Excusez-moi pour la longue attente 🙇🏽♀️ Vous m'avez trop manqué et j'espère que ce chapitre vous plaira :))
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Lorsqu'Hana et Suna rejoignirent la terrasse, les cris avaient cessé. La musique continuait à débiter par les enceintes et tout semblait en ordre, à part peut-être l'énorme tâche d'alcool qui colorait la table de jardin, seul vestige de la querelle entre Hana et Paola. En voyant le couple de fumeurs revenir, Aran, Edelia et les jumeaux vinrent à leur rencontre.
- Hana, je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé, commença Aran en se précipitant vers elle. Paola avait trop bu, on ne l'avait jamais vu comme ça avec Tasnîm.
Hana accepta les excuses d'Aran en insistant sur le fait qu'il n'était pas responsable du comportement de Paola. Elle apprit d'ailleurs que la blonde était en ce moment-même dans un taxi la ramenant chez Aran, ce qui soulagea la boxeuse. Elle ne savait pas si elle aurait pu supporter de revoir le sourire et la posture aguicheuse de cette dernière.
- C'était trop marrant ! S'exclama Atsumu. Après que vous êtes parti, elle a commencé à insulter tout le monde, et puis Edelia s'en est mêlé.
- Et là, c'est parti dans une bagarre en V.O. espagnol ! Compléta son frère, hilare.
- 'Hija ratada de Babilonia', essaya d'imiter Atsumu en copiant les mimiques de sa copine. ' Tú eres tan mochita' !
- Heureusement qu'on était là, sinon elles se seraient tapées dessus !
La principale concernée, Edelia, gratifia les jumeaux d'une claque chacun derrière le crâne.
- Au moins, je me suis bien défoulée, précisa-t-elle.
Hana rit de bon cœur en imaginant la scène en « V.O. espagnol » comme disaient les jumeaux.
- D'ailleurs tu as complétement bousillé sa robe, continua la noiraude à l'attention d'Hana. Tu ne l'as pas loupé.
La boxeuse haussa des épaules, tout ce qui lui importait était que les invités n'aient pas trop été affectés par cette altercation. À son plus grand bonheur, la fête avait repris son cours comme si de rien était ; les gens dansaient, buvaient et riaient de bon cœur. Soulagée, Hana se permit une première pause clope, alors qu'elle se rendait compte de toute la pression qu'elle s'était mise sur les épaules pour la réussite de cette soirée. Surtout qu'il s'agissait de l'idée d'Edelia à la base !
Tandis que les autres retournaient à leurs occupations et que les jumeaux cessaient de brailler en espagnol pour disparaître mystérieusement, Hana et Suna se posèrent dans un coin de la terrasse afin de fumer seuls. Ce moment aida Hana à se détendre et Suna, visiblement en pleine crise de culpabilisation, en profita pour essayer de regagner les faveurs de sa copine, en complimentant sa tenue ou même en rallumant sa cigarette dès que celle-ci s'éteignait. Le brun ne ratait pas une occasion pour se montrer attentionné envers Hana. Cela n'échappa pas à cette dernière qui n'hésita pas à abuser du romantisme de Suna pour son propre plaisir.
- Tu veux que j'aille te chercher mon pull ? Demanda-t-il en apercevant les légers hérissements sur le bras d'Hana.
Elle arrivait alors au bout de sa deuxième cigarette et secoua la tête de droite à gauche.
- Non merci, on va plutôt retourner à l'intérieur.
Il acquiesça et ce fut à cet instant précis qu'une dizaine de personnes sortit en trombe de la maison, à quelques centimètres d'où étaient installés les amoureux. En tête du peloton, Atsumu en short de bain avec une serviette nouée en cape autour du cou.
- Tous à la piscine !! S'écria-t-il en s'élançant vers le fond du jardin.
Ses paroles furent suivies d'une horde d'exclamations de joie venant des quelques lycéens en tenues de plage qui le suivaient. Tous ensemble, ils se ruèrent vers la piscine couverte, tels une tempête de serviettes et de bouées gonflables, sous les regards ébahis d'Hana et Suna.
- J'espère qu'ils savent tous nager...
- Tes parents n'ont pas engagé un maître-nageur ? Demanda narquoisement le brun.
Elle leva les yeux au ciel, usée des sarcasmes du brun dès que ceux-ci concernaient les excès de ses parents.
- Tu as emmené un maillot de bain ? S'enquit-elle.
- Ouais, il est dans mon sac.
Suna était curieux de savoir si elle allait lui proposer de se baigner. Elle paraissait bien plus sereine qu'en début de soirée, mais de là à laisser une partie des invités dans la maison tandis qu'elle s'absentait à la piscine, la marche était haute. Il la sentit hésiter, puis elle se leva et se dirigea vers la baie vitrée encore ouverte.
- Allons les rejoindre alors.
Suna se redressa donc à son tour. Il n'allait ni refuser une bataille d'eau avec les jumeaux, ni se priver de la vue d'Hana en maillot de bain.
- Je vais me changer, déclara-t-elle sur un ton enjoué avant de disparaître de la terrasse.
Sans attendre, la brune prit la direction de sa chambre, à l'étage. Elle monta les escaliers et se retrouva soudainement dans une atmosphère plus tranquille. Les murs insonorisés réduisaient la musique à un fond sonore, seules les pulsations des enceintes trahissaient la présence d'une fête à l'étage inférieur. Cette courte retraite lui permit de clarifier les idées qui se bousculaient dans sa tête. S'apercevant de son léger état d'ébriété par sa démarche quelque peu chancelante, cela ne l'empêcha pas de réaliser qu'elle passait une très bonne soirée. Elle ne s'était pas attendue à ce que celle-ci se transforme en pool-party, mais du moment que tout le monde s'amusait, cela lui allait très bien.
Hana se retrouva dans le dressing accolé à sa chambre, face à un tiroir contenant une collection de maillots de bain tous plus différents les uns que les autres. Elle empoigna sans réfléchir un bikini rouge, très échancré, son préféré.
Puis elle se souvint. La boxe, les ecchymoses, les fines cicatrices qui lui couvraient le corps, ses côtes saillantes, les résultats de plusieurs semaines de mal nutrition. Elle imagina ce corps, encore plus déformé dans son esprit embué, portant ce bikini.
Fébrilement, elle sélectionna un autre maillot en fronçant les sourcils. Celui-ci pouvait recouvrir tout son buste. Était-ce suffisant pour dissimuler tant d'imperfections ? Il cacherait au moins l'énorme hématome qui colorait la peau claire de son flanc droit. Mais, et le reste ? Et puis pourquoi avoir choisi de les rejoindre ?
Une sourde angoisse croissait et tordait le ventre de la jeune fille. Lorsque deux coups furent frappés à la porte de sa chambre.
- C'est moi, annonça Suna. T'es où ?
Brusquée par l'arrivée inopportune du garçon, Hana essuya hâtivement les larmes qui avaient commencé à perler aux coins de ses yeux.
- Par ici, répondit-elle aussi fort que sa voix chevrotante le lui permit.
Quelques secondes plus tard, Suna passait la tête par l'embrasure de la porte du dressing.
- Je peux me changer où ? Demanda-t-il.
Il ne reçut pas de réponse immédiate. À la place, il découvrit Hana avec deux ensembles différents dans chaque main, et un air vaguement perdu collé au visage. Il s'adossa à l'embrasure de la porte et détailla les maillots. Hana n'avait toujours pas bougé.
- Prends celui dans lequel t'es le plus à l'aise. Pense pas au regard des autres.
Il avait visé tellement juste qu'elle en eut le souffle coupé. Ces mots étaient précisément ceux qu'elle avait besoin d'entendre.
- Merci, souffla-t-elle.
Elle prit une légère inspiration et reposa le maillot de bain une pièce. Au diable les corps cabossés, elle voulait que Suna la voit dans ce bikini rouge et dans aucun autre maillot. Elle se rappela soudain la raison initiale de sa venue :
- Tu peux utiliser la salle de bain juste devant ma chambre si tu veux.
Ayant avisé le choix d'ensemble d'Hana, un sourire était apparu sur les lèvres de Suna. Il quitta la pièce sans un mot, la laissant seule pour se changer.
Elle détailla longuement sa silhouette dans le miroir lorsqu'elle fut prête. Finalement, elle trouvait ses formes plutôt bien mises en avant même si rien ne pouvait combler les creux dans sa peau. Hana s'enveloppa dans une serviette, puis sortit de sa chambre.
Suna l'attendait déjà dans le couloir. Il portait un short de bain noir et une serviette pendait négligemment sur son épaule. Hana eut alors une vue imprenable sur le corps athlétique de garçon. La largeur de ses épaules, le dessin de ses muscles sous sa peau, les quelques veines qui striaient ses avant-bras, tout lui parut divin.
N'ayant aucune raison de se priver dans son observation, Hana en profita pour se rapprocher et se glisser entre ses bras. Rien, à cet instant, ne pouvait plus lui faire plaisir que de sentir le contact de sa peau contre la sienne. Elle laissa balader ses doigts le long du dos musculeux de Suna, tandis qu'il lui rendait son étreinte.
- Je suis sûr que tu es sublime sous cette serviette. Dit-il en passant une main dans un des plis du tissu.
Il frôla lentement l'épiderme nu du ventre d'Hana. Ces caresses lui donnèrent envie de rester dans les bras de Suna pour toujours. Elle embrassa la clavicule du garçon et sentit ce dernier resserrer son étreinte.
- On y va ? Demanda-t-elle tout bas.
- J'ai plus très envie d'aller me baigner là... Répondit-il tout près de son oreille en accrochant ses hanches pour la rapprocher encore.
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