Une balle pour toi

By justineS13

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La Dynastie Rojas Danaé Marshall, voici le nouveau nom sur sa carte d'identité depuis six mois. Elle a fui ap... More

Prologue : Là où tout a commencé
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41 : ELIAS
Chapitre 42 : ELIAS
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Un petit mot
Partie 2 synopsis
Prologue
2. 1
2. 2
2. 3
2. 4
2. 5
2. 6
2. 7
2. 8
2. 9
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2. 34
Epilogue
Bonus

2. 17

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By justineS13

DANAE

J'explose le pare-brise avec la batte de baseball sous les yeux des quatre vigiles. Je m'en prends à chacune des vitres.

Un vigile est rentré dans le club pour prévenir Valentino. Les autres avancent vers moi dans le but de m'arrêter. Je pointe mon arme sur eux.

- Avancez et vous êtes morts ! crié-je. Je ne vous conseille pas de tester mes limites !

Ils s'arrêtent. Je crève les pneus à coups de balles. Je déforme le capot, je me défoule comme une folle. Cela fait un bien fou. J'ai l'impression de relâcher toute la pression. Il ne faut vraiment pas m'avoir dans sa vie, si on apprécie les voitures.

Je m'arrête et allume une nouvelle clope en regardant la voiture. Je n'ai pas le temps de la terminer. Deux hommes m'attrapent, je me débats parce que je déteste qu'on me touche. Je commence à hurler.

- Contre la voiture ! ordonne une voix grave.

Valentino...

Je suis plaquée violemment contre la voiture que j'ai explosé. J'ai mal. Ils n'y vont pas de main morte. J'entends ses pas dans mon dos.

Soudain, je sens un pique dans mon dos. C'est la pointe de son arme.

- Tu pues l'alcool et la clope, chuchote Valentino à mon oreille. Deux jours d'escapades et tu as oublié que je t'ai dit de ne pas boire et fumer ?

Son parfum n'est pas le même que d'habitude, lui aussi à fumer et bu. Et il ose me faire la morale !

Je veux qu'on me lâche !

- Et toi, tu te rappelles que je déteste qu'on me touche ? dis-je.

- Tu l'as cherché. Emmenez-la ! ordonne-t-il.

Avant de s'éloigner, il récupère mon arme. Ses hommes me tirent. Je n'arrive pas à me dégager de leur emprise, Valentino leur a dit comment j'agissais. Quel traître !

Deux secondes plus tard, je me retrouve les mains liées dans le dos, du scotch sur la bouche et un sac sur la tête. L'univers se fout de ma gueule.

...

On me sort du véhicule, je laisse faire. Valentino a osé leur donner l'autorisation de me toucher. Je vais me venger en étant la plus odieuse possible.

Je réfléchis encore à ce que je vais dire. La dispute va être dure. Valentino n'est pas comme Elias, je ne peux pas crier dans tous les sens. Je dois être stratégique pour le battre à son propre jeu.

Je me prends les pieds dans je ne sais quoi, je n'y vois rien. Les deux gars me font avancer à l'aveuglette, ils ne sont pas tendres avec moi. Tout ce que je sais, c'est que je suis dans un endroit humide, je le sens à l'odeur.

Je descends des escaliers. Je ne serais pas surprise d'être dans un des bars clandestins de Valentino. Aurait-il osé m'emmener dans celui de Harry ? Je vais le découvrir bientôt.

Des portes s'ouvrent et des voix s'élèvent.

- Je ne veux pas le faire ! s'exclame la première voix.

- Je m'en fous de ce que tu veux !

La deuxième voix est celle de Valentino. D'ailleurs, je suis quasiment sûre que l'autre homme est Harry.

Je suis assise de force sur une chaise. Mes chevilles sont accrochées aux pieds de la chaise.

- C'était nécessaire que tu la traites comme ça.

- Elle a défoncé ma voiture !

J'explose de rire. Donc c'est ça son excuse !

Je sais que mon rire le met en rogne. Bien sûr je ne devrais pas le provoquer de cette manière, il déteste quand on le provoque. Un coup de feu est tiré, ce qui me fait taire.

Valentino ordonne qu'on retire le sac de ma tête et le scotch. Je lui souris dès que je vois. Harry est derrière lui, il n'est pas du tout content d'être là.

Je vois pour la première fois le visage de Valentino. Il n'a pas dormi, ses cernes le trahissent. Ses cheveux ne sont pas coiffés.

Je suis à deux doigts d'être fière de l'avoir mis dans cet état. Il s'approche. Rien ne nous sépare. Son corps me domine par sa hauteur, mais je n'ai pas peur de lui. Et je crois que c'est son problème.

- Tu trouves ça drôle ?!

- Qu'est-ce qui te met le plus en colère ta voiture sans vitre ou que je sois aller voir Elias ?

Il ne répond pas. Nous restons les yeux dans les yeux. Il cherche ce qu'il va me faire. Valentino vire tout le monde, sauf Harry.

Il se tourne vers son ami qui n'ose pas me regarder.

- Je dois aller m'occuper d'un truc. Je veux que tu la gardes, je n'ai pas la tête à lui parler.

Je n'arrive plus à me retenir. Je déborde d'énergie et je suis impulsive, j'ai toujours su que c'était mon problème.

On ira voir un psy plus tard, hein ? Un jour où je ne serais pas attaché à une chaise dans un bar clandestin. Putain ça ferait une sacré histoire !

- Sérieusement, chéri ?! dis-je d'une voix provocante. Qu'est-ce que tu vas me faire ? Tu vas me faire mal ?!

Il se retourne vers moi, je crois qu'il a envie de m'encastrer dans le mur.

- Est-ce que tu peux te taire deux minutes ?! demande-t-il.

- Attends ! On me parle dans l'oreillette, on me dit... Ah ouais, c'est bien ça ! Va te faire foutre, je vais parler encore et encore !

- Tu veux que je te fasse mal ? En fait, c'est ça ! Tu dois être maso ! Tu aimes les gars qui te font mal !

- Je suppose que je ne t'aime pas assez puisque je suis repartie en Espagne ! hurlé-je en laissant de mes mots dépasser largement ma pensée.

Ses yeux s'assombrissent de colère. Il ne me fera jamais de mal, c'est peut-être pour ça que je n'ai pas peur.

Je regrette ce que j'ai dit. Je n'en pense pas un mot. Je l'aime et j'espère qu'il saura comprendre que j'ai juste envie de le blesser. Il recule et tente de rester concentré. Il n'a pas l'habitude de se battre avec moi.

- Je vais la buter, grogne-t-il.

- Sors, je vais m'occuper d'elle ! dit Harry voyant que je n'arrange pas mon cas.

- Valentino ne prend pas le temps de répondre, il fout le camp aussitôt. J'aimerai lui dire désolé mais c'est trop tard. Peut-être que l'alcool que j'ai ingéré ne m'aide pas dans mon cas.

Harry met un moment avant de me regarder.

- Tu vas me laisser attacher longtemps ! dis-je.

- Oui ! Tu n'arranges pas ton cas !

Il se fout de ma gueule ?! J'ai le droit de faire ce que je veux. Valentino préfère me foutre à la porte, interdire à tout le monde de me parler. Quelle preuve de maturité ! Et Harry respecte ces choix !

- Je te ferai dire que...

- Tais-toi ! crie-t-il. J'essaye de sauver votre peau auprès de Valentino, et toi, tu cries dans tous les sens.

- Votre ? Qui ? demandé-je.

Harry ne répond pas, il éteint la lumière, mais laisse seulement la lumière du mur de bouteille et quitte les lieux. Je l'entends fermer la porte à clé.

- HARRY !! QUI D'AUTRES ?

Non, non, non...

Je suis toute seule. De qui voulait-il parler ? Je me rappelle soudainement que Léon et Elisa n'ont pas donné signe de vie. J'espère qu'il ne parlait pas d'eux.

Par contre... Ont-ils cru que j'allais rester sagement sur ma chaise ?

Aussitôt, je bascule ma chaise sur le côté. Je me fais super mal à l'épaule. Mes pieds sont attachés avec des cordes, j'arrive facilement à libérer mes jambes.

Pour mes mains, c'est plus compliqué. Je rampe au sol avec difficulté car je suis toujours reliée à la chaise. Il y a du verre par terre, c'est quand il a tiré sur les bouteilles. Je me démène pour attraper un morceau. Cela prend du temps mais j'y arrive. Je frotte les cordes pour m'en libérer.

Un jeu d'enfant !

Je suis une Romanov. Il en faut plus pour me retenir.

Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Parce que le seul problème que je ne peux pas résoudre, c'est la porte fermée à clé. J'attrape la première bouteille et bois une grande gorgée. Ça donne soif de se libérer d'une chaise.

J'allume la musique pour me détendre. Je m'assois sur un tabouret et j'attends en buvant la bouteille. Je vais être dans un sacré état quand Valentino va revenir.

...

Un paquet d'olive à cocktail avaler et une bouteille vide plus tard.

J'entends les cliquetis de la serrure. Je tourne la tête vers la porte. Je suis allongée sur le bar depuis... euh... la moitié de la bouteille.

Est-ce que mon prince est sur le point de me délivrer ? Je devrais plutôt dire mon mafieux violent et en colère. Je suis enthousiaste.

- Valentino ! C'est toi ?

La porte s'ouvre. Il entre, il est seul. Par contre, je ne suis pas sûre qu'il soit calmé. Ses cheveux sont toujours en désordre. Qu'est-ce qu'il est sexy ?

- Mon amoureux...

L'alcool ne m'aide pas.

Il me regarde étendue sur le bar. Ah ouais, j'ai jeté mon manteau et mon pull à travers la salle. J'avais chaud. C'est peut-être pour ça qu'il me dévisage.

- Pourquoi suis-je étonné ? dit-il à haute voix.

- Tu ne croyais pas que j'allais rester sagement sur ma chaise. Je ne suis pas sage, Monsieur Marshall.

- Descends du bar ! ordonne-t-il.

- Vraiment pas drôle...

Je descends maladroitement du bar. Mon corps tangue comme un bateau. Valentino me regarde d'un air dégoûté.

Je marche pas à pas, vers lui. Quand j'arrive jusqu'à lui, je trébuche et finis dans ses bras. Ses mains m'ont rattrapé.

- Ah ! Tu ne m'en veux pas assez pour me laisser tomber.

- Tu as bu. Je n'ai pas envie de te parler quand tu es comme ça.

- Très bien. On n'est pas obligé de parler...

J'attrape sa cravate et tire légèrement dessus. Il se baisse un peu, me chuchote d'arrêter. Sans aucune conviction. Et moi, j'ai de l'alcool dans le sang. Alors j'abuse un peu.

Je lui retire lentement sa cravate, puis je la mets sur mes épaules. Soudain ses doigts se posent sur mon ventre, cela me provoque des frissons.

« Je suis complètement obsédé par toi ! »

Sors de ma tête...

Qu'est-ce qu'il est beau quand il est fâché contre moi ? J'ouvre le premier bouton de sa chemise. Ses doigts glissent plus bas sur mon ventre, jusqu'à mon pantalon. Il est à deux doigts de craquer.

- Valentino...

- Oui ?

Je chuchote à son oreille.

- Je suis complètement obsédée par toi...

Ses lèvres sont au bord des miennes.

Aïe.

Soudain, il me retourne violemment et me plaque contre la table la plus proche. Ma tête s'est cogné, j'ai mal.

- Arrête ! N'essaye pas de me manipuler !

Je sens son bassin qui s'appuie sur mes fesses, son torse contre mon dos, sa main puissante -contre ma nuque.

J'ai l'impression d'être six mois avant... d'être entre les mains de Victor, le jour où il m'a violée. Mon corps tremble comme s'il revivait le choc.

- Arrête ! crié-je en pleurant.

Il recule d'un seul coup en se rendant compte de l'effet que ça m'a fait. Je n'ose même pas bouger de la table. Je reste tremblante contre elle.

Mon corps est tétanisé par la peur.

Une petite voix dans ma tête répète en boucle : pas ça, pas ça, pas encore...

Peut-être que je le dis à haute voix, je n'en sais rien.

J'entends mon prénom. Puis une main se pose dans le haut de mon dos, je tremble encore.

- Danaé...

Je ne réponds pas. J'ai peur.

- Danaé... Danaé... C'est moi. Valentino. N'aie pas peur.

C'est Valentino.

J'ouvre les yeux. Sa main prend la mienne. C'est lui. Il m'aide à me relever en me laissant prendre mon temps.

- C'est toi, dis-je d'une voix tremblante.

- C'est moi, répète-t-il.

Je tiens sa main. Et quand je me sens à l'aise, je me réfugie dans ses bras. Il m'accueille et me serre contre lui.

- Je suis désolé... Danaé... Je suis désolé...

Je l'entends s'excuser une dizaine de fois. Il veut s'assurer que j'ai entendu. Il caresse mes cheveux, mon dos. Il tente de me rassurer. Je ferme les yeux, respire son odeur et je le laisse me calmer.

Je suis calme au bout de vingt minutes.

Je prends une grande inspiration et me décale un peu de lui. Je vois son visage inquiet. Valentino essuie mes larmes.

- Je suis désolé, dit-il encore.

- Je sais...

- Ok.

L'effet de l'alcool est toujours là, mais la crise de panique m'a remis les idées en place.

Nous échangeons un regard. Nous pouvons à nouveau discuter. Je m'assois sur une chaise, lui aussi. Il y a une table entre nous. Nous allons nous disputer.

- On commence par quoi ? demande-t-il.

- Je ne sais pas... Tu sais quoi avant de parler de tout le désordre, je vais faire une chose. Je peux ?

- Vas-y.

- Je m'excuse pour ce que j'ai dit tout à l'heure. Je t'aime et j'espère que tu n'en doutes pas.

Valentino lève les yeux au ciel. Il a le droit d'être en colère. J'accepte son choix de ne pas me répondre, je voulais simplement rectifier ce que j'avais dit.

- Tu es partie en Espagne, prononce Valentino.

- Oui.

- Tu comptes t'excuser ?!

- Non.

Il est calme. Enfin, c'est une façon de parler. Valentino aime parler calmement lors d'un conflit. Je le regarde sortir de son manteau, son arme à feu et une pièce. Il les pose sur la table. Je ne prends pas ça comme une menace, mais s'en est une.

Il croit qu'il me fait peur avec sa foutue pièce !

- Je ne compte pas m'excuser, Monsieur Marshall.

- Tu es partie ! Dans mon dos !

Je lui explique pourquoi je les fais mais il ne veut rien entendre. Son conflit interminable avec Elias l'empêche de concevoir que j'avais de bonnes raisons.

- Je ne pouvais pas laisser Elisa comme ça !

- Si tu pouvais. Tu pouvais même choisir de m'en parler. Rappelle-moi ce que tu as décidé de faire ?

Je ne réponds rien. Il se penche en avant pour que je ne fuis pas ses yeux.

- C'est dur d'assumer, tu m'as menti. Danaé, tu es une menteuse.

Si je suis une menteuse. Qu'est-ce qu'il est ? Je le regarde dans les yeux, j'ai un air de défi. J'ai dit que j'allais gagner. J'attends qu'il s'enfonce, qu'il me donne les éléments pour le battre a son propre jeu.

Amuse-toi Valentino. On verra qui rira le dernier.

- Tu sais ce qui me fait chier dans cette histoire ?

Je sens qu'il va jouer sur mes sentiments. Je ne suis pas insensible. Bien-sûr, j'admets que je m'en veux de lui avoir caché. Sauf que nous savons qu'il n'aurait pas accepté que j'aide Elisa. Et je sais que je suis partie en Espagne pour me venger de son mensonge, mais on y reviendra plus tard.

- Léon m'a parlé de ta crise, commence-t-il à dire. Et je me suis dit : « Elle ne va pas bien ! ». Je n'ai pas arrêté d'y penser. Tu m'as reproché de ne jamais venir. Et j'ai décidé de répondre à ta demande.

Il est venu me chercher...

- Mais ce n'était pas toi. Quelle surprise de découvrir Léon et Elisa.

- Qu'est-ce que tu leur as fait ?!

- Il n'y a que ça qui t'intéresse ? dit-il d'une voix triste.

Je m'excuse.

- Je suis venu pour toi, pour m'assurer que tu ailles bien. Je voulais être là pour toi et tu étais où ? En Espagne.

Si je dois m'en vouloir pour quelque chose, ça sera pour lui avoir menti. J'ai joué de ma santé mentale et je l'ai manipulé avec. Ce sera la seule raison pour laquelle je m'en voudrais.

- Pourquoi lui ? demande-t-il.

- Comment ça : « pourquoi lui » ?!

- C'est la personne que je déteste le plus sur cette terre, dit-il en parlant de Elias, et toi, tu vas le voir !

- Putain ! Tu n'écoutes rien de ce que j'ai dit !

Cette fois, je hurle. Il me fait des reproches, mais elles sont toutes portées par sa jalousie envers Elias. Ça m'insupporte !

J'essaye de lui faire comprendre que je ne suis pas partie voir Elias, je suis partie aider sa sœur !

- En fait, le problème est que je suis devenue un objet de votre conflit !

- Ce n'est pas moi qui suis allé en Espagne dans ton dos.

- Quoi ?! Tu m'aurais laissé partir ?! demandé-je.

Il se lève, prend une bouteille et boit un coup.

- La prochaine fois, tu me laisses décider !

C'est toujours lui qui décide de tout ! Et j'ai le sentiment -ma mauvaise foi a le sentiment- qu'il me prend pour une conne.

- Tu veux quoi ? Que je joue à la gentille fille obéissante.

- Oui ! Je préfère quand tu obéis !

Monsieur veut le pouvoir. Je me lève, ma chaise fait un bruit agaçant en frottant le sol. J'ai perdu toute ma patience, et j'ai une musique en tête qui me pousse à contre-attaquer.

Ooh so you wanna talk about power ? Ooh let me show you power.

- Et tu parles d'assumer ?! Je suis peut-être une menteuse mais tu es pareil ! Moi, au moins, je le reconnais ! Toi, tu me caches la vérité ! Tu me manipules !

- De quoi tu parles ?

Valentino ne sait pas de quoi je parle. Il fait l'innocent mais je vois l'inquiétude traverser son visage.

- Ivanna Romanov ? Ça t'évoque quelque chose ?!

- Danaé...

- Ma vraie identité ! crié-je. Celle que je peux reprendre depuis six mois car je ne suis plus accusée de meurtre ! Tu comptais m'informer quand ?! Jamais ?!

- Danaé...

- Arrête de m'interrompre !

Je suis hors de moi. C'est jouissif de voir qu'il est pris au piège. Il ne s'attendait pas à ce que j'ai découvert son mensonge.

- Alors Valentino, qui mérite le plus des excuses ? Ne viens pas me faire des leçons de morale alors que tu me prends pour une conne depuis des mois !

- Essaye de me comprendre j'avais peur que tu partes. Alors que je t'aime ! Tu vas me reprocher ça ?!

Il est dépassé par la situation. Il me met encore plus en colère. J'ai envie qu'il s'étouffe avec son « je t'aime ». Il justifie son acte comme une preuve d'amour.

- Donc tu avoues que c'était dans le seul but de me retenir !

- Oui.

Impulsive un jour, impulsive toujours.

- Ramasse mon manteau, ordonné-je.

Il ne comprend pas pourquoi je lui demande, mais il le fait.

- Poche de droite.

Valentino fouille et sort de la poche nos clés de maison. Il m'interroge du regard.

- Garde-les, dis-je d'un ton sec. J'en ai plus besoin.

- Je suis supposé comprendre quoi ?

- Que tes mensonges ont tout gâché ! Que je ne rentre pas à la maison avec toi ! Ce que tu veux !

J'attrape mon pull par terre et l'enfile. Je veux me tirer d'ici au plus vite. Valentino tente de s'approcher, je l'arrête.

Il continue de parler alors que je l'écoute à peine.

- Tu limites notre amour au simple fait que je t'ai fait rester ?! Dois-je comprendre que tu ne serais pas avec moi si tu n'y étais pas obligée ?!

- Non, ça c'est ce dont tu as terriblement peur ! N'inverse pas les rôles !

Je lui prends le manteau des mains en lui rappelant qu'il peut s'en prendre qu'à lui-même. La dispute n'aurait pas eu lieu s'il ne m'avait pas menti droit dans les yeux un nombre de fois incalculable.

J'enfile mon manteau alors que je marche vers la porte. Le silence retombe après cette longue discussion qui a mené à un terrible désordre.

Est-ce que je viens de me séparer de Valentino ? Je crois.

J'ouvre la porte et longe le couloir. J'entends nos pas résonner, Valentino me suit. Une fois à l'extérieur, je me demande ce que je vais faire. Me plonger dans le travail semble la solution. Je dois aller parler à Elisa et trouver Ramirez.

Harry est contre la voiture, je ne lui adresse aucun sourire. La mauvaise humeur me tient entre ses griffes.

Léon et Elisa !

Je me tourne vers Valentino qui semble surpris que je daigne lui donner encore de l'intérêt. Il tient toujours dans sa main mes anciennes clés de maisons.

- Où sont Léon et Elisa ? demandé-je.

- Elisa est restée à l'hôtel. Léon est au QG B. Il est retenu parce qu'il n'a rien voulu me dire.

- Tu lui as fait du mal ?

- Non.

- Relâche-le et j'espère pour toi qu'il veut toujours être ton ami, sinon tu auras perdu les personnes qui t'étaient le plus fidèle.

Il laisse planer un instant de silence. J'ai mes yeux plongés dans les siennes. Je ne sais pas ce que j'attends mais je reste plantée là devant lui.

Un mot gentil, c'est ce que je lui autorisais, ce que j'aurais voulu entendre. Mais il n'en était pas capable.

- Je n'aime pas tes cheveux, déclare-t-il en rangeant les clés dans sa poche.

- Je suis ravie, c'était le but. Bonne soirée, Marshall.

- Bonne soirée... Romanov.

Un air mauvais passe dans mes yeux et je ne vais pas m'en cacher. Je lui tourne le dos. Je sais qu'il me regarde partir et je veux qu'il voit que je n'ai aucune hésitation.

Je me débrouillerai sans lui. Même si je suis à la rue et sans taff.

Je quitte la rue en laissant tout derrière moi. Plus j'avance, plus je sens les larmes venir. Je ne veux pas pleurer, j'ai fait une promesse. Je ravale mes larmes et je disparais dans la noirceur de Berlin.

Je regrette déjà ce que j'ai fait.

Parce que je l'aime. Mensonge ou pas. Je conçois que ce soit compliqué à comprendre, mais il a été là pour moi et si je ne suis pas morte, c'est parce qu'il m'a soutenu.

Je lui ai rendu ses clés et j'ai tout abandonné. Il ne viendra pas me chercher.

C'est un mal pour un bien. J'espère qu'il va comprendre ce que je lui reproche et que ça va le faire changer. Je demande simplement de la transparence, qu'il ne me mente plus. Si c'est trop difficile alors je n'ai rien perdu, sauf du temps.

Maintenant, je dois occuper mon esprit pour ne pas devenir folle de chagrin et de solitude. Je sors mes deux téléphones. Je jette au sol celui qui me relie à Valentino, je ne veux recevoir aucun message des gens que je connais. J'explose l'écran avec mon talon, puis je le range.

J'appelle Elisa avec le téléphone. Elle ne décroche toujours pas. Pourtant, elle devrait puisque Valentino l'a laissé à l'hôtel.

Ce n'est pas normal.

Je marche à pieds jusqu'à l'endroit où elle est supposée être. Je me rends à l'accueil car je n'ai pas la clé. La chambre est à mon nom donc le gars de l'accueil me donne une nouvelle clé. J'ai prétexté avoir perdu la précédente.

Je monte les escaliers en ayant les yeux rivés sur mon téléphone. La mémoire du téléphone m'indique qu'elle est presque pleine. Pourtant, quand je navigue à l'intérieur du tel, je ne trouve rien du tout.

C'est très bizarre.

Je déverrouille la porte et entre. Le téléphone m'échappe des mains. Il y a du sang dans toutes l'entrée de la chambre.

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