Hi! J'espère que vous allez bien?
Moi je vais très bien parce que je suis la plus heureuse de vous retrouver pour un nouveau chapitre !
Je m'excuse pour ce retard. J'avais la tête pleine de décisions, de choix, de nouvelle voie professionnel et je vous avoue que j'étais tellement angoissé qu'il m'était impossible de me poser pour vider ma tête et prendre le temps de quitter la réalité pour entrer dans mon univers. Mais maintenant que tout va mieux, que je suis enfin apaisée, je reviens plus motivée que jamais et avec des idées plein la tête!
Merci infiniment à ceux qui sont encore là et qui voudront bien prendre le temps de laisser des petits commentaires qui me font chaud au coeur et qui sont tellement encourageants et réconfortants. Je prendrais le temps d'y répondre pour vous remercier mille fois d'être encore là!
Alors, j'espère que ce chapitre vous plaira!
Et si vous voulez réagir sur Twitter j'ai créé le petit #ODRFic !
...
CHAPITRE 28
Le rappel du mensonge
"Pour faire du théâtre, il faut avoir l'enthousiasme du mensonge."
♦
(Are You With Me_Nilu)
Harry Styles
C'est peut-être ça vivre un rêve éveillé. C'est cette sensation d'apaisement que je ressens le long de mon corps, s'infiltrant par chaque infime partie de ma peau pour rejoindre plus profondément mon coeur. Pourtant, je ne pensais pas que quelque chose ou quelqu'un pourrait à nouveau l'atteindre. Je le pensais trop détruit, comme si chaque éclat de mon coeur était devenu beaucoup trop tranchant pour laisser sa chance à un sentiment ou à une sensation de l'atteindre à nouveau. Oui, comme si tout ce qui allait maintenant le toucher pouvait se détruire à jamais.
Je pensais mon coeur destiné à n'être plus que le souvenir des battements qui le faisaient vibrer avant.
Pourtant, à cet instant, il ne fait que vibrer. Il ne fait que vibrer de ces millier de sentiments, de sensations et d'émotion. Il vibre si fort qu'il donne l'impression à ma cage thoracique de pouvoir s'échapper à tout moment. Et je ne le retiendrais même pas. Parce que c'est trop bon. C'est trop bon de sentir son coeur battre si fort. C'est vrai, personne n'y fait attention.
Personne ne fait attention à son coeur qui bat.
Personne à part ceux qui ont cru un jour ne plus jamais le sentir.
Combien de fois, sous ses coups, sous ses mots, j'ai cru que mon coeur allait s'arrêter à jamais? Pourtant il n'a jamais lâché. Il ne m'a jamais lâché. Comme pour me prouver que je pouvais encore tenir. Que lui et moi allions nous en sortir.
J'avais presque envie de le supplier de s'arrêter. De mettre une fin à tout ça. Parce que seul lui, en cessant de me faire vibrer, pouvait mettre fin au cauchemar que devenait ma vie. Personne n'était au courant sauf lui. Caché au creux de moi, seul mon coeur savait ce que j'endurais.
Et, à cet instant, je lui dit merci.
Merci de m'avoir tenu vivant jusqu'à aujourd'hui.
Jusqu'à Louis.
Parce que c'est lui qui entend les battements de mon coeur cette nuit.
On s'était dit qu'il ne resterait pas dormir chez moi ce soir, après cette soirée organisée aux côtés de Gemma. Pourtant il est minuit passé et il est toujours là. Après ces mots intenses que nous avons échangés, après ce baiser et cette étreinte qui m'a complètement retourné, Louis s'est endormi comme ça, allongé sur le canapé et son visage posé sur mon torse.
A ses pieds se trouvent Arlo et Moli, eux aussi endormis. Je souris doucement en les regardant avant d'à nouveau baisser mon regard sur le visage apaisé de Louis. Quelques mèches retombent sur son front, me donnant envie de les caresser du bout des doigts.
Avant que ma vie ne change à jamais, j'avais sous-estimé l'importance de l'affection. J'avais sous-estimé l'importance d'un simple touché, d'un furtif regard ou même seulement de quelques mots échangés. Ces petites choses qui font que nous donnons de l'importance à une personne.
L'affection est quelque chose de banal pour certaines personnes.
Et quelque chose de rare voir inconnue pour beaucoup d'autres.
Lui m'avait apprit tout le contraire de l'affection.
Alors c'est auprès de Louis que j'en apprend la réelle définition.
A cette pensée, une idée soudaine me traverse pour le cours de demain. Du moins, d'aujourd'hui vu l'heure. A contre coeur, je décale doucement Louis qui se retrouve contre l'oreiller, laissant directement un froid glacial sur mon torse qui aime déjà beaucoup trop la chaleur de son corps contre le mien.
Puis je me lève du canapé pour rapidement traverser le couloir et retrouver ma chambre qui, elle-même, n'a pas la chance d'avoir cette chaleur que me procure Louis. Comme je disais à Louis pendant que je lui faisait visiter la maison, je n'aime pas vivre dans cette dernière. Elle est grande, oui.
Mais sa grandeur ne fait qu'augmenter l'espace entre ceux qui y vivent.
Alors oui, j'y vis seul lorsque Gemma n'est pas là.
Et j'appréciais sa grandeur lorsque lui me courait après pour me... punir.
Mais il finissait toujours par me rattraper.
Je secoue violemment la tête à cette pensée, ne voulant pas me laisser consumer par tous les autres souvenirs qui n'attendent qu'à ressurgir pour toujours mieux m'enfoncer.
Je veux un maison qui réduira l'espace entre Louis et moi.
Et est-ce que c'est vraiment moi qui vient de dire ça?
Sans que je ne puisse le contrôler et malgré cette pointe d'angoisse au fond de moi, je ne peux m'empêcher de laisser s'échapper un sourire. Oui, je viens vraiment de penser à une maison avec Louis et moi à l'intérieur. Je viens vraiment de penser à la possibilité de lui faire un jour encore plus confiance. Alors ça parait tellement idiot lorsqu'on sait que je n'arrive même pas à passer une nuit entière à ses côtés, que je surveille chacun de ses mouvements envers moi.
Mais, lorsque je l'ai rencontré, je pensais ne pas pouvoir lui accorder le plus minime rapprochement.
Et pourtant, aujourd'hui, je laisse mon coeur et mon corps se rapprocher de lui petit à petit.
Aujourd'hui, je tombe amoureux de lui.
Tu sais que tu ne pourras pas tomber amoureux de quelqu'un d'autre que moi. Comme tu sais que personne d'autre que moi ne pourra aimer le pauvre gamin que tu es. Tu as de la chance de m'avoir.
Ta gueule.
Oui, ta gueule.
Putain, qu'est-ce que j'aimerais te le gueuler. Ta gueule!
-« Ta gueule. » Je murmure avant de sourire sans pouvoir m'en empêcher. « Ouais, ta gueule! » Je ris nerveusement.
Tu as toujours ce contrôle sur moi. Ta voix est toujours là. Je serais même surement figé si tu étais en face de moi. Mais, avant, même ta voix dans ma propre tête je l'écoutais.
Alors que, aujourd'hui, je lui dit ta gueule.
Et je me retrouve comme un fou à avoir les larmes aux yeux.
Parce que tu es en train de perdre ce contrôle.
Mon coeur bat encore plus fort lorsque je sors à nouveau de mes pensées pour me souvenir de ma mission première en venant ici. Je m'approche de ma table de chevet et ouvre le tiroir pour retrouver le carnet dans lequel je note chacun des exercices que je souhaite faire avec la troupe. Et, sans attendre, je notre l'exercice qui est sorti de mon esprit lorsque je réalisais l'importance de l'affection.
Ça sera l'exercice qu'on fera dans quelques heures, pour le cours de ce matin.
Et, au fond, j'espère réussir à le faire moi aussi.
Le coeur plus lourd à cause de l'angoisse qui vient de s'y installer, je repose le carnet, m'apprêtant à retrouver Louis sur le canapé. Mais j'ai à peine le temps de faire un pas de plus que mon téléphone se met à sonner.
Je fronce les sourcils, me demandant qui peut m'appeler en pleine nuit. J'ai rapidement la réponse à cette question en lisant le nom de mon manager sur mon téléphone.
Enfin, je ne sais pas s'il m'appelle en tant que manager ou en tant que père.
-« Allô? » Je réponds automatiquement.
-« Harry, je t'appelle parce que je dois te tenir informer de certaines choses. »
Oui papa, je vais bien merci. Enfin, je crois que ça va. Enfin, non, je peux pas dire que ça va mais ça va mieux déjà. Je t'ai pas dit? J'ai rencontré un garçon, Louis, qui sait ce qu'il s'est passé. Et il me croit. Il me croit et il ne me lâche pas, jamais. Tu sais papa, c'est tellement dur par moments. C'est tellement dur de vivre avec ces images dans la tête, mes propres images. Je peux encore entendre sa voix, est-ce que je deviens fou? Même ces coups je ne les oublie pas. Mais j'ai rencontré Louis et je l'ai même laissé passer la nuit ici. Alors si tu m'avais demandé, je t'aurais répondu sincèrement pour une fois en te disant que, oui, à l'instant ça va.
Mais tout ça tu ne le saura pas.
Parce que tu ne me le demande pas.
Parce que c'est trop dur pour toi d'accepter tout ce qu'il m'a fait.
Alors, depuis, tu t'es enfermé dans ton rôle de manager.
Sauf que moi j'aimerais parler à mon papa parfois.
-« M'informer en pleine nuit? » Je lui répond en m'asseyant sur mon lit.
-« Oh, merde, le décalage horaire. J'ai appelé sans réfléchir je suis désolé, tu veux que je te rappelle plus tard?
-Non c'est bon. Je ne dormais pas de toute façon.
-Ah... »
Oui, papa, tu peux me demander pourquoi. J'entends, le temps d'une seconde, l'inquiétude dans ta voix. Tu peux me demander pourquoi je ne dormais pas sans avoir peur de la réponse. S'il te plaît, j'ai besoin de toi. J'avais besoin de toi après tout ça. J'avais besoin d'un père pour en parler avec moi, ou du moins attendre que je sois prêt pour en parler. Je n'avais pas besoin d'un manager qui pense à sauver ma carrière.
-« Bon parfait alors!
-Oui, parfait. » Je soupire discrètement.
-« Du coup, ce que je voulais te dire, c'est que tout fonctionne comme prévu! Tu as été vu plusieurs fois auprès de la troupe dont tu t'occupes. Maintenant tout le monde commence à savoir que tu t'occupes d'une petite troupe qui était abandonnée à son propre sort. Ta réputation remonte. Je vais commencer à divulguer l'information que tu comptes te produire avec eux à New-York. Je t'enverrais la date exacte de votre spectacle dès que je sais.
-Hm, ok. » Sont les seuls mots qui arrivent à s'échapper de ma bouche.
Les mots de mon père sont comme une claque qui me rappelle la motivation première de pourquoi je suis là, pourquoi je suis venu aider la troupe. Et ça me tue à petit feu de savoir qu'ils pensent que c'était mon idée, mon choix. Que c'était seulement par générosité. Et dire que c'est sûrement parce qu'ils croient ça qu'ils ne m'ont pas jugé malgré mon comportement puéril envers eux les premières semaines.
Alors que, si, je suis un connard égoïste.
Jamais de ma vie je n'ai pensé à aider une troupe par générosité. Jamais je n'ai pensé à utiliser ma notoriété pour ceux qui rêvent en secret, cachés au fond d'un théâtre. Pire que ça, j'ai été forcé par mon père, je ne voulais même pas les aider. Alors, oui, la raison première pour laquelle je ne voulais pas c'est parce que je voulais rester enfermé à tout jamais après ce qu'il s'est passé. Mais est-ce que, sans ça, sans ce traumatisme, j'aurais accepté?
Je me dégoûte à savoir que non.
Non, je ne serais pas venu aider la troupe si on m'y avait pas forcé.
Mais eux pensent que si.
Louis a sûrement dû me donner une chance malgré mon comportement de connard au début parce qu'il croyait aussi que je venais avec ma bonne volonté. C'est même lui qui ne cachait pas que ma mauvaise humeur et ma dureté l'énervait. Pourtant il m'a quand même donné une chance.
Et alors qu'il m'a donné cette chance, moi je lui ment encore.
Je leur ment encore.
Et je me sens incapable de tout leur dire par peur de perdre la seule raison pour laquelle je me lève avec l'envie de vivre une journée.
Eux.
Je ne peux pas les perdre eux.
Je ne veux pas perdre Louis.
-« Tu vas voir, Harry, tout va rentrer dans l'ordre et lorsque tu reviendras vivre à New-York il n'y aura plus autant de problèmes avec les médias. » Renchérit mon père.
C'était notre plan depuis le début. C'est notre plan. Et je ne demande qu'à ça, qu'on parle moins de moi dans les médias. Mais ce que ne sait pas mon père, c'est que le spectacle que je prépare ne va faire que parler davantage de moi. Je serais à la une de tous les magasines, de toutes les informations. Et lui aussi.
Mais, au moins, la vérité aussi sera au rendez-vous.
-« J'ai une question. » Je fini enfin par répondre.
-« Je t'écoute.
-Une fois que le spectacle sera terminé... Qu'est-ce que deviendra la troupe?
-Qu'est-ce que deviendra la troupe? » Il répète, surpris. « Et bien, je n'en sais rien. Ils retourneront à Londres et continueront leurs vies. Peut-être qu'ils feront d'autres spectacles. Enfin, je sais pas, ça ne nous regardera plus.
-Ça ne nous regardera plus?
-Bah oui, Harry. Toi tu pourras retourner sur des tournages et sur de grandes scènes à New-York donc tu n'auras pas le temps de t'occuper de ce qu'ils deviennent. »
Mon coeur se serre à cette idée. Pourtant, mon père ne fait que répéter ce qu'on avait prévu.
Et j'aimerais là maintenant me boucher les oreilles et arrêter le temps.
-« Harry? Tu es toujours là?
-Il est tard, je devrais aller me coucher. » Je fuis la conversation.
-« Oh, oui, évidemment. Je ne vais pas te retenir plus longtemps.
-D'accord. »
Mais, au lieu de raccrocher, nous restons tous les deux silencieux.
-« Ta mère... » Reprend maladroitement mon père.
Et là je comprends que ce n'est plus mon manager qui parle.
-« Ta mère m'a dit qu'il a été photographié à Londres aujourd'hui. »
Cette fois, mon coeur ne se serre pas mais rate plusieurs battements. Pourtant je le savais déjà. Je savais déjà qu'il était arrivé sur Londres. Malgré mon éloignement des réseaux sociaux depuis le voyage à Venise avec la troupe, je ne peux pas fuir les premières pages des magasines dans les rues que je traverse tous les jours.
Le grand et talentueux Isaac Smith est arrivé à Londres malgré la présence de son horrible ex et meurtrier Harry Styles.
-« Je... » Tente de reprendre mon père.
Oui, papa, s'il te plaît vas-y. Bas-toi à mes côtés . Ne laisse pas ton rôle de manager reprendre le dessus pour oublier les sentiments du père qui est enfermé au fond de toi.
-« Je vais faire en sorte de minimiser les articles qui pourront salir ton image sur ce sujet. »
Je ferme les yeux, retenant l'énorme soupir qui voudrait s'échapper d'entre mes lèvres.
Je m'en fou que sa présence vienne salir mon image à Londres, papa.
C'est lui qui m'a sali.
Si tu savais à quel point.
Mais je sais qu'au fond de toi tu le sais. Tu ne veux juste pas l'admettre.
-« Au revoir, papa. » Je conclu, la gorge serrée.
Mon père n'a pas le temps de répondre que je raccroche.
Et le soupire que je retenais s'échappe enfin de mes lèvres, me donnant l'impression de vider mon coeur qui était plus lourd que jamais après cette conversation.
Je repose immédiatement mon téléphone sur le lit, comme si les paroles de mon père et mes responsabilités qui vont avec pouvaient rester enfermées à l'intérieur.
La culpabilité est plus forte que jamais lorsque je traverse à nouveau le couloir pour retrouver le salon. Je regarde immédiatement Louis qui est toujours endormi sur le canapé, tout comme Arlo et Moli. Pour eux, rien n'a changé depuis que je les ai quitté. Alors que, de mon côté, j'ai eu cette conversation qui a tout de suite signé un contrat avec l'insomnie que je m'apprête à faire.
Mais, avant ça, je pars récupérer une couverture pour la déposer doucement sur Louis. Il bouge un peu dans son sommeil mais ne se réveille pas pour autant, et c'est mieux comme ça. Parce que je me sens incapable de parler. Alors je traduis ce que je ressens par les gestes. Je me mets à genoux face à Louis, caressant tendrement les mèches qui retombent sur son front. Et ce geste a le pouvoir de réchauffer mon coeur malgré tout.
Puis, les doigts tremblants, je me penche pour déposer un doux mais long baiser sur la joue de Louis qui ne se réveille toujours pas.
-« Je suis désolé. » Je ne peux m'empêcher de murmurer, me sentant lâche de le faire lorsqu'il est endormi.
Puis je déglutis en me relevant pour aller m'asseoir honteusement sur l'autre canapé. Je m'allonge sur ce dernier, comme si je m'apprêtais à dormir moi aussi alors que je sais qu'il n'en sera rien.
Je vais juste passer la nuit là.
Allongé avec Louis d'un côté.
Et ma culpabilité de l'autre.
♦
(Deja vu_Olivia Rodrigo)
Louis Tomlinson
Je ne comprends pas tout de suite où je suis lorsque je me réveille. C'est le bruit venant de la cuisine qui me fait ouvrir difficilement les yeux. La seconde d'après, je réalise que je suis toujours habillé mais recouvert d'une douce couverture sous laquelle je resterais bien encore un peu.
Puis je me souviens soudainement que je suis chez Harry. Je fronce les sourcils en me redressant légèrement pour voir Arlo et Moli toujours endormis à mes pieds. Mais quelle heure est-il? Le salon est toujours plongé dans la pénombre, la seule lumière présente vient de la cuisine où se trouve Gemma qui sourit en croisant mon regard.
-« Désolée de t'avoir réveillé, je voulais juste préparer le petit-déjeuner.
-Le petit-déjeuner? » Je répète en me raclant la gorge. « J'ai passé la nuit ici?
-Et bien, apparement! » Elle rit doucement. « J'ai été surprise aussi mais Harry m'a dit qu'il n'avait pas osé te réveiller hier soir lorsque tu t'es endormi sur le canapé. Il ne voulait pas que tu prennes la route aussi tard.
-Oh.. » Je souffle, sentant mon coeur se réchauffer à l'idée que Harry ait bien voulu me laisser passer la nuit chez lui. « Et tu sais où il est?
-Parti se doucher. » Elle me répond tout en me montrant les pancakes qu'elle vient de préparer. « Tu veux manger avant d'aller te préparer à ton tour?
-On va être à l'heure pour le cours? » Je demande bêtement en me levant.
-« Oui, c'est seulement dans une heure. » Me rassure Gemma avant de rajouter, amusée: « Puis je te rappelle que tu es chez le prof, tu ne peux pas être en retard.
-Pas faux. » Je pouffe en allant m'installer face à elle dans la cuisine. « Merci. » Je rajoute en prenant l'assiette qu'elle me tend.
Gemma me regarde simplement en souriant avant de tourner la tête vers le couloir lorsque des pas s'y font entendre. Je tourne la tête moi aussi et mes yeux doivent sûrement se mettre à briller en voyant Harry arriver, les cheveux encore humides de la douche et marchant tout en enfilant un pull par dessus le t-shirt qui lui collait à la peau.
Je ne dirais jamais assez à quel point Harry est magnifique.
Lorsque son regard croise le mien, je revois immédiatement l'intensité qui les traversait hier lorsqu'il m'a lâché ses mots qui ont fait rater plusieurs battements à mon coeur juste avant que ce puissant baiser vienne le faire battre encore plus fort.
Un doux sourire se trace sur mes lèvres à ce souvenirs.
-« Salut. » Je lance à Harry avec ce même sourire.
Je crois que je ne pourrais pas être de meilleure humeur que maintenant.
-« Salut. » Il me répond de la même façon, peut-être un peu timidement, avant de venir s'asseoir à côté de moi.
Sauf que je suis surpris lorsque, rapidement, il vient déposer un baiser sur ma joue sous le regard attendri de Gemma qui tente de détourner le regard pour faire comme si elle n'avait pas vu.
Je tourne immédiatement la tête vers Harry, mon sourire encore plus grand qu'à la seconde précédente. Je ne suis pas habitué à ce genre de gestes d'affection spontanés venant de Harry. Evidemment, je ne m'en plains pas. Je suis heureux de savoir qu'il en avait autant envie que moi à cet instant.
-« Tu as bien dormi? » Il finit par me demander tout en prenant une gorgée de son café.
-« Très bien, ton canapé est plus confortable que mon lit. Tu peux demander à Arlo. » Je réponds en pouffant.
Harry sourit légèrement en tournant la tête vers nos chatons qui gambadent maintenant dans le salon.
-« Je vais me préparer dans ma chambre. Louis, ne te gène pas pour aller dans la salle de bain! » Me dit gentiment Gemma avant de s'en aller.
Harry et moi nous retrouvons alors seuls, enfin avec Arlo et Moli, et je ne peux m'empêcher de dire:
-« J'espère que tu ne t'es pas senti obligé de me laisser dormir ici cette nuit. Je t'avais promis de rentrer chez moi, je n'ai pas fait exprès de m'endormir et..
-Et je ne me suis pas senti forcé. » Me coupe simplement Harry en ancrant son regard dans le mien.
-« Tant mieux, alors. » Je réponds, rassuré. « Tu as dormi dans ta chambre..?
-Non, sur le canapé d'à côté.
-Oh d'accord. » Je ne sais pas quoi dire d'autre.
Je me doutais que Harry n'avait pas passé la nuit contre moi. Je l'aurais senti puis je sais qu'on a besoin d'y aller doucement lui et moi. Mais savoir qu'il est tout de même resté à une certaine proximité de moi me fait chaud au coeur.
Quand soudain...
-« T'as un peu ronflé.
-Quoi?! » Je réponds en écarquillant les yeux, faisant sourire Harry.
-« Il n'y a rien de mal. » Il dit en haussant les épaules, toujours ce sourire amusé aux coins des lèvres.
-« Je ne te crois pas, je ne ronfle pas!
-C'est ce qu'on appelle du déni, Louis.
-Niall, Lily, ma soeur et ma mère ont déjà dormi près de moi et ne m'ont jamais dit que je ronflais!
-Tu as peut-être juste ronflé cette nuit. Sacré fort pour un débutant cependant.
-J'entends pas! » Je râle en me bouchant honteusement les oreilles.
J'arrive tout de même à entendre le rire d'Harry et tant mieux parce que je m'en serais voulu de rater ça.
-« J'aime bien quand tu ronfles. » Pouffe Harry en tendant le bras pour tirer les miens afin que je ne me bouche plus les oreilles.
-« Tu aimes bien quand je ronfle? » Je répète en fronçant les sourcils. « Je suis tombé dans un univers parallèle c'est ça?
-J'y suis tombé avec toi alors. » Pouffe Harry. « Plus sérieusement, je déteste le silence la nuit.
-Super! Ravi d'être le tracteur de tes nuits! »
Harry secoue la tête alors que nous nous mettons à rire tous les deux de la situation.
Puis mon regard croise l'heure sur l'horloge de la cuisine et je suis déjà triste de devoir écourté ce moment.
-« Je devrais rentrer chez moi avant le cours.
-Pourquoi? » Me demande Harry en fronçant les sourcils.
-« Je dois me laver et me changer.
-Comme a dit Gemma tu es libre d'utiliser notre salle de bain.
-Mais je n'ai pas de vêtements de rechange, je n'avais pas prévu de passer la nuit ici.
-Je peux t'en prêter. » Répond Harry sans réfléchir.
Et j'avoue que sa réponse me réchauffe le coeur elle aussi. Parce que je crois que nous avons tous les deux aucune envie que je rentre chez moi malgré qu'on se revoit pour les cours dans moins d'une heure. Sûrement parce qu'Harry endosse son rôle de prof une fois au théâtre, ne nous laissant pas toute l'intimité qu'on découvre lorsque nous nous retrouvons seuls tous les deux. Il y a nos moments au théâtre puis maintenant nos moments en dehors du théâtre.
Nos moments à nous.
-« J'aurais beaucoup aimé mais je dois aussi déposer Arlo chez moi.. » Je dis en me pinçant les lèvres.
Harry se pince les lèvres lui aussi avant de regarder Arlo et Moli qui ne se lâchent pas d'une patte. Puis le regard d'Harry se perd dans le vide de longues secondes avant qu'il ne prenne une petite inspiration pour se retourner à nouveau vers moi et me proposer:
-« Arlo pourrait rester ici avec Moli, si tu veux. Au moins ils ne passeront pas la journée seuls. Je nous emmène au théâtre avec ma voiture puis on revient chez moi ce soir pour que tu récupère Arlo et ta voiture avant de rentrer chez toi? »
Oh, je ne m'attendais vraiment pas à ce que Harry propose tout ça. En fait, je ne m'attendais pas à ce que Harry veuille autant que moi que je reste mais aussi que je revienne ce soir, même si nous n'avons pas parlé de manger ensemble ou quoi. Juste, ça fait toujours plus de moments à nous. Et je dois avouer que ça me plait plus que tout.
-« Avec plaisir. » Je réponds alors en souriant. « Merci pour Arlo, et pour moi aussi. »
Harry me sourit doucement en retour, ne semblant pas quoi répondre. Peut-être qui il est gêné par sa propre initiative. Après tout, c'est de petites propositions comme ça qu'il me laisse encore plus approcher sa vie privée, son intimité. Et, maintenant, je pense assez bien le connaitre pour savoir que ça doit être effrayant. Voilà pourquoi je suis d'autant plus touché.
-« Je vais débarrasser mon assiette et aller me doucher alors. » Je finis par dire en me relevant.
-« Je vais aller te préparer une serviette et des vêtements. Je te mets tout dans la salle de bain. » Me répond Harry.
-« Merci. » Je dis en le regardant tendrement.
Je craque complètement pour lui. Pour tous ces gestes envers moi. Peut-être que lui a l'impression de ne rien faire ou de justement moins faire à cause de tout ce qu'il s'interdit. Mais je crois qu'il ne sait même pas que tout ce qu'il fait est tellement sincère que je ressens son affection dans chacun de ses gestes.
On avait jamais été aussi sincère avec moi.
J'ai l'impression de tout revivre pour la première fois. Chaque moment que nous partageons avec une personne qui fait battre un peu plus vite notre coeur. Chaque petits moments partagés deviennent quelque chose de tout de suite plus intense.
En même temps que je regarde Harry se lever pour s'éloigner dans le couloir, je sens que mon sourire ne veut pas me lâcher. Même lorsque je fais la vaisselle, je ne pense qu'au fait d'être heureux d'être ici, d'être près d'Harry. Pourtant je sais que rien n'est simple au fond, qu'on ira doucement, que je ne peux pas prévoir les peurs d'Harry. Qu'il ne m'a toujours pas parlé de tout ce que ce monstre lui a fait subir. Mais, pour lui, j'attendrais le temps qu'il faudra.
Je sors de mes pensées en tombant sur une photo de la famille d'Harry, accroché dans le couloir que je suis en train de traverser. Je n'y avait pas fait attention pendant la visite. On y voit les parents d'Harry et juste devant eux Gemma et Harry qui sont plus jeunes. Enfin, Harry fait plus jeune sur la photo. Pourtant il est encore jeune, il n'a même pas encore vingt-ans et pourtant sa façon d'être, sa façon de s'habiller et sa maturité me donnent l'impression qu'il en a vingt-cinq.
Harry ne me parle jamais de ses parents. Je ne sais même pas s'il est en contact avec eux? Est-ce qu'ils l'ont supporté pendant ce procès? Est-ce qu'ils le croient? Harry a leur maison rien que pour lui alors c'est qu'ils doivent toujours être en contact et bien s'entendre, non?
-« J'ai fini de te préparer ce qu'il fallait. »
Je sursaute en entendant la voix d'Harry et tourne la tête vers lui. J'ai à peine le temps de le voir regarder la photo sur laquelle mes yeux étaient posés qu'il détourne le regard, une expression neutre sur le visage.
-« Oh, merci, je vais aller me préparer alors. » Je réponds en souriant avant de montrer la photo du doigts et de dire gentiment. « C'est une jolie photo, tes parents ont l'air..
-On devrait se dépêcher si on ne veut pas être en retard. » Me coupe Harry.
Je fronce légèrement les sourcils, les mots me restant coincés dans la gorge lorsque Harry passe devant moi sans un regard pour quitter le couloir.
Je me pince les lèvres et secoue la tête avant de me diriger en direction de la salle de bain.
Ce matin, le temps d'un instant, le temps d'une nuit presque partagée et d'un baiser sur la joue en guise de bonjour, j'ai eu l'impression que tout allait pour le mieux. J'ai eu l'impression que je pouvais y voir plus clair dans le passé d'Harry, que je pouvais être là pour lui à chaque fois que je le souhaite.
Puis une photo encadrée m'a ramené à la réalité.
Je suis loin de tout savoir sur le passé d'Harry.
Comme il est loin d'aller bien.
♦
(Cinnamon_Jome)
-« J'espère que le rendez-vous de Niall et Lily s'est bien passé. » Je dis pour tenter de briser le silence.
Harry et moi sommes maintenant dans la voiture mais ce dernier semble ailleurs. Est-ce que c'est à cause de la photo? Je ne vois pas ce que ça peut être d'autre. Au moins je sais maintenant que le sujet de ses parents devra venir de lui si nous venons à en parler un jour.
-« J'espère aussi. » Il me répond simplement, le regard rivé sur la route.
Bon. Un autre sujet de discussion Louis.
-« Tu as prévu quoi pour ce matin? »
Cette fois, Harry tourne le regarde vers moi et semble réfléchir un instant avant de me confier:
-« Un exercice sur l'affection.
-Sur l'affection? » Je répète, surpris. « C'est comme un exercice de confiance ou rien à voir?
-On peut dire ça. Je pense qu'il faut un minimum de confiance pour faire cet exercice.
-Ne m'en dit pas plus! Je veux découvrir ça en même temps que les autres. »
Harry sourit face à mon enthousiasme et ce serait mentir de dire que je ne suis pas fier d'avoir fait renaître un minimum de joie sur son visage.
Sauf que, c'est plus fort que moi. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je suis incapable de ne pas parler lorsque je sais que quelque chose ne va pas. Je déteste faire comme si.
Alors, quitte à prendre le risque de revoir son visage se fermer, je prends mon courage pour commencer maladroitement:
-« Je suis désolé si regarder ta photo de famille ou t'en parler était indiscret, je ne le savais pas.
-Louis..
-Non, attends, s'il te plaît. Je veux simplement que tu saches que j'ai compris que le sujet était tendu. Je me sentirais hypocrite de faire comme si j'avais pas compris que quelque chose n'allait pas et jouer le surpris si un jour le sujet revient sur la table. Alors, voilà, je pense avoir compris que c'est compliqué pour toi de parler de ta famille et je le respecte. Je veux aussi que tu saches que tu n'as pas à angoisser à l'idée que j'en reparle ou que je t'en veuille pour ce matin. Je comprends et je n'en reparlerais pas. Et si un jour tu veux m'en parler, je t'écouterais. »
Je reprends presque ma respiration à la fin de mon monologue. J'étais tellement dans ce que j'étais en train de dire que je n'ai même pas fait attention au fait que Harry s'est arrêté pour se garer alors que nous ne sommes pas encore arrivés au théâtre.
Mais je suis d'autant plus surpris lorsque Harry se détache pour se tourner complètement vers moi malgré que son regard se perde partout autour de nous sauf dans le mien.
-« J'aime mes parents. Et ils m'aiment aussi. » Se confie à ma grande surprise Harry.
Je hoche doucement la tête, ne sachant pas quoi répondre. Quand je lui ai dit que je l'écouterais s'il voulait un jour m'en parler, je ne pensais pas que ça allait être à la seconde même.
-« Mais cette histoire nous a éloigné malgré-nous. C'est...C'est tout ce que j'arrive à te dire aujourd'hui.
-C'est déjà beaucoup. » Je réponds doucement en glissant ma main jusqu'à la sienne.
Harry relève enfin son regard pour l'ancrer dans le mien. Ses lèvres se pincent en même temps qu'il hoche la tête, me faisant sourire tristement. Mais je souris aussi de fierté. Parce que je sais que ça ne doit pas être facile pour Harry de le dire. Et peut-être même que je suis la première personne à qui il en parle.
-« Est-ce que je peux te poser une dernière question? » Je murmure.
Harry hoche simplement la tête, méfiant malgré-lui.
-« L'affection. C'est ce qui t'a manqué pendant ce procès, pas vrai? »
Cette fois, Harry ne peut pas cacher les lueurs qui traversent son regard suite à ma question. Tout comme je ne peux pas cacher la douleur dans mes yeux lorsque Harry me répond:
-« C'est ce qui m'a manqué tout le long de l'histoire. »
Mon coeur se serre et je n'attends pas une seconde de plus pour m'approcher d'Harry, tout en l'interrogeant du regard. Nous n'avons pas besoin de parler à cet instant, il sait très bien que je lui demande sa permission.
Pourtant, c'est lui qui finit par se rapprocher presque brutalement de moi. En quelques secondes, je me retrouve dans ses bras en même temps que nos lèvres se retrouvent pour un baiser passionné, presque douloureux. Mais j'approfondis ce baiser sans hésiter, sentant mon coeur sur le point d'exploser. Parce qu'à travers ce baiser, je cri à Harry qu'il peut prendre toute l'affection et tout l'amour dont il a besoin. Qu'il peut trouver tout ça en moi et que je lui donnerais tout les yeux fermés.
Mes mains se glissent tendrement dans ses cheveux, contrastant complètement avec l'urgence de ce baiser qui nous retourne tous les deux. Je sens la main d'Harry encadrer ma joue et s'y accrocher presque désespérément.
Et, je ne sais pas pourquoi, mais je rejette cette pensée qui me dit qu'il y a plus que ça. Qu'il y a autre chose dans ce baiser. Comme de la peur? Cette façon dont Harry se jette et s'accroche soudainement à moi. Comme si je pouvais m'en aller de mon plein gré.
Mais pourquoi je partirais?
-« Je suis désolé. » J'entends Harry murmurer dans notre baiser.
-« Pourquoi tu dis... »
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'Harry attrape à nouveau mes lèvres pour un long et tendre baiser qui me fait oublier ce que je m'apprêtais à demander. Je me sens être consumé par toutes ces émotions, ces sensations et ses sentiments qui jouent complètement avec mon coeur.
Puis, tout d'un coup, comme si un tsunami venait emporter ce moment, Harry finit par se séparer lentement de moi, me regardant dans les yeux un long moment avant de s'asseoir à nouveau correctement et de remettre sa ceinture, prêt à démarrer.
Et moi je suis là, complètement remué, à le regarder en ayant l'impression que ses lèvres sont toujours sur les miennes et sa main toujours contre ma joue.
Tellement remué que je n'entends pas cette phrase que Harry murmure pour lui-même avant de reprendre la route.
Cette phrase qui était pourtant la réponse à ma question.
-« Parce que la prochaine fois que je te le dirais, ça sera trop tard. »
...
J'espère que ce chapitre 28 vous aura plu?
Importante discussion entre Harry et son père, qu'en pensez-vous..?
Mais le lien entre Harry et Louis est plus fort que jamais!
Rendez-vous dans le prochain chapitre pour savoir quel est ce fameux exercice que nous a préparé Harry?
Encore merci infiniment d'être là et on se retrouve vite pour la suite!
#ODRFic