I Swear I Lived Tome 3

By allomelanie24

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Le temps passe et, malheureusement, la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais l'important, lo... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Epilogue

Chapitre 7

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By allomelanie24


Lila-Rose

Parfois, je pense que le fait d'être surprotégée par ma famille m'arrange beaucoup. J'ai énormément de mal à sortir de ma zone de confort et je sais que mes parents sont réticents à me laisser prendre mon envol, alors quand j'ai demandé à passer le week-end chez Alexandre, je ne m'attendais pas à ce qu'ils acceptent.

« Vous êtes sûrs ?, j'insiste quand même.

– Bien sûr que oui, m'assure Ariel. Ça fait un an que vous êtes ensemble, c'est ça ?

– Oui !, je réponds fièrement.

– Tu comptes dormir avec lui ? », finit par demander mon père, celui qui me trouve un peu trop jeune pour les histoires d'amour.

C'est peut-être ma chance, d'ailleurs ; j'angoisse tellement pour ce week-end que je ne m'en veux pas de prier pour que mon père refuse que j'y aille, simplement parce qu'il ne veut pas que je partage la même chambre que mon petit ami.

« Bah... oui.

– Louis... Sérieusement ?, soupire papa. Je crois qu'il va falloir que tu enlèves tes œillères à un moment ou à un autre ! »

Pourquoi est-ce qu'il décide de prendre ma défense aujourd'hui, alors qu'il aurait pu le faire toutes les autres fois où j'aurais aimé qu'Alexandre ne soit pas obligé de dormir dans une chambre d'ami au rez-de-chaussée ?

« Bien sûr que tu peux dormir là-bas, il enchaîne avec un sourire. Avec Alexandre, même. Nous ne sommes pas stupides, nous savons très bien que vous avez une vie... euh... »

Il se tourne vers son mari, un peu comme s'il cherchait comment s'en sortir.

« Intime ?

– Oui, très bien. Nous savons que vous avez une vie intime et dorénavant, Alexandre pourra dormir dans ta chambre au même compte que tu pourras aller chez lui comme tu l'entends. Parce que nous te faisons confiance, nous savons que vous vous protégez et...

– C'est trop gênant, papa, j'interviens, rouge comme une tomate. Arrête, s'il te plaît. »

La mâchoire de mon père se décrochée ; quant à moi, je préfère mourir dans d'atroce souffrance plutôt que de subir cette conversation plus longtemps.

« Tu prends cette décision sans moi ?, s'indigne tout de même papa.

– Je la prends pour nous devant Lila. Sinon, autant inscrire les filles dans un couvant, se justifie-t-il. J'le dis pas souvent parce que j'aime bien l'emmerder, mais Alexandre est un garçon bien, de bonne famille, je suis certain qu'on peut lui confier Lila au moins un week-end sans avoir peur qu'elle ne revienne plus. »

Je suis vraiment touchée par ce discours et, dans un autre contexte, j'aurais certainement pleuré sous le coup de l'émotion, mais ma peur de me retrouver seule au milieu de la famille d'Alexandre m'empêche de savourer pleinement la nouvelle.

« Tu as raison, finit par capituler mon père. Alexandre est quelqu'un de bien. Même s'il est un peu étrange parfois, précise-t-il avec un sourire.

– Tu penses encore à la fois où tu nous as vu dans le studio de danse et qu'il avait mon sweat-shirt avec la licorne et mes collant ?

– C'est difficile d'oublier ça. »

Mes parents se mettent à rire, tous les deux... ce qui me fait réaliser que ça faisait un moment qu'ils ne l'avaient pas fait. Je crois qu'ils s'en rendent compte également parce qu'ils échangent un regard complice avant de reporter leur attention sur moi.

« Même Karen m'en reparle, dis-je à propos des collants. J'sais pas ce qu'il lui a pris de vouloir venir ce jour-là. »

Sans que je ne comprenne pourquoi, ils perdent un peu leur sourire.

« Alors c'est sûr que vous voulez bien ?, je demande timidement.

– Oui, on veut bien. Pourquoi tu insistes autant ? Tu ne veux pas y aller ? », demande-t-il avec inquiétude.

Je ne réponds rien parce que je ne sais pas tellement ce que je dois dire. J'ai envie au fond, mais j'angoisse.

« Qu'est-ce qu'il se passe, ma puce ?

– Ce sera la première fois que je vais tous les rencontrer, je suis complètement paniquée parce qu'ils sont super sérieux et...

– Comment ça ?

– Je ne sais pas comment l'expliquer... l'ambiance n'est pas la même chez nous que chez eux. Ils sont très strict. »

Mes parents me scrutent en silence, comme s'ils ne comprenaient pas ce que j'essaie de leur dire – et ça me met encore plus mal à l'aise.

« Je vous ai déjà dit faisait partie d'une famille très noble ? »

Vu le silence qui suit, apparemment, je ne le leur ai jamais dit.

« Alexandre ? Ton Alexandre ?, demande mon père.

– Oui, lui-même.

– Mais non ?

– Si...

– Ça change beaucoup de choses...? »

Ça les fait sourire et je pense qu'ils ne saisissent pas à quel point ça m'angoisse parce que j'ai peur de mal faire. C'est pas juste des gens riches, il y a toute une éducation derrière, un savoir vivre que je n'ai pas et des protocoles que je ne connais pas. Mes parents n'arrivent pas à le comprendre et ça me froisse un peu.

« C'est pas grave, je souffle avant de me lever.

– Lila... qu'est-ce qu'il y a ?, demande mon père avec un air désolé.

– Mais je suis paniquée et vous... »

Ma voix s'étrangle et mon père se lève pour me prendre dans ses bras. Mon autre papa aussi se lève, mais il reste derrière – comme s'il n'osait pas toucher son mari et que ça l'empêchait de me faire un câlin. Je trouve ça ridicule.

« On est juste très surpris parce qu'Alexandre est loin d'être un aristocrate, dit-il enfin.

– Il n'est pas pareil quand il est chez lui. Il ne pouvait pas me présenter avant et c'est très important.

– Lila... vous êtes jeunes. Tu ne dois pas te mettre la pression comme ça.

– Mais j'ai toujours la pression !, je dis avec des larmes dans la voix. Pour tout, j'y peux rien. C'est pas de ma faute si ça me dépasse ! Il va y avoir sa famille entière. Imaginez ! Ils ont des domestiques et tout, et tout.

– Tu veux qu'on t'interdise d'y aller ?

– Oui, j'aurais bien aimé, mais je suis en même temps contente qu'Alexandre se décide à me présenter à ses parents et c'est l'occasion. Si je dis non, ils vont se sentir offensés et...

– Stop. Arrête, tu respires à peine. »

Mon père se détache de moi et il m'oblige à me rasseoir.

« Lila, on t'interdira d'y aller si tu te mets dans cet état.

– Non ! Je veux y aller !

– Alors où est le problème ?

– J'en sais rien, j'ai peur d'être décevante, je crois... »

Mes parents échangent un regard et ça m'agace qu'ils communiquent comme ça alors que je suis juste sous leurs yeux.

« Lila... tu es quelqu'un de génial. Tu es respectueuse, cultivée.

– Tu es gentille et très polie, il n'y a aucune raison pour que tu déçoives qui que ce soit. Puis Alexandre te connaît, non ?

– Oui, bien sûr. Mais si vous ne l'aviez pas aimé, ça aurait été compliqué de continuer de le voir. », je reconnais.

Ils ne disent rien, comme s'ils ne savaient plus quoi dire pour me rassurer.

« Si jamais ça ne va pas, vous pourrez venir me chercher ?, je demande.

– Bien sûr que oui, mon ange.

– Merci, je souffle doucement, du coup... j'vais aller me préparer. »

Je sors mon portable pour prévenir Alexandre, tout en me dirigeant vers ma chambre.


SMS de Lila à Alexandre

Mes parents ont dit oui ! Et tu pourras même dormir dans ma chambre à partir de maintenant. Cette conversation était super bizarre. Tu viens ?

SMS de Alexandre à Lila

Sérieux ? Ils ont accepté tout ça d'un coup ? Ils sont pas un peu bizarres en ce moment ?

SMS de Lila à Alexandre

Si.. Je ne sais pas ce qu'il se passe. On en parle tout à l'heure ? Je dois me préparer.

SMS de Alexandre à Lila

D'accord. Classique, hein. Ta robe blanche est parfaite pour le dîner. Celle avec les fleurs brodées.

SMS de Lila à Alexandre

Je sais, ne t'inquiètes pas. À tout à l'heure.


Alexandre m'a dit que si sa mère avait accepté de me rencontrer, c'est parce que la danse classique est une discipline noble qui trouve grâce à leurs yeux – en plus du compte en banque de mes parents, parce qu'ils ont toujours peur qu'on profite de leur fils.

C'est drôle quand j'y pense parce que la première fois que j'ai vu Alexandre, il était avec Achille en train de faire un concours de rots et j'ai eu beaucoup de mal à le croire lorsqu'il m'a un peu parlé de sa famille ; il m'a prévenue plusieurs fois qu'il était un peu différent lorsqu'il était chez lui mais je n'ai jamais eu l'occasion de voir ça.

. . .

Alexandre arrive à 19 h 30 et comme je suis prête, nous ne nous attardons pas ; il sent bien que je vais me dégonfler autrement.

Nous sommes dans le hall d'entrée quand Achille nous intercepte.

« Vous allez à un mariage ou quoi ?, dit-il en pouffant de rire.

– Chez mes parents. », répond Alexandre.

Il y a un bref silence et Achille me jette un regard étonné.

« Sérieux ? Tu vas les rencontrer ? »

J'acquiesce avec un petit sourire et il me fait un clin d'œil.

« Bien joué, bébé. Ça devient officiel, non ? Tu vas voir, ils sont cools. », m'assure-t-il.

Parce que oui, mon frère les connaît déjà; ramener un ami et sa petite amie, c'est complètement différent. Achille s'approche pour me faire un bisou et il me souhaite discrètement bonne chance.

« Tu restes là ce week-end ?, je demande avant de partir.

– J'sais pas.

– Et dit, Ach... Y a un problème avec papa ? Ça fait des jours que t'évites de lui parler. Puis les parents sont encore plus bizarre que d'habitude ? Qu'est-ce que tu sais qu'on sait pas ?

– File. Tu vas être en retard. Mais tu t'en fais pas. D'accord ? C'est rien. J'me dispute toujours avec papa, tu le sais.

– Ouais... »

C'est triste, mais je n'ai même pas eu besoin de préciser duquel de nos papas je parlais. Il sait. Tout le monde sait. Alexandre prend ma main pour me faire comprendre qu'il ne faut plus traîner.

. . .

Quand on se gare devant chez Alexandre, mon cœur bat la chamade et je joue nerveusement avec mes doigts. J'essaie de masquer mon stress, mais je suis trop nulle pour y parvenir.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

– Il va y avoir du monde et je ne connais personne.

– Tu me connais moi. Je ne te lâcherai pas, t'as ma parole.

– Et si t'as envie d'aller aux toilettes, hein ?, j'ai demandé avec inquiétude.

– Ce ne sera pas la première fois que tu me suis dans la salle de bain... Tout le monde est vraiment impatient de te rencontrer et je t'assure que ça va aller. Dis-toi que les pires trucs, je les ai déjà fait et que ça n'arrivera pas deux fois au sein d'un même couple.

– Les pires trucs ?

– Bah j'ai quand même vu l'un de tes pères à poils. Puis c'est sans compter la gastro foudroyante que j'ai eu le jour où tu m'as présenté à eux. »

Malgré moi, je pouffe de rire.

« Tu vois, ça peut pas être pire. Mes parents sont gentils même s'ils ont l'air sévère. J'ai répété à ma mère de se calmer avec ses sondages un peu glauque. Puis personne n'est pire que ton oncle Zayn pour mettre mal à l'aise.

– Zayn fait toujours en sorte de ne pas me mettre mal à l'aise parce qu'il me connaît.

– Bébé... »

On échange un regard perplexe avant d'éclater de rire : c'est la première fois qu'il m'appelle comme ça. Y a que mon frère et ma soeur qui m'appellent comme ça.

« C'est bizarre un peu, nan ?, je dis en riant toujours.

– Ouais, je m'en suis rendu compte en le disant... »

Le fou rire nerveux passé, la panique refait surface. Alexandre saisit ma main et je peux la sentir trembler entre ses doigts. Il affiche un air embêté et il redémarre la voiture.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu fais ?

– Je te ramène. Je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que tu te forces à faire quelque chose juste pour me faire plaisir.

– Oh Alex.. Non. J'ai envie. Je t'assure. C'est juste que je suis timide et que l'attention va être sur moi alors ça me fait peur. »

Il coupe de nouveau le contact.

« Imagine que tu es sur scène, dit-il avant de me voler un baiser. Je t'assure que ça va aller. C'est juste un dîner, on est encore loin de la soirée de fiançailles, dit-il en pouffant de rire avant de sortir de la voiture.

– La quoi ? Hein ? La quoi ? »

Il fait le tour de la voiture et lorsqu'il ouvre la porte, il se retient de rire.

« La quoi ?, j'insiste.

– La rien. Sort de là.

– Vous en avez beaucoup des soirées très officielles ?

– Y a rien de plus officiel que les fiançailles alors dis-toi que tu n'y es pas encore.

– Je t'interdis de me demander en mariage. Jamais.

– Noté.

– Alexandre ? »

La voix de sa mère, Daria, sonne comme un rappel à l'ordre et je sors immédiatement de la voiture.

« Nous n'attendons plus que vous, fait-elle remarquer.

– Il est 20 h 05, maman...

– L'heure c'est l'heure, mon chéri. »

Visiblement, il n'y a pas que moi qui subis sans cesse son manque de ponctualité. Alexandre échange une brève accolade avec sa mère, puis elle me serre poliment la main.

« Enchantée, Lila-Rose, me dit-elle avec un petit sourire. Nous avons énormément entendu parler de toi.

– Enchantée également, je réponds alors que je me sens rougir.

– Entrez, venez ! Tout le monde vous attend. »

. . .

Le début de soirée se passe extrêmement bien. C'est vrai que j'ai rougi des centaines de fois parce qu'Alexandre est incapable de ne pas me faire de compliments et qu'il ramène l'attention sur moi à de nombreuses reprises, mais tout le monde est très gentil – au point que je suis persuadée qu'il les a briefés avant de venir.

Il est tard lorsque son oncle Nicholas, qui a trop bu, commence à s'intéresser à ma famille. Alexandre essaie tant bien que mal de changer de sujet, mais son oncle revient toujours à la charge avec des questions qui me mettent vraiment mal à l'aise.

« Vous avez été adopté, alors. C'est ça ? , finit-il par demander de but en blanc.

– Oncle Nicholas..., soupire Alexandre, alors qu'un froid glacial s'abat sur le salon.

– Mais laisse-la parler à la fin !, s'agace-t-il. Alors ma petite ?

– Oui, j'ai répondu simplement.

– Vous ne connaissez ni votre père, ni votre mère ?

– Pas besoin de les connaître puisque j'ai mes parents..., je réponds timidement alors qu'Alexandre prend ma main sous la table.

– Oui, mais votre père biologique et votre mère biologique, vous ne les connaissez pas.

– Non.

– C'est bon, mon oncle, elle n'a pas envie de parler de ça.

– Pourquoi ? Nous avons le droit d'en savoir plus sur elle, non ? C'est bien ta petite amie, après tout ! Alors qu'est-ce que vous direz à vos enfants quand ils voudront savoir d'où ils viennent ? Alexandre, nous descendons d'une très longue lignée noble, nous pouvons remonter nos ancêtres sur des générations et des génération alors qu'elle ne sait même pas qui sont ses parents. »

Une chape de plomb nous tombe dessus et tous les regards braqués sur moi n'aident pas les larmes qui me montent aux yeux à se dissiper. C'est vrai ça, qu'est-ce qu'on dira à nos enfants ? Alexandre se lève et il passe une main dans mon dos pour m'inciter à en faire autant.

« Merci pour le repas, c'était agréable. Nous avons eu une longue journée alors nous allons vous faussez compagnie.

– Tu n'es pas amusant, Alexandre, rétorque son oncle, alors que je me lève également.

– Mon oncle, il me semble que vous n'apprécieriez pas qu'on rappelle que votre femme descend d'un—

– Tais-toi, tranche-t-il avant qu'Alexandre n'ait le temps de terminer. Une femme et une petite amie, c'est totalement différent.

– Si c'est une histoire de bague au doigt, ça peut rapidement se régler.

– Alexandre !, s'emporte son père.

– C'est maintenant que vous l'ouvrez, vous ? Où étiez-vous où y a deux secondes quand je vous ai supplié du regard ? »

Je ne crois pas qu'Alexandre s'adresse à eux de cette manière en règle générale, parce qu'ils ont l'air surpris qu'il se défende aussi agressivement.

« Ça suffit, Alexandre. », reprend sa mère.

J'ai envie de disparaître tellement je m'en veux d'être à l'origine de tout ça. Je saisis la main d'Alexandre pour lui faire comprendre qu'il doit arrêter. Mais il ne m'écoute pas.

« Sous vos faux airs de bourgeois, vous êtes irrespectueux, mon oncle. Vous passez votre temps à vous prendre pour le roi du monde mais vous n'êtes rien du tout. Aujourd'hui, les gens se fichent de savoir de qui vous descendez, ce qui compte c'est qui vous êtes. Et on ne peut pas dire que vous soyez quelqu'un.

– Pour qui est-ce que tu te prends, petit merdeux ? »

Alexandre ne répond rien. Il se tourne vers ses parents qui restent interdits.

« Bonne nuit. », conclut-il.

Je parviens à retenir mes sanglots jusqu'à ce qu'on arrive dans sa chambre, mais une fois la porte fermée à clé, je fonds en larmes. Alexandre a beau me rassurer, je suis incapable de m'arrêter. Le pire c'est certainement que je ne sais pas pourquoi je pleure ; est-ce que c'est parce qu'Alexandre s'est disputé avec son oncle par ma faute, parce que je n'ai aucune idée de mes origines ou un peu des deux ?

C'est seulement quand j'entends la voix de ma sœur que je me calme. Alexandre me tend son téléphone portable qu'il a mis sur haut-parleur et je vais me coucher dans son lit après avoir ôté mes chaussures.

« Achille est près à venir te chercher si tu en as envie. »

Elle a dû répéter cette phrase des dizaines de fois avant que je ne l'entende vraiment parce qu'elle sonne comme un écho à mes oreilles.

« Ça va, je souffle la gorge serrée.

– Tu es sûre ?

– Oui. Ça va.

– Respire, bébé. Alexandre m'a dit que ce n'était pas grave du tout. »

Je lève la tête pour le chercher des yeux ; il est au milieu de sa chambre, l'air un peu perdu. Il a quitté ses chaussures, sa veste et il a desserré sa cravate. En le voyant comme ça, je ne sais pas pourquoi mais je me mets à rire. Je suis incapable de m'arrêter avant un long moment.

« Qu'est-ce qu'il y a ?, me demande sans cesse Athéna.

– Si tu voyais Alex, j'te jure. Tu rirais toi aussi. »

Quand j'arrive à me reprendre, je soupire un peu parce que je réalise à quelle point cette situation est gênante.

« Je vais te laisser Nana. Ça va aller.

– Sûre ?

– Oui.

– Tu sais... Si jamais tu veux savoir d'où tu viens, je suis certaine que papa accepterait d'en parler avec toi.

– Hm..., je marmonne tout en sachant que ce n'est pas le sujet préféré de mon père. On verra.

– Sois sage, bébé. À demain soir.

– À demain. »

Je fais signe à Alexandre d'approcher et lorsqu'il se couche près de moi, je vais me blottir dans ses bras.

« Pardon. Je crois que je suis sur les nerfs en ce moment..., je reconnais.

– J'ai remarqué, oui. Sauf que tu ne me dis jamais pourquoi... Je suis obligé d'appeler ta sœur pour calmer tes crises de panique, c'est difficile...

– Pardon Alex... »

Il presse ses lèvres sur mon front avant de me sourire tendrement.

« Tu vas me dire ce qui ne va pas ?

– J'en sais rien... Je sais que tu nous as toujours connus comme ça dans ma famille mais avant, on était plus proches. Et j'ai l'impression que mes parents... »

Malgré moi, ma gorge se serre.

« J'ai pas envie qu'ils se séparent. », je dis avant de pleurer à nouveau.

Alexandre m'entoure de ses bras et j'ai envie d'y disparaître, pourvu que le poids qui écrase mon cœur s'envole définitivement.

« Mais tes parents vont pas se séparer, mon cœur ! Ça va pas ou quoi ? Ils s'aiment trop. Ils sont un modèle pour énormément de famille et c'est...

– Ils ne font plus rien ensemble. J'ai remarqué qu'ils vivaient leur vie chacun de leur côté, tu sais. Ils n'arrêtent pas de se disputer et je crois qu'Achille sait quelque chose...

– Oula non, j'te vois venir, répond-t-il du tac-o-tac. Je ne demanderai rien à Achille parce que si je découvre un truc que je ne veux pas savoir, ça va foutre une merde pas possible s'il me demande de te le cacher.

– Tu ne me le cacheras pas !

– Bah oui, justement. Donc je préfère ne rien savoir du tout. Je suis sûre que tu te fais un sang d'encre pour rien. Tes parents sont inséparables et même s'ils traversent une crise, ça arrive à tout le monde.

– Sauf que j'ai déjà perdu une partie de ma famille une fois. Je sais ce que ça fait.

– Lila... Tu ne vas perdre personne, d'accord ? Ni tes parents, ni ton frère et ta sœur, ni moi, ni personne. Il faut que tu arrêtes de toujours t'en faire pour tout. Tu te rends malade. J'ai bien remarqué que t'avais à peine mangé... »

Je soupire et je me cache un peu entre ses bras. Presque au même instant, la porte s'ouvre après qu'on ait toqué brièvement dessus ; nous avons à peine eu le temps de nous redresser. Alexandre bafouille un peu, mais son père reste de marbre.

« Nicholas vous fait savoir qu'il s'excuse.

– Je suis aussi désolée, je m'empresse de répondre.

– Ne le sois pas. Le frère de ma femme a très peu de considération pour les gens qu'il considère comme inférieur à sa personne. Nous lui avons demandé de prendre congé et il ne sera pas présent pour le brunch de demain.

– Le brunch ?

– Mes parents font régulièrement des brunchs avec leurs amis le dimanche, m'explique Alexandre. Mais Lila-Rose rentrera peut-être plus tôt le matin. »

Il m'appelle souvent par mon prénom complet en présence ses parents, j'ai remarqué ça quand il leur dit avec qui il discute au téléphone ; j'ai toujours l'impression que ça rend la conversation très sérieuse.

« Nous verrons demain, alors.

– Oui. Merci d'avoir pris notre défense malgré tout, ajoute Alexandre.

– Tu sais que ta mère ne supporte pas les éclats de voix. »

Alexandre hoche la tête et la main de son père se dirige vers la poignée de la porte.

« Descendrez-vous pour le thé ?

– Le thé ?, s'étonne Alexandre. Pourquoi vous prenez du thé ?

– Ton amie est anglaise, non ? »

J'affiche immédiatement un large sourire en réalisant qu'ils font ça pour moi.

« Nous allons descendre, je réponds fièrement. Merci beaucoup.

– Bien. »

Il quitte la chambre et je me sens presque soulagée. J'ai vécu tellement d'émotions en une demi-heure que j'ai l'impression d'être vidée. Je déteste être dans cet état parce que mon image de bébé fragile ne me quitte pas et c'est insupportable, parfois.

Quand on était plus petits, à cause de la complexité de notre situation familiale, nos parents ont absolument tenu à ce que nous voyions un psychologue. Ça n'a pas duré longtemps, juste quelques séances, mais c'était histoire d'avoir des pistes pour que nos parents puissent nous aider si jamais nous avions un problème. Il était ressorti de ces séances que je serai la plus facile à gérer parce que, même si j'avais beaucoup de mal à masquer mes émotions et que j'étais angoissée pour tout et rien – comme mon père – j'étais incapable de dissimuler un mal être. Achille et Athéna ne sont pas comme ça ; ils sont deux, ils sont forts de leur gémellité, mais s'ils ont décidé que personne ne pouvait leur venir en aide, alors ils ne diront rien. Je crois que tout le monde a oublié ça. Je crois qu'ils ont pris l'habitude de mettre mes crises d'angoisse sur un piédestal pour dissimuler les leurs et si je suis dans cet état à cause de l'ambiance à la maison, comment ils sont, eux ?



Louis

Lorsqu'Achille et Athéna quittent le salon, je me lève du sofa sur lequel nous nous sommes installés pour boire un thé avec Ariel. La fausse ambiance chaleureuse qui régnait entre nous est retombée et je vide le reste de ma tasse dans l'évier.

« Tu vas déjà te coucher ?, s'étonne-t-il.

– Hm. J'ai pas tellement envie de rester seul avec toi. », j'avoue à mi-voix.

Il est de dos, mais je vois ses épaules s'affaisser et mon cœur se serre douloureusement. J'essaie de faire des efforts et j'y arrive lorsque les enfants sont dans la pièce, mais chaque fois qu'on est seuls, je me rappelle que je ne lui suffis plus, que je suis un mauvais mari et qu'il en est un aussi. Je ne sais pas si j'ai envie de recoller les morceaux, je ne sais plus ce que je veux parce que je ne sais plus ce qu'il veut.

Il a beau me dire qu'il veut tout arranger et qu'il ne verra plus Karen, je suis incapable de lui faire confiance. Comment est-ce que je peux être sûr qu'il ne continue pas de la voir ? Comment est-ce que je peux être sûr qu'il ne voit pas quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il faut que j'épluche ses relevés téléphoniques ? Est-ce qu'il faut que je fouille dans ses affaires ? Que je sente ses vêtements quand il rentre ? Que faut-il que je fasse pour être rassuré ?

« Tu as une séance de dédicace à la fin de la semaine, non ?, demande-t-il alors que je suis planté au milieu de la cuisine, le regard dans le vide.

– Hein ?, je réponds, un peu confus qu'il s'intéresse à ça.

– Tu as une séance de dédicace, non ?

– Euh... oui. Oui. Il y a un salon du livre à New York. Je fais l'aller-retour dans le week-end. Pourquoi ?

– Tu penses qu'il y aurait une place pour moi ? », demande-t-il en se décidant à me faire face.

Je reste sans voix. Ça fait peut-être un an qu'il ne m'accompagne plus – ou un peu moins – alors j'attends la chute, j'attends qu'il me dise que c'est parce qu'il a quelque chose à y faire aussi, mais il me regarde en silence.

« T'es pas obligé de dire oui, Louis. Je comprendrai.

– Je... j'en sais rien. Je ne sais pas... Ça ne t'intéresse pas, c'est—

– Oh... C'est ce que tu penses ? Que ça ne m'intéresse pas ? »

Il quitte le canapé pour me rejoindre dans la cuisine.

« Je ne suis pas stupide, tu sais.

– Tu te trompes... Tu sais que j'ai toujours cru en toi, que j'aime tout ce que tu écris. »

Je ne réponds pas parce que je ne veux pas le mettre mal à l'aise. Alors il poursuit.

« J'ai rattrapé mon retard et j'ai lu tes deux derniers livres. Je les adore, t'as pas idée à quel point. J'ai même une préférence pour le dernier.

– Pourquoi ?

– Parce que tu t'es souvenu du prénom que j'aurais donné à Achille si jamais je n'avais pas écouté Olivia et que tu as appelé ton personnage principal comme ça. C'est un détail qui compte énormément pour moi. »

Malgré moi, mes joues s'empourpre et j'ai un coup de chaud.

« Je réalise tous les signaux que tu m'as envoyé. Je vois tous les efforts que tu as fait pour nous rassembler et je sais que je suis en retard, mais j'espère que ce n'est pas trop tard... Alors j'aimerais venir avec toi.

– J'en sais rien, Ariel. Je ne sais plus comment te faire confiance. »

Je vois dans ses yeux que ça lui fait mal, mais il ne se laisse pas déstabiliser.

« Tu as peur que je continue de la voir ?

– Elle ou quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si tu es lassé de moi, je ne sais pas si tu restes pour les enfants. Je ne sais pas ce que j'ai raté, ce que j'ai mal fait... Je suis paumé, Ariel.

– Je ne suis pas lassé de toi. Je ne suis pas... Raaah, ronchonne-t-il en passant une main dans ses cheveux. Je pensais te rendre jaloux. Je pensais simplement à raviver la flamme et à... Non. Je ne pensais à rien du tout. J'étais stupide et j'espérais qu'en voyant que je m'éloignais, tu me retiendrais mais... je n'imaginais pas que tu te sentais également délaissé. J'ai été égoïste, mais à aucun moment je n'ai cessé de t'aimer. Jamais.

– Mais comment est-ce que je peux être sûr ?, je demande, le cœur battant à mille à l'heure.

– Je n'en sais rien, chéri, souffle-t-il en jouant nerveusement avec son alliance. Je sais que je ne mens pas, mais tu n'as plus confiance en moi. »

J'entends tout ce qu'il me dit et parfois j'ai envie d'y croire, j'ai envie de me dire que tout est de sa faute parce que c'est lui qui a commis l'adultère, mais c'est faux. Si notre couple va mal, c'est également parce que j'ai mes torts et si je n'arrive pas à les comprendre, alors je ne vois pas comment notre relation pourrait évoluer.

« J'ai peur que tu sois avec elle quand tu n'es pas avec moi. Je vous revois rire ensemble, je vous revois discuter au bord de la piscine pendant que Lila s'échauffait et je cherche ce qui a pu faire la différence, mais je ne trouve pas.

– Parce que tu ne dois pas chercher à comprendre. Ça ne s'explique pas, Louis. J'ai fait une erreur que je regrette et c'est tout ce que je peux te répéter encore et encore. Moi aussi, je suis passé par-là quand tu m'as repoussé et que tu as fait ta vie alors l'autre... Angus là. J'étais effrayé de te faire confiance à nouveau par peur que tu te rétractes encore et pourtant, je ne pouvais pas vivre sans toi. J'ai arrêté de me poser des questions et d'écouter les autres et je me suis rappelé à quel point je t'aimais, peu importe la douleur que ton départ avait causé. C'est toi que j'ai épousé, Louis. Pas elle, ni quelqu'un d'autre. C'est toi.

– Mais c'est moi que tu as trompé. », je conclus à mi-voix.

Je sais qu'il a très mal vécu notre séparation. Bien plus que moi, je crois. Mais ça ne l'a pas empêché de tout foutre en l'air aujourd'hui. L'alcool a tout détruit la première fois mais cette fois-ci, il n'a aucune excuse. C'est juste lui.

« Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, je finis par dire.

– De quoi ?

– Que tu viennes à New York avec moi.

– Oh, souffle-t-il, un peu désarmé. Pourquoi ?

– Parce que c'est leur soirée d'Halloween et avec la fête de l'école, je serais plus tranquille si tu restais là.

– C'est uniquement pour ça ? », demande-t-il après réflexion.

J'acquiesce, mal assuré. Je ne sais pas ce que je veux et je crois que j'ai envie qu'il vienne, mais je suis incapable de lui dire oui parce que j'ai l'impression qu'il fait ça uniquement pour se rattraper et non pas parce qu'il en a vraiment envie.

« C'est le moment de voir si on peut leur faire confiance ou pas, rétorque-t-il finalement. Ils ont 16 et 17 ans, je pense qu'il est tant qu'on fasse le test. Puis Zayn et Gemma sont à côté...

– Je ne sais pas, Ariel. Ça m'inquiète toujours cette histoire entre Achille et Chloé. Puis Athéna et—

– Quelle histoire entre Achille et Chloé ? La Chloé qui emmerde Athéna ?

– Oui, dis-je en fronçant les sourcils. Il ne t'en a pas parlé ?

– Hm... Non. On est un peu dans une sale période lui et moi.

– Oh... Ari. Ça va passer. Ça passe toujours. »

Il hausse les épaules en prenant soin d'éviter mon regard.

« J'sais pas si j'ai envie que ça passe. Il a raison de me détester parfois.

– Non ! Bien sûr que non ! Puis vous vous ressemblez tellement qu'il a inconsciemment du mal à accepter que tes erreurs pourraient aussi être les siennes. »

Ariel lève les yeux vers moi avec une lueur d'espoir.

« Tu penses ce que tu dis ?

– Vous êtes aussi impulsifs l'un que l'autre, vous êtes rancuniers et vous ne savez pas vous arrêtez lors d'une dispute car vous voulez avoir le dernier mot, même si vous regrettez de blesser la personne en face à l'instant où les mots passent vos lèvres. Forcément que vous vous faites mal et que vous êtes régulièrement en conflit. Vous avez exactement les mêmes défauts. »

Il lâche un petit rire nerveux tout en posant ses yeux sur moi. Il me scrute pendant de longues secondes avec un petit sourire et je finis par baisser les yeux, complètement mal à l'aise.

« Arrête, je marmonne

– C'est pas de ma faute si t'es beau. Ça fait longtemps que je ne te l'avais pas dit, pas vrai ? »

Je hoche la tête avec un sourire gêné. J'ai chaud jusqu'au bout des oreilles.

« Qu'est-ce qu'il se passe avec Chloé alors ? », demande-t-il pour changer de sujet et me laisser respirer.

Mon cœur n'arrête pas de cogner fort dans ma poitrine parce qu'il me trouve beau et que ça résonne dans mon crâne comme une comptine que j'ai connue autrefois, mais dont les paroles m'échappent encore.

« Je crois qu'ils sont en couples. »

La mâchoire d'Ariel a failli se décrocher.

« Je crois, hein, je m'empresse d'ajouter. C'est tout. Je suis pas sûr mais j'ai—

– Et Marie ?

– Elle l'a quitté.

– Ok. Je crois que cette fois-ci, je ne vais pas tenter de m'en mêler. On ramassera les pots cassés si jamais il y en a, mais... Louis, on peut leur faire confiance, tu ne crois pas ?

– Oui. On peut. »

Il affiche un petit sourire satisfait, comme s'il avait remporté une bataille – une petite, mais une bataille quand même.

« Alors je t'accompagne. »

Je fais oui de la tête avec un faible sourire.

« Si je te colle à longueur de temps, tu verras qu'il n'y a que toi qui compte. », dit-il certainement pour me faire sourire.

Mais moi, je ne trouve pas ça drôle du tout.

« Je ne veux pas qu'on en rit, Ariel, dis-je simplement alors qu'il retrouve rapidement un air sérieux. Je ne veux pas qu'on rit de quelque chose qui nous fait du mal. »

Il ne sait pas quoi répondre alors plutôt que de le laisser ramer pendant des heures, je préfère lui dire que je vais prévenir Zayn qu'il doit rajouter mon mari au voyage.

Mon mari.

Ça fait un moment que je n'ai pas adoré le dire et le penser.

. . .

SMS de Athéna à Achille

Les parents sont bizarres.

SMS de Achille à Athéna

Pourquoi ?

SMS de Athéna à Achille

J'sais pas. Ils sont plus autorisants.

SMS de Achille à Athéna

PERMISSIFS** Ptin Nana parfois j'ai l'impression que t'es vraiment conne, ça me fait peur.

SMS de Athéna à Achille

Qui invente les nouveaux mots dans le dictionnaire ? Hein ? Pourquoi ce ne serait pas moi ?

SMS de Achille à Athéna

Lila et toi vous vous montez la tête. Arrêtez avec les parents.

SMS de Athéna à Achille

Tu trouves pas qu'ils s'engueulaient tout le temps et que du jour au lendemain, c'est du surfait leurs regards et leurs rires ?

SMS de Achille à Athéna

Tu veux quoi au juste ? Qu'ils se disputent jusqu'à la mort et qu'ils se séparent ?

SMS de Athéna à Achille

Non !!

SMS de Achille à Athéna

Alors c'est quoi votre problème ? Ils ont l'air de vouloir arranger ce qui ne va pas. Et en plus, comme pour se faire pardonner de l'ambiance, ils disent oui à tout.

SMS de Athéna à Achille

Qu'est-ce qu'il y a ? T'es de mauvaise humeur...

SMS de Achille à Athéna

Tout va bien. Mais arrêtez de vous angoisser. Si jamais il y a un changement majeur dans leur vie, on sera forcément au courant.

SMS de Athéna à Achille

Ok...

SMS de Achille à Athéna

Pardon Nana. J'suis fatigué.

SMS de Athéna à Achille

D'accord. T'en es où avec Marie ?

SMS de Achille à Athéna

Nulle part. Si elle en avait quelque chose à foutre, elle assumerait quoi qu'il arrive. J'ai 17 ans, je ne suis pas à la recherche de ma future femme alors j'arrête de me prendre la tête.

SMS de Athéna à Achille

Mais t'es où ? T'es bizarre.

SMS de Achille à Athéna

T'inquiète pas, je vais bien.

SMS de Athéna à Achille

Non, ça va pas. T'as bu ? Tu fais quoi ? T'es en voiture ? J'le sens. J'le sens que ça va pas, ça me fait mal au ventre. J'vais pas dormir de la nuit si je sais pas où t'es. S'il te plaît. C'est moi.

SMS de Achille à Athéna

Je suis à Santa Monica. J'ai fumé. C'est rien.

SMS de Athéna à Achille

J'arrive.

SMS de Achille à Athéna

Comment ? En trottinette ?

SMS de Athéna à Achille

En taxi. Ok ?

SMS de Achille à Athéna

Ok. J'ai pas pleuré, j'ai eu du sable dans l'œil.

SMS de Athéna à Achille

C'est ça ouais.

. . .

Quand j'arrive chez Zayn et Gemma, je suis soulagé de tomber directement sur Zayn. Nous nous rendons directement dans son bureau et je me laisse tomber dans un fauteuil.

« Qu'est-ce qui t'amènes si tardivement ?

– Ariel vient à New York. »

Il reste sans rien dire un moment.

« Sérieux ?

– Oui. Il veut venir alors... C'est mieux si tu le sais au plus vite. Puis comme ça, toi tu peux rester ici, auprès de ta famille.

– Mais... Tu pouvais m'envoyer un SMS pour me dire ça.

– C'est juste, mais j'avais une question. »

J'hésite un moment parce que je sais que c'est un sujet tabou et qu'il se braque tout le temps lorsqu'on effleure à peine le sujet, mais j'ai besoin d'un conseil que lui seul peut me donner.

« Si jamais c'est déplacé, tu n'es pas obligé de répondre, je précise tout de même.

– Euh... Ok. Vas-y.

– Quand Gemma est revenue vers toi après t'avoir quitté, comment est-ce que tu as fais pour lui faire confiance à nouveau ? »

L'ambiance qui nous tombe dessus est si lourde que je crois étouffer.

« Je n'ai pas envie de discuter de ça. »

Je hoche la tête et je me lève de mon fauteuil, mal à l'aise.

« Désolé, c'était vraiment déplacé. Je pensais juste que je... Je voulais juste un conseil. »

Il fronce es sourcils.

« Pour toi ? Tu voulais un conseil ? Mais pourquoi ?

– Laisse tomber, tu ne veux pas en parler.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Ça ne va pas avec Ariel ? Je ne me suis pas trompé alors ?

– Tout va très bien. Désolé. Merci de faire les changements nécessaires pour le voyage.

– Louis...

– Bonne soirée, Zayn. »

Sans lui laisser le temps de répondre, je quitte son bureau. Je m'en veux d'avoir forcé Zayn à repenser à tout ça. Je suis déjà dans le hall de notre villa quand je reçois un message de sa part.

« T'es déjà là ?, me demande Ariel.

– Hm, hm. », je réponds vaguement alors que je ne quitte pas mon portable des yeux.


SMS de Zayn à Louis

J'ai préféré me concentrer sur toutes les fois où je lui ai fait confiance plutôt que sur la seule et unique où elle a merdé. Quand une relation se compte en années, je crois que c'est important de voir que le positif est plus important que le négatif.


Je ne réponds pas, mais je me mets en tête de faire une liste du positif, juste histoire de m'en rappeler. Juste histoire de réaliser à quel point cette erreur est insignifiante et pardonnable.

. . .

SMS de Lila à Athéna

J'ai trouvé Liam sur Facebook, je fais quoi ?

SMS de Athéna à Lila

Demande !!!

SMS de Lila à Athéna

T'es sûre ? Ça va pas blesser papa ?

SMS de Athéna à Lila

N'en parle SURTOUT pas pour l'instant. Demande, c'est tout.

SMS de Lila à Athéna

Ok. Je clique.

SMS de Lila à Athéna

IL A ACCEPTÉ NANA JE FAIS QUOI ???

SMS de Lila à Athéna

Il me parle sur Messenger !! J'ose pas ouvrir. J'sais pas quoi faire. Je panique.

SMS de Athéna à Lila

Wow, il est rapide.

SMS de Lila à Athéna

J'ai paniqué. Je l'ai supprimé de mes amis et j'ai désactivé mon compte. J'peux pas faire ça aux parents.

SMS de Athéna à Lila

Ok bébé. On en reparlera. Vous pouvez venir sur Santa Monica avec Alexandre ? Ach est pas en état de conduire et si je plante sa bagnole dans la mer, il va me faire assassiner par un mexicain.

SMS de Lila à Athéna

On arrive.

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