Le jet d'eau froide sur le sommet de mon crâne finit de me réveiller. Je savonne mes cheveux, savourant le délice des massages du cuir chevelu, puis me les rince.
J'ouvre la porte de la salle de bain pour aérer la pièce, tout en me séchant rapidement les cheveux. Ce soir ma famille est invitée à une soirée pour la réalisation du film d'un ami à mon père. Toute la famille, y compris les maris et fiancés, y sont demandés. Ce n'est pas invités, nous somme demandés. Je ne l'ai pas encore dis à Yu-Ri, disons qu'hier soir nous étions plutôt occupés...
Je souris doucement, puis dépose la serviette sur le portant, avant éteindre la lumière pour aller chercher des vêtements dans mon placard.
Je m'arrête au pied du lit, traçant les courbes de son corps dessinées par le draps blancs reposé sur elle, à l'aide de mon simple regard.
Son doux visage dépassant, puis son cou, on devine ensuite ses clavicules, sa poitrine, son ventre, ses hanches joliment marquées, puis le drap retombe entre ses cuisses légèrement musclées, un pied dépassant.
Je me décale, toujours un sourire accroché aux lèvres, pour récupérer des vêtements, ma serviette autour de la taille. J'attrape un short gris confortable, un tee-shirt noir, et mes sous vêtements, puis retourne m'habiller dans la salle de bain.
- Cody ? demande sa voix ensomeillée.
Je sors ma tête à l'embrasure de la porte de la salle de bain.
- Hm ?
- Non je vérifiais juste si tu étais là.
Elle me fait un petit sourire timide, au quel je réponds grandement, puis je finis de m'habiller avant de ressortir en éteignant derrière moi.
- Ce soir il y a une soirée de prévue chez un ami à mon père, il faut qu'on y soit, dis-je mal à l'aise.
- Cool, je porte quoi ? Me demande-t-en souriant.
- Cool ?
- Bah ouais, de un j'imagine que j'aurais le droit à une jolie tenue, même si ce n'est pas ce que je porte habituellement je commence à m'y faire, et de deux je pourrais te voir dans un joli costume, finit-elle avec un regard en coin, jouant des sourcils.
- Je comprends mieux, bon va te doucher baby, on va faire les magasins pour te trouver la plus belle robe de la soirée.
- Ok !
Elle s'assoit dans le lit, puis me regarde ; je soutiens son regard, attendant qu'elle dise quelque chose.
- Cody ! Retourne-toi !
Je me retourne en riant, écoutant ses petits pas se déplacer jusqu'au placard. Elle l'ouvre puis le referme, avant de s'enfermer dans la salle de bain.
- J'vais préparer le petit dej, descends quand t'es prête !
Je sors de la chambre en prenant soin de bien refermer derrière moi, puis m'approche doucement des escaliers. Je pose ma main sur la rampe en bois sombre, mes pieds tapant le long des marches en marbres roses, ce manoir est vraiment beau, et il est rempli de bons souvenirs donc je me souviendrais toute ma vie.
Apollo se tient déjà debout dans la grande cuisine réservée pour les habitants de cette maison qui préfèrent s'occuper eux même de leur petit déjeuner, Apollo et moi en faisant parti.
- Comment ça va... Demandais-je faiblement.
- Ne t'inquiètes pas pour moi Cody. Tu as bien dormi ?
Je m'étouffe tout seul avec ma propre salive, puis finis par lâcher un petit oui, avant de changer rapidement de sujet.
- Tu comptes leur en parler quand ? Au moins à ta femme... Elle est enceinte Apollo...
- Je sais bien, tu crois que je ne culpabilise pas déjà assez !
- Calme toi, tu n'as pas à culpabiliser, tu n'as pas choisis d'être malade, mais tu ferais bien de lui en parler. Et s'il te plaît acceptes le traitement ... Je ne veux pas te perdre.
- Tu es devenu bien sentimental depuis que tu es revenu avec cette Yu-Ri, dit-il amèrement, bon, bon appétit à toi moi j'y vais.
Je le regarde impuissant, déposer ses affaires dans le lave vaisselle, puis sortir de la pièce sans me lancer un seul regard.
Quand il y a un mois il m'a dit qu'il avait un cancer et que sa seule solution était la chimiothérapie, j'ai cru que le monde s'effondrait autour de moi. Apollo et moi avons toujours été très proches, et c'est le seul avec qui je sais que je peux m'ouvrir complètement.
Quand il m'a appris cette mauvaise nouvelle, il m'a dit que si il avait des mauvaises nouvelles, il laisserait tomber le masque et arrêterait de mentir, dirait ses quatre vérités à ma mère et mon père.
Le fait qu'il mette les choses au clair avec ma mère hier me fait me sentir vraiment mal.
- Cody ?
Yu-Ri me sort de mes rêveries, me sourit puis s'installe devant le café que j'ai machinalement préparé.
Tout en faisant couler le mien je m'approche d'elle, réfléchissant encore et toujours à la situation de mon frère, posant machinalement mes lèvres sur les siennes. Elle approche ses mains et approfondi notre baiser.
- Qu'est ce que tu as ce matin Cody, commence-t-elle en se décalant, si je n'avais pas posé mes mains sur ton visage, je suis sur que tu n'aurais même pas réellement remarqué ma présence... J'ai fais quelque chose qui t'as déplu ?
- Non ! criais-je d'un seul coup, attrapant son visage entre mes mains, je- je... Je m'inquiètes seulement pour Apollo...
- Je le vois bien depuis hier, qu'est ce qu'il a, explique moi.
- Je ne peux p-
- Je suis malade.
Je me retourne vivement vers l'entrée de la cuisine.
- J'ai appris il y a précisément trois mois que j'avais un cancer des poumons, la cigarette très sûrement, je ne peux m'en prendre qu'a moi-meme en fin de compte, commence-t-il en venant s'asseoir à côté d'elle, j'ai finis par en parler à Cody, deux mois plus tard, parce que j'avais besoin d'extérioriser. Si je le dis ma mère, elle voudra tout contrôler, et pleurera ma mort avant même qu'on ne sache si elle arrive maintenant ou non ; mes autres frères et soeurs, plus vieux ou plus jeunes, sont très conformes aux attentes de nos parents et forcément ça aurait été vite su ; ma femme et moi même ne nous aimons pas vraiment, pas en temps que mari et femme, mais plus comme des amis, et je ne veux pas être un fardeau de plus pour elle, de plus elle est enceinte. Je me suis alors tourné vers Cody, un peu l'enfant rebel de la famille et je lui ai demandé de garder le secret, mais bon depuis qu'il est avec toi il est plus sensible, lâche-t-il en ricanant.
Yu-Ri l'écoute jusqu'au bout, attendant qu'il finisse de parler avant de dire quoi que se soit. Après quelques minutes de blanc reposant, mon frère aîné reprend la parole d'une voix rauque.
- J'ai décidé de ne pas prendre le traitement proposé par les médecins qui m'entourent. Trop d'effets indésirables. Je préfère finir ma vie sans douleur et dans le bonheur plutôt que d'essayer de survivre, avec la pitié des gens.
- Apollo !
Yu-Ri me coupe d'un doigt, puis souffle un bon coup.
- Ok. Bien. Alors je vais t'exposer mon point de vu, Apollo, elle finit par lâcher en levant les yeux vers lui, exemple tout con, moi. J'ai été violée, par différentes personnes dont je ne connais pas l'identité encore au jour d'aujourd'hui.
Elle souffle un bon coup, plissant des yeux et commençant à taper doucement ses cuisses de ses poings.
- Imaginons que ton cancer soit mon viol, c'est le traumatisme de l'histoire. Toi tu as ton traitement, j'imagine que c'est la chimio, moi le mien a été la psychologue. Je ne voulais pas être un fardeau pour les gens, je me suis donc repliée sur moi-même, n'en parlant qu'à une seule personne et gardant un masque devant autres. Mais le masque finit toujours par ce briser, et il vaut mieux le garder accroché au mur pour l'observer, et s'en inspirer pour la vie de tous les jours, plutôt que de le porter jusqu'au bout et de se trouver démunis, sans aucune attache, aucune émotion.
Elle marque une pause, respirant doucement, ses ongles se plantant dans la chair de ses mains.
- Alors ton masque, je te conseille de l'accrocher, d'observer les fissures qui ont commencées à se créer dessus quand tu m'as raconté ton histoire, puis tu t'en inspire, et tu en fait ta force. La pitié des gens, tu n'en as pas besoin, ça tu l'as bien compris, alors tu t'en fou ! Vis avec l'amour de ceux qui t'aime, ce n'est pas survivre d'accepter ton traitement, c'est accepter de continuer ta vie malgré les embûches. La psy ça aurait pu ne pas marcher pour moi, mais sans essayer je ne pouvais pas savoir, le traitement que les médecins t'ont proposé n'est peut être pas à cent pourcent sûr, et pas parfait, pourtant il te permettrait d'essayer d'apprendre de tes erreurs et de continuer ta vie, montrant ton courage et ton amour pour ta famille et tes proches. Mais tu ne peux pas connaître son taux de réussite te concernant si tu ne tentes pas.
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Et voilà, vous savez tout, Apollo est malade... Ça me rend triste d'écrire ça mais c'est une idée que j'avais depuis le début.
Bon que pensez vous de la petite tirade de Yu-Ri ? C'est quelque chose qui m'est venu comme ça d'un seul coup quand j'étais en train d'écrire mon chapitre, et sincèrement je suis plutôt fière de la petite métaphore du masque :3
Sinon c'est un chapitre plus court que le précédent, qui était d'environ 2 000 mots, celui là étant plutôt de 1 500 mots à peu près.
Vous voulez que dans les prochains chapitres je note le nombre de mots ?
Au prochain chap j'espère que la lecture vous plaît :)