Recueil de Contes De Fées 1

By imfromhaiti

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C'est un récit de contes, tels que: Cendrillon, Blanche Neige etc... Pour ceux qui sont amateurs des contes... More

La Barbe-bleue
Blanche Neige
Les Trois Fileuses
Le Petit Chaperon Rouge
Cendrillon
Blanche-Neige et Rose-Rouge
Hansel & Grethel
Raiponce
Le Chat Botté
Tom Pouce
La Princesse Au Petit Pois
Baba-Yaga
Les Trois Cheveux D'Or Du Diable
Les Trois Plumes
Aventures Dangereuses
Belle Comme La Lune
La Jeune Fille Sans Mains
Les Deux Soeurs Et La Sorcière Aveugle
La Poule Et L'Oiseau
La Mounou de la Falêmé
Jorinde Et Joringel
Narcisse Et Écho
Le Brahmine Et Le Tigre
Dame Des Eaux
Les Souliers Usés Au Bal
La Belle Au Bois Dormant
L'Enfant De La Bonne Vierge
La Mariée Blanche Et La Mariée Noire
Le Pauvre Et Le Riche
L'Envie De Voyager
Le Diable Et Sa Grand-Mère
La Lune
Le Petit Pou Et La Petite Puce
Le Serpent Blanc
Le Vieux Sultan
Les Sept Souabes
Chat Et Souris Associés
Dame Trude, La Sorcière
La Fiancée Du Petit Lapin
La Mort Marraine
Un Prince Voulant Se Marier
Les Lutins
Le Enfants Couleur D'Or
L'esprit Dans La Bouteille
Bout De Paille, Braise Et Haricot
La Femme Fidèle
Les Trois Enfants Gâtés De La Fortune
L'Énigme
Le Renard Et Le Chat
Dénichet
Le Vieux Grand-Père Et Son Petit Fils
Les Sept Corbeaux
Rumpelstilchen
Mourou la Panthère et la chèvre
Histoire d'un Amour Impossible
Aladin et la lampe merveilleuse
La Belle aux cheveux d'or
La lièvre Et le Hérisson
Ali Baba & les quarante voleurs
La Princesse et la souris
Frérot et Soeurette
La daurade et les époux
Histoire de la fille du roi Bagui
La princesse aux sept galettes
Le génie du riz
Le Dragon
Le prince charmant
La magie du 24 décembre
Comment est née l'expression "si j'avais su"
Midas
La femme qui mangeait peu
Simbad
Le bol en bois
L'Hermine et l'hiver
Le Miroir
La création des hommes noirs, blancs, rouges et jaunes

Les Douze Frères

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By imfromhaiti

Il y avait une fois un roi et une reine qui vivaient ensemble en bonne intelligence. Ils avaient douze enfants, mais c'étaient douze
garçons. Un jour le roi dit à la reine:
- Si le treizième enfant que tu me promets est une fille, les douze garçons devront mourir, afin
que l'héritage de leur sœur soit considérable, et que le royaume tout entier lui appartienne.
Il fit donc construire douze cercueils qu'on
remplit de copeaux; puis le roi les fit transporter
dans un cabinet bien fermé, dont il donna la clef à la reine, en lui recommandant de n'en rien dire à personne.
Cependant, la mère était en proie à un violent chagrin. Le plus jeune de ses fils, à qui elle avait
donné le nom de Benjamin, s'aperçut de sa peine et lui dit:
- Ma bonne mère, pourquoi es-tu si triste?
- Cher enfant, lui répondit-elle, je ne dois pas te le dire.
Mais l'enfant ne lui laissa point de repos, qu'elle ne l'eût conduit au cabinet mystérieux,
et qu'elle ne lui eût montré les douze cercueils remplis de copeaux:
- Mon bien-aimé Benjamin, lui dit-elle, ton père a fait construire ces cercueil pour tes onze frères
et pour toi, car si je mets au monde une petite.fille, vous devez tous mourir et être ensevelis là.
Et comme elle pleurait, l'enfant chercha à la consoler en lui disant:
- Ne pleure pas, nous saurons bien éviter la mort. La reine reprit:
- Va dans la forêt avec tes onze frères, et que l'un de vous se tienne sans cesse en sentinelle.sur la cime de l'arbre le plus élevé, les yeux
tournés vers la tour du château. J'aurai soin d'y arborer un drapeau blanc si je mets au monde
un garçon, et alors vous pourrez revenir sans
danger; si au contraire je deviens mère d'une
fille, j'y planterai un drapeau rouge comme du
sang; alors hâtez-vous de fuir bien loin, et que
le bon Dieu vous protège.
Lorsque la reine eut donné sa bénédiction à ses
fils, ceux-ci se rendirent dans la forêt. Chacun
d'eux eut son tour de faire sentinelle pour la
sûreté des autres, en grimpant au haut du
chêne le plus élevé, et en tenant, de là, ses
yeux fixés vers la tour. Quand onze jours furent
passés, et que ce fut à Benjamin de veiller, il vit
qu'un drapeau avait été arboré, mais c'était un
drapeau rouge comme du sang, ce qui prouvait
trop qu'ils devaient tous mourir. Lorsqu'il eut
annoncé la nouvelle à ses frères, ceux-ci
s'indignèrent et dirent:
- Sera-t-il dit que nous aurons dû subir la mort
pour une fille? Faisons serment de nous venger!
Partout où nous trouverons une jeune fille, son
sang devra couler. Cela dit, ils allèrent tous
ensemble au fond de la forêt, et à l'endroit le
plus épais, ils trouvèrent une petite cabane
misérable et déserte. Alors ils dirent:
- C'est ici que nous voulons fixer notre demeure
et toi, Benjamin, comme tu es le plus jeune et le
plus faible, tu resteras au logis et te chargeras
du ménage nous autres, nous irons à la chasse
afin de nous procurer de la nourriture.
Ils allèrent donc dans la forêt, et tuèrent des
lièvres, des chevreuils sauvages, des oiseaux et
des pigeons; puis ils les rapportèrent à Benjamin
qui dut les préparer et les faire cuire pour
apaiser la faim commune. C'est ainsi qu'ils
vécurent pendant dix années dans la forêt; et ce
temps leur parut court. Cependant la jeune fille
que la mère avait mise au monde était devenue
grande sa beauté était remarquable, et elle
avait sur le front une étoile d'or. Un jour que se
faisait la grande lessive, elle remarqua parmi le
linge douze chemises d'homme, et demanda à
sa mère:
- À qui appartiennent ces douze chemises, car
elles sont beaucoup trop petites pour mon père?
La reine lui répondit avec un soupir:
- Chère enfant, elles appartiennent à tes douze
frères.
La jeune fille reprit:
- Où sont donc mes douze frères? je n'en ai
jamais entendu parler.
La reine répondit:
- Où ils sont! Dieu le sait: ils sont errants par le
monde.
Alors, entraînant avec elle la jeune fille, elle
ouvrit la chambre mystérieuse, et lui montra les
douze cercueils, avec leurs copeaux et leurs
coussins funèbres.
- Ces cercueils, lui dit-elle, étaient destinés à tes
frères; mais ils se sont échappés de la maison
avant ta naissance.
Et elle lui raconta tout ce qui s'était passé. Alors
la jeune fille lui dit:
- Ne pleure pas, chère mère, je veux aller à la
recherche de mes frères.
Elle prit donc les douze chemises, et se dirigea
juste au milieu de la forêt. Elle marcha tout le
jour, et arriva vers le soir à la pauvre cabane.
Elle y entra et trouva un jeune garçon, qui lui
dit:
- D'où venez-vous, et où allez-vous?
À quoi elle répondit:
- Je suis la fille d'un roi, je cherche mes douze
frères et je veux aller jusqu'à ce que je les
trouve.
Et elle lui montra les douze chemises qui leur
appartenaient. Benjamin vit bien alors que la
jeune fille était sa sœur; il lui dit:
- je suis Benjamin, le plus jeune de tes frères.
Et elle se mit à pleurer de joie, et Benjamin
aussi; et ils s'embrassèrent avec une grande
tendresse. Benjamin se prit à dire tout à coup:
- Chère sœur, je dois te prévenir que nous
avons fait le serment de tuer toutes les jeunes
filles que nous rencontrerions.
Elle répondit:
- Je mourrai volontiers, si ma mort peut rendre
à mes frères ce qu'ils ont perdu.
- Non, reprit Benjamin, tu ne dois pas mourir;
place-toi derrière cette cuve jusqu'à l'arrivée de
mes onze frères, et je les aurai bientôt mis
d'accord avec moi.
Elle se plaça derrière la cuve; et quand il fut
nuit, les frères revinrent de la chasse, et le
repas se trouva prêt... Et comme ils étaient en
train de manger, ils demandèrent:
- Qu'y a-t-il de nouveau?
Benjamin répondit:
- Ne savez-vous rien?
- Non, reprirent-ils.
Benjamin ajouta:
- Vous êtes allés dans la forêt, moi je suis resté
à la maison, et pourtant j'en sais plus long que
vous.
- Raconte donc, s'écrièrent-ils.
Il répondit:
- Promettez moi d'abord que la première jeune
fille qui se présentera à nous ne devra pas
mourir.
- Nous le promettons, s'écrièrent-ils tous,
raconte-nous donc.
Alors Benjamin leur dit:
- Notre sœur est là. Et il poussa la cuve, et la
fille du roi s'avança dans ses vêtements royaux,
et l'étoile d'or sur le front, et elle brillait à la
fois de beauté, de finesse et de grâce. Alors ils
se réjouirent tous, et l'embrassèrent.
À partir de ce moment, la jeune fille garda la
maison avec Benjamin, et l'aida dans son
travail. Les onze frères allaient dans la forêt,
poursuivaient les lièvres et les chevreuils, les
oiseaux et les pigeons, et rapportaient au logis
le produit de leur chasse, que Benjamin et sa
sœur apprêtaient pour le repas. Elle ramassait le
bois qui servait à faire cuire les provisions,
cherchait les plantes qui devaient leur tenir lieu
de légumes, et les plaçait sur le feu, si bien que
le dîner était toujours prêt lorsque les onze
frères revenaient à la maison. Elle entretenait
aussi un ordre admirable dans la petite cabane,
couvrait coquettement le lit avec des draps
blancs, de sorte que les frères vivaient avec elle
une union parfaite.
Un jour, Benjamin et sa sœur préparèrent un
très joli dîner, et quand ils furent tous réunis, ils
se mirent à table, mangèrent et burent, et
furent tous très joyeux. Il y avait autour de la
cabane un petit jardin où se trouvaient douze
lis. La jeune fille, voulant faire une surprise
agréable à ses frères, alla cueillir ces douze
fleurs afin de les leur offrir. Mais à peine avait-
elle cueilli les douze lis que ses douze frères
furent changés en douze corbeaux qui
s'envolèrent au-dessus de la forêt; et la maison
et le jardin s'évanouirent au même instant. La
pauvre jeune fille se trouvait donc maintenant
toute seule dans la forêt sauvage, et comme elle
regardait autour d'elle avec effroi, elle aperçut à
quelques pas une vieille femme qui lui dit:
- Qu'as-tu fait là, mon enfant? Pourquoi n'avoir
point laissé en paix ces douze blanches fleurs?
Ces fleurs étaient tes frères, qui se trouvent
désormais transformés en corbeaux pour
toujours.
La jeune fille dit en pleurant:
- N'existe-t-il donc pas un moyen de les
délivrer?
- Oui, répondit la vieille, mais il n'y en a dans le
monde entier qu'un seul, et il est si difficile qu'il
ne pourra te servir; car tu devrais ne pas dire
un seul mot, ni sourire une seule fois pendant
sept années; et si tu prononces une seule
parole, s'il manque une seule heure à
l'accomplissement des sept années, et la parole
que tu auras prononcée causera la mort de tes
frères. Alors la jeune fille pensa dans son cœur:
" je veux à toute force délivrer mes frères " Puis
elle se mit en route cherchant un rocher élevé,
et quand elle l'eut trouvé, elle y monta, et se
mit à filer, ayant bien soin de ne point parler et
de ne point rire. Il arriva qu'un roi chassait dans
la forêt; ce roi avait un grand lévrier qui,
parvenu en courant jusqu'au pied du rocher au
haut duquel la jeune fille était assise, se mit à
bondir à l'entour et à aboyer fortement en
dressant la tête vers elle. Le roi s'approcha,
aperçut la belle princesse avec l'étoile d'or sur
le front, et fut si ravi de sa beauté qu'il lui
demanda si elle ne voulait point devenir son
épouse. Elle ne répondit point, mais fit un petit
signe avec la tête. Alors le roi monta lui-même
sur le rocher, en redescendit avec elle, la plaça
sur son cheval, et retourna ainsi dans son
palais. Là furent célébrées les noces avec autant
de pompe que de joie, quoique la jeune fiancée
demeurât muette et sans sourire. Lorsqu'ils
eurent vécu heureusement ensemble pendant
un couple d'années, la mère du roi, qui était
une méchante femme, se mit à calomnier la
jeune reine, et à dire au roi:
- C'est une misérable mendiante que tu as
amenée au palais; qui sait quels desseins impies
elle trame contre toi! Si elle est vraiment muette
elle pourrait du moins rire une fois; celui qui ne
rit jamais a une mauvaise conscience.
Le roi ne voulut point d'abord ajouter foi à ces
insinuations perfides, mais sa mère les
renouvela si souvent, en y ajoutant des
inventions méchantes qu'il finit par se laisser
persuader, et qu'il condamna sa femme à la
peine de mort.
On alluma donc dans la cour un immense
bûcher, où la malheureuse devait être brûlée
vive; le roi se tenait à sa fenêtre, les yeux tout
en larmes, car il n'avait pas cessé de l'aimer. Et
comme elle était déjà liée fortement contre un
pilier, et que les rouges langues du feu
dardaient vers ses vêtements, il se trouva qu'en
ce moment même s'accomplissaient les sept
années d'épreuve; soudain on entendit dans
l'air un battement d'ailes, et douze corbeaux,
qui dirigeaient leur vol rapide de ce côté,
s'abattirent autour de la jeune femme. À peine eurent-ils touché le bûcher qu'ils se changèrent en ses douze frères, qui lui devaient ainsi leur délivrance. Ils dissipèrent les brandons fumants, éteignirent les flammes, dénouèrent les liens qui garrottaient leur sœur, et la couvrirent debaisers. Maintenant qu'elle ne craignait plus de parler, elle raconta au roi pourquoi elle avait été si longtemps muette, et pourquoi il ne l'avait jamais vue sourire.
Le roi se réjouit de la trouver innocente, et ils vécurent désormais tous ensemble heureux et unis jusqu'à la mort.

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