Point de vue: Omniscient
La police était arrivée sur les lieux avec une rapidité sidérante. Elle n'avait cependant plus grand-chose à faire, si ce n'est qu'embarquer les membres de groupe. Zhongli avait bien fait attention à ne pas donner trop de détails sur ce qu'il s'était passé, juste que les Vortex étaient hors d'état de nuire.
Zhongli devait appeler Hu Tao pour les funérailles de Sirin, mais il devait d'abord avoir le consentement de Siegfried, sans compter que Paimon n'était pas vraiment au courant. Elle devait probablement avoir encore l'espoir de revoir sa mère.
Zhongli emmena Siegfried dans la buanderie, loin des oreilles indiscrètes.
Zhongli: Je... Je suis désolé pour tout ce qui est arrivé.
Siegfried semblait être absent, regardant dans le vide. Il ne prononça pas un mot, avant de saisir un verre sur une étagère et de l'éclater sur le sol dans une rage incontrôlable.
Siegfried: PUTAIN !! C'est un mauvais rêve, c'est pas possible autrement !
Zhongli ne dit rien, ça ne le dérangeait même pas que Siegfried ait cassé un verre.
Siegfried: Qu'est ce qu'on va faire ?! Comment dire ça à Paimon ?! Elle n'a que huit ans ! HUIT ANS !!
Zhongli: Je l'ignore... Je n'ai pas eu la chance d'avoir un enfant... Je ne sais pas comment m'y prendre et j'ai déjà beaucoup de mal avec Qiqi.
Siegfried: Et pour l'enterrement de ma femme ? Je... Comment je peux faire ?
Zhongli: Xiao a déjà contacté Hu Tao, la directrice des Pompes Funèbres de Liyue. C'est une amie, et elle peut se permettre de ne pas te faire payer. À toi de décider quand ça aura lieu, si tu donnes ton accord avec la famille de Sirin...
Siegfried: On n'a pas contacté sa famille depuis longtemps... Paimon n'était même pas née lorsqu'on remonte au dernier contact. J'étais très mal vu par eux et ne ils n'ont pas supporté que Sirin tombe amoureuse de moi.
Zhongli: Oh... Et ta famille ?
Siegfried: Encore heureux qu'eux l'adoraient.
Zhongli: Il faudrait leur annoncer la nouvelle...
Siegfried: Sirin faisait partie de la police en plus... Xiao n'a pas dit que c'était elle la victime ?
Zhongli: C'est Keqing qui est venue sur le terrain, elle l'a reconnue sur le champ.
Siegfried se tut, la gorge sèche. Il avait encore du mal a réaliser tout ça.
Zhongli: Quand voudras-tu-
Siegfried coupa Zhongli.
Siegfried: Le plus tôt possible.
***
Il faisait beau ce jour là.
Le ciel était dégagé avec quelques nuages éparses par-ci par-là, la température était très agréable. C'était une belle journée.
Ça aurait dû être une belle journée.
L'enterrement de Sirin avait commencé, beaucoup de personnes étaient venues lui rendre hommage: Les amis, la famille, les collègues. Tous étaient là.
Le silence régna, personne n'osait dire un mot.
Xiao avait remarqué que la tombe de Sirin était à côté de celle de Guizhong. Il n'avait même pas eu le temps d'aller la voir après tous ces événements.
Xiao: *J'espère qu'elles s'entendront bien...*
Puis un cri, une déchirure.
Paimon avait craqué. Son père la retenait de courir vers la tombe de Sirin.
Elle hurlait, suppliait qu'on arrête de jeter de la terre sur sa mère. Elle disait qu'elle allait se réveiller, qu'elle était juste endormie, fatiguée et que si on continuait, elle allait étouffer.
Elle se débattait de toutes ses forces pour sortir des bras de son père, en vain. Ce n'était qu'une petite fille de huit ans, elle était impuissante dans tous les domaines.
Elle n'avait pas pu aider sa mère. Elle aurait dû la forcer à se cacher plutôt qu'à se battre. Elle aurait dû faire ou dire quelque chose.
Mais elle n'avait rien fait.
La voix cassée, la petite cessa de crier et s'effondra à genoux, les yeux toujours en pleurs. Xiao s'approcha d'elle et la prit dans ses bras.
Elle balançait ses pieds dans le vide tout en reniflant, sa tête posée sur l'épaule du jeune homme.
Le silence régna de nouveau et cette fois, dura jusqu'à la fin.
***
Après l'enterrement, le trio, Paimon et Siegfried étaient rentrés chez les jumeaux. Xiao avait toujours peur que quelqu'un s'en prenne à eux.
Alors que tous étaient dans la maison, Xiao était allé dans le jardin.
Lumine: Tu t'en veux ?
Xiao sursauta et se retourna brusquement, il ne l'avait pas entendue arriver. Pourtant elle se tenait là, à côté de lui, dehors sous le ciel étoilé.
Il n'était pas d'humeur à le contempler cependant.
Xiao: Si je te dis oui ?
Lumine: Ce n'est pas de ta faute.
Xiao: D'accord, alors laisse-moi te poser une question: Que se serait-il passé si tu ne m'avais jamais rencontré ?
Lumine ne répondit pas directement, elle savait où il voulait en venir.
Lumine: Tu n'as pas choisi ça. Tu n'as jamais voulu que ça se déroule comme ça.
Xiao: Et pourtant je m'en doutais, mais j'ai quand même pris ce risque. Quel genre d'égoïste faut-il être pour mettre les autres en péril, malgré la conscience du danger ?
Lumine: Un égoïste qui voulait juste avoir une vie normale.
Xiao: ...
Lumine: Il n'y a rien de mal à souhaiter ça. Personne ne mérite de vivre comme tu l'as fait.
Xiao: Quand bien même... Ça a coûté la vie de Sirin...
Lumine: Si tu es vraiment désolé, cesse de t'en vouloir. Ce n'est pas ce qu'elle aurait voulu.
Xiao: ... Je vais essayer...
Lumine saisit le bras de Xiao, puis le tira en douceur.
Lumine: Il faut dormir, on a du travail demain.
Xiao: Pars devant, je te rejoins.
Lumine commença à le lâcher puis se ravisa: elle sentait que si elle ne l'obligeait pas, il n'allait jamais dormir.
Lumine: J'insiste, vraiment. Il faut que tu dormes, tu es fatigué.
Xiao abandonna et suivit Lumine. Elle s'endormit très rapidement, accablée par cette journée infernale.
Mais lui avait beau essayer, il ne trouvait pas le sommeil.
C'était plutôt le sommeil qui ne le trouvait pas.
Il avait trop de chose sur le cœur, et il en avait marre de le cacher sous une coquille, il voulait pouvoir être faible lui aussi.
Il en avait marre de devoir montrer une image forte de lui-même.
Malgré son histoire et ses expériences, il restait un être humain.
Alors il laissa couler ses larmes, cette fois sans retenue.
Il pouvait faire le sans-cœur, mais il restait sensible, bien que quasiment tout le monde pense le contraire.
Comme on le dit souvent: les apparences sont trompeuses.
FIN
***ÉPILOGUE-3 ans plus tard, même jour
Une jeune fille en robe blanche et beige avec un bouquet de fleurs dans les mains était assise en face d'une tombe, accompagnée d'un grand homme et d'une amie aux cheveux violets. Ces deux-derniers étaient silencieux car la jeune fille avait une conversation avec sa mère, il aurait été mal poli de les couper.
Amour éternel
Souvenirs tenaces
Douleur incessante
Paimon: Tu sais maman, Paimon a beaucoup de mal à se faire des amis au collège... Tout le monde se moque d'elle ou la trouve étrange parce qu'elle parle à la troisième personne.
Qiqi se rapprocha de la jeune fille et posa une main sur son épaule.
Paimon: Les professeurs disent même que c'est narcissique et ils veulent que Paimon arrête. Elle a déjà eu plusieurs mots rouges et des heures de colle à cause de ça. Ils retirent même des points sur ses évaluations... Du coup, Paimon a beaucoup de mal à avoir une bonne moyenne, elle travaille dur pourtant...
Qiqi s'assit maintenant à côté d'elle, lui faisant un sourire.
Paimon: Mais encore heureux que tonton Zhongli ait bien voulu inscrire Qiqi au même collège que Paimon, elle ne sait pas ce qu'elle aurait fait sinon.
Puis elle se tut. Elle avait fini de parler à sa mère et le jour baissait.
Siegfried saisit la main de sa fille.
Siegfried: Viens mon ange, il se fait tard.
Paimon déposa ses cécilias, puis se releva.
Paimon: À plus tard maman, je t'aime !
Qiqi: À plus tard Sirin. J'espère que tu es heureuse avec Guizhong autour d'une tasse de thé.
Qiqi accompagnait peut-être Paimon pour sa visite chez sa mère, mais elle était avant tout venue rendre hommage à Guizhong. Elle ne disait rien, mais elle savait que Guizhong pouvait lire son cœur.
Ils étaient sur le chemin du retour, Qiqi était censée dormir avec Paimon car cette dernière s'endormait souvent en pleurant. La compagnie de Qiqi lui permettait de se calmer.
Siegfried: Les filles, je sais que demain c'est jeudi, mais que pensez-vous d'un petit tour chez les jumeaux ?
Paimon: Je veux bien. Je veux voir le bébé.
Qiqi: Il y aura grand-frère ?
Siegfried: Probablement. Tu sais bien qu'il est père maintenant, il vit presque chez les jumeaux.
Qiqi sourit, elle avait un peu de mal à se dire qu'elle était tante depuis quelques mois, mais ça l'emplissait de joie. En plus elle arrivait toujours à faire rire le bébé, tandis que Paimon arrivait à le captiver. Comme en faisant des origamis sous son nez, par exemple.
Ils arrivèrent à la maison puis Siegfried toqua, Xiao vint ouvrir avec un enfant dans les bras.
Xiao: Tiens, salut ! Il se passe quoi ?
Il les fit entrer, refermant la porte derrière eux.
Siegfried: On voulait juste passer dire bonjour.
À la vue de Qiqi, l'enfant s'agita et essaya d'aller vers elle. Le jeune fille tendit les bras alors que Xiao lui passa le nourrisson avec la plus grande des précautions.
Qiqi: Coucou Yue* !
Pour toutes réponses, l'enfant rigola et attrapa le nez de Qiqi.
La petite tenait bien de ses parents: Des cheveux noirs, comme son père, mais avec quelques nuances de blond, comme sa mère. Ses yeux étaient d'un jaune plus foncé que ceux de Lumine, mais plus clair que ceux de Xiao.
Paimon commença à s'amuser à faire des ombres chinoises, hypnotisant tout de suite la petite.
C'est fou de voir à quel point un bébé pouvait être naïf.
***
Voir Yue avait fait un peu de bien à Paimon, il faut dire que c'était une véritable petite boule de soleil et de joie.
Qiqi et Paimon étaient toutes les deux enlacées dans le lit de la fille aux cheveux blancs, cette dernière ayant encore un peu de mal à s'endormir.
Elle pensait tout de même qu'elle avait de la chance d'avoir rencontré Qiqi. Qui la défendrait au collège sinon, maintenant que les rôles étaient inversés ?
Quand elle l'avait rencontrée, Paimon avait voulu aider Qiqi en voyant l'harcèlement qu'elle subissait, mais elle n'avait jamais pensé que la fille aux cheveux violets deviendrait sa meilleure et unique amie. Leurs caractères semblaient tellement incompatible au début: l'une ne pouvant pas rester en place, l'autre étant aussi calme que la surface de l'eau.
Comme on le dit souvent: les apparences sont trompeuses.
FIN
***
*Yue a plusieurs signification: C'est le nom traditionnel de la Lune dans l'astronomie chinoise. C'est aussi une sorte de flûte de pan chinoise apparemment.
Rciebianicb
Plus que l'épilogue-2 et ça conclura cette fic ! Merci d'avoir lu jusqu'au bout !
Si vous voulez, le prologue de "Perfect Maid" est déjà disponible, bien qu'il ne soit très court.
Bye !