Avertissement : Attention ce chapitre contient une scène à caractère médical et pouvant heurter la sensibilité de certains .
Bonne lecture.
Yzan & Lili
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Sasuke souffla doucement, la douleur refluant peu à peu, sa main toujours cramponnée à celle de Naruto pour l'empêcher de former le jutsu de multiplication que le blond affectionnait. Les yeux bleus étaient fixés sur lui, inquiets, alors qu'il reprenait contenance sur le canapé.
- ... Tu vois, je te l'avais dit. Ça finit toujours par passer.
- Tu aurais dû m'en parler ! Ou au moins en parler à Tsunade ou même à Shizune.
- ... Pourquoi faire... Je peux très bien gérer ça tout seul.
- Et si jamais c'est dangereux pour toi, ou pour le bébé. On devrait quand même prévenir Tsunade, juste au cas où.
- ... Inutile. J'en ai marre d'être une bête de foire. Combien de fois il faut que je te le dise : Je vais bien ! Et ce bébé naîtra à la date prévue, pas avant !
Naruto souffla, pas totalement convaincu. Dès que Sasuke aurait le dos tourné, il enverrait un clone prévenir Tsunade. Sasuke avait beau faire le fier, il n'en était pas moins persuadé qu'il valait mieux prévenir la médic-nin, juste au cas où. Il écarta les mèches brunes qui encadraient le visage altier au regard ferme et décidé. Quelle tête de mule celui là !
- ... Usuratonkachi... fais pas cette tête. Puisque je te dis que ça va. L'eau chaude va finir de détendre mes muscles et voilà, fin de l'histoire. Inutile de t'inquiéter.
Le jinchuriki embrassa le front pâle et le pressa contre le sien. L'une de ses mains se glissa dans la nuque couleur de neige alors que de l'autre il caressait le ventre rebondi, agenouillé devant le sofa couleur crème. Ses yeux s'écarquillèrent quand il passa sur le bas de l'abdomen recouvert par le tissu du kimono gris discrètement orné du signe du clan Uchiwa entre les omoplates de celui qui le portait.
- Sasuke... Ton ventre est tout dur là ! s'exclama-t-il, perturbé de sentir la peau de son compagnon, presque aussi solide que de la pierre.
Le concerné leva les yeux au plafond, chassant la main inquisitrice.
- ... Ça le fait toujours quand ces contractures se produisent. Ça va redevenir normal... Pas de quoi s'affoler.
Non vraiment, il n'y avait aucune inquiétude à avoir. Tout allait rentrer dans l'ordre. Tout redeviendrait normal, absolument normal. Il y était habitué, ça faisait dix jours qu'il subissait ça. Même si d'habitude, c'était moins violent, c'était passé, comme toujours.
Naruto aida Sasuke à se lever pour le conduire vers la salle de bains. Il ne put s'empêcher de scruter le visage fin, pas totalement tranquillisé par les certitudes de son brun qui semblait si confiant. Il glissa un bras dans le dos creusé, le futur père saisissant sa main dans la sienne pendant qu'il le soutenait. Ils marchaient doucement, au rythme du corps alourdi et éprouvé, franchissant peu à peu le salon.
- ... Ah !
- Sasuke !
Le brun se plia à nouveau en deux, s'accroupissant au sol, entraînant Naruto avec lui, foudroyé par la douleur qui revint, aussi forte que dans la cuisine et beaucoup plus vite que d'habitude. Les autres jours, elles étaient beaucoup plus espacées et beaucoup moins douloureuses. Fichues contractions ! Pourquoi ? Ce n'était pas l'heure ! C'était trop tôt ! Il était hors de question qu'il accouche maintenant !
- Tu auras beau dire ce que tu voudras, mais là, ce n'est pas normal ! revendiqua le blond, tout en frottant doucement le dos de son brun qui se tenait le ventre, son inquiétude perçant dans sa voix.
-... Ce n'est pas le moment... C'est trop tôt... C'est... beaucoup trop tôt... grinça le futur père.
- Détends toi, d'accord ? lui répondit le jeune homme d'un ton plein de confiance, qu'il était loin de ressentir.
- Tu vas donner naissance à notre enfant. Tout va bien se passer, poursuivit-il.
-... et si... et si le bébé naissait difforme... ou avec le chakra de Kyuubi... ou... lança soudain son ancien coéquipier, le reste de ses doutes mourant sur ses lèvres, surprenant Naruto.
Il observa le profil de statue grecque, les orbes sombres en proie aux doutes. S'il ne le connaissait pas aussi bien, il aurait presque cru que son ancien coéquipier avait peur.
- Sasuke, calme toi. Si c'est le cas, je m'en occuperais. Maintenant, lâche ma main et laisse moi prévenir Tsunade. Tu veux bien ?
-... Je ne veux pas... Je ne veux pas me retrouver allongé sur une table... Je ne veux pas qu'on m'ouvre le bide comme un vulgaire poulet... J'avais encore dix jours devant moi... Qu'est-ce qu'il se passera si elle se trompe et que je me retrouve paraplégique ou je ne sais quoi ?
La voix de Sasuke gagna en puissance au fil de toutes ses craintes qui affluaient. Naruto se rapprocha de son amour et déposa un baiser sur sa tempe, lui caressant doucement les cheveux.
- Tsunade est la meilleure médic-nin de tout le monde ninja. Tu es en de très bonnes mains avec elle, tu le sais, n'est ce pas ? Et puis souviens toi de Lee, lors du tournoi chunin, Gaara lui avait broyé les os, il n'aurait jamais pu redevenir un ninja et pourtant, Oba-chan a trouvé un moyen. Alors quoi qu'il t'arrive, elle trouvera une solution.
Les orbes sombres plongèrent dans les siens alors qu'il esquissait un sourire rassurant.
- ... Mais... c'est trop tôt... souffla le futur père.
- Je sais. C'est pas grave, ça nous fera pratiquer les cours de pouponnage un peu plus tôt, voilà tout ! ajouta Naruto avec un sourire beaucoup plus large.
-... j'avais encore le temps... j'avais encore dix jours... avec toi...
- On passera encore plein de temps ensemble après. D'accord ? Et puis, tu n'as pas envie de savoir si c'est une fille ou un garçon ? Parce que moi si. Et je te parie dix bols de ramen que ce sera un magnifique petit gars.
- ... Usuratonkachi...
Sasuke s'obligea à décrisper son poing qui emprisonnait la main de son ancien coéquipier. Il posa ensuite sa main fine et pâle sur son bras et emprisonna le tissu orange et noir entre ses doigts. Il ne lui dirait pas qu'il espérait que ce bébé ressemblerait au petit garçon de ce rêve qu'il avait fait souvent. Blond avec de grands yeux bleus, voilà comment il espérait qu'il serait.
L'amateur de ramen ne perdit pas une seconde et fit les gestes nécessaires à l'invocation d'un autre lui même. Sa photocopie partit aussi vite que possible pour la tour Hokage.
- Est-ce que c'est passé ? demanda-t-il au brun qui respirait toujours profondément, fermement accroché à lui.
- ...Hn...
- T'inquiète pas, ça va aller Sasuke.
La Godaime se redressa d'un bond derrière son bureau, serrant les poings.
- Il a quoi !
- Des contractions, et ça fait un moment que ça dure, sauf qu'il n'a rien dit. Mais là, c'est particulièrement violent, compléta le clone blond.
- Mais c'est beaucoup trop tôt, s'exclama Shizune.
- Il fallait s'y attendre. Emmène le à l'hôpital, et tout de suite. On t'y attendra. L'équipe de surveillance va t'accompagner, dit la Godaime au clone qui venait de lui faire un rapport alarmant sur l'état de santé du jeune Uchiwa. Ce dernier hocha la tête et disparut dans un nuage de fumée.
- Hnnn !
- Respire Sasuke, surtout ne bloque pas ta respiration.
Sa main se crispa sur l'avant bras de son ancien coéquipier, tremblante. Il avait mal, si mal ! C'était une véritable torture. Mais comment les femmes pouvaient survivre à ça ? C'était un véritable enfer ! Il avait l'impression que tout son bas ventre s'écrasait sur lui-même, broyant ses entrailles. Et ça revenait par vagues successives de plus en plus rapprochées et de plus en plus intenses. Il allait mourir, cette fois c'était sûr !
Les souvenirs de son double lui parvinrent et Naruto plissa les yeux. L'emmener à l'hôpital, dans cet état ? Elle en avait de bonnes la vieille !
- Allez, on va à l'hôpital. Oba-chan nous y attend.
- ... Je ne veux pas... y aller ! Ça va... ça va passer !
- Et si ça ne passe pas, hein ? Qu'est-ce qui se passera ! Tu ne voudrais quand même pas qu'il te sorte par le derrière ou qu'il te déchire le ventre cet enfant, pas vrai ?
Sensible aux arguments percutants et très imagés de son colocataire, Sasuke le fusilla du regard alors que le blond tentait de l'aider à se remettre debout. Blond qui n'en menait pas large et qui sentait la panique le gagner. Une main se posa sur l'épaule du jinchuriki, lui faisant détourner la tête l'espace d'un instant, du visage blême de son bien aimé. Ses orbes azurées se posèrent sur Kakashi et il fut presque heureux de le voir là, à ses côtés, pour ce qui s'annonçait être l'une des plus difficiles épreuves qu'ils aient à traverser.
- On va y aller. Sai va prendre la valise et la couette. Ne t'inquiètes pas ça va aller.
La voix calme et apaisante du junin rassura un peu Naruto. Oui ça allait aller ! Rapidement, il forma un clone qui passa son bras autour de la taille épaissie du futur père, glissant un bras pâle sur ses épaules.
- ... On ne va nulle part ! Ce n'est pas pour aujourd'hui ! J'ai encore dix jours ! maugréa Sasuke en essayant de se dégager de l'emprise des deux blonds.
Une étoffe sombre tomba sur la tête brune, toujours accroupie dans le séjour, lui masquant un instant la vue. Le jinchuriki et sa copie en profitèrent pour relever le brun qui râla, refusant catégoriquement d'aller où que ce soit.
- Allez Sas'ke ! Si ça se trouve c'est rien du tout et on sera de retour dans quelques heures ! encouragea le blond.
Péniblement, les jeunes hommes sortirent de la maison. Naruto et son clone tirant un Sasuke qui freinait des quatre fers, s'accrochant à sa conviction que le moment fatidique n'était pas encore arrivé. Sai suivit de près, le sac à la main et la couette bariolée sous le bras, Yamato et Shikamaru encadrant les futurs parents, Néji fermant la marche, Kakashi l'ouvrant, tous les cinq attentifs, prêts à agir à la moindre alerte.
Les cinq shinobi avaient parfaitement conscience qu'à cet instant les deux garçons à leur charge étaient plus vulnérables que jamais, l'un incapable de se défendre et l'autre trop obnubilé par son compagnon pour pouvoir réagir à temps en cas d'attaque. Kakashi s'étonnait d'ailleurs que le conseil ne soit pas déjà passé à l'action. Les occasions n'avaient pourtant pas manqué, et le junin craignait plus que tout que les ANBU qui les suivaient n'agissent maintenant.
Ils les sentaient plus qu'ils ne les voyaient, les hommes du conseil passaient par les toits alors qu'eux-même évoluaient difficilement au sol. Il n'aimait pas cette situation, s'il avait pu il aurait prit Sasuke sur son dos pour arriver plus vite à l'hôpital, mais c'était impossible. Ils n'avaient d'autre choix que de suivre le rythme lent et récalcitrant d'un Sasuke qui les obligeait souvent à s'arrêter, soit à cause d'une contraction, soit tout simplement parce qu'il ne voulait pas avancer plus.
Ils étaient partis depuis un quart d'heure et n'avaient pas encore atteint le bout de la rue. Naruto et son clone peinaient à faire bouger le brun réfractaire, parasité par des spasmes de plus en plus violents.
- ... Ce n'est pas le moment ! Ça ne sert à rien d'y aller ! Je vais très bien et je... Aaah !
L'angoisse de Naruto monta d'un cran. Au fur et à mesure que Sasuke souffrait toujours un peu plus sous les ondées douloureuses qui le parcouraient, le chakra mélangé qu'il abritait s'agitait tout autant. A ce rythme, non contents de réveiller tout le voisinage, ils auraient bientôt un autre souci sur les bras si son ancien coéquipier revêtait le manteau du démon renard.
Sasuke serra les dents, une nouvelle contraction débutant alors que la précédente était à peine terminée. Non, non, non ! Il ne voulait pas! Pas déjà ! Ce bébé était très bien là où il était, qu'il y reste ! La souffrance fut telle qu'il serait tombé à genoux à même le sol sans le soutien de Naruto et de son clone. Il avait l'impression que ses reins étaient broyés dans un étau. C'était horrible ! Il n'y arriverait jamais ! Il le savait de toute façon que ces cours de soi-disant préparation ne servaient à rien ! La preuve : comment pouvait-il faire ses exercices sur le ballon au milieu de la rue ?
- Sas'ke, calme toi. Respire, tu sais ? Comme Shizune nous l'a montré.
- ... Ghhh ! Si... si tu crois que... que je vais... me mettre à... à haleter comme un... un chien... Ja-mais !
Naruto failli lever les yeux aux ciel. Mais quel idée de faire son fier à un moment pareil ! Il n'y avait personne pour les voir, mais non, son amour préférait souffrir, et en faire bénéficier tout le monde, plutôt que de faire le petit chien !
Une nouvelle contraction, particulièrement violente stoppa le convoi à mi-chemin de l'hôpital, le jeune Uchiwa se pliant en deux avec un cri d'agonie. Son front se couvrit d'une fine couche de sueur alors que la rue devant lui devenait trouble sous ses yeux. Il broya l'avant bras de l'un des deux Naruto, n'arrivant même plus à distinguer lequel des deux était le vrai, ses paupières se fermant étroitement alors que ses genoux se dérobaient sous lui.
- Respire, Sasuke ! Fais le moine tibétain, ça va t'aider à faire refluer la douleur.
- ... J'aimerais... bien... t'y voir ! persiffla le concerné, toujours plié en deux et accroupi, sa respiration hachée par la souffrance.
La vague douloureuse n'était pas terminée qu'il sentait déjà poindre la suivante. Il n'allait pas y survivre ! Il allait mourir ce soir, il en était certain ! Pourtant, avoir mal, être blessé lors d'un combat, il connaissait. Mais ça ! Ça n'avait rien à voir avec tout ce qu'il avait pu vivre jusque là.
Soucieux et tendus, les cinq membres de l'équipe de surveillance guettaient le moindre signe d'hostilité de la part des ANBU qui les suivaient discrètement. Le fait que ceux-ci ne passent pas à l'attaque ne les rassurait aucunement. Que préparaient-ils ? Qu'attendaient-ils ? Leur progression lente et pénible leur mettait les nerfs à vifs, et les plaintes douloureuses de Sasuke n'arrangeaient rien.
Naruto poussa un soupir de soulagement quand leur destination fut enfin en vue. Plus que quelques mètres et ils y seraient. Les mains fines s'accrochaient si fort à son bras qu'il ne le sentait plus et lui faisait craindre de devenir manchot. Un cri de souffrance intense retentit dans la rue, se répercutant en écho sur les murs des habitations avoisinantes. Le blond était désemparé, il ne savait plus quoi faire pour soulager l'amour de sa vie.
Ce gamin allait vraiment finir par lui sortir par le bide ! C'était impossible autrement ! La douleur était atroce ! Bien pire que ce qu'il s'était imaginé ! Et son calvaire ne semblait pas vouloir prendre fin... Un pincement violent entre son pouce et son index détourna l'espace d'un instant son attention des contractions qui lui vrillaient les entrailles.
- ... Aïe ! Baka ! Tu me pinces !
Le baka ainsi interpellé répondit sur un ton qui se voulait le plus calme possible :
- C'est Shizune qui nous l'a appris, souviens toi ! Elle disait que...
La voix outragée du brun interrompit le blond dans ses explications.
- ... Mais ça fait mal ! Crétin ! Tu trouves que je ne souffre pas assez par ta faute ! Tu as besoin d'en rajouter ?
Jamais Naruto ne put répondre, son bien-aimé se pliant soudainement une nouvelle fois en deux, un hurlement déchirant sortit de sa gorge alors que son corps était encore martyrisé. Surpris et plus angoissé que jamais le jinchuriki n'eut que le temps de le rattraper avant qu'il ne touche le sol.
- Sas'ke !
La panique l'envahit, le rendant incapable de réfléchir. Il ne put que tourner les yeux vers leurs accompagnateurs les suppliant muettement d'intervenir, des lumières commençant à s'allumer à l'intérieur des maisons les plus proches.
En quelques signes Yamato forma une chaise à porteur dans laquelle les sept shinobis placèrent le très bientôt père sur l'assise, puis ils la soulevèrent et avancèrent, franchissant rapidement les derniers mètres qui les séparaient des portes coulissantes de l'hôpital. Leur arrivée ne passa pas inaperçue, loin de là. Outre leur cortège pour le moins inhabituel et la couette bigarrée que Sai tenait toujours religieusement dans les mains, les cris véhéments de l'Uchiwa résonnaient fortement dans le hall.
- ... Non ! Je ne veux pas y aller ! Je vous dis que ça passera ! Laissez moi descendre ! Aaaah...! C'est ta faute, baka ! Tout ça, c'est de ta faute ! Si je meurs tu auras ma mort sur ta conscience ! Et je reviendrais te hanter pour ce que tu m'as fait vivre ! Tu m'entends ? ... Aaaaah ! Je reviendrais et je te pourrirais la vie comme tu m'as gâché la mienne !
Oui, Naruto l'entendait parfaitement, tout comme l'intégralité du personnel soignant présent sur les lieux.
La Godaime arriva sur ces entrefaites et indiqua rapidement aux ninjas où emmener leur précieux fardeau, fort récalcitrant. Quelques minutes plus tard, les cinq membres de l'équipe quittaient, soulagés, la pièce où ils venaient de déposer un brun vraiment bruyant pour quelqu'un à l'agonie, un blond en état de panique avancée et trois médic-nin inquiètes. Rapidement, ils se répartirent la surveillance de l'endroit afin de protéger le futur accouché et sa progéniture qui ne saurait plus tarder.
Sasuke se sortit de l'engin qui avait permis de l'amener jusque là, une main sur son ventre, constamment recourbé en avant par la douleur qui lui labourait les reins. Il repoussa violemment Naruto qui s'était approché pour l'aider, se reculant dans le coin le plus éloigné de la pièce, à l'opposé des trois femmes. Où que ses yeux se posaient, ce n'était qu'une vision d'effroi, encore pire que dans le film qu'il avait vu avec ce type et cette affreuse bestiole lui sortant du ventre.
Une forte lumière éclairait la table d'opération, entourée d'appareils et de matériels de toutes sortes, des champs opératoires bleus chirurgicaux masquant le contenu des plateaux. Non, ils n'allaient pas le tuer ! Personne ne le toucherait ! Personne ne lui prendrait son bébé ! Il avait encore dix jours, et il les voulait ses dix jours ! Avec horreur, il vit son ancienne coéquipière s'approcher de lui, ses mains recouvertes de chakra médicinal. Elle voulait le tuer, il en était certain !
Instinctivement, il tendit ses mains devant lui pour repousser son assaillant, poussant un cri douloureux alors qu'une énième contraction lui broyait les reins. Il fut surpris quand Sakura s'envola littéralement et traversa le mur derrière elle, et celui d'encore après, emportée par la tornade venteuse qui jaillit de ses mains tendues. Qu'est-ce que c'était que ce bordel !?! C'était quoi ça encore ?! Ses affinités à lui c'était le feu et la foudre, pas le vent !
Tsunade envoya rapidement sa compagne vérifier que la jeune fille n'avait rien de trop grave et lança un regard sévère à Naruto.
- Il faut l'opérer et vite ! Si je ne me trompe, c'est de ton chakra qu'il vient de se servir. Les dommages pourraient être irréversibles pour lui si on n'agit pas rapidement !
Sasuke regarda les paumes de ses mains, cherchant à comprendre d'où sortait ce chakra improbable qui n'était pas le sien, n'ayant pas entendu ce que venait de dire la blonde.
Shizune revint dans la pièce après avoir laissé Sakura aux bons soins de l'équipe de surveillance. La kunoichi sonnée par le choc d'avoir traversé les deux parois, n'avait heureusement rien de grave mais n'était plus en état de les aider pour le moment. Naruto s'approcha de Sasuke, ses mains levées en signe d'apaisement alors que ce dernier se tordait sous le coup d'une nouvelle vague déchirant son ventre.
- Sasuke, sois raisonnable. Tu ne vas pas tenir longtemps à ce rythme.
Les orbes sombres se posèrent sur lui, faisant la lumière sur cette nouvelle affinité sortie de nulle part. C'était celle de Naruto bien sûr ! Pourquoi n'y avait-il pas songé plus tôt... Kyuubi le lui avait dit : leur enfant, à lui et à Naruto, leurs gênes... son chakra démoniaque n'était qu'un bonus... Ses reins furent davantage broyés par une lame torturante, lui arrachant un glapissement noyé de douleurs alors qu'il se recroquevillait sur lui même.
De plus en plus inquiet, le jinchuriki en profita pour s'approcher de lui et le prendre dans ses bras.
- Sas'ke, s'il te plait...
- ... je vais mourir, c'est ça ? Je vais rejoindre mon frère... souffla ce dernier en s'accrochant d'une main tremblante à la tenue orange de son ancien coéquipier.
- Non, tu ne vas pas mourir. Tu sais très bien que je ne laisserais jamais une chose pareille arriver, affirma le jinchuriki, y mettant autant de conviction qu'il le pouvait.
Doucement, le blond conduisit son amour vers la table d'opération, profitant qu'il était trop amorphe pour résister. Il plaça une main sous les genoux de celui qui était le centre de son univers et le souleva dans ses bras, l'allongeant lui-même sur la surface plane à l'odeur aseptisée. Quand il voulut le relâcher pour s'éloigner de lui, Sasuke l'agrippa fermement, le retenant de toutes les maigres forces qu'il lui restaient.
Naruto passa une main apaisante dans la chevelure noir de jais et se plaça à la tête de la table opératoire. Les yeux onyx se fixèrent dans ceux si bleus de son ami, l'angoisse parfaitement lisible dans ses prunelles sombres. Le blond posa ses coudes de chaque côté du visage aux traits altiers et glissa ses mains sur les bras pâles jusqu'aux mains fines qu'il saisit avec force, immobilisant le torse du brun dans le procédé.
Tsunade, voyant que son patient se calmait un peu, en profita pour placer les pieds de celui-ci dans les étriers gynécologiques, lui écartant ainsi largement les jambes. Après un regard entendu avec sa compagne, elle se pencha pour examiner de plus près l'entrejambe flasque qui lui fit face. Ce n'était qu'une simple mesure de précaution, la césarienne était d'ores et déjà prévue, mais la médic-nin voulait être sûre à cent pour cent que le bébé n'aurait pas la mauvaise idée de sortir par l'orifice naturel de son père.
Après tout, un spermatozoïde avait bien réussi à passer outre le colon du jeune Uchiwa pour aller s'implanter dans l'espèce de poche que la préparation en tant que futur réceptacle d'Orochimaru avait créé. Il devait donc forcément exister un canal qui reliait l'anus à la poche. La possibilité que le bébé utilise ce conduit pour s'extraire du corps de son porteur existait donc bel et bien. La médic-nin n'était cependant pas particulièrement enthousiaste à l'idée d'accoucher le jeune homme de cette façon, même si cela restait naturel. L'avantage de la césarienne était qu'elle aurait une plus grande maîtrise de la situation, du moins l'espérait-elle...
Plongé dans les lagons azurés de son ancien coéquipier, le futur père sentit à peine ses pieds se poser sur les barres métalliques accrochées à la table où il était étendu. Ce fut la sensation de deux mains enveloppées dans du latex sur l'intérieur de ses cuisses qui lui fit prendre conscience de sa position. Sa respiration s'emballa encore d'avantage alors qu'il tentait de resserrer ses jambes écartées. Mais les paumes de la médic-nin l'en empêchèrent, l'affolant un peu plus encore. Seul le regard tendre et encourageant de celui qui l'aimait le retint de sombrer dans la crise de panique qu'il sentait pointer.
Les yeux noisettes de la blonde s'écarquillèrent d'horreur quand elle constata que ses pires craintes étaient fondées. Le rectum du futur père se déformait sous les poussées qu'il subissait, la peau fine et fripée s'écartant légèrement sous la force des contractions. Se redressant elle échangea un regard alarmé avec Shizune. Si le bébé sortait par là ce serait catastrophique pour le corps de l'Uchiwa, elles devaient opérer et vite ! Comprenant l'urgence de la situation, la médic-nin attacha les pieds du futur accouché aux étriers. Il ne devait surtout pas bouger !
Il avait l'impression qu'on lui broyait les entrailles de l'intérieur. C'était horrible ! Rien dans sa vie ne l'avait préparé à souffrir autant ! Kamisama ! Même avaler les pilules, que les cinq du Son lui avait donné avant de l'enfermer dans un baril, n'avait pas causé autant de souffrance ! La sensation de lanière en cuir glissant sur ses chevilles l'affola. Pourquoi l'attachait-on ? Qu'est-ce qu'ils allaient lui faire ?
Tsunade releva la tête d'entre les cuisses pâles avec un air catastrophé. Faisant signe à Shizune, elle regarda Naruto droit dans les yeux et sans détour.
- Il faut qu'on l'opère, et tout de suite ! Tiens le bien, il ne doit surtout pas bouger !
Une nouvelle clameur emplie de souffrance tordit les cordes vocales de Sasuke, alors qu'il se débattait, ses pieds sanglés dans les étriers et son torse et ses mains retenues par son amant.
- Ba-chan, fais quelque chose, c'est normal qu'il souffre autant ?
- On n'a plus le temps pour ça, Naruto. Fais en sorte qu'il se relaxe autant que possible, ça ne va pas être une partie de plaisir pour lui, déclara Tsunade d'un ton péremptoire.
Les deux medic-nin se mirent en branle, découvrant les plateaux contenant les outils dont elles auraient besoin. Des scalpels à la lame effilée brillèrent sous l'éclat de la lumière trop forte. Le regard noisette de sa grand-mère de cœur se posa brièvement sur son protégé dont le teint bronzé perdit un peu de sa superbe en voyant Shizune préparer les champs chirurgicaux avec empressement, pendant que Tsunade découpait rapidement le kimono, dénudant totalement son patient.
La voix féminine le rassura un peu. C'était Tsunade, la plus grande médic-nin du monde ninja, il n'avait rien à craindre, n'est-ce pas ? Il avait une confiance, toute relative, en elle et ses capacités. Tant bien que mal, il reprit légèrement le dessus sur le chamboulement total de son corps, se raccrochant aux mains hâlées et puissantes qui enserraient les siennes, cherchant un point d'ancrage. Malgré ses tentatives pour se convaincre que tout irai bien, rien n'y faisait : il avait peur.
Naruto embrassa le front pâle de Sasuke, sentant ce dernier reprendre un peu de poil de la bête, en tout cas assez pour emprisonner ses mains dans deux étaux alors qu'il se cambrait sur la table sous le coup d'une nouvelle contraction puissante qui laboura son bas ventre. Une exclamation virulente et douloureuse accompagna la vague de souffrance qui balaya son compagnon, précipitant un peu plus sa respiration.
- ... Na-Naruto... ne... les laisses... pas faire... ramène moi... ramène moi à la maison... geignit le brun, presque suppliant.
L'hôte du démon renard supporta le regard sombre de celui qu'il aimait plus que tout, son coeur se serrant atrocement à la demande insistante. Il ferma les yeux et resserra ses doigts sur les mains fines qui empoignaient les siennes, caressant doucement la peau pâle avec ses pouces.
- Je te ramènerai, avec notre bébé dès qu'il sera sorti de toi, Sasuke. Je te le promets.
La Godaime désinfecta rapidement le bas ventre durci de son patient. Elle n'avait pas le temps de l'anesthésier, elle allait devoir opérer à vif... et cela ne l'enchantait pas plus que ça. Shizune lui passa un scalpel, posa ses deux mains gantées sur la peau pâle et tendue, et releva la tête vers les deux garçons. Elle fit un sourire qu'elle espéra encourageant à Naruto dont l'affolement et l'inquiétude étaient plus que visibles.
Le jinchuriki déglutit et tenta un sourire rassurant à l'homme de sa vie, étalé sur la table, entre les mains expertes de sa grand-mère de cœur. La peur de le perdre lui tordit les entrailles. Voir Tsunade se lancer comme ça dans l'opération, cela signifiait que Sasuke allait continuer à souffrir et que ce ne serait pas une partie de plaisir. Son impuissance lui noua la gorge. Pourtant, il devait se montrer fort et rassurant, courageux pour deux sur ce coup là.
La lame aiguisée incisa l'épiderme du porteur du sharingan, le sang suintant immédiatement de la plaie en petites rigoles rougeâtres qui coulèrent sur le pubis masqué par un carré bleu stérile. La médic-nin blonde poursuivit sans hésitation son œuvre, coupant précautionneusement la fine masse graisseuse qui la séparait encore de la poche où nichait le fœtus depuis un peu plus de huit mois maintenant.
Un spasme cuisant écrasa encore ses entrailles, son cri de pure agonie se répercutant dans la pièce, torturant celui qui l'aimait mais qui ne pouvait rien faire pour l'aider. L'incapacité du blond à pouvoir porter secours à son brun, commençait à peser de plus en plus lourd sur ses épaules. Sasuke souffrait par sa faute, Sasuke se tordait de douleur et il ne pouvait rien faire pour l'aider dans le douloureux procédé qui permettrait à leur enfant de voir le jour.
Elle y était presque, plus que quelques millimètres... Enfin, la plantureuse femme médecin vit le péritoine, le muscle étant le dernier rempart entre elle et le bébé, du moins l'espérait-elle. Jetant sans ménagement le scalpel dans le haricot de métal posé prés d'elle, elle plongea ses mains gantées de latex stérile dans l'ouverture qu'elle venait de pratiquer, écartant les chairs pour agrandir l'incision. Shizune se joignit à elle, lui permettant d'avoir une meilleure vue sur le muscle qui se tendait sur la poche abritant le fœtus.
L'amateur de ramen déglutit, avant de reporter son attention sur le visage pâle aux traits déformés par la douleur, le poids de son impossibilité à aider et à soulager celui qui avait tant d'importance à ses yeux voûtant encore plus son dos.
-... C'est de ta faute... la tienne et celle de ce sale renard ! Si tu savais combien je regrette d'avoir croisé ta route ce jour lààààà AHnnnnn ! Tu me le paieras ! Tu m'entends ! Tu me le paieras au centuple ! Dès que je pourrais, je me vengerais ! Je te ferais souffrir mille morts !
Naruto ferma les yeux, les paroles pleines de rage et de rancune le poignardant en plein cœur comme autant de kunai bien affûtés.
- Je sais, je sais, Sasuke. Moi aussi si je pouvais, j'effacerais tout ça. Mais je ne le peux pas, et grâce à ça toi et moi, on s'est rapproché, et beaucoup. On forme une famille maintenant, une famille qui va s'agrandir et...
- Aaaahhhhh ! ... Tu sais où tu peux te la mettre ta famille ! C'est pas toi qui souffre le martyr là, c'est pas toi qui a dû traverser tout ça ! Toi et tes discours pathétiques, vous pouvez aller vous faire voiiiiir... gnnnnnniiii !
L'héritier de la pupille à virgule serra les dents, vouant intérieurement son ancien coéquipier à brûler en enfer, n'ayant même plus la force de le dire. Ses yeux devinrent humides. Il avait mal, si mal ! Il se raccrocha aux paumes bronzées, plaquées dans les siennes, sentant les mains de la princesse des limaces bouger dans ses entrailles.
- Si je pouvais je prendrais ta place. Je ferais n'importe quoi pour toi, murmura le jinchuriki.
Oh oui, s'il le pouvait il prendrait sa place sans hésitation ! Voir l'homme de sa vie souffrir ainsi et ne pouvoir rien faire pour l'aider ou le soulager était la pire des tortures. Si cet entêté lui avait parlé plus tôt des contractions peut-être n'en seraient-ils pas là. Les choses auraient pu se passer bien plus simplement. Tsunade aurait eu le temps de l'anesthésier et ça n'aurait pas été aussi douloureux.
Shizune se mordit les lèvres, touchée par la souffrance transparaissant clairement dans la voix des deux jeunes hommes, mais elle ne se déconcentra pas de sa tâche.
- Shizune, écarte bien surtout !
D'un simple hochement de tête la médic-nin brune fit comprendre qu'elle avait compris l'ordre, et elle raffermit sa prise sur les chairs sanguinolentes qu'elle tenait, les écartant au maximum pour que sa compagne puisse opérer.
- ... Na-naruto... j'ai m-mal... aide-moi... souffla le brun d'une voix souffreteuse.
Tsunade et Shizune s'activaient sur son ventre, ses pupilles noires emplies d'affolement les observant. Mais qu'est ce qu'elles étaient en train de lui faire ? C'était quoi tout ça !
- Je sais, je sais que tu souffres. Je suis désolé. Accroches toi. On va traverser ça ensemble. Toi et moi. Regarde moi Sasuke, ne regardes que moi. Met toi en colère si tu veux, mais reste concentré sur moi, lui répondit celui par qui tous ses malheurs étaient arrivés.
- ... Je te déteste... murmura le futur père, dardant son regard blessé et fiévreux dans les orbes azurées, sa respiration hachée mourant entre ses lèvres.
- Je sais. Respire, d'accord ? Ça va t'aider. Essaye de souffler profondément. Reste avec moi, rétorqua le blond.
- ... Ghhhhhaaa !... ça fait trop mal... Tue moi... chuchota-t-il, sentant ses forces l'abandonner, des points blancs dansant devant ses yeux, alors qu'il sentait un muscle à l'intérieur de lui se déchirer sous une lame froide.
- Ça va aller. Tu vas t'en sortir. Je sais que tu peux le faire, l'encouragea le blond.
Le souffle tremblant qui s'échappa de sa bouche fine fut aussi léger qu'une feuille. Naruto... Naruto ne le laisserait pas tomber... Ses mains se resserrèrent sur la poigne bronzée qui les soutenaient, ses yeux se perdirent dans le bleu océan qui ne le quittait pas une seule seconde, inquiets mais déterminés.
Tsunade s'activa, incisant avec mille précautions le muscle fin, consciente qu'à quelques micro-millimètres se trouvait la tête du bébé. La moindre erreur pourrait avoir des conséquences dramatiques. Elle égratigna à peine le péritoine avant de poser son bistouri, préférant écarter les fibres musculeuses avec ses doigts, les risques de causer des lésions irréversibles au foetus étant moins grandes ainsi. Sous ses yeux apparut enfin la membrane fragile et légèrement translucide de ce qui équivalait à l'utérus, le haut d'un petit crâne se devinant aisément à travers celle-ci.
Naruto pria tous les kamis qu'il connaissait pour que tout se passe bien, que son brun lui soit rendu en un seul morceau et que le bébé naisse rapidement. Le ventre de son amant était écartelé entre les mains de Shizune, du sang s'écoulant de la plaie béante et maculant la peau pâle. S'il n'avait pas été un ninja aguerri, il aurait probablement déjà tourné de l'œil. Il raffermit sa prise sur les doigts tremblants entre les siens, embrassant le front du futur père gémissant.
Les deux femmes médecins échangèrent un regard entendu. Si auparavant elles avaient fait très attention, c'était bel et bien maintenant que la partie la plus délicate allait se jouer. Il leur fallait percer la fine membrane, sans léser d'une façon ou d'une autre le bébé. Le sang qui coulait en quantité notable de la plaie ne les aidait nullement. Le bruit de l'aspiration retentit dans la pièce alors que la brune plaçait dans le ventre ouvert du jeune Uchiwa un tuyau transparent qui pompa le liquide vermeil.
Sasuke se remit à s'agiter sur la table, paniqué par le bruit d'aspiration et de succion qu'il entendit.
- ... Naruto... fais quelque chose... arrête les... je vais mourir... Na-Naru-too... Aaahhhh !
Une nouvelle contraction lui compressa les entrailles. Cette folle furieuse était en train d'aspirer ses boyaux, il en était sûr. Jamais il ne pourrait redevenir un ninja s'il survivait, il en était certain.
- Ça va aller, Sasuke. ça va aller, tu t'en sors très bien. T'inquiète pas, c'est juste pour le sang.
La blonde prit une profonde inspiration et d'une main sûre elle entailla très légèrement la fine pellicule qui couvrait le bébé. Lâchant son scalpel elle agrandit d'un doigt la brèche qui céda sous la pression, libérant une quantité impressionnante de liquide orangé qui affola les deux femmes médecins. Les eaux devraient normalement être translucides, au pire un peu verdâtres mais jamais elles n'en avaient vu d'orangées.
Naruto vit avec stupeur un épanchement soudain de liquide vaguement safrané se répandre de la plaie. Un coup d'œil aux deux visages inquiets penchés sur le phénomène ne le rassura pas du tout. Mais que se passait-il donc pour que sa grand-mère de cœur et la propriétaire de Tonton tirent des tronches pareilles ? La gravité de la situation lui sauta à la gorge. Non, il ne devait pas montrer ce qu'il ressentait, cette lame d'angoisse qui lui tordait les tripes, sinon Sasuke sombrerait pour de bon. Il fit un sourire faible mais encourageant à son brun qui grimaça à la sensation désagréable de quelque chose de conséquent quittant son corps.
Sans attendre Tsunade plongea ses mains dans la poche des eaux qui se vidait sur ses pieds, sortant un bébé couvert de vernix, lui donnant un aspect blanc. Elle coupa rapidement le cordon ombilical, passant le nouveau-né à Shizune qui l'essuya sommairement. Les premiers vagissements de l'enfant retentirent dans la pièce. Sasuke vit les yeux azurés le quitter et un grand sourire soulagé naître sur les lèvres de Naruto, en même temps qu'un air attendri. Ils revinrent vers lui et des lèvres charnues se posèrent sur sa tempe mouillée de sueur.
- Sasuke ! Ça y est ! Tu l'as fait ! Regarde...
Le jeune Uchiwa sentit toutes ses craintes revenir en force malgré son soulagement de savoir que son calvaire venait de prendre fin. Un profond soupir lui échappa.
- ... Usuratonkachi... dis moi que ce bébé va bien et qu'il n'est pas difforme... souffla-t-il, à bout de forces..
Un sourire éclatant d'amour et de fierté lui répondit avant que sa voix vibrante d'émotion ne s'élève, confirmant les dires de Shizune qui avait récupéré le nourrisson.
- Le... Notre... notre enfant va très bien et... il n'est pas difforme. Il n'y a pas de trace du chakra de Kyuubi non plus. Il... elle est magnifique... C'est une fille... Kamisama, Sasuke... grâce à toi... nous avons une magnifique petite fille !
La médic-nin brune posa doucement le nourrisson sur le torse pâle et luisant de sueur du jeune Uchiwa, le recouvrant d'un drap blanc. Son brun esquissa un maigre sourire, épuisé, son visage plus pâle qu'à l'accoutumée. Apaisé, il ne put toutefois s'empêcher de ressentir une pointe de déception. Il avait espéré avoir un garçon. Lâchant la main de Naruto le jeune père enroula son bras sur ce petit être qui avait grandi en lui durant huit mois, posant ses orbes sombres sur sa fille... Kamisama, sa fille !
Naruto baisa le front de son amour et murmura toute une flopée de paroles énamourées au creux de son oreille, le faisant presque rougir alors qu'il se penchait sur le visage bien éveillé de leur bébé, petite chose bizarre, qui ne ressemblait en rien au poupon avec lequel ils s'étaient exercés. Un fin duvet blond était clairement visible sur le sommet du crâne minuscule alors que les petits yeux bleus se fronçaient.
Ce que Sasuke ressenti à cet instant là, alors que son regard se posait sur... leur enfant... leur fille... sa fille... était indescriptible. Elle aurait les cheveux dorés de Naruto, et probablement ses yeux bleus aussi. Sa fille... leur bébé... La petite voix vagissante retentit dans la pièce. Elle criait, elle pleurait, elle était vivante, elle était normale. Sa fille... cet enfant qu'il avait conçu avec Naruto... cette chose qui avait grandit dans son ventre pendant huit mois... Leur bébé... était là, son visage sous ses yeux, posé sur son torse, recouvert par le drap blanc.
Dans le couloir, assis sur le banc posé le long du mur face à la porte, Sakura et Kakashi écoutaient anxieux et tendus les bruits qui émanaient du battant clos. S'ils en jugeaient par les cris qui résonnaient, les choses ne se passaient pas bien, pas bien du tout même. La jeune fille tentait de contenir son angoisse du mieux qu'elle le pouvait. Ses mains se tordaient sur ses genoux, les yeux verts ne quittaient pas le sol carrelé. Elle aurait voulu être à leur côté, les soutenir autant qu'elle le pouvait, mais elle n'avait pas pu.
Une main rassurante se posa sur son épaule attirant son attention sur son voisin, Kakashi.
- Ne t'inquiètes pas. Ils sont forts, ils vont s'en sortir. Fais leur confiance. Et puis Tsunade s'en occupe, rien de grave n'arrivera.
Le sourire soulagé que lui adressa son élève fit culpabiliser le ninja copieur qui ne croyait lui-même pas un mot de ce qu'il venait de dire.
Les pleurs d'un bébé retentirent, faisant soupirer de réconfort les deux ninjas. Du coin de l'œil, Kakashi perçut le soulagement perceptible de Sai et Yamato. Apparemment le bébé allait bien, c'était déjà une bonne nouvelle.
- Ça y est... Ils sont papa...
Le souffle tremblant de la kunoichi fit tourner le visage masqué vers elle, une larme coulant sur la joue couleur de pêche de son élève.
Oui, les deux anciens coéquipiers étaient parents. Ça lui mettait un sacré coup de vieux, là ! Et dire qu'il les avait vus grandir ! S'il n'avait pas déjà les cheveux gris, il se ferait des cheveux blancs. Avec un sourire, il demanda à le jeune fille à ses côtés :
- Tu crois que c'est une fille ou un garçon ?
Sakura rit doucement avant de répondre :
- Qu'importe. S'il tient de ses parents, on peut être sûr qu'on ne va pas s'ennuyer dans les prochaines années.
Kakashi se figea à l'assertion de la rosée. Kamisama ! Il fallait absolument qu'il demande à Tsunade de l'épargner et de ne pas le lui refiler en tant que genin ! Il en avait assez vu avec Naruto et Sasuke ! Il ne voulait surtout pas voir ce que le mélange des deux pouvait bien donner ! De toute façon d'ici là, ces choses ne seraient plus de son âge. Il comptait bien passer une retraite tranquille auprès d'Iruka.
Après un regard ému et attendri sur la petite famille pour le moins inhabituelle, Tsunade se reconcentra sur le ventre béant de son patient. Le cordon ombilical pendait de la plaie, et le sang continuait à s'écouler malgré l'aspiration toujours en place. Doucement elle replongea sa main dans les entrailles du jeune Uchiwa y cherchant le placenta qu'elle devait retirer. Ses sourcils blonds se froncèrent quand ses doigts rencontrèrent une dureté qui normalement ne devrait pas exister.
Qu'est-ce que c'était que ça ? Pourquoi le placenta ne venait-il pas quand elle tirait doucement sur le cordon ombilical ? Pourquoi l'organe nourricier était-il dur ? Glissant sa main plus profondément, elle évalua la forme et la taille de ce qu'elle avait sous sa paume. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur quand elle identifia la cause du problème. Se redressant, elle s'adressa d'une voix précipitée à sa disciple.
- Shizune, éloigne le bébé ! Sasuke accroche toi ! Il y en a un deuxième !
Le jinchuriki écarquilla les yeux de surprise. Comment ça un deuxième ? Deux ? Deux bébés ? C'était possible ça ? Mais ils n'avaient pas prévu le matériel nécessaire pour deux enfants ! Comment ils allaient faire ? Déjà qu'un c'était assez compliqué... alors deux ? Sasuke allait le tuer, c'était sûr ! Deux enfants, ils allaient être parents deux fois d'un coup ! Inimaginable ! La tête lui tourna devant une telle nouvelle. Sans son expérience de ninja, cette fois il se serait bien évanoui.
La main de Naruto se glissa dans la sienne et il s'y accrocha une nouvelle fois, de toutes les maigres forces qu'il lui restait. Deux ? Comment ça deux ! C'était quoi encore cette histoire ! Elle allait lui en sortir combien du bide ! Y en avait pas qu'un normalement ? C'était pas possible ! Deux... Ils étaient deux à grossir dans son ventre pendant tout ce temps... Toutes ses envies irrépressibles, ses hormones en folie, et tout le reste... Deux... Deux bébés... Deux enfants... En même temps... Leurs enfants...
Shizune prit rapidement la petite fille dans ses bras, l'emmaillotant chaudement dans une couverture avant de la déposer dans un petit berceau en plastique muni d'un système de chauffage que les deux médic-nin avaient précédemment allumé, se préparant à toute éventualité. Kamisama ! Des jumeaux ! Voilà bien la seule chose qu'elles n'avaient pas anticipée ! Elle rejoignit sa compagne, toujours postée entre les cuisses pâles, prête à la seconder.
- Quoi ! Un deuxième ? Mais Oba-chan... Tu ne nous a jamais parlé de ça !
L'affolement perceptible dans la voix de Naruto, pinça le cœur de la brune qui expliqua d'une voix professionnelle le comment du pourquoi tout en maintenant largement écartés les bords de la plaie sur l'abdomen du patient dont la main fine tremblait dans celle plus tannée.
- Comme aucun appareil ne pouvait visualiser le fœtus, nous n'avons pas pu voir qu'il y en avait deux. Comme nous nous basions sur l'écoute du cœur, et que les deux cœurs étaient synchrones nous avons cru qu'il n'y en avait qu'un.
Voyant l'inquiétude des deux garçons, elle se dépêcha de les rassurer.
- Tout va bien se passer ! Nous avons la situation bien en main, le plus dur est fait de toute façon. Dans quelques minutes tout sera fini, et vous serez tous les quatre.
Avec un sourire, Shizune se détourna des jeunes hommes qui n'avaient pas l'air plus apaisés que ça, et reporta son attention sur ce que faisait Tsunade.
Avec les mêmes précautions que précédemment la blonde entailla la membrane, libérant un nouveau flot d'eaux orangées. Le second bébé ne tarda pas à suivre, la Godaime l'extrayant du ventre qui l'abritait depuis plusieurs mois. Pour la deuxième fois, les cris d'un nourrisson retentirent dans la pièce sans attendre. Naruto vit Shizune nettoyer le petit être vagissant après l'avoir soigneusement examiné. La main du jinchuriki trembla dans la sienne et Sasuke leva son regard vers lui. Il pleurait, son crétin personnel pleurait...
- Un... un garçon... Sasuke, on a aussi un garçon... On est papa... de deux enfants... d'un coup. Un garçon et une fille... larmoya son blond, vaincu par le trop plein d'émotions.
Shizune approcha le deuxième nourrisson fraîchement sorti du brun, qui récupéra sur son torse le petit être minuscule qui disparut presque entièrement sous le drap blanc une fois encore. Un petit duvet brun se détachait sur la peau fine et veinée du crâne rougi. Il avait un fils... aussi. Un garçon... son enfant... son fils... qui aurait probablement les cheveux aussi noirs que les siens et dont les deux billes bleues bien plus claires que celles du premier bébé apparaissaient par intermittence sous les paupières minuscules... leur autre enfant... à Naruto et à lui...
Délicatement la médic-nin blonde tira sur les deux cordons ombilicaux, satisfaite de sentir enfin le placenta venir. Étape par étape, elle sortit l'organe nourricier de l'abdomen de l'accouché prenant bien garde à ne pas l'abîmer. Malheureusement la membrane protectrice était collée au placenta et le suivit, se déchirant dans le procédé et déclenchant une hémorragie massive qui affola les deux médecins.
- Naruto, prends le bébé ! Et éloigne toi ! dit-elle impérieuse.
Le ton péremptoire de la blonde attira l'attention des deux parents sur elle, qui ne purent que constater que Sasuke se vidait de son sang par la plaie béante. Paniqué, le blond prit son fils dans l'un de ses bras, ne lâchant pas des yeux son amour qui pâlissait à vue d'œil. Sa main saisit celle plus fine de son aimé et un flot de paroles encourageantes sortit de sa bouche. Kamisama, il ne voulait pas le perdre, pas maintenant ! Il ne pouvait pas mourir là, pas comme ça.
Entre les jambes largement écartées, les deux femmes s'activèrent pour stopper l'afflux carmin, qui ne semblait pas vouloir prendre fin, inondant de rigoles purpurines l'épiderme couleur de neige. La brune suivit à la lettre les ordres que lançait la blonde, consciente que la vie de leur jeune patient était entre leurs mains. Les appels désespérés de Naruto résonnaient dans la pièce, vite agrémentés des vagissements des deux nouveau-nés, mettant les nerfs déjà largement éprouvés des deux médecins à rude épreuve. Elles devaient le sauver, à tout prix ! Mais y arriveraient-elles ?
Un étourdissement violent lui soutira soudain un faible gémissement étranglé, Sasuke se sentit partir. Sa main devint molle dans celle de Naruto et il se sentit basculer pour de bon. La voix de Naruto hurlant son prénom ne traversa pas le brouillard épais qui embua son esprit. Ses paupières devinrent lourdes et il sombra définitivement. Tout devint noir, aussi noir que la nuit la plus profonde et la plus ténébreuse. Son prénom résonna encore, au loin, si loin... que cela ne l'atteignait déjà plus.
Finalement, il n'était pas mort en se battant contre son frère, Itachi. Il n'était pas mort non plus en se vengeant de Konoha pour ce qui avait été fait à son clan tout entier. Le destin pouvait parfois être particulièrement ironique, n'est-ce pas ? Mais après tout, il avait rempli sa part du marché. Naruto n'aurait qu'à prendre la suite. C'était bien mieux comme ça. Personne ne le regretterait... à part Naruto. Mais il l'avait toujours dit : sa vie, ses souvenirs heureux étaient dans le passé.
Pas d'avenir, pas de futur, rien qu'un chemin pavé de sang et de vengeance, entouré de ténèbres. Il avait détourné définitivement les yeux de la lumière pour sombrer dans cette noirceur sans fond. Ces quelques mois passés avec Naruto n'avaient été qu'une bougie qui s'était consumée. Maintenant, il n'y avait plus que ce noir profond qui l'engloutissait. Quel dommage... Il aurait au moins aimé avoir entraîné dans sa chute les deux conseillers séniles...
To be continued...
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Commentaire des auteurs:
On arrivait pas à se décider : fille ? garçon ? alors on a essayé de tirer à pile ou face, et la pièce est tombée sur la tranche... donc les deux. Voilà, juste au cas où vous vous demanderiez pourquoi deux enfants et pourquoi pas qu'un. Les auteurs tiennent à rassurer les futures maman, accoucher n'est pas aussi horrible que nous l'avons décrit. Rappelez-vous que ceci est une fanfic et que les hommes sont des chochottes !
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Lexique (parce que bon certains termes sont peut-être un peu obscurs.):
- Champs opératoires : Carrés d'étoffe qui entourent la zone du corps qui va être opérée. Mais si, vous savez, les trucs bleus ou verts que l'on voit dans les séries médicales !
- Étriers gynécologique : Trucs en acier sur lesquels on pose ses pieds. C'est un peu comme les étriers pour l'équitation, sauf que c'est pour accoucher ou les examens gynécologiques. Toutes les femmes du monde vous le diront : "On a l'air con avec les pieds dans les étriers !".
- Césarienne : Opération chirurgicale qui consiste à ouvrir le bas du ventre pour sortir le bébé de l'utérus. Se pratique la plupart du temps quand l'accouchement par voie naturelle n'est pas possible. Normalement ça se fait sous anesthésie, mais bon Sasu a droit à un traitement de faveur.
- Rectum : Endroit du corps qui se situe entre le colon et l'anus. C'est là que s'accumule les matières fécales (très glamour n'est-ce pas ?!).
- Péritoine : Muscle du bas du ventre. Il se situe entre le nombril et le pubis.
- Cordon ombilical : Cordon qui relie le fœtus au placenta, lui permettant d'être oxygéné et nourrit.
- Placenta : Organe nourricier du fœtus. C'est grâce à ça que le fœtus est viable, il lui apporte oxygène et nourriture via le cordon ombilical.
- Vernix : Espèce de pommade blanche qui recouvre le corps des bébés lors de la grossesse. Cela protège leur peau et disparaît progressivement au fil des mois de gestation. Les bébés naissant prématurément en ont plus ou moins selon l'avance qu'ils ont (un bébé né prématurément de deux jours en aura beaucoup moins qu'un bébé né prématuré de six mois).
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Pour tous ceux qui ont oublié ce qui se passe au chapitre un, ou qui ont prit le train en route, rappelez vous que Kabuto lors de l'autopsie trouve un agglomérat étrange. En fait, c'est la fameuse poche qui remplace l'utérus, qui s'est créée suite à la préparation en tant que futur réceptacle d'Orochimaru. Parce que bon, les potions aux effets bizarres qui ont pour but de permettre au corps de Sasuke d'accueillir une autre vie en plus de la sienne ont des effets secondaires. Et pour les tatillons, on vous renvoie au manga : c'est exactement à ça que le prépare Orochimaru : accueillir une autre vie en plus de la sienne dans son corps. On a fait qu'exploiter le filon, la sexy meta : c'était pas pour nous !
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Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :
Sasuke fusille du regard les deux auteurs derrières leurs écrans.
- Vous avez osé ! Après tout ce que vous m'avez fait subir ! Vous m'avez... Vous m'avez tué !
Naruto à ses côtés renchérit, énervé :
- Vous avez tué Sasu ! Mais c'est pas vrai ça, vous êtes complètement malades ! Comment je vais faire moi maintenant ! Rendez le moi !
Les deux auteurs s'entre-regardent, avant de répondre, tout à fait sérieuses :
- Ben quoi ? C'est pas bien comme ça ? Tu n'as pas assez souffert, c'est ça ? Parce que bon, si c'est que ça, ça peut s'arranger ! On en avait mis deux, mais si tu y tiens, on peut t'en rajouter un troisième. Allez, on peut même pousser jusqu'à quatre, parce que c'est toi. Après tout Masashi Kishimoto t'a bien foutu six Zetsu dans le corps...
Sasuke se plaque une main sur le front, désespéré, pendant que Naruto s'énerve encore plus. Il pose une main impérieuse sur la bouche du blond. Non, il ne tenait pas vraiment à en avoir plus, c'était déjà bien suffisant comme ça. Entraînant son ancien coéquipier qui gesticulait et râlait toujours, il décida de prendre gentiment le large. Elles sont complètement barrées ces auteurs ! Lui, il tiens à sa peau !
Orochimaru discute dans un coin avec Kabuto :
- Tu vois, je n'ai pas été inutile dans cette histoire au final. C'est grâce à moi s'ils sont parents !
- Moi, j'aurais bien aimé qu'on survive au premier chapitre... J'avais des plans moi !
Le sanin et le ninja d'Oto se tournent vers le lecteur :
- Bon, pour ressusciter Sasuke, il ne vous reste plus qu'à commentez !
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Rendez-vous au prochain chapitre, chapitre 21 : Quand le chemin s'éclaire...
Il n'est plus tout seul sur cette route, et il découvre ce qui lui tient compagnie. Le jour se lève sur un nouvel horizon.