Cassandre - O.S.

By Unevie20

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Je ne dévoilerai rien ;-) ! Je m'étais juré de ne plus écrire puis cette idée m'est venue et je l'ai finaleme... More

Débarrassés
La famille

Une évidence

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By Unevie20

Ce jour-là, lorsque Cassandre arriva au commissariat, tout le monde comprit qu'elle n'était pas d'humeur. Ils allaient devoir marcher sur des œufs et se montrer plus qu'efficace afin d'éviter les foudres de leur supérieure. En milieu d'après-midi, Cassandre sortit enfin de son bureau et se dirigea vers l'open space où travaillait le reste de l'équipe.

- « Nicky qu'est-ce qu'on a sur Nicolas Denoyer ? »

- « Nicolas Denoyer, 34 ans, divorcé, un enfant en garde partagée avec son ex-femme Pauline Royan. Il est moniteur de paddle au NCY SUP de Sévrier et n'a pas de casier mais visiblement il connait bien les cellules de dégrisement de la gendarmerie. »

- « Bon. Jean-Paul, vous épluchez ses fadets et vous essayez de savoir pourquoi il avait rendez-vous avec notre victime à l'heure présumée du meurtre. »

- « Bien commissaire ! »

- « Il est notre suspect numéro un, on doit absolument mettre la main sur ce type. Nicky vous vous occupez de son ex-femme, elle sait peut-être où le trouver. Je vais interroger son employeur à la station nautique. »

- « Ok ça marche.»

- « On fait le point dans deux heures, soyez prêts ! »

Cassandre se dirigea vers son bureau, enfila sa veste et prit ses clés.

- « Je vous accompagne commissaire ? » demanda Roche, surpris de n'avoir reçu aucune directive.

- « Vous capitaine ? Vous avez un problème à régler avec votre fille et vous êtes prié de rattraper vos conneries rapidement ! ». Elle lui répondit sèchement sans même prendre la peine de le regarder.

- « Pardon ? »

- « Vous m'avez très bien comprise ! Je ne sais pas comment vous avez fait votre compte, mais Lili a découvert le fameux test que vous avez fait dans son dos... »

- « Ouais ben c'est le labo qui a envoyé ... » essaya-t-il vainement de justifier avant qu'elle ne lui coupe la parole.

- « Je-m'en-fou Pascal ! »

Cassandre lui lança un regard noir. Elle était furieuse et son corps tout entier irradiait la colère. Inévitablement, le ton monta d'un cran. Roche referma alors la porte du bureau pour éviter de rameuter tout le commissariat.

- « A cause de vous Jules m'en veut, il refuse de me parler. »

- « A cause de moi ? »

- « Oui ! Je vous avais dit que c'était une mauvaise idée ce test ! Alors maintenant vous vous démerdez comme vous voulez mais vous avez intérêt à arranger cette situation de merde ! »

- « Non mais je rêve, quel culot ! Qui est-ce qui a insisté pour que je le fasse ce foutu test de paternité ? »

- « Je ne vous ai forcé à rien et surement pas à faire ça dans le dos de Lili ! »

- « Ah oui ? Décidemment vous avez la mémoire courte quand ça vous arrange ! Je vous rappelle que c'est vous qui m'avez dit que ''ce serait vraiment bien qu'on sache si c'est votre fille''. »

- « Suggérer et obliger ce n'est pas la même chose ! »

- « Suggérer avec insistance oui ! Donc vous aussi vous avez des responsabilités à assumer. »

Florence se tenait désormais face à Pascal, prête à en découdre une bonne fois pour toute mais Roche ne lui en laissa pas l'occasion.

- « Je vous ai déjà dit d'arrêter de vous mêler de ma vie et de me dire ce que je dois faire... mais évidemment c'est plus fort que vous ! Qu'est-ce que ça peut vous foutre à la fin ? »

Interdite, elle essaya de maintenir son regard mais son cœur se mit à battre plus vite et une boule commença à se former dans sa gorge. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'emmène sur ce terrain-là. Se posait-il vraiment la question ou était-ce juste une moyen pour lui de la pousser dans ses retranchements ?

- « Vous ne comprenez vraiment rien ! » souffla-t-elle péniblement en se dirigeant vers la porte.

- « Ah bon ? Alors si je ne comprends rien, expliquez-moi ! »

Elle se retourna et lui adressa un regard sombre avant de filer, la fuite semblait être sa seule issue pour éviter la confrontation.

____________________________________________________________________________

L'heure du débriefing arriva mais Cassandre n'était toujours pas revenue, elle était d'ailleurs injoignable. Après l'avoir attendue presqu'une heure, les policiers décidèrent malgré tout de de centraliser leurs infos avant la fin de leur service.

Une fois leur mise en commun terminée, n'ayant toujours aucune nouvelle de la commissaire, Roche décida de se rendre au club nautique. Il savait que leur dispute l'avait affectée, il l'avait vu dans son regard et il s'en voulait. Il ne savait pas trop ce qu'il espérait en allant à sa rencontre mais il avait le cœur gros lui aussi, ils ne pouvaient pas rester comme ça.

Sur le trajet, Pascal reconnut la voiture de Cassandre garée sur le bas-côté proche d'un accès direct aux berges, il s'arrêta et continua à pied en direction du lac.

Il aperçut enfin Florence. Assise sur un banc, elle regardait l'horizon et semblait songeuse, fatiguée. Il l'observa de loin, devait-il la rejoindre ou simplement laisser le temps arranger les choses ? Il n'hésita pas longtemps, s'il était venu jusqu'ici c'était pour apaiser les tensions entre eux, à l'abri des regards indiscrets du commissariat. Il avança doucement, réfléchissant à ce qu'il allait dire ou plutôt comment il allait lui dire.

Elle était tellement absorbée par la beauté du paysage et surtout perdue dans ses pensées qu'elle ne l'entendit pas arriver. Lorsqu'il s'assit à côté d'elle, Florence le regarda avec surprise, puis tourna à nouveau son regard vers l'horizon et sentit une vague de chaleur l'envahir, comme si la simple présence de Pascal lui réchauffait le cœur.

Ne sachant pas comment revenir sur cette dispute sans mettre de l'huile sur le feu, ils restèrent d'abord silencieux. Au bout de quelques minutes, Roche se décida.

- « On va en avoir encore beaucoup des scènes de ménages comme ça ? »

- « Je suis désolée Pascal, je vous demande pardon. En plus vous avez raison, ça ne me regarde pas tout ça. »

- « C'est déjà oublié. Je ne vous en veux pas Florence, je ne pensais pas ce que j'ai dit. Sans vous, sans votre soutien, je serais complètement perdu dans cette histoire alors heureusement que vous êtes là pour m'aider et rattraper mes bêtises. »

Pascal la vit lever les yeux au ciel et esquisser un léger sourire. Il rit lui aussi et passa son bras par-dessus ses épaules pour l'attirer vers lui, elle se laissa aller jusqu'à poser sa tête sur l'épaule du capitaine. Surpris, il profita de cette étonnante marque d'affection venant de Florence.

Elle pensa alors à leurs accrochages qui étaient plus fréquents mais à leurs réconciliations aussi qui ne se faisaient jamais attendre bien longtemps, elle releva la tête pour l'observer.

- « Pourquoi c'est si compliqué Pascal ? »

Il se tourna vers elle et vit ses beaux yeux bleus d'azur remplis de tristesse. Ils se regardèrent quelques secondes avant de fixer à nouveau l'horizon.

- « Parce qu'on s'aime. » Pascal retira son bras des épaules de Cassandre et vint poser sa main sur sa cuisse. Elle sursauta légèrement et se tourna vers lui alors qu'il regardait toujours vers le lac.

- « Et quand on s'aime, parfois on se déchire aussi. » poursuit-il.

Elle baissa la tête, il l'emmenait encore sur un terrain miné et ça la terrifiait mais ils avaient besoin d'aller au bout de cette discussion.

- « Et comment on fait pour recoller les morceaux ? »

Elle regarda à nouveau vers l'horizon et prit la main de Pascal dans la sienne. Deuxième marque d'affection en si peu de temps. Il comprit qu'elle était prête à en parler, une étrange sensation de plénitude mêlée à de l'appréhension l'envahit. Il entrelaça ses doigts avec ceux de Florence et tourna la tête vers elle. Elle le laissa faire, il sentit son cœur battre aussi vite que le sien.

- « On s'aime encore plus fort et on avance... » répondit Pascal.

Les battements de son cœur s'accélérèrent encore un peu plus. Elle retira brusquement sa main, ça devenait bien trop dangereux à son goût.
En parler ? D'accord. Bien que ce soit déjà une épreuve pour elle.
Avancer à deux, s'aimer sans aucun filtre ? Rien que l'idée la tétanise !

- « Je croyais que c'était terminé capitaine les dragouillages ! »

- « Oui c'est terminé, on a assez joué Florence. » lui répondit-il instantanément.

Alors qu'ils évitaient chacun de croiser le regard de l'autre, ils ne pouvaient désormais plus le quitter. Pascal prit les deux mains de Florence dans les siennes et les caressa doucement. Ce simple geste la bouleversa.

- « Florence. Vous ne pensez pas qu'il serait temps qu'on saute le pas tous les deux ? »

Elle resta muette, prise dans une tempête d'émotions. La peur d'être impudique et de dévoiler ses sentiments, la colère de se sentir prise au piège, le bonheur d'être enfin heureuse, l'incertitude face à un avenir commun, l'envie de se laisser aller...

- « Pascal. Je... » Soudain rattrapée par sa raison, elle se leva et n'eut que le temps de se retourner avant de sentir la main de Pascal attraper son bras. Elle s'arrêta, dos à lui.

- « Je sais que vous avez la trouille ... mais à ce point ? »

Elle fit volte-face et déballa les raisons, les véritables raisons qui l'empêchaient d'assumer ses sentiments.

- « Oui j'ai la trouille. J'ai la trouille parce que ma vie sentimentale est inexistante depuis mon divorce, j'ai la trouille parce que je vis seule depuis des années,... » Sa voix se brisa et ses yeux s'embuèrent, mais elle poursuivit.

- « J'ai la trouille parce que j'aime ce lien, cette complicité entre nous et je refuse de tout gâcher, j'ai la trouille de ne pas être à la hauteur, j'ai la trouille de... »

Il prit conscience qu'il avait commis une énorme erreur lorsqu'il l'avait plantée là après l'avoir embrassée sur ce balcon. Il lui a laissé le temps de douter et de se poser mille questions. Il devait l'aider, la délivrer en quelque sorte de ses doutes qui l'empêchaient d'avancer et d'être heureuse.

Il saisit le visage de la commissaire entre ses deux mains, elle se tut instantanément et le fixa. Pascal posa délicatement ses lèvres sur les siennes. Il fit durer ce baiser aussi longtemps qu'il le fallait pour anesthésier ses angoisses. Lorsqu'il sentit qu'elle relâchait enfin cette pression et que ses épaules retombèrent légèrement, il recula, caressa les joues de Florence et rompit le silence.

- « Florence, on ne peut pas lutter éternellement contre nos sentiments. Vous savez aussi bien que moi qu'on a quelque chose à vivre ensemble, tous les deux. » Sa voix était calme, pleine de tendresse.

Oui elle le savait, bien sûr qu'elle le savait.
Leurs familles, leurs collègues, tout le monde le savait. C'était une évidence pour tous.

- « On ne peut pas passer à côté de cette histoire Florence. Je ne veux pas passer à côté. J'ai envie d'être heureux avec vous, qu'on partage ce bonheur ensemble. »

Elle savait qu'il avait raison mais elle ne trouva pas les mots pour lui répondre et encore moins la force d'y réfléchir alors elle décida de faire comme lui lors de leur premier baiser, ne rien dire de plus.
Florence passa ses bras autour du cou de Pascal laissant ses mains se balader dans sa nuque et ses beaux cheveux bruns, ils furent tous les deux parcourut par un frisson. Un sourire radieux illuminait enfin son doux visage. Elle se mordit la lèvre, plongea son regard dans celui du capitaine puis elle s'approcha de lui, se mit sur la pointe des pieds et déposa un doux baiser sur ses lèvres.

Ils se regardaient amoureusement, sans retenue. Pascal laissa glisser ses deux mains et les posa sur les hanches de Florence qu'il attira contre lui pour l'embrasser à nouveau.
Toujours accrochée à son cou, elle lui murmura à l'oreille :

- « Vous me promettez que vous serez toujours là Pascal ? » Cette question l'effrayait encore.

- « Je vous le promets. » Assura Pascal qui caressait doucement le dos Cassandre.

- « Et vous, vous me promettez de ne pas fuir en courant à la première difficulté ou au moindre doute ? » Lui demanda-t-il sur le même ton.

- « Promis ! »

Elle déposa un baiser, plus appuyé cette fois, sur les lèvres de Pascal. Il y répondit immédiatement puis la serra contre lui, l'enlaça avant d'embrasser sa joue et descendre dans son cou. Elle se blottit contre lui, enfuit sa tête dans le creux de son épaule et s'enivra de son parfum, de son odeur qu'elle aimait tant.

Soudain, elle se redressa, agrippa les deux côtés de son blouson et accrocha son regard.

- « Alors ça y est capitaine, on mélange les affaires et les sentiments ? » Dit-elle d'un air malicieux.

- « Mmmmh, pas vraiment non. »

Ce n'était pas la réponse à laquelle elle s'attendait. Il vit l'incompréhension sur son visage et ça le fit sourire.

- « Avant on mélangeait les affaires et les sentiments, maintenant on les partage et c'est encore mieux. »

- « Ah. Oui. Vu comme ça... »

Ils rirent tous les deux puis s'embrassèrent longuement avant de se blottir et se réchauffer à nouveau dans les bras l'un de l'autre.

- « On sera bien, je te le promets ! »

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