Raphaël déchira l'emballage du préservatif sous le regard mi amusé, mi intrigué de Shira.
— Pourquoi c'est rose ? demanda-t-elle.
Parce que tu sais que c'est ma couleur préférée ?
Raphaël n'en avais aucune idée.
— Je sais pas, c'est peut-être à la fraise.
Puis devant la mine de Shira.
— Tu veux goûter ?
Elle approcha son visage de l'entrejambe de Raphaël mais il la repoussa doucement. Il savait bien que dans l'état d'excitation où il était il ne fallait mieux pas qu'elle commence à lui faire ça.
— Si tu me fais ça maintenant ça va pas le faire...
Shira n'avait pas vraiment compris pourquoi il lui disait ça mais elle n'insista pas. Elle se rallongea sur son lit, Raphaël l'embrassa, la caressa encore pour être sûr qu'elle était détendue.
Pour être sûr qu'elle passerait le meilleur moment possible.
Elle l'attira contre lui, l'embrassa à pleine bouche, comme si à cette instant il n'y avait plus que ça qui comptait.
Comme il savait Shira vierge, Raphaël s'attendait à rencontrer un obstacle infranchissable, le mur de Berlin, la muraille de Chine ou le clôture de séparation entre les États-Unis et le Mexique...
Il n'en fut rien.
Shira retint sa respiration quand Raphaël entra en elle. Pendant des années, elle s'était imaginé sa nuit noce, dans une luxueuse chambre d'hôtel au clair de lune en compagnie d'un homme beau, cultivé, riche, ambitieux.
Elle imaginait une douleur inévitable, du sang sur les draps.
Il n'en fut rien.
Elle ne ressentie pas de douleur, juste une sensation nouvelle, différentes de celle qu'elle avait ressenti quand Raphaël avait laissé sa langue se perdre entre ses cuisses.
Elle finit par se perdre dans le regard de Raphaël, à le trouver encore plus beau qu'elle ne l'avait trouvé jusque là.
Ses grands yeux bleus, son visage, imperceptiblement modifié par le plaisir qu'il tentait de maîtriser.
— Ça va ? demanda-t-il.
Shira cligna des paupières. Comme pour essayer de se persuader que cet instant était bien réel et qu'elle n'était pas en train de rêver.
— J'adore.
Raphaël sourit, l'embrassa. Accéléra un peu le rythme de ses coups de reins. Shira sentit cette nouvelle sensation grandir en elle. Jusqu'au moment où elle sentit Raphaël haleter et peser plus lourdement sur elle.
Quand il arrêta de bouger, elle demanda.
— Euh... C'est finit ?
Il éclata d'un rire gêné et essaya de se dégager de l'étreinte de Shira.
— Oui c'est finit.
Putain...
Shira le retint dans ses bras.
— Restes.
— Je peux pas, dit-il en se dégageant finalement.
Shira se redressa sur un coude.
— Pourquoi ?
Il pouffa. Si Shira semblait tout connaître il y avait au moins un sujet duquel elle ignorait tout.
— Parce qu'un mec quand il a jouit il débande et si je débande dans toi la capote elle va s'enlever et ça va être la merde...
Shira n'avait jamais réfléchit à ça, mais selon les lois de la physique, c'était plutôt logique.
— Ah...
— Tu veux prendre des notes ? lança Raphaël goguenard.
Pour toute réponse, elle lui balança un coussin à la figure.
— Elle est où la poubelle ? demanda Raphaël.
— Dans la salle de bain !
— Elle est où la salle de bain ?
Shira se leva, attrapa son déshabiller et l'enfila. Elle entraina Raphaël dans sa salle de bain.
Il avisa sa baignoire jacuzzi qui se rapprochait plus d'une piscine olympique et lança.
— Ça va elle est pas trop petite la baignoire ?
Shira sourit. Attrapa une télécommande posé à côté des bougies sur le bord de la baignoire. Elle pressa un bouton et le grand miroir de sa salle de bain se transforma en écran plat.
— Wow, s'exclama Raphaël.
Shira éclata de rire. Raphaël secoua la tête.
Il y en a qui s'emmerde pas...
— Putain, tu peux regarder la télé dans ton bain.
Elle hocha la tête, puis se lova dans ses bras. Ils retournèrent sur le lit de Shira. Elle finit par lui poser la question qui lui brûlait les lèvres.
— J'ai saigné ?
Raphaël secoua la tête. C'était quelque chose qui l'avait angoissé depuis qu'il avait compris qu'il allait coucher avec Shira. Il n'aimait pas le sang et encore moins dans ce genre de moments.
— Non, c'était pas le but.
Elle sourit, il n'avait pas tort.
— T'as eu mal ? s'enquit Raphaël.
— Pas du tout, mais je te jure j'étais vierge.
Il éclata de rire. Au vu des réactions de Shira depuis qu'ils étaient montés dans sa chambre il ne pouvait pas en être autrement.
— J'en doute pas.
Il l'embrassa, heureux que tout se soit bien passé. Il appréhendait cette première fois, craignant qu'elle soit douloureuse pour Shira.
— On le refera demain ? demanda-t-elle.
Raphaël fronça les sourcils. Il était venu beaucoup trop vite, ses six mois d'abstinence, sûrement. La beauté de Shira, sûrement.
— Pourquoi demain ? fit-il.
Shira n'avait aucune idée de comment ce genre de choses était censé fonctionner.
— Ou après demain, proposa-t-elle.
Il se mordit la lèvre pour ne pas rire, il n'avait aucun doute sur le fait que Shira n'ai jamais connu d'hommes avant lui.
— On peut le refaire ce soir, l'informa-t-il, genre dans 20 minutes.
— Ah bon ?
Il hocha la tête, se disant que Shira était trop mignonne.
— Bah oui, sauf si t'as mal ou que t'as pas envie...
— J'ai envie, mais je croyais qu'un homme devait attendre le lendemain pour ravoir une érection.
Là, Raphaël ne put de retenir de rire.
— Quand t'as 50 ans peut-être mais là ça va, t'inquiètes pas pour ça.
Shira pouffa à son tour. Elle était bien consciente que Raphaël en savait beaucoup plus qu'elle sur ce sujet.
***
Alicia avait suivi Diego au bar à chicha. Elle n'avait pas compris où était Raphaël, d'ordinaire lui et Diego étaient toujours ensemble.
Ce soir-là, il n'était pas là.
Bryan n'était pas venu non plus, il était avec Tiffany. Waël avec Élise. Même Amine était chez Madison, ses parents étaient absents pour la soirée.
Alicia était la seule fille. Elle buvait. Elle fumait.
Elle s'emmerdait.
Elle avait l'impression de passer son temps à attendre Diego. Stacy lui avait envoyé un message, sûrement pour papoter mais à côté de Diego elle n'avait pas oser répondre.
Il avait été clair.
C'est une pute.
À la fin de la soirée des potes de Dylan, des petits dealers étaient venus les rejoindre à leur table. Ils avaient l'air sympa. L'un d'entre eux regardait Alicia à la dérobé. Lui avait adressé plusieurs sourires quand leurs regards s'étaient croisés.
Alicia avait finit par se lever pour aller aux toilettes quand elle en ressorti, il l'attendait le sourire aux lèvres.
Il devait avoir 17 ou 18 ans, la beau doré, plutôt musclé, souriant et insolent.
Il jouait avec son briquet sûrement pour s'occuper les mains.
— Hey.
Alicia avait bu, fumé. Elle n'avait pas peur, mais elle n'était pas très à l'aise. Pas forcément à cause de ce minot à la peau doré, plutôt à cause de ce Diego pourrait penser.
Elle voulut retourner à la table de Diego et ses copains.
— Attends, fit-il, c'est quoi ton prénom ?
— Euh... Alicia.
Elle se dit qu'il avait un beau sourire. Des grands yeux noirs en amande. Le genre à faire tomber les filles.
— Et Alicia, tu passes une bonne soirée ?
Elle baissa les yeux.
— Non ? fit-il.
— J'ai un mec, tenta-t-elle.
Il se marra. Il avait bien vu la main de Diego poser sa la cuisse d'Alicia.
— Ouais j'ai vu, il a l'air de trop kiffer être avec toi il t'adresse pas la parole.
Elle soupira, elle ne pouvait pas lui donner tort.
— Ça fais longtemps que t'es avec lui ? demanda-t-il.
— Oui...
— T'as l'air trop ravie.
Il rit et Alicia afficha un sourire. Il extirpa son iPhone de sa poche.
— C'est quoi ton insta ?
Elle secoua la tête. Pad qu'il ne lui plaisait pas, plutôt qu'elle redoutait la réaction de Diego s'il l'apprenait.
— Je peux pas...
— Détends toi, on baise pas, je te demande juste ton insta.
Au fond d'elle même, Alicia avait envie de lui donner. Il était très mignon, avait l'air gentil. Était apparemment un copain de Dylan. Elle avait plus ou moins compris qu'il s'appellait Malik. Mais elle refusa.
— Mon mec il va pas...
Il souriait toujours. Lança comme si c'était une évidence.
— Tu lui dis pas.
— Tu vas faire quoi si je te donne mon insta ?
— Je vais te follow, et peut-être quand tu vas poster des stories je vais te dire 'hey Alicia comment ça va ?'
Elle rit, comme si la pesanteur de cette soirée s'effaçait un peu.
— Tu veux pas ?
Elle secoua la tête et il afficha un air chiot triste. Trop craquant.
— S'il te plaît.
— Me regarde pas comme ça !
Il se marra et Alicia retourna à la table de Diego. Contrairement à l'ordinaire il lui adressa la parole.
— Tu faisais quoi ?
— J'étais aux toilettes.
— Trois heures aux toilettes ?
Elle ne répondit pas et baissa les yeux, espérant que le garçon avec qui elle avait discuté ne revienne pas trop vite.
Diego décréta qu'il était l'heure de rentrer. Tant mieux, Alicia était fatiguée.
Ils quittait le bar quand Malik rejoignit les autres. Il sa rassit sur la banquette et parcourus les comptes que suivait Dylan sur Instagram. Il reconnut rapidement Alicia.
Appuya sur le bouton follow, un petit sourire aux lèvres.