- Je te parle du dessin que tu as terminé. Continu-t-il en me regardant. Ce dessin, c'était le mien.
Dites-moi que je rêve.
- En faite, depuis le début je voulais juste te dire merci. Pour tout t'avouer, je n'étais pas vraiment inspiré lorsque je l'ai commencé. Mais j'ai été interrompu et ai dû le laisser comme ça. C'est quand je suis revenu que je t'ai vu le continuer. Tu dessinais avec tellement de grâce et de légèreté que tu as réussi à transformer un dessin peut prometteur en un chef d'œuvre. Tu as du talent Eun-Ae.
Ses mots me touchaient. Même s'il pensait parler à Eun-Ae.
À cet instant, nos regards se dévoraient. Pour la première fois, je pouvais reconnaitre un véritable sourire. Face à moi, il semblait lumineux, passionné et dévoilait son vrai visage.
Il était beau, tout simplement.
Je voulais le dessiner, immédiatement, pour garder une trace de ce magnifique tableau. Pour ne jamais l'oublier.
Soudain, coupant court à ce moment, l'ascenseur trembla et s'arrêta dans un grondement. Je perd l'équilibre et mes jambes flanches sous le poids de mon corps. Heureusement, Jungkook réagit vite et m'empêche de toucher le sol en passant ses bras autour de moi. J'atterris alors sur lui.
Les lumières clignotent avant de revenir à la normal. Doucement, il se relève et me redresse par les épaules.
- Tout va bien ? Tu n'es pas blessée ?
Je secoue la tête.
Il m'aide à me relever et je m'accroche aux rembardes tandis qu'il appuie sur les boutons pour espérer avoir un signe en retour.
Il soupire.
- Je crois que l'ascenseur est en panne.
Nous vérifions nos téléphone et aucun réseaux.
- Merde. Dis-je.
- Normalement le bouton d'urgence est censé fonctionner. Ne t'inquiète pas, on va s'en sortir.
Bien sûr, je sais qu'on va s'en sortir. On est quand même au 21ème siècle. Il suffit d'attendre les secours.
Dans une toute petite pièce.
À 30 mètres de hauteur...
Suspendu...
Oh non. Je crois que mon esprit ne se rendait pas encore compte de la situation dans laquelle nous étions. Mais mon corps, oui.
Mes mains commencent à trembler tout comme mes jambes et mon cœur s'emballe.
Je fais une crise de panique.
Non ! C'est pas le moment.
Ma respiration commence à être difficile.
- Argh ! Grogne Jungkook. Pourquoi ils ne répondent pas ?
Entendant mon hyperventilation, il se tourne vers moi et me voit m'accrocher aux barrières. Il se précipite vers moi quand mes jambes lâchent et me font subitement glisser contre la paroi de l'ascenseur.
- Eun-Ae ! Qu'est-ce que tu as ?
J'avale difficilement ma salive. Je ne parviens même plus à parler...
De ses grandes mains, il prend mon visage et le tourne vers le sien pour que je le regarde droit dans les yeux.
- Eun-Ae. Écoute-moi. Écoute ma voix. Dit-il calmement. Je suis là. Tout va bien se passer. On va juste attendre ici tous les deux que les secours arrivent pour nous libérer. Il ne va rien t'arriver. Je te le promet.
Voyant la détermination dans ses yeux, je hoche légèrement la tête.
Oui, il a raison. Il ne faut pas penser au pire. On va s'en sortir.
Mais dès qu'il eu lâcher mon visage pour tenter d'appeler les secours, ma crise de panique, qui s'était calmée, reprend de plus belle.
Non ! Il faut que je me calme ! Je ne veux pas être le problème dans cet ascenseur ! Eun-Mi. Calme toi. Réfléchi Eun-Mi !
Avec mes mains tremblantes, je prend le sac d'Eun-Ae que j'ouvre et en sort mon carnet de dessin. Je sors une trousse à crayon que je fais malencontreusement tomber par terre dans la précipitation. Le bruit des crayons roulant sur le sol interpelle Jungkook qui me regarde.
- Eun-Ae ! Calme toi. Continu-t-il en se baissant pour ramasser les crayons.
Alors qu'il les rangeait, je lui attrape la main, l'arrêtant dans ses mouvements.
- Ne... Ne t'occupe pas de moi. Dis-je d'une voix tremblante et faible. Appel les secours. S'il-te-plaît...
Voyant la détresse dans mon regard, il hoche la tête et retourne appeler les secours.
Rapidement je me saisie d'un crayon et je sors également mon MP3 et mes écouteurs que je met immédiatement.
Dès la première note de musique, mes muscles commencent à se détendre et mon monde imaginaire m'emporte presque instantanément. Mes phalanges commencèrent de nouveau à danser sur le papier vierge, et le monde autour de moi s'illumine, faisant disparaître les murs de cette petite pièce sombre. Mon rythme cardiaque diminue petit à petit jusqu'à revenir à la normal.
J'étais bien de nouveau. J'étais apaisée.
J U N G K O O K
J'avais finalement réussi à appeler les secours. Même si j'ai failli m'embrouiller avec la vieille à l'autre bout du file, c'était fait.
Ce n'est que maintenant que je m'en rendais compte mais Eun-Ae n'avait pas fait de bruit depuis un moment.
Quand je me tourne vers elle, elle était là, dans un coin, recroquevillée sur elle-même entrain de dessiner.
Elle était magnifique. Comme une enfant dans sa bulle.
Sans faire de bruit, je m'assois à côté d'elle et regarde son dessin.
On aurait dit qu'elle dessinait... son monde. Un monde bien plus calme et apaisant que le nôtre. Cette prairie ensoleillée faisait ressortir une certaine clarté et les petits êtres volants le rendait léger. Même si ce dessin n'avait pas de couleur, on pouvait ressentir des sentiments de chaleur et de douceur, qui eux, coloraient aisément ce tableau. Les arbres verts, les fleurs jaunes, les pissenlits blancs,...
Cette touche de mystère qui émanait d'elle, ressort également sur ce tableau. Pourquoi avait-elle dessiné des bulles dans l'aire ? Étions-nous sous la mer ?
D'un coup, de grosses vibrations se font ressentir. Les muscles d'Eun-Ae se contractent soudainement de peur. Elle fermait les yeux et serrait tellement fort son crayon qu'il finit par céder, se brisant en deux. Son hyperventilation reprend lentement.
Rapidement, je me saisit d'un crayon au sol et le lui met dans la main. Sans un regard, elle retourne à son dessin en tentant de contrôler sa respiration.
Elle est si apeurée que ça ?
Les vibrations cessèrent. Petit à petit, elle se détendait de nouveau.
C'est vrai qu'être suspendu à une trentaine de mètres du sol ça peut faire peur.
En faite, cette situation m'était déjà arrivé dans le passé, et plusieurs fois d'ailleurs. Cet ascenseur est le plus vieux de la fac donc parfois il beug un peu. J'ai beau demander à mon père de le changer il ne veut pas disant que ça coûte trop chère... Il ne pense qu'à l'argent celui-là...
En la regardant être concentrée sur son dessin, je me demande comment elle aurait fait si je n'avais pas été là. Elle aurait pu appeler les secours ?
Mais bon. Ce qui compte c'est que je sois avec elle. Je suis là et elle peut compter sur moi. Il ne lui arrivera rien.
Doucement et avec un peu d'appréhension, je passe mon bras derrière ses épaules et je viens poser sa tête contre moi. Contrairement à ce que je m'attendais, après quelques secondes, elle se tourne vers moi et passe ses jambes au dessus des miennes, collant entièrement son buste au mien. Elle avait toujours son calepin et dessinait encore.
Qu'est-ce qu'elle était mignonne ! Elle avait peur et venait chercher du réconfort auprès de moi.
À ce moment, je me sentais fort. Je pouvais la protéger, et c'est ce que je faisais.
Me sentant plus proche d'elle, je voulais maintenant m'inviter dans son monde.
Je prend un crayon et commence moi aussi à dessiner ce qui me passe par la tête.
Néanmoins, elle ne me lance pas de regard et se contente simplement d'arrêter de dessiner pour regarder mes gestes. Elle finit, en même temps que moi, par dessiner juste à côté.
Nous perfectionnions le dessin de l'autre.
En faite, nous sommes plutôt complémentaires.
Tout en continuant dans nos gestes, elle retire un de ses écouteurs, me regarde et me le met dans l'oreille.
Ça y est ? Elle m'accueillait enfin dans son monde ?
Elle écoutait "Summer" de Calvin Harris. Quelle belle chanson ! Moi aussi je l'écoutais.
Une dizaine de minutes passent et nous en venons à la fin du dessin. À présent elle souriait en regardant notre œuvre.
C'est vraie qu'elle était belle.
Même très belle...
Penché au dessus de cette magnifique jeune femme, je pouvait voir son lumineux sourire.
Elle était pure et c'est ce qui me plaisait chez elle.
Comment j'ai fais pour ne pas la remarquer plus tôt ?
Un sentiment de regret s'installe en moi. Mais il ne faut pas que je pense à ça ! À cet instant j'étais avec elle et tout près d'elle. Je ne voulais pas gâcher ce moment si précieux !
Soudain, elle relève la tête et est surprise par notre proximité. Je pouvais sentir son souffle se déposer sur mon visage.
Non. Je ne veux pas le gâcher.
Après avoir quitté ses yeux de vu, je passe ma main dans ses cheveux et attire son visage à mes lèvres.
Je les pose délicatement sur son front en fermant les yeux.
Sa peau était si douce...
À suivre...
_________________
Eh eh eh ! Vous avez cru qu'il l'embrassait n'est-ce pas ?😏🤭
Anyeong !!
J'espère que vous allez bien !
Aujourd'hui, nouveau chapitre de "L'art de t'aimer" ! Il vous a plu ?
Pour infos, je viens de commencer mon stage en Psychiatrie donc je ne sais pas du tout quand la suite sera publiée mais je vais faire de mon mieux !
Promis !
Portez-vous bien et...
...💜PURPLE U💜