Suite à cette première nuit où j'ai été blessée, je me suis retrouvée couchée avec une fièvre monstrueuse. J'ai dormi pendant plus de 24h non-stop. J'avais beaucoup inquiété mes amis. Ça aurait pu être pire. Or le temps nous était terriblement compté et j'étais un poids pour mon escouade. Nous devions retrouver Eren et Historia au plus vite avant qu'il ne leur arrive quoi que ce soit. Je n'étais pas encore à 100% rétablie. J'étais encore très fatiguée. Lorsque Sasha avait changé les bandages qui entouraient mon œil, elle s'était très vite aperçue que m'a plaie s'était infectée. C'était donc la cause de ma fièvre.
Mon œil n'avait d'ailleurs toujours pas guéri. La plaie restait inchangée depuis que Sasha l'avait recousu. N'ayant pas de médicament à disposition Mikasa et Sasha était partie dans la journée pour en chercher. La mission était périlleuse mais les filles ont su se débrouiller pour passer incognito et récupérer de quoi faire baisser la fièvre et combattre l'infection. Le lendemain, j'avais encore de la fièvre mais je pouvais me mouvoir. Je n'étais plus en train de délirer comme je pouvais l'être la veille à cause de cette maudite fièvre.
J'étais épuisée mais je faisais de mon mieux pour suivre mon escouade. Jean s'inquiétait énormément. Je pouvais le voir me surveiller du coin de l'œil. On avait dû changer de planque car nous ne pouvions plus rester dans cette vieille écurie. La nouvelle ne changeait en rien avec les précédentes. Nous ne resterons, de toute manière, dans cette planque que temporairement. Je pouvais tout de même me reposer et reprendre un peu de force, le reste m'importait donc peu. Le soir et le matin ma fièvre remontait. Elle baissait en journée. Le moindre effort m'épuisait.
Le surlendemain j'avais donc demandé au caporal de me laisser sur place. Je n'étais qu'un poids pour eux. Je ne faisais que les ralentir. De plus, le plan du jour consistait à coincer des personnes des brigades spéciales afin de leur piquer leurs vêtements et leurs équipements afin de s'introduire dans leur camp pour pouvoir obtenir des informations en nous faisant passer pour l'un d'entre eux.
Bien entendu tous mes amis avaient refusé en m'entendant faire cette demande auprès du caporal. Ne parlons même pas de Jean qui décida d'intervenir en disant qu'il ne me laisserait en aucun cas seule et que s'il le fallait il resterait avec moi. Le caporal avait catégoriquement refusé en disant qu'il ne laisserait personne sur la touche et que je pouvais toujours être utile. Ce que j'en doutais fortement.
Nous nous mîmes alors en position. Nous attendîmes à la lisière d'une forêt près d'un ruisseau que nos victimes tombent tout droit dans notre traquenard. Armin avait étudié les mouvements des brigades spéciales. Nous nous tenions donc à son plan et lui faisait confiance lorsqu'il nous avait affirmé que des soldats des brigades spéciales s'aventureraient à l'orée de la forêt où nous nous trouvions. Armin et moi servîmes d'appât pendant que les autres attendirent dissimuler, le moment opportun pour intervenir. Une couverture sur les épaules j'attendais patiemment. J'observais Armin qui lisait tranquillement un livre. Les paupières lourdes je décidais de m'allonger et de me reposer en attendant.
J'entendis Armin refermer son livre et se lever pour aller en direction du ruisseau. Il trempait quelque chose. J'avais rouvert les yeux pour observer l'origine du son. C'est au même moment que je vis un jeune homme qui pointait son arme sur Armin pendant qu'une jeune femme pointait la sienne sur moi. Ils n'avaient fait aucun bruit. Ils s'étaient avancés discrètement vers nous. En temps normal, nous aurions pris peur. Mais comme nous les attendions, cela n'avait rien d'effrayant. Du moins, tant qu'ils ne faisaient rien de stupides.
Ils étaient tous les deux tombés dans notre guet-apens. Le jeune homme incita Armin à ne faire aucun geste brusque. Quant à l'autre personnes, elle me demanda de me relever lentement. Ce que je fis en poussant un long soupire. La couverture qui m'entourait tomba sur le côté. Je frissonnais légèrement en sentant l'air se frayer un passage sur mon corps qui n'avait plus cette couche supplémentaire de tissu.
C'est à ce moment précis, que le reste de notre escouade sortirent de leur cachette et pointèrent à leur tour leurs armes contre nos deux assaillants. Contraints nos assaillants avaient alors baissé les leurs. Le caporal Levi leur demanda d'enlever leurs équipements, leurs vestes, leurs capes et leurs bottes. Ce qu'ils firent sans attendre. Connie et Sasha montèrent la garde. Jean pointait toujours son arme contre eux au cas où ils essayeraient quelque chose. Armin fouilla leurs vestes et en sortit leurs papiers d'identités qu'il tendit au caporal.
« Marlowe Freudenberg et Hitch Doris, soldats des brigades spéciales affectés à Stohess. Vous êtes tous les deux des jeunes recrues et c'étaient votre première affectation à ce que je vois » commença le caporal en lisant leurs papiers. « Décidément ces feignasses ne ratent jamais une occasion pour envoyer la bleusaille pendant qu'eux se tournent les pouces »
« Nous sommes prêts caporal » avait dit Mikasa. Armin et elle avaient enfiler la veste et la cape de nos otages afin de pouvoir se faire passer pour des membres des brigades spéciales. Le plan semblait bien se dérouler. Nous pouvions faire confiance à l'intelligence d'Armin et si jamais quelque chose tournait mal, nous pouvions compter sur la force de Mikasa. Nous n'avions plus qu'à espérer qu'ils arrivent à obtenir les informations à temps.
« Parfait, des membres des brigades spéciales doivent toujours trainer à Stohess. Coincez-en un et soutirez-lui des informations » ordonna le caporal Levi à leur attention.
« A vos ordres » répondirent à l'unissons Armin et Mikasa.
« On va juste attendre qu'ils se soient suffisamment déployés pour passer entre les mailles. Profitez-en pour préparer vos chevaux » ajouta le caporal avant de se retourner une nouvelle fois vers nos otages.
« Bien, Marlowe et Hitch à nous trois maintenant »
« Est-ce que vous réalisez ce que vous êtes en train de faire ? Cela ne vous a-t-il pas suffit d'avoir détruit et tué une bonne centaine d'habitants de Stohess ? » intervint Hitch qui était ligotée et à genoux au côté de son acolyte Marlowe. « Vous vous prenez très certainement pour des héros mais par votre faute des familles entières ont sombré en enfer ! Et vous ! » S'adressa-t-elle cette fois-ci à Jean et à moi qui se trouvaient devant eux. « Vous êtes des jeunes recrues du sud, pas vrai ? De la même formation d'Annie Léonhart. Vous étiez surement ses amis. A non, quoiqu'elle était plutôt du genre solitaire... On n'a pas trop eu le temps d'apprendre à se connaitre mais figurez-vous qu'elle aussi a perdu la vie lors de cette attaque. Elle a dû se faire dévorer ou déchiqueter par ce titan qui s'était introduit en ville ! »
« Détrompe-toi, c'était elle, le titan. On l'a capturé, elle est bien vivante. Mais ça vous n'êtes pas sensé le savoir. » répondit d'une voix neutre le caporal.
« Quoi ?! C'est impossible ! » dirent à l'unissons nos deux otages incrédules.
« C'est bel et bien la vérité. Dure à concevoir mais c'est ainsi que va le monde de merde dans lequel nous vivons. Nous ne connaissons que très peu de chose mise à part qu'une poignée d'individu fait mumuse à se faire passer des nôtres pour une raison que nous ignorons. Enfin bref, on vous garde prisonnier le temps qu'on parte d'ici. On vous relâchera au moment de filer et nous serons déjà bien loin avant que vous ailliez pu prévenir qui que ce soit. »
« Ca...Caporal ! Je suis convaincue que vous agissez toujours pour le bien de l'humanité. Laissez-moi vous aider ! Je suis sûr d'une chose ! C'est que c'est impossible que ce soit vous qui avez assassiné les hommes de la compagnies Reeves ! » intervint tout d'un coup celui nommé Marlowe.
« C'est exact. Ce sont des gars des brigades spéciales qui ont fait ça. Mais bon, la vérité reviendra aux vainqueurs, comme d'habitude. »
« Laissez-moi vous aidez !! Je pourrais servir de taupe au sein des brigades ! Je serais bien plus convaincant et efficace que vos hommes déguisés ! » s'emporta Marlowe très déterminé.
Sa détermination semblait sincère. Mais je ne pouvais pas ignorer sa coupe de cheveux au moine. Toute sa détermination et sa volonté s'envolèrent derrière cette coupe de cheveux ignoble. Pourquoi personne n'avait osé lui dire que s'était affreux ? C'était impossible de volontairement faire le choix de porter une telle coupe. Et pourtant, le voici devant nous arborant cette abomination.
« Laisse tombé. Je n'ai aucun moyen de jaugé ta détermination à vouloir te mettre tout le régime à dos. A supposer, que tu sois sincère maintenant qui me dit que tu ne tourneras pas ta veste à la première occasion ? » répondit le caporal dubitatif.
J'étais entièrement d'accord avec lui. Nous n'avions aucun moyen de vérifier s'il était réellement sincère.
« Sasha surveille-les pendant que nous préparerons les chevaux » ordonna le caporal.
Cependant Jean en décida autrement et intervint :
« Caporal laissez-moi m'occuper d'eux ! »
« Très bien. T/P ira avec toi. » accepta le caporal.
« Pardon ? » dis-je surprise. A quoi bon pourrais-je bien servir ? Le caporal me tendit un fusil que je pris avec moi. L'arme pesait bien plus lourde que d'ordinaire dans mes mains. Je pris une grande inspiration et décidai de suivre les ordres. Je suivis Jean en silence pendant qu'il amenait nos otages. Avant que nous ne soyons trop loin. Le caporal dit :
« Ne faites rien de stupide ! »
Je ne saurais dire s'il s'adressait à nous ou à nos deux otages, mais nous acquiesçâmes de la tête. Je suivis Jean en silence et tenait fermement mon fusil dans mes mains. Du moins, j'essayais puisque mon corps tremblotait légèrement. J'avais froid.
Qu'avait supposé Jean en proposant de s'occuper d'eux ? Je ne doutais pas de lui mais je ne voyais pas vraiment comment nous allions nous occuper d'eux mise à part les emmener loin d'ici.
Le caporal avait raison, nous ne pouvions pas juger leur détermination ni leur sincérité à être de notre côté et à se mettre tout le régime à dos. Nous ne pouvions que les laisser ici le temps de trouver des réponses et ainsi éviter que notre mascarade ne soit découverte.
« Avancez droit devant vous et n'essayez rien de stupide, sinon je vous plante avec mon couteau ! » ordonna Jean.
« C'est bon pas la peine d'être aussi agressif. Je vous ai déjà dit que je ne tenterais rien du tout puisque je suis de votre côté » répliqua Marlowe.
« Te fatigues pas, je suis pas dupe. Dès que l'occasion se présentera tu n'hésiteras pas le moins du monde, toi ou ta petite copine à vous retourner contre nous et à nous planter un couteau dans le dos. » répondit froidement Jean.
Nous marchâmes quelques minutes avant d'arriver à un cul de sac. Je marchais au côté de Jean. Je pouvais le voir triturer son couteau dans ses mains. J'avais gardé mon fusil dans les miennes même-si je doutais sérieusement de devoir en faire l'usage.
« Arrêtez-vous là ! » ordonna une nouvelle fois Jean son couteau en main.
« On ne dira rien à personne. On vous le jure. » parla Marlowe calmement en s'arrêtant comme lui avait ordonné Jean.
« Oh ça je n'en doute pas. » intervint Jean avant de me lancer un regard.
Je ne savais pas vraiment ce qu'il avait voulu dire par là. Je n'eus pas vraiment le temps d'y réfléchir que Jean repris avec violence :
« Pour la simple et bonne raison que les morts ne parlent pas ! » avait-il dit en s'avançant et en brandissant son couteau vers eux.
J'avais légèrement écarquillé les yeux avant de me reprendre. C'était de Jean dont il était question. Il n'était pas du genre à assassiner qui que ce soit de sang-froid. Ne sachant pas vraiment comment réagir, je m'écartai légèrement et le laissait faire. Je pris appui contre un arbre et me laissait glisser contre celui-ci. Je fis semblant de surveiller les environs avec mon fusil le temps qu'il termine son affaire.
« QUOI ? MAIS ENFIN !!! » paniqua le duo.
« NON ! STOP !! » supplia Marlowe.
« Le caporal souhaite vous laisser la vie sauve mais je ne suis pas de son avis. Il me semble tout de même plus sage de vous éliminer. Je prends donc sur moi pour me salir les mains et ainsi protéger mes camarades. »
« NON !! Vous ne pouvez pas faire ça ! Pitié aidez-nous ! Nous sommes de votre côté ! » me supplia Marlowe.
La scène semblait surréelle. Jean semblait réellement vouloir leurs peaux. Tant et que si je ne le connaissais pas aussi bien, j'aurais très certainement répondu à l'appel à l'aide de ces deux pauvres jeunes personnes désarmés.
Je déviai alors mon regard en feignant alors d'être totalement désintéressée par ce qu'il allait advenir d'eux. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un bref sourire discret. Jean avait très certainement trouvé la manière dont il pourrait juger de leur sincérité.
« Pitié ! Nous aussi nous voulons aider l'humanité ! Nous sommes de votre camp !! » intervint alors Hitch qui était restée silencieuse jusqu'à présent.
« Sans blague ! Comme si je pouvais faire confiance à un mec qui porte cette coupe de cheveux ! » répondit Jean en s'élançant tout droit vers eux son couteau toujours en main. « Va te refaire le portrait en enfer ! »
Cependant en arrivant à leur hauteur, il trébucha, la tête la première au sol. La chute lui fit lâcher son couteau qui tomba au pied de Marlowe qui s'empressa de le ramasser. Or Jean se remit très vite sur pied l'empêchant ainsi de faire usage de son arme.
« Hitch sauve-toi !! » hurla Marlowe.
« Jean !! » hurlai-je à mon tour. Je me relevai rapidement pour le rejoindre. C'était sans compter le sang qui me monta rapidement au crâne. Je m'étais relevée un peu trop rapidement. J'en eu le tournis si bien que je trébuchai à mon tour, lâchant mon fusil.
Hitch en profita alors pour courir vers moi. Je pouvais entendre des brides de conversation entre Jean et Marlowe qui se battaient toujours pour reprendre son couteau. Du moins, c'est ce qu'il semblait faire paraitre.
« C'est ridicule !! Je vous assure que je suis de votre côté ! Ça ne sert à rien de s'entre-tuer !! » implora Marlowe.
Le monde tournait toujours autour de moi mais je parvins tout de même à remettre la main sur mon fusil. Néanmoins il me fut presque immédiatement arraché des mains. Je tentais tant bien que mal à essayer de me relever mais s'ajouta à mon malaise une envie de vomir que je réprimai tant bien que mal.
Je pus voir Hitch courir vers Jean. Ce dernier lui tournait le dos. Il ne la vit donc pas s'approcher. Contre tout attente, au lieu de pointer son fusil contre Jean, elle lui assena un violent coup de crosse contre son crâne. Jean s'écroula au sol.
« Dans ta gueule face de cheval !! » hurla-t-elle avant d'essayer de lui assener un autre coup, cependant Marlowe l'en empêcha :
« Arrête !! Il a juste essayé de nous tester ! »
« Hein ?? »
« Convaincu maintenant ? Si j'avais pas été sincère j'aurais très bien pu te poignarder et à l'heure qu'il est tu serais déjà mort ! Pourquoi prendre autant de risque ?! » demanda Marlowe.
« Parce que tu me rappelles très fortement quelqu'un, un imbécile de première » répondit Jean toujours allongé au sol.
Mon envie de vomir et le tournis s'étant vite dissipés, je me levai lentement avant de rejoindre Jean et de m'accroupir à sa hauteur. Du sang s'écoulait le long de sa tempe gauche. Hitch n'était pas allé de main morte avec lui. Je sortis de ma poche un tissu propre avant de le déposer délicatement contre sa plaie.
« Un idiot complètement suicidaire » ajoutai-je à mon tour.
« L'abruti en question, ne serait pas celui dont mentionnait Annie ? »
« Possible, les idiots ce n'est pas ça qui manquent autour de nous »
« Tu ne crois pas si bien dire » répliquai-je « Jean je comprends pourquoi tu as agi de la sorte mais c'était dangereux »
« Mais malin ! » répondit Jean fier de lui, ce qui me fit lever les yeux au ciel « Maintenant nous pouvons être convaincus de la franchise de Marlowe. Le caporal n'aura très certainement pas d'objection à l'accueillir parmi nous. Et je pense que son aide nous sera très précieuse ! »
Jean se releva doucement. L'une de ses mains s'avança au-dessus de ma tête avant de très vite rebrousser chemin une feuille morte en main. Elle avait dû se loger dans mes cheveux lorsque j'avais trébuché.
« Merci de m'avoir fait confiance et d'avoir joué le jeu »
« Pfff pour ta gouverne, je n'étais pas complètement sereine non plus. »
« Ouai mais tout s'est bien passé » finit-il par dire en caressant doucement le haut de mon crâne.
***
Je suis de retour avec un nouveau chapitre !! Tout d'abord, je tiens à sincèrement m'excuser pour le retard ! Je n'ai malheureusement plus le même temps libre que j'avais auparavant... Je n'ai d'ailleurs pas encore trouvé de rythme soutenu comme ça pouvait l'être auparavant pour écrire. J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et que vous continuerez à me suivre et à lire cette histoire. Ne vous inquiétez pas, je compte bien la terminer !
Je vous souhaite également tous mes meilleurs vœux et une bonne santé ! J'espère que vous avez pu passer de bonne fête de fin d'année avec vos proches !
Je n'en reviens pas mais dans quelques semaines ça va bientôt faire un an que j'ai commencé à écrire cette histoire. Je ne pensais pas du tout que j'irais aussi loin. Mais c'est grâce à vous et à votre soutient ! Un grand Merci à vous !!