Ancestrales 6 ~ L'heure de la...

By AlysDemester

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Tome 6 d'Ancestrales. More

Prologue
Chapitre 1: 4 ans
Chapitre 2: Janvier
Chapitre 3 : Janvier (2)
Chapitre 4: Janvier (3)
Chapitre 5: Janvier (4)
Chapitre 6: Janvier (5)
Chapitre 7: Janvier (6)
Chapitre 8: Janvier (7)
Chapitre 9: Mahendra
Chapitre 10: Janvier (8)
Chapitre 11: Janvier (9)
Chapitre 12: Janvier (10)
Chapitre 13: Janvier (11)
Chapitre 14: Janvier (12)
Chapitre 15: Janvier (13)
Chapitre 16: Janvier (14)
Chapitre 17: Janvier (15)
Chapitre 18: Hayden Rivière (2)
Chapitre 19: Janvier(16)
Bonus - 50 facts sur Eloïse
Chapitre 20: Janvier(17)
Chapitre 21: Janvier (18)
Bonus - 50 facts sur Victorien
Chapitre 22: Janvier (19)
Chapitre 23: Janvier (20)
Chapitre 24: Janvier (21)
Chapitre 25: Janvier (22)
Chapitre 26: Haven et Isidorh
Chapitre 27: Janvier (23)
Chapitre 28: Février
Chapitre 29: Février (2)
Chapitre 30: Février (3)
Bonus - 50 facts sur l'histoire
Chapitre 31: Février (4)
Chapitre 32: Février (5)
Chapitre 33: Février (6)
Chapitre 34: Février (7)
Chapitre 35: Février (8)
Bonus - les bases du lysirien
Chapitre 36: Mahendra (2)
Chapitre 37: Février (9)
Chapitre 38: Février (10)
Chapitre 39: Février (11)
Chapitre 40: Février (12)
Chapitre 41: Victorien & Caleb
Chapitre 42: Février (13)
Chapitre 43: Février (14)
Chapitre 44: Mars
Chapitre 45: Mars (2)
Épilogue
La fin. Et ensuite ?
Chapitre bonus: Journée d'intégration magicienne
Chapitre bonus: Les Effacés
Chapitre bonus: Le nouveau locataire

Chapitre bonus: L'anniversaire de Victorien

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By AlysDemester

07/04/2015.

La clé tourna dans la serrure. La porte, même doucement poussée, grinça comme pour signaler sa présence au monde. Ou simplement pour demander à être huilée après de nombreuses années de bons et loyaux services.

Dès que Victorien posa un pied dans l'entrée de sa maison – celle à proximité d'Astras, il n'avait pas encore eu l'occasion d'emménager à Lille –, la lumière s'alluma brutalement. Il plissa les yeux, incommodé.

Eloïse se tenait devant lui, une main sur l'interrupteur et l'autre agrippée autour d'une horloge. Elle portait son pyjama aux motifs de cactus et avait l'air un peu plus joyeuse que d'habitude.

Victorien ne savait pas quelle question poser en premier.

- Tu as décroché une horloge du salon ? s'étonna-t-il.

- Bonsoir, répliqua Eloïse.

- Oui, bonsoir. Je peux savoir ce que tu fais ?

Elle désigna le cadran entre ses doigts.

- Il est minuit cinq.

- Et ?

- Joyeux anniversaire.

Victorien fronça les sourcils. Il ne se rappelait pas lui avoir un jour donné sa date de naissance. Ce qui voulait dire que c'était soit Ilyann, soit Orage, soit Miranda qui avait cafté.

Il referma la porte d'entrée dans un claquement et retira sa cape. Sa journée avait été longue et il ne s'était certainement pas attendu à ça.

- Qui t'a donné cette information ?

- Tu sais, tu peux simplement me remercier, fit remarquer Eloïse. J'attendais pas grand chose de ta réaction, mais là on touche le fond.

- Ça ne répond pas à ma question.

- Ilyann.

- Évidemment.

Il s'engouffra dans le salon, Eloïse sur les talons, et posa sa cape en boule dans un fauteuil. Sans qu'il ne lui demande quoi que ce soit, la jeune fille monta sur une chaise pour remettre l'horloge à sa place originelle. Alors seulement Victorien remarqua les petits paquets scintillants sur la table du salon.

- J'espère que ce n'est pas pour moi, lança-t-il.

Eloïse regagna le sol et lui envoya un regard de défi.

- Tu vas me remercier, que tu le veuilles ou non.

- Ilyann va m'entendre.

- Viens ouvrir tes cadeaux.

Victorien poussa un soupir et alla s'asseoir devant la table. Eloïse tira une chaise pour se retrouver à côté de lui.

- J'ai eu une longue journée, rappela-t-il.

- Oui, oui, tu n'as pas dormi depuis deux jours et tu as dû combattre des cibles récalcitrantes, je connais le refrain. Tu devrais un jour penser à le changer.

- Je comptais aller dormir, justement.

- Pourrais-tu s'il te plaît, ô grand Seigneur des Ombres, attendre un peu plus ?

Eloïse ponctua sa demande d'un haussement de sourcils prononcé. Victorien jeta un œil aux deux petits paquets qui trônaient devant lui. L'un était plat, l'autre de forme similaire à une boule. Leurs emballages étaient pour le moins... Existants. Et couverts de scotch pour dissimuler les endroits où ils avaient été déchirés. Si Eloïse possédait un talent, ce n'était pas celui là.

Il finit par accepter.

- Pourquoi tu ne voulais pas que je sache ton anniversaire ? lui demanda Eloïse. Depuis le temps qu'on se connaît, tu aurais pu en parler.

- Parce que ce n'est pas important.

- Je pense le contraire.

- Aux dernières nouvelles, mon anniversaire m'appartient et je décide ce que j'en fais.

- Merci de ta sollicitude, papa.

Comme à chaque fois, le surnom le fit tiquer, mais surtout parce qu'Eloïse l'utilisait systématiquement avec ironie. Elle poussa le paquet de forme ovale devant lui et croisa les bras en attendant qu'il l'ouvre.

- Par contre fais attention à ne pas trop appuyer, tu risques de te piquer.

- Excuse-moi ? maugréa Victorien.

- Tu poses trop de questions. Poursuis.

Le mage noir, après un regard suspicieux en sa direction, entreprit de retirer la couche de scotch, non sans difficultés. Une longue minute plus tard, il se retrouva avec un cactus entre les mains. Sa perplexité fut à son comble.

- C'est amusant, ton cadeau ressemble étrangement à une arme.

- Je le trouvais très bien, se défendit Eloïse. Il est sympathique et désagréable en même temps, un peu comme toi.

- Tu me compares à un cactus ?

- Tu me prends bien pour un ours.

- Parce que tu es un ours.

- Continue et je te mords le bras.

Le petit cactus trouva sa place au milieu de la table. Au moins, Eloïse supposa en observant l'expression de Victorien qu'il n'avait pas l'air de le détester. Elle glissa le second paquet devant lui.

- Comme tu ne portes que du noir, je me suis dit que j'allais mettre un peu de couleur dans tes vêtements.

Victorien décolla silencieusement le papier cadeau et tomba nez à nez avec une paire de chaussettes bleu marine. L'ombre d'un sourire se dessina sur son visage.

- J'apprécie ta notion des couleurs vives, se moqua-t-il.

- J'ai hésité avec du gris, mais je me suis dit que c'était peut-être trop violent.

- Sache que je possède des vêtements gris.

- D'accord, mais est-ce que tu les portes ?

- Parfois.

Cela signifiait une fois par an au maximum, ce qui devait être la même fréquence avec laquelle il portait des manches courtes. Eloïse était toujours surprise d'à quel point il était pudique.

- J'ai gardé le meilleur pour la fin, annonça-t-elle.

- Ne me dis pas que tu as acheté autre chose, répondit Victorien, presque embêté. J'apprécie, Eloïse, mais je préfère que tu n'utilises pas ton argent pour moi.

- C'est du fait main. Ne bouge pas, je reviens.

Elle s'éclipsa en direction de la cuisine. À son retour, elle tenait un gâteau entre les mains, quelle posa à côté du cactus. Comme elle ne connaissait pas l'âge exact de Victorien, elle s'était contentée d'écrire le mot "vieux" avec des bougies en forme de lettres – elle n'avait cependant pas pris la peine de les allumer.

- Vieux, commenta-t-il. Je te remercie pour cette belle attention, Eloïse.

- C'est pas de ma faute si tu as deux siècles et demi.

- Deux cent cinquante et un, corrigea-t-il.

- Ça faisait un peu trop de bougies.

- Selon toi. J'en attends deux cent cinquante deux précisément l'année prochaine.

Bon, il se moquait d'elle, ce qui était bon signe. Même s'il cherchait clairement à la voir souffrir.

- Tu as l'intention de les compter ?

- Oui.

- Forcément.

- Tu l'as cherché.

Eloïse savait que les magiciens n'avaient pas pour tradition de fêter les anniversaires, aussi Victorien ne devait pas avoir l'habitude des cadeaux ou simplement de l'attention. Mais après tout, il était à moitié humain et ils allaient bientôt emménager à Lille, alors il faudrait qu'il s'y fasse. Eloïse avait beau trouver la société de Thélis meilleure sur bien des points, il y avait un nombre considérable de choses où elle se sentait davantage rattachée à la Terre.

Naviguer entre les deux restait une expérience particulière, surtout maintenant.

Maintenant que le projet Alpha était fini et que la vie avait repris son cours plus ou moins normal. Maintenant que les magiciens, après tous les événements survenus, commençaient à se faire une place sur Terre.

Tout s'était déroulé très vite. Eloïse en était toujours aussi étonnée.

Cela avait commencé lorsque, après son retour au lycée, elle avait appris en croisant Vénérios dans un couloir qu'il habitait désormais chez Lysandre. Eloïse avait été pour le moins surprise – même s'ils étaient frères et que leur relation s'était améliorée, Vénérios et Lysandre n'avaient jamais été proches. C'était le père de Lysandre lui-même qui avait proposé la chose, puisque Vénérios, sans responsable légal, n'avait théoriquement nulle part où aller, lui qui avait logé avec l'Ombre depuis son départ des laboratoires. Par la suite, Vénérios avait demandé à être intégré au lycée d'Eloïse, et avec l'appui de Michaël, le directeur avait cédé. Il s'était retrouvé dans une classe de seconde et ne manquait pas de s'immiscer avec Eloïse et son groupe d'amis quand il n'était pas avec ceux qu'ils s'étaient fait entre temps.

Les humains étaient de plus en plus curieux vis à vis de la magie. Vénérios, relativement extraverti, s'en était servi pour mieux s'intégrer.

Enfin, découvrir que Vénérios logeait chez Lysandre n'était sans doute pas aussi surprenant qu'apprendre de la part de Victorien que Zéro vivait chez Ilyann et Maximilien depuis deux semaines. Il était retourné quelques temps avec Orage, faute de mieux, puis avait immédiatement suivi Ilyann quand le Madrigan lui avait proposé de se joindre à eux.

Zéro ne faisait pas confiance à grand monde, mais Eloïse savait qu'il tenait Maximilien et son père en haute estime. C'était... Une situation pour le moins déroutante, mais Ilyann tenait vraiment à lui trouver une place après tout ce qui lui était arrivé.

La semaine passée, c'était M. Manent, le professeur de mathématiques d'Eloïse, qui lui avait demandé des conseils sur l'organisation d'un événement dans le lycée. À la suite des événements qui avaient secoué Lille, le directeur de l'établissement et plusieurs professeurs avaient eu l'idée de mettre en place une sorte de journée de la magie, où des magiciens viendraient expliquer aux élèves le fonctionnement de Thélis et répondre aux éventuelles questions pour aider à l'intégration entre les populations. De ce fait, ils recherchaient des intervenants, et M. Manent avait demandé à Eloïse si Victorien serait d'accord pour venir et évoquer son parcours professionnel.

Eloïse n'en avait pas encore parlé à Victorien. L'établissement ne savait sans doute pas qu'il était mage noir et ancien assassin de guilde. Elle avait peur de causer un froid involontaire et de ruiner la bonne volonté des professeurs qui organisaient tout ça en le ramenant.

Entre tout ça et le fait que le AMI comptait ouvrir une nouvelle branche à Lille dans les mois à venir... Ça faisait beaucoup de choses d'un coup. Surtout que la décision du AMI était la résultante de la signature des traités intermondes par Eloïse elle-même. Cette dernière ne savait pas bien comment digérer la chose. Enfin, tant que personne ne venait lui demander des comptes par la suite...

Eloïse hésitait presque à plaider auprès du Seigneur Chen, d'Armändo Alavès ou de Célèste pour qu'elle soit dé-couronnée. Seulement, Miranda lui avait maintes fois répété la loi – aussi bien pour se moquer d'elle que pour lui remettre les pieds sur terre – qui stipulait clairement que si elle voulait se débarrasser de sa couronne, elle devrait soit la céder à quelqu'un d'autre, soit faire voter les magiciens sous sa prétendue responsabilité et que la majorité vote la dissolution de ce qui était désormais considéré comme un état. La première option était impossible puisqu'à moins qu'un élu résidant sur Terre ne vienne réclamer le trône, il faudrait un vote pour élire le nouveau dirigeant. Le vote, lui, était impossible, puisque personne n'était recensé.

Oh, Eloïse l'avait bien compris, dans les faits, son couronnement n'avait aucune valeur. Sur le papier, en revanche, c'était une autre histoire qu'elle préférait ignorer.

Elle jeta un coup d'œil vers Victorien, qui découpait délicatement le gâteau après avoir retiré les bougies enfoncées dedans. Lui aussi avait mis en œuvre quelques changements ces dernières semaines. Le plus marquant étant son nouveau rapprochement avec les Effacés.

Visiblement, revoir ses anciens camarades Jahad et Elaria l'avait motivé à renouer des liens avec la guilde qui l'avait formé autrefois. Eloïse ne comprenait pas trop pourquoi, mais c'était souvent difficile de deviner ce qui passait par la tête de son père. Surtout qu'il était allé jusqu'à proposer une alliance à Talin, l'assassin qui avait aidé Eloïse lors de son passage à Iglinae.

Talin n'était encore qu'un apprenti, mais Victorien avait visiblement vu du potentiel en lui, puisqu'en temps normal, il ne prenait pas de subordonnés. Encore moins un assassin qui n'était pas supposé mener des actions en dehors de la guilde – les Effacés tenaient Victorien tellement en estime qu'ils laissaient couler.

À cause de tout ça, Talin venait de temps en temps manger chez eux. Eloïse l'appréciait d'autant plus qu'il se proposait systématiquement pour faire la vaisselle.

- Alors ? demanda-t-elle quand Victorien goûta le gâteau.

- J'avoue être étonné que ce soit comestible.

- Étonné ? Avec toutes les fois où c'est moi qui ai fait à manger, tu n'es jamais mort empoisonné, que je sache.

Victorien retint un sourire.

- Certes, je te le concède.

En plus, Eloïse s'était appliquée. Elle n'était pas mauvaise en cuisine, mais avait tendance à manquer de patience, ce qui ne collait pas toujours avec la recette qu'elle voulait reproduire.

- Il est très bon, finit par avouer Victorien.

- Je te remercie.

- Tu devrais en faire plus souvent.

- Dommage pour toi, ton anniversaire ne tombe qu'une fois par an, se moqua Eloïse.

Enfin, elle n'excluait pas d'en faire une fois de temps en temps, mais ça, elle le gardait pour elle.

Eloïse se leva de sa chaise.

- Tu es autorisé à aller dormir, c'est bon.

Victorien haussa un sourcil.

- Je m'attendais à ce que tu m'accapares davantage.

- Une chose à la fois. Déjà, va dormir. La suite, on verra à ton réveil.

- La suite ?

- Ne t'inquiète pas, je ne sais pas encore ce que ce sera, mais j'ai une nuit d'insomnies pour y réfléchir. Tu n'as rien de prévu aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Victorien lui répondit que non, ce qui n'était pas étonnant après les derniers jours qu'il venait de passer. En revanche, il avait l'air un peu moins enjoué que quelques secondes plus tôt.

- Tu as toujours autant de mal à dormir ? vérifia-t-il.

- Un peu moins que les dernières semaines.

S'il y avait une chose qui n'avait pas changée après la fin du projet Alpha, c'étaient les insomnies d'Eloïse. Quoi que, pendant un temps, elles étaient devenues pires encore. Après son réveil à l'hôpital, elle avait certes beaucoup dormi, mais de manière très fractionnée et la nuit débordait largement sur la journée. Désormais, tout était revenu à la normale, à savoir que si Eloïse réussissait à dormir cinq heures, c'était déjà un exploit.

- Tu veux une potion de sommeil ? demanda Victorien.

- Non, ne t'embête pas, je vais lire un peu. J'ai un bouquin sur la théorie des graphes qui m'attend.

Victorien poussa un soupir de lassitude.

- Je ne comprendrai jamais ton goût prononcé pour les mathématiques.

- Et moi le tien pour la littérature.

Eloïse n'était pas pour autant mauvaise en littérature, de même que Victorien se débrouillait en maths. Cependant, ni l'un ni l'autre n'excellait dans le domaine. C'était, en quelque sorte, le festival de la médiocrité.

Le mage noir, qui était véritablement fatigué, finit par quitter le salon pour rejoindre sa chambre, Eloïse sur les talons.

- Tu as le droit de me réveiller si quelque chose ne va pas, rappela Victorien, une main sur la poignée.

- Oui, je sais, tu le répètes à chaque fois que j'évoque mes insomnies, marmonna Eloïse. Tout ira bien, je serai en tête à tête avec les graphes.

- Je suis moyennement convaincu, mais soit. Bonne nuit.

- Bonne nuit à toi aussi. Oh, et pour ton information, ton anniversaire risque d'être comme ça tous les ans.

- Je penserai à agrandir mon placard à chaussettes.

Eloïse esquissa un sourire moqueur. Une décision judicieuse.

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