu'elle devait peaufiner chaque détail afin d'arriver à son but. La femme savait ce qu'il fallait faire pour mettre Akira Yamaguchi à genoux et elle aurait grandement besoin d'Hizahomo Bokuto.
Sodjo Allen était prête à tout pour parvenir à ses fins. Cela faisait des années qu'elle faisait son métier. Elle avait même démissionné de son poste de procureur pour lancer son propre projet et devenir cette sorte de justicière que chacun admirait, craignait, aimait et détestait.
Quel paradoxe.
La femme tenta de reprendre une gorgée de café, mais elle ne parvint pas à porter son verre à sa bouche. Sa main semblait vraiment lourde et lorsqu'elle s'en rendit compte, elle plissa les yeux.
En effet, quelque chose n'allait pas et elle avait rarement été dans ce type de position.
Sodjo avait l'impression de tanguer soudainement. Elle essaya de poser le bol sur le bureau mais ce dernier lui glissa des doigts. Il se brisa sur le sol, les éclats des verres s'éparpillèrent jusqu'à ses pieds.
La brune balayait du regard sa chambre, sa vue était floue, très floue. Elle ne percevait que des tâches plus ou moins colorées.
Tandis que madame Allen se laissait tomber par terre, elle posait l'une de ses mains sur la table de travail. Ses genoux baignaient dans un café chaud, presque brûlant mais pour chance, les vêtements qu'elle portait étaient assez épais pour faire rempart.
Sa respiration était si lente et si irrégulière. Son audition, limitée : elle n'entendait que des bruits sourds, graves et aigus en même temps. C'était comme si elle était et, à l'intérieur de son corps et à l'extérieur.
Un léger courant d'air parvint à son visage et elle comprit que quelqu'un venait de passer le pas de la porte. Ses yeux rivés sur ses genoux trempés, elle n'avait pas besoin de relever la tête pour comprendre que c'était Nicky Larson qui venait de s'avancer vers elle, se positionnant par la suite à sa hauteur.
Étrangement, quand elle leva son regard épuisé vers le détective, elle croyait presque percevoir son défunt père. Cette mine inquiète était pour elle, si semblable à celle que son paternel affichait alors que le cancer qui l'habitait à l'époque ne donnait aucun signe de rétractation.
Elle souriait avant d'articuler assez faiblement ;
« Je vais me reposer un peu... c'est d'accord. »
Nicky répondit avec une teinte de regret dans la voix ;
« Je savais que vous n'alliez pas bien. J'aurais dû insister davantage pour que vous vous reposiez !
- Évidemment que vous le saviez, rit-elle. Toutefois, si ça peut vous consoler un peu, je suis une vraie tête de mule alors insister n'aurait servi à... rien... »
Sodjo finit par perdre connaissance. À travers ses lèvres glissaient encore et encore des paroles incompréhensibles semblant être dépourvues de tout sens.
Par chance, Nicky était là et il réceptionnait, avec tendresse et fermeté, le corps de la brunette. Il la positionnait ensuite de telle sorte à pouvoir poser sa main sur le front de la femme.
Larson grinçait des dents. Allen était fiévreuse. Avec toute l'expérience qu'il avait, il savait que Sodjo n'avait rien de foncièrement grave. Elle venait de tomber de fatigue et il fallait à tout prix qu'elle se repose. Qu'elle le veuille ou non d'ailleurs.
À bien des égards, le détective se sentait responsable d'elle. Elle était, pour lui, bien plus qu'une avocate talentueuse, bien plus qu'une simple cliente... Que représentait-elle à ses yeux ? La réponse à cette question était sans doute trop difficile à trouver ou simplement trop dure à accepter.
L'homme la souleva sans la moindre difficulté. Il l'allongea méticuleusement sur le lit et la recouvrait avec la légère couverture qu'il y avait sur le lit. Il se fit la réflexion que cela n'était pas assez et ouvrit l'armoire de la chambre où il savait trouver une seconde couette un peu plus épaisse. Le détective privé déposa le duvet par-dessus la première couverture et on pouvait lire sur son visage une mine de satisfaction.
Cela devrait suffire, se dit-il.
Larson effleura de ses doigts les cheveux de la femme attrapant dans sa main quelques-unes de ses mèches. Après qu'il se soit rendu compte de ce qu'il était en train de faire, Nicky se redressa brusquement. Il recula de plusieurs pas en arrière et se retourna.
Mais, le brun cogna brutalement sa cuisse contre la pointe de la table du bureau et il se retint de jurer car il craignait de réveiller madame Allen qui, pour une fois, dormait à point fermé. Malgré elle bien sûr.
Nicky jeta un bref coup d'œil à la table et ricana avec légèreté. Il y avait un nombre incalculable de papiers dispatchés dessus. Sodjo Allen était incontestablement douée pour son travail. En revanche, le rangement n'était sans doute pas son fort. Il supposait tout de même que c'était un bazar organisé. Après tout, avec une mémoire comme la sienne, elle devait parfaitement savoir où était rangé ce qu'elle souhaiterait trouver.
Nicky fronça les sourcils au moment où son regard fut attiré par une feuille aux airs vieux mais à l'allure toujours un peu brillante. Le brun la saisit avant de la mettre sous ses yeux. Il comprenait que c'était en réalité une photo. Une photo en noir et blanc.
Deux adultes ainsi que deux enfants : un portrait de famille de toute évidence.
L'attention de l'homme s'était immédiatement tournée vers la femme adulte, souriant et à la peau claire, très claire, trop claire ; aux cheveux aussi blancs que la neige. Après cette constatation, il laissa s'échapper de ses doigts tremblants la photo.
Il posa à plat ses mains sur la table. Des flashs, encore des flashs... Des bribes de souvenirs le traversaient et s'entrechoquaient un à un. C'était comme la dernière fois, avec une violence identique et pourtant cette fois-ci, cela était moins douloureux. Car cette fois-ci, il ne luttait pas. Cette fois-ci, il avait cette envie de savoir... de voir ce que son subconscient voulait lui montrer.
La femme de la photo semblait être la même femme qu'il avait perçue dans ses premiers flashs, lorsqu'ils se trouvaient à Utsunomiya Sodjo et lui.
Il pouvait clairement percevoir les traits de cette femme aux cheveux lumineux. Des traits qui, sous certains angles ressemblaient aux siens et qui sous d'autres angles ressemblaient à ceux de...
Il remua difficilement sa tête devenue trop douloureuse, se massant les tempes tout en regardant furtivement le Maître Allen qui dormait paisiblement sur le lit.
Larson se répétait en boucle que cela n'avait aucun sens parce que c'était réellement le cas. Pour lui c'était le cas et n'importe qui d'autre qui aurait été face à ce même problème aurait eu la même réflexion.
Il était impensable, pour Nicky Larson, qu'il ait pu d'une quelconque manière avoir déjà côtoyé le cercle de Sodjo Allen. Il s'en serait souvenu, personne n'oublie quelqu'un d'aussi important. Et pourtant, il n'en avait pas le moindre souvenir...
C'était sans doute cela.
Il ne s'en souvenait pas ou du moins, il avait oublié. Était-ce vraiment ça ? Avait-il sérieusement oublié ?
Au moment où il sentait une main se poser sur la sienne, il sursauta et se tourna, posant son regard surpris sur une Laura Marconi assez inquiète.
« Nicky, ça va ? Tu ne m'as pas entendu entrer ?
- Si... Non... ? Je... Non.
- Tu vas bien ? »
Elle poursuivait en ramenant sa main sur la joue de son équipier ;
« Nicky, tu transpires. Dis-moi ce qui se passe.
- Je vais bien, ne te fais pas de soucis pour moi. Occupe-toi plutôt de Sodjo, c'est elle qui n'est pas en grande forme.
- D'accord, mais tu devrais-
- Ça va, coupa Nicky en souriant. »
Laura afficha un sourire amer. Elle remua la tête tout en levant discrètement les yeux au ciel.
Nicky ne lui disait pas la vérité mais elle ne pouvait pas non plus affirmer qu'il lui mentait. En vérité, il ne lui disait rien. Juste rien. Il la mettait à l'écart de ses problèmes et elle se sentait frustrée à cause de ça.
Le brun remarqua l'agacement de sa partenaire face à sa réponse. Inconsciemment, il souleva une main et vint relever la frange maladroitement coiffée de Laura qui se mit à le fixer.
« Excuse-moi de t'inquiéter autant. »
Larson se raclait ensuite la gorge.
La jeune Marconi semblait faiblement perturbée par le geste de son ami. Ses joues prenaient une teinte légèrement rosée et même le détective privé semblait un tantinet troublé. Il n'y eut aucun autre échange entre les deux coéquipiers et Nicky sortit de la chambre en se demandant vraiment ce qui lui était passé par la tête.
Laura resta silencieuse quelque temps. Puis, après avoir repris ses esprits, elle se courba et commença à nettoyer le café qui s'était renversé par terre. Néanmoins, elle s'arrêta un instant pour regarder Sodjo. La rouquine était soucieuse et espérait sincèrement que Allen se porterait mieux à son réveil.
C'est vrai... Elle se surmenait vraiment trop. Mais c'était compréhensible : la vente aux enchères se déroulerait dans deux jours et il fallait qu'ils soient prêts.
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À suivre...