Après la nuit vient l'aube

By neyskn

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Un père baignant dans le grand banditisme français depuis plus de vingt ans, une mère sous terre, une vie ple... More

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petit recap
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vingt-et-un
vingt-deux
vingt-trois
vingt quatre

sept

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By neyskn

À peine les cours finis, je prends même pas le temps de rentrer chez moi que je prends directement le chemin vers chez Dounya. Faut trop que je me confesse là !

Je marchais vers son bâtiment et sur le chemin, j'ai croisé mon oncle Riyad qui tournait en tmax et qui s'est arrêté devant moi dès qu'il m'a vu.

— wesh bent khti* (*la fille de ma sœur)

— ça dit quoi khali* ? (*tonton)

— j'aime bien quand tu m'appelles khali, j'ai l'impression j'suis quelqu'un après. Mate en deuspi ton oncle comment il gère.

Il s'est mis à lever trop fier de lui mdr puis il est revenu vers moi en jouant avec ses sourcils.

— t'en connais beaucoup des meufs qui ont des oncles qui sont chaud comme ça ?

Je rigole, ce mec il est trop dans sa matrixe mais il est tellement drôle.

— bah les oncles de mes copines en général ils ont la quarantaine Riyad, pas vingt-deux ans, je réponds.

— notre famille elle envoie trop en sah

— de ouf

— et tu vas où là ? il demande

— chez Dounya

— je te dépose ?

— bah ouais, je réponds ironiquement, et comme ça maman elle va m'arracher les cheveux si elle apprend que je suis monté sur un tmax

— t'inquiètes j'sais comment lui parler à ta mère

— non, j'ai peur de toute façon

— ok toi t'es banni des Zenour

Zenour c'est le nom de famille du côté de ma mère.

— j'suis une Nouar moi pas une Zenour ! je lui rappelle.

— ah je me disais y'a pas de pédale dans ma famille.

— eh ! j'vais poucave à mon père tu vas voir ! je m'exclame

Il continue de m'embêter un moment avant de s'en aller. Donc je monte chez Dounya, c'est sa mère qui m'ouvre. Je la salem, elle prend de mes nouvelles, de ma mère etc. puis je m'empresse d'aller voir Dounya dans sa chambre.

— Dounyaaa ! faut qu'on parle sah là !

— oula, bonjour d'abord ?

— oui, bonjour, faut qu'on parle ! je répète.

— vas-y dit moi.

Je m'assois sur son lit et pose mes mains à plat sur mes cuisses avant de la regarder fixement.

— ok, je kiffe un mec.

Dounya me regarde droit dans les yeux. On reste dans le silence pendant quelques secondes avant qu'elle explose de rire.

— eh !

— tu parles sérieux la ? elle dit entre deux éclats de rire.

— mais oui connasse !

Elle reprend son souffle puis se redresse.

— ça va, raconte moi

— non je te raconte plus, tu te moques de moi vieille meuf, je peste.

— c'est toi aussi wesh t'as vu comment t'es venue m'annoncer ça en mode déter là !

Je souris avant de mettre mon visage dans mes mains. Putain c'est gênant en vrai !

— oh tu grandis ma fille ! s'exclame ma copine.

— arrête ! j'ai pas l'habitude moi. Il m'a dit que j'étais belle et je me suis foutue de sa gueule Dounya wesh !

Elle se remet à rire, et moi même je l'a suis dans son fou rire. Faut dire que j'ai l'air bien ridicule là.

— Il s'appelle Kahil, et je te jure, il est trop beau wAllah, en plus j'aime trop son caractère, c'est pas le type de gars à se donner un genre et tout vraiment il est trop simple, trop gentil .. vraiment j'aime trop comment il est

— anh Leyna, t'es vraiment love j'suis choqué.

J'hausse les épaules. Je me voile jamais la face, puis là ça serait compliqué de le faire. Ça se voit à 10 000 que je suis un peu trop intéressé par lui.

— c'est un gars de ta classe ? elle demande

— nan, je secoue la tête, c'est un pote d'enfance à Aymen.

— et il en pense quoi lui ?

— ah ouais ! ça aussi je dois te raconter !

Je relève mes jambes pour m'assoir en tailleur. Ah ouais, là c'est parti, je suis en mode confessions. Je lui ai tout raconté, pour ce que mon oncle avait dit, pour Aymen. Je lui avais même raconté pour Zohra.

D'ailleurs, ça me mettait grave mal à l'aise par rapport à elle. Je veux dire, je savais très bien qu'elle était en kiffe sur lui. Même amoureuse à mon avis parce qu'au bout de plusieurs années ça peut pas être juste un kiffe. Et je savais même pas comment réagir à ce sujet. Depuis que j'étais arrivé au lycée, Zohra et moi on passait notre temps en cours ensemble. Et même si en soit c'était pas ma meilleure amie et que je lui devais rien parce qu'on se connaît que depuis trois mois, je suis pas le genre de personne à penser qu'à moi. Là en l'occurrence je pensais à elle et j'savais que ça pouvait la blesser. Je savais même pas comment je devais faire avec elle.

— en vrai Leyna, commence Dounya, tu m'aurais dit une meuf proche comme on est toutes les deux d'accord, mais à elle tu lui dois rien

— tu dis ça parce que t'es pas impliqué, mais en vrai je te jure que ça se fait pas

— mouais, je maintiens ce que je dis, tu lui dois rien. Puis d'après ce que tu me dis le gars veut pas d'elle ,alors que toi tu sois sur lui ou pas, ça changera rien elle l'aura pas

Je soupire avant de me jeter en arrière sur son lit.

— je te raconte tout ça, mais si ça se trouve il veut pas de moi non plus, je souffle.

— pas grave, t'entreras dans la team des meufs qui sont sur un mec qui s'en tape d'elle, comme ta copine et moi avec Aymen.

J'explose de rire avant de relever ma tête pour voir le visage de Dounya. Elle est entrain de faire la moue.

— t'inquiètes pas, un beau matin il se réveillera et il ouvrira les yeux sur toi, je déclare.

— bof, elle souffle, ça risque pas d'arriver

— ben tu m'étonnes, tu t'es tapé son cousin.

Elle met sa main sur sa bouche et me fait les gros yeux, puis me met un gros coup sur la cuisse ce qui me fait rire deux fois plus fort.

— connasse ! je me le suis pas tapé, et puis j'savais même pas que c'était son cousin !

— le fou rire de ma vie quand tu m'as appelé juste après avoir su qu'ils étaient cousins

— mdr c'était trop gênant sa mère !

On continue de se raconter nos vies pendant un moment puis je finis par rentrer chez moi parce qu'il commençait à se faire tard. Dès que je rentre chez moi, je tombe sur Jinane, ma petite sœur dans le salon, assise sur un coin du sedari entrain de bouder. Juste en dessous d'elle, il y a Ehsal la cadette de la famille, posée au sol entrain de dessiner.

Alors qu'Ehsal me saute presque dessus, Jinane me jette seulement un léger coup d'oeil avant de se remettre à tirer la gueule.

— Salem Aleykoum, je dis.

— Aleykoum Salem, elle marmonne.

Je me retiens de rire face à sa moue.

— y'a quoi ?

— papa il l'a disputé, répond Ehsal à sa place.

— mais pourquoi tu parles ! peste Jinane, ça se fait pas vas-y là !

Elle se lève du sedari et quitte le salon en marmonnant des trucs incompréhensibles. Eh bah, quel accueil.

— pourquoi elle râle celle là ? crie ma mère depuis la cuisine, j'vais te couper la langue Jinane !

Bon, rien d'étonnant d'entendre crier chez moi, c'est la routine quand y'a huit personnes qui cohabitent dans un hlm ! Je vais vers ma chambre pour gratter des informations à mes commères préférées, Iklil et Sourour. Je suis même pas encore arrivé dans la pièce que je suis prête à parier qu'elles sont déjà posées dedans à parler, et j'ai en effet vu juste.

— enfin t'es là ! s'exclame Iklil, ferme la porte vite.

— y'a quoi ?

Je m'assois sur mon lit prête à les entendre me déclarer les gossips. Je sors de deux heures de commérages avec Dounya mais j'en ai jamais assez mdr.

— elle a fait quoi Jinane ? je demande avant qu'elles parlent

— on s'en fou ! elle s'est battue comme d'hab, dit Sourour, devine il s'est passé quoi ?

— j'sais pas, dit ?

— y'a Adem qu'à trouver dans la chambre de Houss des enveloppes remplis de billets

Je fronce les sourcils, étonné.

— ça sort d'où ça ?

— t'es sah ou quoi ? dit Iklil, tu veux que ça sorte d'où ?

— il bicrave, murmure Sourour, c'est pas un secret

— mais il va se faire niquer !

J'avoue que je m'en doutais un peu. Houssam ne taffe pas, mais il a de la thune et à côté de ça il a le train de vie typique du bicraveur, style qui dort la journée et qui vit la nuit. Mais ce n'était que des suspicions et là ça rendait le truc réel.

— bah il s'est fait niquer, affirme Sourour.

Dans ma famille ça ne rigolait pas du tout avec ça. Mes grands parents sont hyper stricts en ce qui concerne l'éducation de leurs enfants. Ils en avaient eu dix en tout, mais ils n'avaient fait l'impasse sur aucun d'entre eux.

Ils ont veillé à ce que chacun ait une bonne éducation, et avaient mis un point d'honneur à leur apprendre le respect, et l'importance d'avoir des valeurs. Étant musulmans, il était inconcevable pour eux, que leurs enfants n'inculquent pas ses notions que la religion met en avant.
Je vous laisse imaginer de vous même à quel point mon oncle était dans la merde.

— ça craint grave, je souffle

— à mort, ça me dégoûte les mecs qui dealent, déclare ma grande sœur.

— de fou, continue Iklil, je pourrais jamais m'intéresser à un mec qui est dans le sale.

J'acquiesce en silence. Je suis pire que d'accord avec elle. Si y'a bien un truc pour moi qui est rédhibitoire chez un homme c'est bien ça. Qu'il vive dans le hram. Que ce soit la bicrave, la fumette ou quoi que ce soit d'autre, ça me dégoûtait beaucoup trop pour que je puisse ne serait-ce que penser à en faire une éventualité.

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