Severus Snape était qualifié de bien des noms, aigri, chauve-souris et terreur des cachots, sans cœur, mangemort... On le décrivait comme un homme méprisant, froid et rude. Severus Snape, qui avait survécu in extremis à la guerre, à son rôle d'espion grâce à l'intervention d'Harry Potter, était encore traité comme un paria. Il avait repris son rôle de professeur de potion à Poudlard et avait pris le rôle de directeur adjoint sous l'insistance de la directrice Minerva Mcgonagall.
Mais t/p t/n, une jeune étudiante en potion, ne prêtait peu d'écoute aux ragots, aux racontars, aux qu'en dira-t-on ! De ce fait, elle n'avait même pas cherché à comprendre pourquoi ses camarades ne voulaient pas faire ce stage avec le plus grand et le plus jeune potioniste de tous les temps, elle avait postulé et avait été hyper contente d'avoir obtenu le poste. En plus d'apprendre avec le meilleur potioniste, elle travaillerait à Poudlard, une école qui regorgait d'histoire selon elle ! Bien-sûr, ses camarades l'avaient prévenue, lui avait raconté des histoires sur leur ancien professeur, mais elle n'avait pas voulu écouter. Toutefois, elle était à des lieux et ses camarades aussi, d'imaginer ce qui allait se passer durant cette année de stage.
T/p t/n débarqua, à Poudlard, le 30 août afin de se présenter à la directrice et aussi à son maitre de stage. Devant les grilles de Poudlard, elle ressemblait à une gamine, pourtant cela faisait longtemps qu'elle avait quitté les bancs de l'école de beauxbâton. En entrant dans le hall, elle crut rêver, elle n'en revenait pas de la vitesse à laquelle avait été reconstruit ce château détruit par une guerre sanglante. Un demi-géant apparut devant elle, lui causant une frayeur :
– Bonjour, vous êtes ?
– Euh... bonjour... je... Je suis t/p t/n, je suis attendu par la directrice Mcgonagall !
– Oh ! Bienvenue, suivait moi, je vais vous en mener dans son bureau.
– Merci ! Quel est votre nom ?
– Oh ! Désolé, je suis Rubeus Hagrid, le gardien des clés et des lieux de Poudlard.
Ce demi-géant paraissait fort sympathique à t/p, elle avait un bon pressentiment. La jeune femme fut guidée jusqu'au bureau de la directrice.
– Vous voilà arrivé ! Tarte à la mélasse !
– Merci !
Le phénix, devant le bureau directorial, c'était ouvert dès l'annonce du mot de passe. T/p monta les marches avec un dernier sourire pour son guide et les jambes un peu tremblotantes. Arrivée en haut, elle entendit des mots échangés.
– Je n'ai pas besoin d'un cornichon en plus dans mes pattes Minerva !
– ... Vous exagérez...
– Absolument pas... Je me ... c'est inutile !
Par respect t/p toqua pour se faire connaitre des personnes derrière la porte.
– Entrez !
– Euh... bonjour... je peux attendre, si je dérange.
– Non... non, nous avions terminé. Vous êtes l'assistante ?
– Oui, t/p t/n !
– Enchanté, mademoiselle t/n, je suis la direction Minerva Mcgonagall et voici le professeur Severus Snape ! Nous sommes ravis de vous accueillir pour cette année.
– Parlez pour vous Minerva !
– Je vous remercie de me laisser ma chance Monsieur Snape ! Je suis une grande admiratrice de votre travail !
– Désolé que vous ayez fait un si long chemin Mademoiselle ! Mais je n'ai absolument pas besoin de vous dans mes pattes !
Sur ces mots le professeur Snape, dans une envolée de cape légendaire, prit congé en laissant son assistance patoise derrière lui.
– Excusez le, Mademoiselle t/n, Severus n'est pas du genre à demander de l'aider facilement !
– Euh... Mais il a accepté au près de la faculté de me former non ?
– Euh... il finira par le faire ! Pollux !
T/p t/n, alors qu'elle commençait à comprendre les mises en gardes de ses camarades de promotion, vit apparaitre un elfe de maison.
– Que peut faire Pollux pour madame la directrice ?
– Peux-tu escorter t/p, puis-je vous appelez t/p, dans ses quartiers !
– Vous pouvez, répondit surprise t/p.
– Parfait, appelez-moi Minerva ! Vous logerez dans les cachots à côté des quartiers de Severus, ce sera plus simple ainsi.
– Merci !
La jeune femme se demandait encore, au nom de Merlin, dans quoi elle s'était embarquée en suivant le petit elfe vers ses quartiers. Elle avait très bien perçu la lueur malicieuse dans les yeux de la directrice, la question était donc de savoir ce que cette année allait lui réserver. Pollux la laissa devant ses quartiers qui contrairement à ses craintes n'étaient absolument pas lugubre et noir. En ce couchant ce soir-là, elle réfléchissait à une approche pour se faire accepter du maitre des potions, car elle avait très bien compris que sa présence lui avait été imposée.
****
Le lendemain, elle rencontra le reste du corps professoral, ses collègues pour l'année avenir. Ils avaient tous un air sympathique ; bon cette Trelawney semblait un peu folle sur les bords, mais pas méchante et le professeur de défense contre les forces du mal ressemblait plus à un play-boy sorti des magazines moldu qu'à un professeur, mais bon peut-être était-il très compétent ! Pourtant, il manquait un professeur à l'appel, celui qui, justement, intéressait t/p !
La jeune assistante, après le petit-déjeuner, prit le temps de ranger ses affaires, de s'installer et d'écrire des lettres pour ses proches, mais elle se retrouva rapidement à court de chose à faire ! Elle avait retardé suffisamment longtemps la confrontation qui l'attendait, alors, elle prit son courage à deux mains et alla à la rencontre de son maitre de stage. Arrivée devant la porte de la salle de classe du plus terrible des professeurs, elle toqua !
– Entrez !
– Bonjour, je suis désolée de vous déranger mais....
– Si vous savez que vous me déranger vous pouvez repartir !
– Je sais que vous ne voulez pas de moi mais...
– Je n'ai, en effet, pas besoin de votre incapacité autour de mes chaudrons !
– Vous jugez sans me connaitre !
– Laissez-moi devinez ! Vous n'avez jamais fait d'effort pour rien, issue d'une famille aimante et privilégiée, vous n'aviez qu'à claquer des doigts pour tout obtenir. Bonne élève appréciée de ses professeurs vous n'êtes pas du genre à recevoir un non ! Oui j'ai lu votre dossier !
– J'avais oublié qu'on connaissait quelqu'un en lisant seulement ce qui est dit sur du papier ! Homme acariâtre et sans cœur, vous avez grandi en vous faisant humiliez et rabaisser par les garçons populaires de l'école. Vous avez été abandonné, rabaissé et lassé seul. Donc vous vous êtes naïvement tourné vers un homme qui vous promettez mont et merveille et vous êtes devenu un mangemort, un assassin ! Oui, moi aussi je me suis renseignée !
– Dégagez de ma vue...
– Je suis...
– Quoi désolé ? Je vous ai dit de dégager, maintenant !
Merlin, t/p avait fait une énorme bêtise, mais cet homme l'avait énervée. Croire qu'il la connaissait, car il avait lu son dossier, mais quel crétin ! Alors, elle était sortie de ses gonds, elle détestait les gens qui ne regardaient que la surface, pourtant c'était exactement ce qu'elle avait fait. Son année reposait sur ce stage et son appréciation et elle venait de tout foutre en l'air par simple orgueil. La jeune femme décida de laisser la rentrée passer avant de retenter sa chance, elle était peut-être folle, mais pas suicidaire.
***
Malheureusement, pour la jeune apprentie potioniste, cela faisait maintenant un mois que la rentrée était passée et toutes ses tentatives pour nouer des liens avec le professeur étaient tombées à l'eau. Il n'acceptait pas sa présence, n'acceptait pas de la former, elle ne pouvait même pas approcher les chaudrons. T/p n'était pas du genre à abandonner, mais elle savait quand elle n'était pas la bienvenue et là, c'était clairement le cas. Alors décidée, elle prit la direction du bureau de Minerva.
– Bonjour t/p !
– Bonjour Minerva, je suis venue vous annoncer mon départ !
– Votre départ ! Je sais que Severus est un peu dur et un peu borné, mais vous ne pouvez pas partir !
– Je suis décidée, je ne suis clairement pas la bienvenue et je ne suis pas du genre à m'imposer !
– Prenons le thé et discutons !
La jeune femme accepta, après tout, cette femme, avait été bienveillante et gentille avec elle depuis le début.
– J'ai lu votre dossier avant de vous accepter !
– Vous aussi vous allez me dire que vous me connaissez !
– Oh non ! Je suis loin d'avoir cette prétention ! Mais cela fait maintenant un mois que nous nous côtoyons et je peux voir votre passion pour les potions !
– C'est, en effet, une matière qui me passionne depuis que je suis jeune !
– N'abandonnez pas votre rêve à cause d'un homme avec une carapace un peu dur à briser !
– Carapace, je ne sais même si on peut parler de carapace à ce stade !
– Ahah, c'est vrai que Severus est passé maitre dans l'art de cacher ce qu'il ressent. Mais, ce stage est le point culminant de vos études, alors n'abandonnez pas !
– Ce n'est pas que je veuille abandonner, mais il ne me laisse pas vraiment le choix ! Il ne me laisse même pas faire mes preuves.
– Laissez-lui une dernière chance ! Laissez-moi une dernière chance de vous convaincre.
T/p revit cette étincelle dans les yeux de la directrice et ses mots la firent réfléchir. Les potions étaient son rêve alors elle accepta.
***
A l'heure du dîner, t/p reçu une lettre du professeur de potion lui indiquant de le rejoindre à 20h dans la salle de classe. La jeune fille sourit, la conversation avec Minerva avait l'air d'avoir porté ses fruits. Donc, c'est à 20h précise que t/p toqua à la porte du professeur le plus détesté de Poudlard ! N'entendant pas de bruit, elle entra ! Elle aurait dû se méfier de cette étincelle dans les yeux de Minerva ! C'est seulement quelques minutes après son entrée dans la classe, qu'elle entendit du bruit et qu'elle vit apparaitre le professeur de potion !
– Que faites-vous là ?
– Euh.... Vous... Vous m'avez demandé de venir ?
– Je pense que je me souviendrais si je vous avez demandé de venir !
– Euh... oui bien sûr... bon... je... vais vous laisser !
T/p n'aurait pas dû rêver, le professeur ne voulait pas d'elle ! Cette lettre n'était qu'une farce ! Malheureusement quand elle voulut sortir de la salle, la porte refusa de s'ouvrir ! Alors, elle se retourna vers le professeur !
– Hum...
– Que faites-vous encore là !
– La porte... elle ne s'ouvre pas !
– Merlin qui m'a collé une empotée pareille !
Severus se leva pour aller ouvrir la porte, mais comme l'avait dit la jeune femme, cette dernière refusa de s'ouvrir ! Il tenta de lancer un alohomora mais la porte ne céda pas !
– Merlin, je vais tuer Minerva ! Vous avez dit que je vous ai demandé de venir ?
– Euh... oui... tenez le papier !
– Nous nous sommes fait avoir ! Minerva a tout manigancé !
Severus, sur ces mots, repris les corrections de ses copies ! T/p attendit en espérant qu'il pourrait parler, malheureusement, cela n'avait pas l'air d'être dans les projets de l'homme. Ce qui commença à passablement énerver la jeune femme.
– Et je suis censée vous regarder corriger vos copies !
L'homme ne leva même pas les yeux, ne prononça aucun son ! Merlin, que t/p pouvait le trouver agaçant, elle n'y était pour rien, elle ! Elle avait accepté un stage qu'on lui avait proposé, rien de plus ! Voyant qu'elle n'obtiendrait rien de l'homme, et avisant l'armoire remplie d'ingrédient de potion au fond de la classe et les chaudrons propres empilés à côté, elle se mit à préparer des potions ! Cela avait toujours eu le don de la calmer ! Elle positionnait les ingrédients dans l'ordre de la préparation, les découpait avec précision, agilité et rapidité, elle les ajoutait dans une concentration et une dextérité dont peu pouvait faire preuve. Et tout cela sans la recette sous les yeux, elle connaissait par cœur les étapes, elle avait effectué la potion de pimentine tellement de fois, qu'elle pouvait la faire les yeux fermés. Tout à sa concentration, elle ne vit pas le maitre de potion suivre chacun de ses mouvements, chacun de ses gestes avec une certaine fascination ! D'ailleurs, elle sursauta quand elle entendit sa voix grave tout près de son oreille.
– Peut-être qu'on peut faire quelque chose de vous finalement !
– ... !
– Cette potion est plutôt simple à réaliser. Voyons ce que vous pouvez faire avec une recette plus compliquée !
T/p sourit en voyant apparaitre une recette demandant des heures de préparation apparaitre sur le tableau ! Il la testait et elle allait lui montrer qu'elle savait de quoi elle parlait ! C'est donc dans le silence ponctué des remarques sarcastiques du maitre en potion que se déroulèrent les prochaines heures. Mais c'est avec la même passion et le même dévouement que t/p prépara la potion ! A la fin de la préparation, elle tendit un des flacons à l'homme face à elle !
– Il faut croire que vous n'êtes pas une incapable !
– Merci... !
– Ne prenez pas la grosse tête ! Vous savez suivre une recette, mais il vous manque l'audace, l'instinct pour innover, aller plus loin !
– ...
– J'imagine que vous ne cherchez pas seulement à reproduire des potions ! A par si votre ambition est d'être un maitre de potion médiocre !
– Non, non bien sûr que non !
– Dans ce cas, retrouvez-moi demain 18h, ici même !
– D'accord... merci !
C'est à ce moment-là que les deux entendirent le déclic de la porte, ils pouvaient enfin sortir ! T/p allait sortir, elle était déjà contente de ne pas être morte et d'avoir obtenu son stage, quand elle sentit qu'elle devait s'excuser !
– Je suis désolée !
– De ?
– Pour ce que je vous ai dit en début d'année !
Sur ces paroles, sans se retourner et avant de laisser le maitre de potion répondre, la jeune femme prit la poudre d'escampette. De ce fait, elle rata le micro sourire du professeur le plus crains de Poudlard !
***
Cela faisait deux mois que t/p apprenait l'art des potions au près de cet homme sarcastique, mystérieux et taciturne. Mais t/p avait aussi découvert une autre facette du maitre des potions, derrière son masque, cet homme cachait un humour plein d'esprit, une dévotion sans égale, mais aussi un manque de confiance flagrant.
En ce soir de début décembre, devant sa cheminée, elle repensait aux deux conversations importantes de sa journée. La première, elle l'avait eu, devant un bon chocolat chaud au Chaudron Baveur, avec ses deux meilleurs amis, t/f et t/g. Après sa longue semaine où le professeur Snape ne l'avait pas lâchée, elle avait besoin de se détendre ! Mais, immanquablement, ses amis voulurent connaitre son expérience avec la chauve-souris des cachots.
– Comment cela se passe avec le professeur Snape ? Lui avait demandé t/g.
– Mieux ! Maintenant, qu'il accepte de me former, on a trouvé un terrain d'entente ! Il est plutôt drôle quand il le souhaite !
– Drôle et Snape dans la même phrase ? Tu es sûr que tu vas bien ! C'était exclamé t/g choqué.
– Qu'est-ce qui y a de choquant ? Avait demandé t/f.
– Cela se voit que vous ne l'avez jamais eu en cours toutes les deux ! Ce prof est vraiment acariâtre, sévère et d'une injustice complète.
– Peut-être en classe et peut-être pendant la guerre, mais je t'assure qu'il ne l'est pas dû tout durant nos sessions. Il semble plutôt calme, attentif, sérieux et c'est un très bon pédagogue. Certes silencieux et extrêmement sarcastique et voir blessant mais je pense que c'est surtout parce qu'il ne sait plus comment s'ouvrir aux autres !
– Tu es folle, ce mec ne changeras jamais, c'est certainement un héros, mais franchement, c'est un connard ! Lui avait rétorqué t/g.
Elle comprenait le point de vue de t/g sur son ancien professeur, après tout, elle avait expérimenté en début d'année cette rancœur, cette méchanceté, mais elle croyait aussi aux secondes chances et aux changements. Et contrairement à t/g, elle n'avait pas vécu la guerre alors elle ne se laissait pas influencer par le passé. Mais ce n'est pas cette partie de la conversation qui l'avait la plus chamboulée, mais celle qui survient ensuite lorsqu'elle se retrouva seul avec t/f.
– T/p cela se passe vraiment bien avec le professeur Snape ? Lui avait demandé t/f.
– Je t'assure que oui, pourquoi tu me le redemandes ?
– Avec les propos de t/g, j'ai un peu peur pour toi ! Je sais comment tu es !
– Je t'assure que cela se passe bien. Je comprends la vision de t/g, mais avec moi le professeur Snape est plus ouvert. Quand il parle cela se voit qu'il est passionné par les potions et c'est réellement intéressant d'échanger avec lui. Il m'apporte beaucoup professionnellement parlant, j'ai appris tellement déjà en un mois.
– A t'entendre on pourrait croire que tu as le béguin pour lui !
– Ahah... ne dit pas n'importe quoi ! C'est mon mentor ! Et l'amour, ce n'est plus pour moi !
– T/p... !
– Je ne veux pas en parler. Aller je dois rentrer !
T/p ne pouvait pas croire que son amie la penser amoureuse du maitre de potion. Surtout qu'elle connaissait son histoire, qu'elle savait que l'amour n'apportait que du mal être, de la souffrance, des pleurs ! Plus jamais, cela était sa promesse, elle ne tomberait amoureuse.
La deuxième conversation, elle ne l'avait pas eu, elle l'avait entendue. Une fois rentrée de son escapade, elle s'était dirigée vers le laboratoire de potion pour prendre de l'avance, mais sur place, elle avait entendu des éclats de voix.
– Vous détestez votre travail alors pourquoi y rester ?
– Ce ne sont pas vos affaires, avait répondu le professeur !
– Vous m'avez sauvé la vie, j'ai une dette envers vous !
– Ah ! Si ce n'est que ça, vous pouvez arrêter de vouloir jouer les héros ! Votre dette a été payée quand vous m'avez malheureusement sauvé la vie !
– Oh ! Arrêtait, ils sont tous mort, tous.... Sauf vous ! Ma... ma mère... elle... ne désirerait pas que vous gâchiez votre vie !
– J'aimerais que vous partiez !
– Vous avez le droit au bonheur, vous aussi professeur !
Elle s'était vite cachée, pour une raison encore inconnue, pour ne pas être surprise. Et elle avait vu un jeune homme brun sortir du bureau. Et encore ce soir, elle se demandait pourquoi Harry James Potter, le sauveur du monde sorcier, était venu dire toutes ces choses à son professeur. Elle n'aimait pas les racontars, mais elle avait besoin de comprendre, comprendre ce qui liait ses deux hommes, comprendre pourquoi le maitre des potions avait sous-entendu vouloir mourir, comprendre pourquoi il agissait ainsi. Elle avait dit au professeur s'être renseigné sur son compte, mais ce n'était pas vrai, elle lui avait juste craché le peu d'information qu'elle avait entendu. Toutefois, elle ne souhaitait surtout pas savoir et essayer de comprendre pourquoi cette histoire la touchait temps.
****
T/p jonglait entre les sessions de potion avec Snape, ses recherches sur ce même homme et les cours qu'elle donnait maintenant aux premières et deuxièmes années. Elle avait été choquée quand le maitre des potions lui avait annoncé qu'elle prendrait en charge les classes de première et deuxième années, il lui faisait enfin assez confiance ! Certes, il était présent à tous les cours pour observer ses moindres gestes, mais c'est elle qui enseignait. D'ailleurs, elle sortait de la bibliothèque chargée de livre pour construire ses prochains cours, quand elle fonça dans quelqu'un ! Bien sûr, tous les bouquins finirent au sol et pour comble de malchance, elle avait foncé dans ce pot de col de professeur de défense contre les forces du mal. Il n'arrêtait pas de la draguer depuis qu'elle était arrivée et le pire, c'est qu'il se pensait subtil.
– Bonjour, mademoiselle t/n !
– Bonjour, désolé je ne vous ai pas vu !
T/p se baissa pour ramasser ses livres en espérant qu'il avait compris le message. Toutefois, il faut croire que Merlin tout puissant ne l'écoutait pas, car il s'était aussi baissé pour l'aider.
– Merci de votre aide, mais je dois vraiment y aller !
– J'accepterais avec joie un verre comme remerciement !
– ...
La jeune femme se demandait vraiment pour qui il se prenait quand elle vit une cape noire dans son champ de vision.
– Si vous avez fini de batifoler, je vous attends mademoiselle t/p !
– Oh... nous... ne... enfin !
– T/p et moi avions fini, répondit le play-boy !
– ...
T/p vit le professeur partir en lui faisant un clin d'œil et elle, elle était toujours sans voix. Et en plus, il avait osé l'appeler par son prénom ! En relevant la tête, elle croisa le regard froid et noir du professeur Snape ! Pourquoi ce regard, elle n'avait rien fait !
– On y va ! On a du travail !
– Oui monsieur !
****
Les dernières semaines avaient été horribles ! Le maitre de potion était redevenu un imbuvable connard sans aucune raison apparente ! Les élèves étaient surexcités par l'approche des vacances et des fêtes de noël ! Alors que la jeune femme voulait simplement la paix, car elle détestait cette période de l'année.
En ce samedi, tandis qu'elle préparait les leçons de la semaine dans le bureau de Snape, tous allaient changer. Au début, tous se passait plutôt correctement ! Elle préparait ses leçons, il corrigeait les copies ! La situation bascula lorsqu'elle s'était levée pour aller chercher un livre dans la bibliothèque et que, sans faire attention, elle trébucha et renversa son thé sur un papier posé sur la table basse.
– Faites attention !
– Je suis désolée !
– J'avais raison vous êtes vraiment une incapable !
– Je...
– A se demandait si vous prenez votre apprentissage au sérieux ! Ou si vous êtes là seulement pour batifoler.
– Batifoler... Mais vous rigolez ? Je travaille comme une malade ! Je suis là aux aurores pour travailler avant les heures de classe, je suis là jusqu'à tard pour travailler après les heures de classes ! Et même pas un merci...
– Vous...
– Non ! J'en ai marre ! Je ne sais pas ce que vous avez depuis quelques semaines, mais je ne suis pas un punching-ball !
– ....
– Je pensais sincèrement que vous aviez changé, que vous étiez plus sympa ! Que mon ami avait tort en disant que vous étiez un connard qui ne pouvait pas changer ! Mais peut-être qu'il a raison !
T/p, en sentant les larmes couler, lança un evanesco sur le thé, prit ses affaires et sortie en claquant la porte du bureau. Elle courut se réfugier prêt de lac noir, cet endroit était étrangement apaisant, elle pouvait laisser sa colère, sa douleur, ses larmes se déverser sans être jugée. Elle regrettait ses mots, mais elle en avait marre, elle ne pouvait plus supporter que le professeur souffle un coup chaud et un coup froid.
Elle ne sait pas combien de temps elle resta là, les yeux dans le vague à regarder les ondulations de l'eau. Elle n'avait même pas remarqué que la nuit était tombée quand elle entendit une voix !
– Que faites-vous là t/p ? Vous allez attraper froid !
– ...
– Venez, rentrons au chaud ! Je vais demander aux elfes de nous préparer un bon lait poule dans mes quartiers !
– Vous vous prenez pour qui exactement ?
– Je...
– Non ! Je vais vous le dire clairement, car vous n'avez pas l'air de comprendre. Je ne suis pas intéressée par vous, je ne vous aime pas et il ne se passera jamais rien entre nous ! Entrez bien cela dans votre crâne, s'exclama en colère t/p ! Vous et votre air de je suis le plus beau, c'est juste minable et prétentieux, débita sans penser la jeune femme. Et si cela marche avec certaine femme pas sur moi !
– Je... vous...
– J'ai dit non ! Et je ne sais pas ici, mais en France non ça veut dire non ! Alors peut-être que si vous passiez plus de temps à préparer votre classe qu'à courir après les femmes vous arriveriez peut-être à quelque chose. Maintenant, laissez-moi seul !
Merlin, pensa t/p, cela faisait du bien, de dire à voix haute ce qu'on pense tout bas. Peut-être était-elle allée trop loin, mais ce play-boy l'énervait. Elle allait repartir dans sa contemplation quand elle entendit un rire, un magnifique rire franc. Et elle fut encore plus étonnée quand elle rencontra le regard onyx de Snape.
– Professeur !
– ...
– Est-ce que ça va ?
– Je dois avouer que je suis content d'avoir surpris cette conversation ! Je rêve de dire ses quatre vérités à cet homme depuis septembre !
– Je me demande encore pourquoi vous l'avez embauché !
– Moi de même !
– ...
– Je tenais à m'excuser ! Je n'ai, en effet, pas été très...
– Aimable, juste...
– Disons cela ! A rester là vous allez attraper la mort !
T/p vit le professeur se retourner en une magnifique envolé de cape et, hésitante, elle lui emboita le pas. Elle le suivit jusqu'à ses appartements où elle accepta avec plaisir le lait de poule devant la cheminée. Si au départ le silence était agréable, il devient très vite insupportable pour la jeune femme.
– Encore désolée, pour la photo !
– Ce n'est pas grave ! Les dégâts ont été réparés avec l'evanesco ! J'ai agi de manière...
– Excessive, irrationnel... Je peux vous poser une question ?
– Vous venez de le faire, répondit Snape avec un rictus ! Je vous écoute.
– Qui est la femme sur la photo ?
T/p en voyant l'homme regarder le feu, les yeux dans le vague, eut peur d'avoir dépassé les bornes et s'apprêter à s'excuser lorsqu'elle l'entendit répondre.
– Lily Evans enfin Potter ! Elle était mon amie d'enfance, je lui ai appris qu'elle était une sorcière ! Puis elle est devenue une gryffondor et moi un serpentard ! Et la vie nous a séparé !
– Vous l'aimiez ?
– Oui !
La femme comprit enfin la lueur qu'elle voyait tous les jours dans le regard de cet homme. La perte, la douleur, la trahison de la femme qu'il aimait. Elle ne sut si c'était le lait de poule, le feu de cheminée, l'ambiance ou encore les confessions de cet homme brisait par un amour non partagé, mais elle se confia pour la première fois depuis l'accident.
– Je... je comprends ! Il y a un an à noël j'ai perdu mon fiancé ! On était ensemble depuis quatre ans ! Le soir du nouvel an, on... on était à une soirée... dans un quartier moldu... Et...
T/p ne pouvait pas empêcher ses larmes de couler en repensant à ce moment, elle se sentait si faible, si pathétique ! Elle sentit des bras l'entourer, lui donner de la force, alors elle reprit son histoire !
– Pendant la soirée, j'ai eu besoin de prendre l'air, il faisait chaud, trop chaud... Il... il a décidé de m'accompagner... Il était comme ça, trop protecteur ! Il... avait peur que je me perde... chez les moldus que je ne connaissais pas...
T/p revoyait encore son sourire, ses yeux, elle entendait encore son rire, le son de sa voix, elle se souvenait encore de la sensation d'être dans ses bras. Elle discernait encore les moqueries de leurs amis sur le fait qu'il ne se lâchait pas !
– C'était agréable, j'ai toujours aimé la nuit... la solitude... le silence du soir... Main dans la main, en cette nouvelle année, j'étais la plus heureuse ! Puis on a tourné dans une rue... un homme était, là, en train de menacer une jeune femme... Alors... Il...
T/p était incapable de dire son prénom, elle était incapable de revivre ce soir-là ! Mais elle sentait aussi qu'elle en avait besoin et bizarrement elle se sentait en confiance et protégée.
– Il s'est interposé... il était comme ça... Et puis j'ai vu ce truc... noir à la main de l'homme... J'ai vu le visage de cette femme que j'aidais se tordre de frayeur... Et j'ai entendu ce bruit... ce coup de feu... maintenant je sais ! Ensuite des sirènes... et rien !
– Je suis sincèrement désolé !
– Je me suis réveillée dans... ce que les moldus appellent un hôpital.... Ses parents étaient là.... En larme... j'ai compris... il m'avait abandonnée ! Il reviendrait plus... tué par un pistolet... je n'oublierais plus jamais cet objet moldu qui m'a enlevé l'homme que j'aimais...
– La perte d'un être chère, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemie !
– J'y arrivais plus, les regards, les condoléances, la pitié dans les yeux, alors je suis partie, je suis venue ici !
La jeune femme sentait encore les larmes couler de ses yeux, elle avait le cœur brisé. Mais elle était soulagée d'avoir raconté son histoire à cet homme.
– Merci de m'avoir écouté Monsieur !
– Severus, je pense que vous pouvez m'appeler Severus.
Severus, un prénom qui glissait sous la langue, un prénom si sévère pour un homme si doux. La jeune femme se blottit un peu plus dans les bras de cet homme qui partageait sa peine, qui comprenait sa douleur, sa souffrance, son renfermement ! Elle savait que dans ses yeux, elle ne verrait jamais de pitié alors elle s'octroya un léger sourire.
****
Depuis que t/p et Severus avait échangé des confidences concernant leur amour perdu, leurs conversations étaient plus fluides, plus ouvertes, plus dans la compréhension. Le maitre des potions était plus à l'écoute et l'apprentissage se passait beaucoup mieux. Mais depuis cette conversation, il n'y avait aussi que du travail, plus aucun moment de partage et bizarrement cela frustrait t/p. Elle voulait comprendre un peu plus cet homme, le mystère qui l'entourait la fascinait. Elle avait fait ses recherches, sang-mêlé d'un père abusif et d'une mère morte trop jeune, adolescent abusé aussi au collège, puis un jeune adulte attiré par les arts sombres pour finir héros d'une guerre.
Aujourd'hui, Severus lui avait donné sa journée pour aller voir des amis à lui si elle avait bien compris. Elle en profita donc pour voir sa meilleure amie t/f. Les deux jeunes femmes avaient fait les magasins et après elle s'était posée à un café.
– Alors avec le professeur ça se passe comment ?
– Beaucoup mieux, je donne même les cours seul aux premières et aux deuxièmes années. Puis avec Severus les choses sont beaucoup mieux !
– Severus, hein !
– Ce n'est absolument pas ce que tu crois !
– Je n'ai rien dit moi...
– Tu le sous-entends, c'est juste qu'on a discuté... Je lui ai parlé de lui... et Severus c'est confié à moi... Il n'est pas si méchant quand il s'ouvre... en fait il est plutôt drôle...
– ...
– Je ne sais pas, il m'intrigue et me perturbe...
– Et tu ne t'es pas dit que tu étais simplement attirée par lui ?
– Quoi ? Non bien sûr que non !
– T/p tu as le droit d'être de nouveau heureuse, c'est ce qu'il aurait voulu !
– Ecoute t/f, l'amour, l'attirance, c'est de la merde ! Cela n'apporte que des en merdes et de la tristesse ! J'y ai renoncé le jour où il s'est fait enterrer.
T/p ne comprenait pas comment t/f pouvait insinuer de telles choses. Elle n'avait besoin de personne pour être heureuse et surtout pas d'un homme qui finirait par la quitter d'un moyen ou d'un autre.
***
Ce soir, c'était le réveillon, ce soir, c'était dur pour t/p, ses démons remontaient à la surface. Elle avait refusé l'invitation de ses amis, elle ne voulait pas de la pitié de ceux qui savait et elle ne souhaitait pas faire semblant avec ceux qui ne savait pas. Alors ce soir se serait glace, livre et feu de cheminée. Mais un coup frapper à la porte des appartements de la jeune femme allait tout changer, mais sa personne n'aurait pu le deviner.
– Euh, bonsoir Severus !
– Bonsoir, puis-je ?
T/p s'était décalée pour laisser entrer le maitre des potions qui la détailla de la tête au pied. La jeune femme se mit à rougir, il faut dire qu'elle n'attendait pas de visite, elle était, donc, en pyjama. Contrairement à elle, le professeur était habillé élégamment, d'une magnifique robe de sorcier noir avec des reflets argentés. Ses cheveux attachés en catogan dégagé son visage et ses magnifiques yeux onyx, il était à tomber par terre.
– Euh... que... que faites-vous là Severus ?
– Vous sauver de votre soirée remplie de démons, si j'en crois ce que je vois !
– Je n'ai pas besoin de votre aide !
– Oui cela se voit !
– ...
– Je ne vous laisse pas vraiment le choix ! Je suis invité aux réveillons de la famille Malfoy et je ne compte pas y aller seul !
– Vous pensez pouvoir me forcer ! Ce sont vos amis pas les miens !
– C'est sûr que votre soirée semble bien plus plaisante !
– Pourquoi je vous accompagnerais ?
– Car vous allez vous ennuyer toute seule ! Et, car vous... me... rendriez... service !
– Oh ! Je n'y crois pas mes oreilles ! Le grand Severus Snape demande de l'aide et à sa petite assistante, qui plus est ! Suis-je la seule personne que vous connaissez ?
– La seule assez désespérer pour m'accompagner en tout cas !
– Et vous pensez me convaincre ainsi !
– Très bien j'irai seul, je vous souhaite une bien mauvaise soirée !
T/p pesait le pour et le contre ! Bien sûr, allez à cette soirée signifiait faire semblant, mais d'un autre côté elle ne serait pas seul ! Et elle était touchée d'être la personne que Severus venait voir pour lui tenir compagnies et demander de l'aide !
– Très bien j'accepte, laissez-moi un peu de temps pour me préparer !
– Trente minutes sinon nous serons en retard !
– Vous aviez cas venir avant !
T/p ressorti quarante-cinq minutes plus tard ! Mais Severus fut bluffé et se dit que la vision méritait l'attente, la jeune femme était splendide. Elle portait une magnifique longue robe argentée ouverte au niveau de la jambe avec un châle vert sur les épaules. Elle avait détaché ses l/c cheveux c/c qui était agrémenté d'une magnifique barrette argentée. Elle portait un léger maquillage, le tout aux couleurs des serpentard le laissait sans voix.
– Nous pouvons y aller !
***
T/p fut époustouflée, le manoir Malfoy était magnifique, grand et décoré avec goût. Severus l'entraina à l'intérieur et sa surprise fut encore plus grande. Ce manoir, anciennement imprégné de magie noire, était d'une splendeur sans égale. Un elfe de maison les débarrassa de leur veste avant de les diriger vers un grand salon où prônait un magnifique sapin décoré dans les couleurs vert et argent. T/p vit un homme aux longs cheveux blonds s'avancer vers eux.
– Severus, je suis surpris de te voir, je pensais que tu refuserais de nouveau notre invitation !
– Lucius ! Il faut croire qu'après toutes ces années j'arrive encore à te surprendre !
– Moi ce que j'aimerais savoir, c'est le nom de la belle jeune femme à ton bras, parrain ? demanda un jeune homme blond.
– Draco, je te présente mon assistante, mademoiselle t/p t/n ?
– Lady t/n, je suis ravi de recevoir la fille d'une puissante famille française dans mon manoir, répondit Lucius en baisant la main de la jeune femme.
– Enchantée aussi, lady t/n, salua Draco surpris de trouver une aussi belle jeune femme accrochée au bras de son parrain.
– Messieurs ravis de vous rencontrer.
Severus et t/p saluèrent ensuite la maitresse de maison et certains autres convives. Malgré l'air pompeux de la soirée, t/p s'amusa avec certains jeunes comme Blaise Zabini, Pansy Parkinson et Draco Malfoy qui, avec la guerre, n'avait plus les mêmes visions que leurs parents. D'ailleurs, t/p avait une conversation très enrichissante avec Draco sur la piste de danse.
– Je peux te poser une question ? Entama le jeune homme.
– Tu viens de le faire ! Mais tu as le droit de m'en poser une deuxième.
– Ahah, je reconnais là, le ton narquois de mon parrain ! Tu ressens quoi pour lui ?
– Plait-il ?
– Mon parrain n'est pas du genre à sociabiliser ! Il n'est pas du genre à venir nous voir pendant ces événements ! Et il ne ramène pas, sans vouloir te vexer, des femmes à ce genre de soirée !
– Severus désirait seulement me changer les idées ! Disons que noël est une période difficile !
– Et là encore, mon parrain n'est pas dû genre à souhaiter changer les idées des gens !
– La question que tu as en tête ce n'est pas à moi que tu devrais la poser, mais à ton parrain ! Je ne suis pas dans sa tête !
– Désolé t/p, mais je suis un serpentard, alors, ce n'est pas comme ça que tu changeras de sujet !
– Ahah, je vois ! J'apprécie la compagnie de ton parrain et j'aime apprendre auprès de lui ! Si tu t'attends à plus de ma part, sache que je ne suis pas une personne qui se livre facilement, donc ma réponse devra te suffire !
– ...
– Mais dis-moi Draco Malfoy, tu es un jeune homme plutôt attirant alors explique-moi pourquoi c'est avec moi que tu danses ?
– Pourquoi je ne danserais pas avec une ravissante jeune femme comme toi ?
– Désolé, mais je ne me laisse pas aisément distraire par des compliments, aussi gentils soit-il ! Ainsi, Draco Malfoy, de qui es-tu attiré pour refuser de danser avec les autres magnifiques jeunes femmes présentes ici ?
– Ahah, je comprends mon parrain ! Je t'aime bien, tu as un fond serpentard !
– ...
– Disons que je suis attiré par un jeune homme brun inaccessible pour moi !
– Je te connais depuis quelques heures, mais tu sembles être quelqu'un qui refuse qu'on lui dise non ! Et qui fait tout pour avoir ce qu'il souhaite !
– Je sais quand renoncer !
– Sache que tu ne peux pas savoir si tu n'essaies pas ! Après tous, dans le cas où, j'aurai renoncé je ne serai même pas là à danser avec toi ! Et puis, d'après ce que j'ai entendu et lu dans les journaux, ton jeune homme brun serait célibataire !
– Je vais te rendre à mon parrain avant de me faire assassiner par ses yeux noirs et avant que tu t'insinues encore plus dans ma tête.
T/p avait rejoint Severus et avait fini la soirée à son bras. Le lendemain ou les quelques heures après s'être couché, t/p fêta noël avec Severus et la famille Malfoy.
****
De retour au château, Severus et elle passèrent le reste de la journée dans les appartements de ce dernier.
– Merci pour la soirée !
– Merci à vous de m'avoir accompagné ! Vous avez eu l'air d'apprécier mon filleul !
– Oui, très gentil, mais si vous voulez tout savoir, je ne suis pas son genre ! Et il n'est pas mon type !
– Je... ne...
– Ahah, je vous charrie Severus ! Mais je dois avouer que c'est mignon de vous voir jaloux !
– Vous allez le regretter Lady t/n !
– Ah je vois ! Vous n'aviez pas lu cela dans mon dossier !
– Touché !
– Mes parents m'ont reniée ! Il ne pouvait pas comprendre mes fiançailles avec un roturier ! Et après son... son décès, ils ont voulu m'enfermer et me faire passer à autre chose avec un coincé du balai !
– Et donc quel est votre type, comme vous le dites si bien ?
– Ah ! J'aime les hommes mystérieux, pas coincé du balai, loyal... ! Pourquoi tant d'intérêt professeur... !
– Par pure curiosité !
T/p savait que le jeu était dangereux, mais elle ne pouvait expliquer cette attirance presque magnétique vers cet homme. Il en était de même pour Severus, qui avait, pourtant, aimé qu'une femme dans sa vie. Mais dans l'allégresse de noël, la frivolité de la conversation, la chaleur du feu, les deux se rapprochèrent, attiré par les lèvres de l'autre. Il n'existait plus rien que les lèvres de l'autre, cette envie de les gouter. Et c'est ce qui finit par se passer, leur bouche se rencontrèrent, les langues se mêlèrent avec une passion dévorante. Mais toute bonne chose à une fin et à bout de souffle, ils se séparèrent, gardant leur front collé, leur souffle se mêlant. Malheureusement, le retour à la réalité peu faire très mal et ce qui devait arriver arriva, t/p se rendit compte qui elle avait embrassé, sur qui elle était à moitié allongée et se leva brusquement !
– Ce... cela... ne doit plus jamais arriver !
– T/p !
Et elle s'enfuit sans un regard en arrière.
****
Le mois de janvier débuta dans la tension, la tristesse et l'incompréhension des deux côtés. Les cours permettaient à t/p de penser à autre chose et surtout pas à se baiser ardent qu'elle avait échangé avec son tuteur. Elle refusait de penser à ses douces lèvres, sa merveilleuse langue, à ses grandes mains sur ses hanches, à cette passion ! Elle n'arrivait même plus à être seule avec l'homme, donc, bien sûr elle, n'allait plus à leur session d'apprentissage. Tout se mélangeait dans sa tête, l'homme la faisait étrangement rire avec ses remarques. Elle adorait discuter avec lui autour des potions, mais aussi de pleins d'autres sujets, elle le trouvait si intéressant, mais elle se complaisait aussi dans le silence lorsqu'ils lisaient tous les deux assis dans le canapé des appartements du maitre de potion ! Comment n'avait-elle pas remarqué tout le temps passé avec l'homme, toutes ses conversations sur des sujets autant banales qu'intimes ? Comment n'avait-elle pas perçu ce changement dans ses habitudes, son envie pressante d'être le lendemain pour repasser du temps avec le ténébreux maitre des cachots ? Comment n'avait-elle pas remarqué les sourires qui apparaissaient sur son visage lorsque l'homme entrait dans la pièce ou encore les tressaillements de son corps quand, pendant la fabrication de potion, l'homme lui chuchotait les instructions dans son oreille ? Elle aurait dû se méfiait de ce serpentard vicieux qui l'avait séduite sans son consentement !
Elle avait pris sa décision, c'était peut-être lâche, peut-être qu'elle aurait dû suivre les conseils qu'elle avait donnés à Draco mais elle ne pouvait pas, pas après lui. Alors, elle avait décidé de quitter poudlard, de quitter cet homme qui la perturbait temps. Elle savait qu'elle n'aurait plus qu'à refaire son année, mais ses études paraissaient loin d'elle, donc, elle avait annoncé son départ à Minerva. Maintenant, elle était de nouveau là, comme ce soir où elle s'était confiée au professeur, ce soir qui avait marqué le début de leur rapprochement, devant le lac noir à regarder la lune !
– Elle est magnifique n'est-ce pas !
T/p ne l'avait pas entendu, elle n'avait pas senti sa présence, maintenant elle ne pouvait plus fuir alors elle resta là à fixer la lune en espérant qu'il partirait, qu'il la laisserait tranquille !
– Vous me fuyez !
Severus en avait marre, il était patient, son travail d'agent double le lui avait appris. Donc il avait laissé de l'espace à la jeune femme, il avait accepté qu'elle l'évite, qu'elle ne vienne plus aux cours ! Il avait lui-même mit longtemps à accepter les sentiments qu'il ressentait pour la jeune femme, longtemps à accepter qu'il avait le droit d'aimer à nouveau ! Il avait fallu noël et sa discussion avec Lucius pour qu'il ouvre les yeux sur sa jalousie et accepter l'évidence. Mais quand Minerva avait glissé, en toute connaissance de cause, qu'elle regrettait le départ de la jeune femme, il savait qu'il ne pouvait plus attendre.
– Les douleurs du cœur sont les plus durs !
– ...
– Je ne vous ai pas dit ce qui était arrivé à Lily ! Si la vie nous a séparés, c'est ma faute ! Alors qu'elle a voulu me venir en aide je l'ai traitée de sang-de-bourbe ! Elle a épousé Potter et moi j'ai pris la marque ! Puis, j'ai entendu une information que je n'aurai jamais dû entendre, je l'ai rapporté au seigneur des ténèbres, ce qui a entrainé le meurtre de la femme que j'aimais.
– Vous... vous n'êtes pas responsable de sa mort !
– Il m'a fallu 17 ans pour l'accepter et le pardon de son fils ! Je sais ce que sait de s'en vouloir sans être responsable ! Vous n'êtes pas responsable de la mort de votre fiancé !
– Il est sorti à cause de moi !
– Et le seigneur des ténèbres les a tués à cause de ce que j'ai dit ! Pourtant, vous avez affirmé que je n'étais pas le responsable !
– Je...
– Ne vous punissez pas pour quelque chose dont vous n'êtes pas responsable ! Ne refusez pas ce que la vie vous offres, car vous vous sentez coupable !
– C'est vous qui m'affirmez cela ! J'ai entendu votre conversation avec Harry Potter !
– Ne devenez pas comme moi ! Je suis un homme aigri, méchant et misanthrope à cause de ma culpabilité !
– Vous n'êtes pas comme ça !
– Pourtant vous me fuyez !
– Vous êtes un homme bon, tendre, loyal certes sarcastique et un brin renfermé, mais vous êtes un homme bon qui mérité le bonheur ! Vous êtes un héros !
– Alors ne me refusez pas le bonheur !
– Je... je ne peux pas ! Je me suis promis de ne pas retomber dans ce cercle vicieux qu'est l'amour ! D'enfermer mon cœur et vous... vous... avez brisé cette carapace !
– C'est un juste retour des choses ! Vous avez brisé la mienne !
– Les douleurs du cœur sont les plus durs à guérir !
– Guérissons les ensembles !
– J'ai peur !
– Tout ce qui touche au cœur fait peur ! Mais est-ce une raison de se refuser le bonheur !
– Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait à Severus Snape !
– Il est tombé amoureux d'une jeune potionniste très prometteuse avec son petit caractère !
T/p regarda l'homme devant elle, elle avait peur, mais il avait raison, elle le savait au fond ! Et avec lui, elle se sentait renaitre. Alors, elle se rapprocha de lui et l'embrassa avec la même passion que la dernière fois, mais cette fois-ci lorsqu'ils arrivèrent à bout de souffle, elle ne le repoussa pas !
– Je crois que moi aussi je suis en train de tomber amoureuse d'un potioniste ! C'est un ancien serpentard qui s'est vicieusement insinué dans mon cœur !
Sous la lune, près du lac, deux personnes que la vie n'avait pas épargnées, deux personnes qui avaient vécu la douleur, la perte d'un être chère, se promirent de se reconstruire ensemble et de redécouvrir l'amour ensemble.
****
T/p finit son stage et son année avec les honneurs. Severus, quant à lui, quitta son poste de professeur et de directeur adjoint et décida de se consacrer à la recherche et à la fabrication de potion avec sa précieuse employée. Ensemble, comme promis, ils ont guéri leurs plaies. La jeune femme l'avait convaincu de quitter son poste et de vendre la maison de son enfance. Et lui, l'avait convaincu de reprendre contacte avec ses parents, ses anciens amis et sa vie tout simplement.
Cela faisait maintenant 4 ans que le stage de t/p avait pris fin, 4 ans qu'elle aimait Severus Snape, 4 ans qu'ils avaient ouvert leurs laboratoires de recherche. Et en ce soir du réveillon, pour le plus beau jour de sa nouvelle vie, ils étaient tous réuni au manoir Malfoy. Entouré de Lucius, Narcissa, Draco et Harry – qui était tombé sous le charme du blond après une longue séduction – Severus mit un genou par terre et la demanda en mariage.
Les blessures du cœur, invisibles, intangibles, insaisissables, sont les plus durs à guérir, toutefois avec la bonne personne il est possible de réapprendre à vivre.