Le Vol de la Coccinelle

By auroredevet

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Oh, ne vous méprenez pas. Malgré son humour, sa tension sexuelle et son twist à la Michel Bussi, cette oeuvre... More

1.Dédicace
2.La question indiscrète
3.Pour vivre heureux...
4. L'entrée en scène de la coccinelle
5. Faut-il te dire...
6. Rire sur la dune
7. Du sable sur tes lèvres
8. Les bouchons
9. l'appel à un ami
10. Le vase ébréché
11. La folle soirée
12. Croquer la pomme
13. Le portefeuille
14. "ESFEINTAC"
15. Irresponsable
16. Tintin, Fauve et compagnie
17. Deux poings...
18. ...Ouvrez les guillemets
19. Le saxo de Thomas ( 1)
20. Le Saxo De Thomas (2)
21. Au lit !
22. La coccinelle 2.0
24. Instants dangereux
25. "J.T.T.F" ( 1)
26. "JTTF" ( 2)
27. Sonate Au Clair de Lune
28. Le Renard et la Cigogne
29. L'invitation
30. Irrésistible Jérémy
31. 'Volodymyr et Vladimir' en exclusivité
32. Il me manque...
33. Madame de Vernon
34. L' Arrivée aux Cigales
35. Les montagnes russes ( 1)
36. Les montagnes russes ( 2)
37. La Ré-union
38. T'es un grand malade !
39. J' peux pas, j'ai Aquaponey
40. Sous l'olivier
41. Trois - zéro
42. L'ami du petit déjeuner
43.<INEDIT> La crème de La Crème
44. Eaux glaciales et regards de braise
45. Les pieds dans le plat
46. Fin de séjour
47. La Mission cailloux
48. Les mille pays de Jérémy
49. Sous la pluie battante
50. Que veux-tu Jérémy ?
50 Bis ( Petit Bonus)
51. l'anniversaire d'Artus
52. Envisager le rosé
53. Golliséam
54. Mickaël s'interroge
55. Répétitions
56. À la piscine
57. l'étiquette oubliée
58. L'urgence d'une chaleur
59. rouge passion
60. Au pied du mur (B1)
61. Et après ? ( B2)
62. Le jour J
63. Que le spectacle commence
64. Sombrer dans la folie
65 . La surprise de Laura
66 .Méta
67. La mélodie
68. Le vol de la coccinelle (FIN)
69- (chapitre pas assumé) la saynète imposée ( LEMON)
71 . (chapitre pas assumé) Ulna

23. Les aveux

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By auroredevet

Jérémy assena le coup fatal; il appuya la tête d'Arnaud contre le mur et attrapa sa mâchoire. Enfin, il hurla dans l'oreille d'Arnaud, extatique :

ET À MOI !? TU T'ES DEMANDÉ UNE SECONDE SI ÇA ME FAISAIT DU BIEN DE L'ENTENDRE ? CONNARD !

***

chapitre 23

Les aveux

***

Dimanche 26 juin 2022, 10h, au point de rendez-vous avec la Maman d'Albert

-Oui, une seconde, Margot ! Voilà, Albert, t'as bien entendu ? Je t'ai tout mis dans le coffre. Allez viens me faire un câlin avant de monter en voiture. Vite, Maman t'attend, elle est pressée. Arnaud se pencha vers son fils et ajouta en chuchotant : Hé, surtout, tu lui dis pas qu'hier soir je t'ai appris le ju-jitsu !

- Papa ? dit Albert.

- Quoi ?

Albert le regarda avec un air de défi. Arnaud fronça les sourcils, s'accroupit à son niveau et pointa le doigt d'un air menaçant.

- Je te préviens chaton, si tu me réponds encore "...feur", je te confisque ta...

- Papa, tu m'aimes ?

Arnaud ne s'y attendait plus. Il se blottit dans les bras de son fils pour se cacher et pour lui sussurer des mots d'amour, de l'amour immense qu'il avait pour son fils. Albert trouvera sûrement son col de T-shirt un peu humide tout à l'heure.

***

Quelques minutes plus tard, Arnaud était seul dans sa voiture. Inexorablement seul.

Il quitta la main droite du volant pour se masser la clavicule opposée du bout des doigts. Sa ceinture de sécurité lui faisait mal. Elle appuyait sur son épaule gauche encore endolorie par les coups de Jérémy la semaine dernière. Cela le replongeait au moment où il lui avait asséné violemment ses quatre vérités en le faisant reculer contre le mur, jusqu'à lui hurler "connard" au visage.

Ce Jérémy qu'il n'a plus revu depuis cette soirée-là, et qu'il n'est pas prêt de revoir.

C'est à ce moment-là et dans cette salle de sport précisément, qu'Arnaud avait enfin compris ce qui se passait. Quel gâchis, quelle épouvantable méprise. Quelle ironie.

***

Dans la salle de sport de Jérémy, mercredi 16 juin 2022

Le mot "connard" semblait flotter encore dans l'air. Arnaud s'était assis, ou plutôt effondré par terre. Comme si ses jambes, déçues de son attitude, avaient décidé elles-aussi de le lâcher. A côté de lui, Jérémy fulminait encore.

Arnaud s'était massé la tête et les épaules, le visage crispé de douleur...

- Mais t'es un grand malade... est la seule chose qu'il réussit à prononcer.

Il réalisa alors toute l'étendue des quiproquos qui s'étaient formés dans la tête de Jérémy. Ces heures qu'il avait dû passé à se demander quand il allait avouer son amour. Arnaud se rendit compte de tout ce qu'il a exprimé de travers, pas comme il faut. Et dont il vient de payer douloureusement le prix.

C'est tellement bête... Arnaud éclata d'un rire froid, qui résonnait dans la salle de sport.

Il repensait à sa métaphore de la fusée, au saxophone, à Thomas Pesquet... si mal interprétée par Jérémy. Et Jérémy qui pensait qu'Arnaud lui déclarait sa flamme... Quelle ironie...

"Tu m'aimes ?" ... Arnaud ne savait que trop répondre à la question... Mais Jérémy se trompait lourdement sur un point. Un point central.

Arnaud ne sut pas très bien combien de temps il avait ri de ce rire dément, ce rire sans joie qui ressemblait à s'y méprendre à des sanglots. Plusieurs minutes peut-être ?

Suffisamment en tout cas pour bientôt entendre la voix de Jérémy s'impatienter :

- Bon. silence. Hé bien tu m'excuseras, je vais passer d'abord.

Arnaud leva la tête, revenant douloureusement sur terre :

- Passer où ? De qu... de quoi tu parles ?

- La douche. J'y vais, en attendant que tu...

Jérémy levait le bras sans terminer sa phrase, puis s'éloigna, laissant Arnaud avec ce rire nerveux.

Une minute plus tard, le bruit de l'eau coulant dans la cabine de douche parvint aux oreilles d'Arnaud. Son rire s'arrêta net. Ses yeux s'ouvrirent, déterminés. Il se leva et se dirigea lui aussi vers la salle d'eau attenante.

***

Cela faisait déjà dix minutes que Jérémy était entré sous la douche et se savonnait, les muscles encore contractés.. Les mots qu'il avait pensé et prononcé tournaient encore dans sa tête : "Tu fais chier" .. " tu as pourri ma vie"... . Voilà, il l'avait dit, il l'avait enfin exprimé à Arnaud.

Il ressentit une bouffée de sérénité, comme s'il venait d'accomplir une tâche ingrate. Il avait l'impression d'avoir échappé à un danger imminent, et d'être réfugié dans sa cabane. Comme s'il avait joué à chat perché avec Arnaud, et qu'il était retourné dans son camp. Rien ne pouvait plus l'atteindre dans cette cabine de douche, il était en sécurité dans ces quelques centimètres carrés, sous une pluie chaude et apaisante, dans cette vaste et élégante douche à l'italienne aux carreaux rouge brique. Rouge brique, comme la maison du dernier petit cochon de l'histoire, le loup peut souffler, elle ne s'écroulera pas.

Il avait fui le rire d'Arnaud, ce rire froid.

Oui, tout allait bien maintenant, rien ne pouvait plus l'atteindre. il avait construit cette vie forte, cette vie solide et tout grain de sable - réel ou imaginaire - dans les rouages se devait d'être écarté.

Soudain, il crut entendre du bruit dans la salle de douche. Il baissa le jet. Quelqu'un était entré. Il comprit au bruit sourd contre le carrelage qu'Arnaud s'était assis contre la cabine de douche.

- Jérémy... commença Arnaud.

Aussitôt, Jérémy prit peur. Une urgence. Si Arnaud n'avait pas attendu la fin de sa douche, c'est qu'il a besoin d'être soigné. C'est vrai qu'il n'y était pas allé de main morte.

Il ressenti une bouffée d'angoisse. Mon Dieu, qu'avait-il fait ?

- ARNAUD ! ça va ? demanda-t-il, le coeur battant la chamade.

- Jérémy, laisse-moi parler maintenant.

Il avait dit cela d'un ton las et sec. Jérémy souffla de soulagement. Non, en fait, ce con d'Arnaud avait décrété que dans la salle de douche, c'était l'endroit le plus approprié pour se laisser aller aux confidences. Alors, Jérémy retint son souffle. Il ne laissa s'échapper qu'un mince filet d'eau afin d'entendre Arnaud parler.

Il était dit que ce serait là que, assis dans une salle de bain adossé à une douche, les doigts au sol suivant les joints du carrelage, Arnaud parlerait enfin.

Il était dit que ce serait là que nu, ruisselant, le corps rougi par la chaleur de l'eau, les doigts au mur suivant eux aussi les joints du carrelage mural, Jérémy saurait enfin.

- Evidemment que je t'aime, mais...

- Mais comme un...

- Laisse-moi parler ! Je t'aime Jérémy. Je t'aime, putain !

Jérémy se tut. Arnaud aussi.

Cela dura longtemps. Jérémy retenait son souffle. Il crut entendre des sanglots, ce genre de sanglots qu'on essaie de faire taire.

Leur index respectifs traçaient des chemins entre les carreaux, Arnaud au sol, Jérémy au mur.

Puis Jérémy entendit une profonde inspiration qui lui fit penser à celle que l'on fait avant de plonger en apnée. De fait, Arnaud reprenait :

- Je t'aime depuis que je te connais.

Et Arnaud continua.

Arnaud raconta à Jérémy ce qu'il aimait chez lui. Sans pudeur. Sans cri. C'est comme si une vanne s'etait soudainement ouverte. Il y jetait pêle-mêle, avec fougue et détails, ses traits de personnalité, si irrésistibles, ses forces et ses faiblesses, si craquantes... les parties du corps qu'il avait envie de toucher jusqu'au son de la voix qui le faisait vibrer.

Jérémy encaissait, les deux mains sur ses yeux. Il était surpris d'être encore debout. Il était fier de tenir. Il était étonné de se laisser raconter, sans sourciller, à quel point ses lèvres semblaient douces. Il ne pensait pas être aussi fort.

"Ainsi donc, se dit-il, Arnaud est amoureux. De moi. Et est en train de me le dire, de l'autre côté de la douche. Et c'est tout. Je suis encore vivant. Je suis encore le même Jérémy qu'il y a dix minutes. Rien n'a changé. Je suis toujours à jeûn, je suis toujours amoureux de mon Andy. Je suis toujours le même. Solide"

Arnaud finissait :

-- Alors oui, c'est vrai, j' en ai profité pour te serrer contre moi dés je pouvais te toucher. Je te demande pardon... je t'aime depuis dix ans... J'imagine qu'il fallait bien que ça finisse par se voir un jour... tu me fais craquer, voilà... tu me rends déjà fou quand je te vois habillé, alors torse nu, tu ne te rends même pas compte... Et d'ailleurs, je ne comprends pas que tu ne t'en aies jamais aperçu avant...

Un temps passa, peut être une minute ? Jérémy remarqua à peine qu'Arnaud s'était tu, les phrases semblaient résonner et rebondir sur les murs.

Jérémy passa la tête à l'extérieur de la douche. Arnaud grelottait. Des larmes recouvraient son visage.

- T'as fini ?

- Jérémy...

- Tu as froid on dirait.

- Non, mentit manifestement Arnaud, les membres tremblants.

- Allez, passe-moi ma serviette.

Arnaud s'executa avec un haussement de sourcil. Jerémy noua sa serviette autour de sa taille, puis ajouta :

- Viens te réchauffer sous la douche, maintenant.

- Avec toi ? T' ES SERIEUX ?

- Quoi ?

- Mais enfin Jérém', après ce que je viens de te dire ? T'as pas l'impression que c'est risqué ?

Jérémy sourit. Il était invincible.

- Risqué ? Risqué pour qui ? Risqué pour qui, Arnaud ? Pour toi peut-être, pas pour moi je te rassure... je crois que j'ai pas été clair tout à l'heure... tu cherches à me pourrir la vie avec ta déclaration et c'est ça qui m'ennuie, ce sont tes intentions. Parce que moi, j'en ai rien à foutre de toi, tu imagines que ce que tu viens de me dire va changer quelque chose ? Je te mets à l'aise tout de suite, je ne vais rien te faire... et si c'est toi qui est tenté, j'ai les moyens physiques de te remettre les idées en place, tu ne crains rien....

Jerémy recula au fond de la douche, la serviette autour de la taille, pour inviter Arnaud. Celui-ci finit par rentrer. Son boxer sera tout trempé, mais la serviette de Jérémy aussi. Aucun d'eux ne semblait remarquer le ridicule de la situation.

Jérémy actionna le jet d'eau chaude. Son regard quitta les yeux d'Arnaud pour observer l'hématome sur l'épaule gauche, et ressentit une bouffée de remords en repensant aux coups qu'il lui avait infligé en faisant le reculer sous le coup de la colère, tout à l'heure.

- Je te demande pardon Arnaud. dit-il pour la deuxième fois de la soirée. J'ai vraiment déconné.

- Tu n'imagines pas à quel point, dit sombrement Arnaud, la voix lourde de sous-entendus que Jérémy ne comprit pas.

Ils demeurèrent face à face, silencieux, l'eau ruisselant sur leur corps. Jérémy ne put déterminer si c'etait l'eau ou les larmes qui trempaient le visage de son ami.

La pièce résonnait encore d'une des phrases d'Arnaud, prononcée quelques minutes plus tôt, parmi tant d'autres :"Tes lèvres... ça fait dix ans que je me retiens de les embrasser". Jérémy rougit en se remémorant cette phrase. Il se mordilla légèrement la lèvre et ses yeux se posèrent sur celles d'Arnaud.

Sans crier gare, il s'imagina s'approcher de son ami, pencher légèrement sa tête sur le côté et approcher ses lèvres des siennes. Mhhh..

Jérémy sursauta à cette évocation. Arnaud s'en était aperçu, car il rougissait aussi. Serait-ce possible... Avait-il les mêmes images qui lui venaient ?

L'instant d'après, il se voyait, lui et Arnaud, se serrer fort l'un contre l'autre dans une étreinte irrésistible.. Wow, Jérémy... Il recula légèrement jusqu'à sentir le mitigeur de la douche contre le bas de son dos.

Il ne fut même pas surpris quand Arnaud dit :

- Tu vois bien, je m'en vais...C'est... Il ne faut pas, je m'en vais.

Jérémy ne sut que répondre. Il finit par acquiescer d'un mouvement de tête à peine perceptible et regarda Arnaud reculer et pousser la porte de la douche.

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