Le soleil traversait les rideaux miteux du motel, agressant mes yeux fatigués que je refermais rapidement.
Nous avions ramené la gosse cette nuit, et j'étais parti me coucher laissant les mecs dans la chambre de Syin voisine à la mienne.
J'avais sombré dans un coma, littéralement, puisque lorsque je regardais l'heure sur mon téléphone il était déjà 15h et j'avais six appels manqués de Gregorio.
Merde.
Il allait être furax, j'avais cependant envoyé mon rapport de la soirée, en excluant bien entendu les aspects ... morbides.
Me redressant en grimaçant à cause de mon épaule, j'appuyais sur le bouton de rappel.
- Nom de dieu Leo ! Qu'est ce que tu foutais bordel ?!
Une nouvelle grimace se figea sur mon visage.
- Je suis désolée, je dormais. Tout va bien ?
Il avait l'air complètement paniqué, ses humeurs étaient de plus en plus changeantes. Il était beaucoup trop sous tension ces derniers temps. Gregorio ne perdait jamais son calme, mais visiblement ce n'était plus le cas.
- Vous rentrez les mecs et toi ce soir.
Il raccrocha sans plus de cérémonie.
Je me laissais retomber sur mes oreillers en soufflant, mon estomac se mit à gargouiller, je crevais de faim.
Ma porte de chambre s'ouvrît brusquement. Je tournais la tête vers Elias.
- Putain mais il va vraiment falloir que je vous apprenne à frapper aux portes avant d'entrer ! Ralais je.
Entre lui et Syin, zéro intimité.
Elias arqua un sourcil et se dirigea à la porte pour frapper deux fois. Puis il me fit un sourire charmeur.
- C'est avant d'entrée qu'il faut frapper Elias ...
Il haussa les épaules et s'allongea à côté de moi.
- T'es jamais contente de toute façon. Ria t'il.
Je dus me mordre la joue pour ne pas sourire, il attrapa la télécommande sur la table de nuit et alluma la télé puis fourra sa main dans sa poche de veste pour me tendre une barquette de Reeze.
- Oh putain Elias, je vais t'épouser ! M'exclamais je en attrapant le paquet de chocolat.
Il tourna la tête vers moi et me fit un regard salace.
- Quand tu veux bébé, mais je te préviens tu vas devoir accomplir ton devoir conjugal plusieurs fois par jour !
J'arquais une sourcil amusé.
- Trésor, je vais t'épuiser à en voler ton âme. T'es pas à la hauteur !
Elias écarquilla les yeux avant d'éclater de rire. J'admet que je m'étais laissé aller. La soirée d'hier et mon corps détendu avait fait tomber quelques barrières que je remettais en place rapidement.
Nous mangions tranquillement en regardant un vieux navet à la télé. Comme à chaque lendemain que les Cavaliers étaient de sortie. C'était notre rituel.
J'observais les doigts abîmés d'Elias, il avait désinfecté ses plaies et ouvrait et fermait ses poings régulièrement pour faire travailler ses articulations.
- On doit rentrer ce soir, Gregorio a appelé. Lâchais je avant de fourrer un chocolat dans ma bouche. Elias acquiesça et tourna la tête vers moi. Son regard brun et chaud me couvait de tendresse.
- Comment tu vas aujourd'hui ?
La question n'était pas anodine, on gérait tous à notre façon le lendemain. Syin s'enfermait jusqu'au soir afin de remettre le démon dans sa boîte. Axe passait sous la douche dix fois dans la journée pour se laver de ses péchés.
Quant à Élias et moi ... Et bien on bouffait des chocolats devant un navet.
Nous étions les moins touchés par les répercussions de nos actes, cela faisait il de nous des monstres ?
J'en savais foutre rien.
Nos victimes n'étaient jamais innocentes, cependant une vie reste une vie, n'est ce pas ?
Je fourrais un nouveau chocolat dans ma bouche et en mis un dans la bouche d'Elias qui gémit de plaisir.
- Ca va et toi ? Finis je par demander.
Elias se tourna vers moi, il avait l'air d'aller bien mais il était crevé.
- Je suis au top bébé.
- Ne le prends pas mal, mais t'as la gueule du type qui sort tout juste du clip Thriller...
- Non mais tu t'es vu ! S'offusqua t'il faussement. On dirait une version porno de la reine des neiges !
- Il existe une version porno de la reine des neiges ? Dis je en fronçant les sourcils.
Elias me regardait comme si je venais tout juste de déclarer que l'univers ne tournait pas autour du sexe.
- Jeune novice que tu es ! Je vais pervertir ton âme ! Ria t'il en passant un bras sur mes épaules pour me serrer contre lui.
Si seulement j'en avais une ...
***
Je tapais à la porte de chambre de Syin après mettre douché et commandé des burger. Je savais qu'il n'avait pas encore mangé et je n'aimais pas ça. Nous avions mangé avec Elias et Axe dans ma chambre.
Brutalement sa porte s'ouvrît, il était torse nu, jogging gris et luisant de transpiration.
Ses yeux me scrutaient intensément, sa main attrapa mon poignet m'attirant à l'intérieur de sa chambre. Il me plaqua contre le mur avant de se coller contre moi et de fourrer son nez dans les cheveux.
Il s'était dépensé toute la journée, son démon était enfermé mais la descente était difficile ce qui le rendait brutal et nerveux.
Revivre son égorgement était un calvaire pour lui, mais comme moi, il en avait besoin pour se sentir vivant.
Mes doigts glissèrent sur ses flancs ce qui le fit frémir.
- Il est l'heure Syin, Gregorio nous attends. Murmurais je pour ne pas briser la bulle de silence qu'il s'était créé.
Il souffla mais ne bougea pas d'une semelle, son corps contre le mien, sa cuisse entre les miennes. Il avait besoin de ça, de contact.
Je n'ai jamais su pourquoi c'était avec moi qu'il était le plus à l'aise. Certainement dû au fait qu'hormis Alice, il n'y avait pas d'autre femme dans l'entourage de mon guerrier.
Il avait su me toucher, m'apprivoiser. Même s'il ne connaissait que la facette que j'avais créé spécialement pour lui, je savais qu'il m'aimait bien et qu'il avait confiance en moi.
Je ne comprenais pas bien pourquoi, personne ne fait confiance aux Ombres.
Pourtant les trois démons me porter une confiance aveugle.
Son souffle effleura ma tempe avant qu'il ne se redresse pour s'écarter.
- Je prends une douche et j'arrive, t'es prête ? Signa t'il.
J'acquiesçais et le regarda partir dans la salle de bain dont il laissa la porte entrouverte.
Attendant patiemment je rassemblais ses affaires pour gagner du temps. Attrapant son pull sur son lit je vis un carnet ouvert avec un crayon de bois qui bloquait la page.
Je ne voulais pas être indiscrète, mais je ne voyais que ça.
Syin avait dessiné sur l'une des pages mon visage, enfin pas réellement.
Une version de mon visage qui me ressemblait sans vraiment l'être.
On pouvait voir un immense sourire, mes yeux pétillaient de malice, mes joues avait une coloration plus foncé et mes lèvres aussi.
J'avais l'air .. épanouie. Heureuse.
Je pris le petit carnet dans mes mains avec douceur pour ne pas abîmé le papier fin.
C'était magnifique.
Mais ce n'était pas réel, Syin ne m'avait jamais vu comme ça.
Un grondement rauque me fit relever la tête. Syin était accoudé au bâti de la porte de salle de bain, torse nu, sur lequel tombait quelques gouttes de ses cheveux. Il avait enfilé un jean à la va vite et avait le sourire aux lèvres.
- Tu n'avais caché que tu étais un artiste. Souriais je a mon tour.
Il leva les yeux au ciel et avança vers moi, me prit le carnet des mains et me poussa à m'assoir sur son lit, puis il prit place à mes côtés.
- C'est que des gribouillis bébé, rien de plus. Signa t'il après avoir posé son carnet sur ses cuisses.
- T'es beaucoup trop modeste. C'est très beau mais ... c'est ...
Je ne savais pas quoi dire, ses yeux me sondèrent à la recherche de quelque chose qui n'existait pas.
- Enfin, c'est magnifique. Terminais je.
Syin resta à m'observer un moment, ce qui ne me dérangeait pas, il faisait ça souvent.
- C'est comme ça que tu devrais être. Finit il par ajouter avant de taper doucement son index sur le papier.
Inspirant profondément je le regardais dans les yeux.
- Toi et moi, on sait très bien que ça n'arrivera jamais. Répliquais je.
Je n'étais pas défaitiste, j'étais juste réaliste. Cette fille de papier n'existait pas et n'existerait jamais. Il le savais aussi bien que moi.
Syin fronça les sourcils avant d'attraper la main pour la poser sur son coeur. Il s'assura que je ne bougerais pas ma main avant de me lâcher pour signer à nouveau.
- C'est comme ça que tu es pour moi. Là.
Il tapota doucement sur ma main, je pouvais sentir les battements de son coeur sous mes doigts.
Mon démon s'était de nouveau transformé en ange.
- Tu sais que tu es beaucoup trop bon pour ce monde Syin.
Et putain je le pensais, si j'avais eu une vie normale et si j'avais eu un coeur capable de s'emballer j'aurais aimé que ce soit pour lui. Il méritait toutes les meilleures choses du monde.
Une vie épanouie avec une femme, des enfants et pourquoi pas un chien.
Mais ni lui ni moi avions de vie normale. Je ne le verrais jamais avec une femme, des enfants et un chien parce qu'il ne voulait pas mettre en danger les gens qu'il était potentiellement possible d'aimer. Et lui ne verrais jamais la fille de papier.
- Alors garde cette fille de papier à l'abri, ici. Dis je en pressant ma main contre son torse puissant.
Il me fit un sourire espiègle.
- Un jour tu seras cette fille, j'en suis certain. La fille de papier sera la nouvelle Leonelle Tate.
Si seulement tu disais vrai ...
- Allez Roméo, arrête de me compter fleurette et bouge toi le cul. Gregorio nous attends.
J'enlevais ma main de son cœur et me leva pour finir de rassembler ses affaires.
- Au faite, il est ou le manteau que tu devais ramener pour Alice ? Demandais je en ne voyant pas de sac.
Syin tourna la tête vers moi et prit un air blasé.
- Plus de stock, j'ai fais le tour pour rien.
Je restais à l'observer pendant qu'il chercher après un pull. Il mentait.
La question était pourquoi ? C'était étrange, mais après tout Syin avait une vie privée lui, alors je laissais coulé.
Il enfila un pull et sa veste avant que nous sortions de sa chambre. Elias et Axe nous attendaient devant la Chevrolet qu'Axe avait été récupéré.
Elias nous étudia des pieds à la tête.
- Vous avez baisé ou quoi ? Lâcha t'il comme si c'était tout à fait normal.
Non mais il a vrillé lui ou quoi ?
Je me tournais vers Syin qui était aussi ébahi que moi.
- Mais t'es complètement ravagé Elias, qu'est ce qu'il t'arrive ? M'exclamais je un peu trop brutalement.
Il haussa les épaules et fit un sourire taquin.
- J'sais pas, ça en avait l'air. C'est tout.
J'avançais vers la Chevrolet sur laquelle il était appuyé et ouvrit brutalement la portière qu'il prit dans le nez.
Il grogna de douleur et de mécontentement.
- Putain Léo !
- C'est rien à côté de ce que Gregorio peut faire à Syin si tu fais ce genre de réflexion devant lui ! Réfléchis putain.
Elias prit enfin conscience de la gravité de ses paroles. Et regarda Syin avait horreur et tristesse.
- Merde mon frère, je suis désolé, c'était une vanne. Putain je suis trop con !
Axe mit une tape violente sur l'arrière du crâne d'Elias ce qui fit rire silencieusement mon grand muet.
- C'est rien, t'en fais pas. J'aime vivre dangereusement. Signa t'il en riant, son regard plongé dans le mien.
Mon cœur percuta ma poitrine, sans le vouloir Syin me fit penser à Phœnix.
Je prends le risque, j'aime vivre dangereusement...
Merde.
Mon cœur battait de nouveau un rythme effréné, ce qui me mis en colère.
- On bouge. Ordonnais je sous le regard persistant de Syin.
Axe monta avec moi, et nous prîmes la route pour rejoindre le manoir. Je me demandais ce qu'il pouvait bien pousser Gregorio à me faire rentrer aussi vite. J'étais en mission pour sa fille, la situation devait être plus grave que je ne l'imaginais.
***
Une fois au manoir, Joey nous ouvra les grilles avec un rictus mauvais sur la tronche, je lui fit un doigt d'honneur de ma main gantée ce qui le fit pester de plus belle.
- ça t'éclate hein ? Ria Axe en me regardant.
- Putain, t'as même pas idée à quel point ! Soupirais je.
Il ria de bon cœur pendant que je me garais dans l'allée principale, la nuit tombait déjà, les journées étaient de plus en plus courte et la chaleur de l'été me manquait déjà. Je détestais le froid, l'hiver, la neige et toutes ces conneries.
L'avantage c'est qu'en Louisiane, on a des pluies démentielles mais pas de neige ! Le bonheur !
Nous entrâmes ensemble dans le manoir, les mecs allèrent se changer dans leur chambre pendant que je me rendais dans la cuisine pour grignoter un morceau avant que Gregorio ne me convoque dans son bureau.
Je fus surprise de tomber sur Alice, instinctivement je cherchais après Rio.
- Elle est dans sa chambre. M'informa Alice en me souriant.
Habillé d'un pantalon de tailleur rose et d'une veste assortie je la trouvais ... Rayonnante. Étrange vu les derniers evenements, mais après tout Alice était dans les apparences, elle ne se montrait jamais dans son mauvais jour. Ses cheveux brun ondulaient dans son dos avec maitrise, un eyes liner lui donnait un regard de félin.
Bien sûr qu'elle était dans sa chambre, cette gosse n'avait pas le droit de vivre ...
- Comment s'est passé ta mission ? Me demanda t'elle en attrapant la bouilloire pour se faire un thé.
Ça aussi c'était surprenant, Alice ne me faisait jamais la causette. Nous n'étions pas les meilleures amies du monde et j'avais bien l'intention que ça reste comme ça.
Cependant, je ne laissais rien paraitre et colla un sourire hypocrite sur mon visage.
- Bien, je vais faire mon rapport à Gregorio tout à l'heure.
J'attrapais du pain et une tranche de jambon pour me faire un sandwich rapide, dans mon dos je sentais le regard d'Alice.
Elle aimait faire preuve d'autorité et se faire passer pour plus maligne qu'elle ne l'étais en réalité. Je n'avais pas pour habitude de jouer le jeu, mais la, elle m'intriguait.
- Et toi Alice, tu vas bien ? Demandais je en m'adossant contre le plan de travail de la cuisine avant de croquer dans mon sandwich.
Elle était accoudée sur le mange debout et me regardait en souriant.
- Oui, la situation s'arrange, grâce à tes informations mais aussi avec les bonnes décisions de Gregorio. Souffla t'elle en attrapant sa tasse.
Décidément cette soirée était pleine de surprise. Pour une fois que Gregorio prenaient de bonnes décisions.
Elle attendait que je lui pose la fameuse question, mais je restais à l'observer en souriant.
Je ne te ferais pas ce plaisir ma grande.
- Tant mieux, je suis ravie de te voir plus sereine.
La différence entre Alice et moi était que moi je contrôlais parfaitement ma poker face. Pas elle
Je la vis grimacer de frustration, visiblement elle voulait m'annoncer quelque chose mais n'avait pas l'autorisation de le faire. Elle voulait me manipuler pour me faire poser les bonnes questions. Elle serra les doigts et je vis son corps se raidir, elle était en colère.
Tu es tombé sur ton maitre Alice, ne cherche pas.
L'avantage d'être une Ombre, c'était de pouvoir repérer les changement d'humeur et surtout de langage corporelle, il était impossible de me manipuler.
- J'y vais, Gregorio m'attends, c'était un plaisir Alice. Dis je en souriant de mon sourire faux avant de rejoindre le bureau de Gregorio.
Il était seul, une main sur le rebord de la cheminée et un verre de whisky dans l'autre. Fatalement ça me refit penser au fait que j'avais faillit empoisonner Phoe... Ares.
Si seulement ça avait été vraiment le cas ...
J'entrais sans frapper, il tourna la tête vers moi et me fit un sourire tendre.
- Bonjour ma douce. Murmura t'il en tendant une main vers moi, dans laquelle je glissais ma main gantée.
Il m'attira contre lui et je fus prise dans un étaux, il avait pour habitude de m'accueillir avec tendresse quand je revenais de mission, mais cette fois c'était plus fort.
Quelque chose clochait, alors je me concentrais sur les battements de son cœur, rapide et irréguliers, il était stressé. Ses muscles étaient beaucoup trop tendus et le timbre de sa voix plus grave.
Il avait une mauvaise nouvelle à m'annoncer.
M'écartant légèrement je relevais la tête pour croiser son regard triste.
- Qu'est ce qu'il se passe ? Demandais je en posant ma main sur sa joue.
Il ferma les yeux et me fit un petit sourire triste avant d'attraper ma main pour la garder au creux des siennes.
Il ouvrit la bouche mais resta silencieux en voyant mes trois démons entrer dans le bureau. Il s'écarta et se mit derrière son bureau, quant à moi je restais près de la chaleur de la cheminée.
Syin me rejoignit et colla son épaule à la mienne. Elias s'installa dans le fauteuil voltaire, et Axe près de la fenêtre pour fumer une clope. Rien ne changeait vraiment.
Nous fûmes rejoint par Joey qui jeta un regard noir à Syin, le même regard qui m'étais réservé d'habitude mais cette fois ci ce n'était pas moi la cible.
Syin fit un petit sourire narquois avant de me faire un clin d'œil. Plissant les yeux j'essayais de détecter dans le langage corporelle de Syin une trace de stress ou de colère mais il n'y avait rien, il était parfaitement détendu.
- Bon boulot, vous avez fait une pierre deux coups hier soir en trouvant les infos pour Rio mais aussi en faisant passer le message pour José, il va fatalement faire une erreur. Commença Gregorio en nous regardant à tour de rôle, puis son regard s'arrêta sur Syin et je vis la colère sur ses traits.
- Quant à toi, la prochaine fois que tu pars en mission sans mon autorisation, je te collerais une balle dans ta putain de rotule. C'est clair ? Gronda Gregorio en le fusillant du regard.
D'instinct je voulu m'interposer mais Syin m'attrapa par la boucle de mon jean dans mon dos. Il était venu avec moi sans autorisation, je le savais, mais je pensais que la pilule était passée, vu qu'il devait sois disant faire une course pour Alice.
Donc ce qu'il avait fait la bas ne concerné pas les Dreamers.
Dans quoi tu t'es fourré putain ?
Le visage impassible je me tournais vers Syin, qui ne lâchait pas des yeux Gregorio, il ne fit aucun signe. Syin ne communiquait jamais directement avec son chef, Gregorio n'avait pas prit la peine d'apprendre le langage des signes et il y avait toujours quelqu'un pour traduire dans les rares cas ou Syin voulait s'exprimer devant Gregorio.
Ils restèrent quelques secondes à se foudroyer du regard avant que Syin hoche la tête.
Gregorio s'en contenta, pour l'instant. Puis son regard tomba sur moi, il inspira profondément et de nouveau je vis son petit doigts trembler, il était perturbé, la dernière fois que je l'avais vu comme ça, il avait reçu les photos de Rio.
- Tu as fais un super boulot Léo, je vais pouvoir retrouver l'origine du fric sur le compte de cet enfoiré et savoir qui est à l'origine du paiement. Commença t'il.
J'hochais la tête en attendant la suite. Il fit le tour de son bureau et s'adossa à celui ci avant de se pincer l'arête du nez. La main de Syin glissa dans mon dos, il avait aussi perçu le stress de Gregorio et en tournant la tête vers Elias et Axe je vis leurs sourcils froncés.
Gregorio leva la tête vers moi et posa ses mains de par et d'autre du meuble.
- Il faut que tu sache une chose Léo, Rio n'est pas la cible. Lâcha t'il.
Cachant ma surprise je restais stoïque.
- Comment ça ? Demandais je.
Ce n'était pas logique, sur toutes les photos Rio était présente et en gros plan, alors pour quelle raison Gregorio s'imaginait que Rio n'était pas la cible ?
Il leva les yeux vers moi, les muscles de son coup se tendirent et sa mâchoire se serra. Il se retourna et fouilla dans son tiroir pour en sortir une petite poupée de chiffon, qu'il posa sur le bureau.
Merde.
Je sus alors qui était la cible initiale.
C'était moi.
Avant de partir au Mexique, j'avais rencontré Taylor Blake pour pouvoir approcher Le Révérend. A cette époque, Gregorio avait reçu une poupée à mon effigie avec un poignard planté dans un œil.
Super glauque, mais nous n'avions pas pris la menace au sérieux, alors une seconde poupée avait été déposé devant la grille du manoir, elle me représentait toujours, mais cette fois le poignard était dans l'oreille.
Impossible d'en connaitre la provenance, rien sur les caméras et c'était de la fabrication artisanale, impossible de retracer le tissus.
Alors j'avais commencé à changer mes habitudes et je m'étais débarrassée de mon téléphone, c'était pour cette raison que je n'avais pas donné de moyen de communication à Taylor. Cette situation avait fait stressé Gregorio qui m'a alors envoyé au Mexique pendant deux mois.
Il n'avait plus rien reçu, jusqu'au photo de Rio, et la nouvelle poupée posait sur son bureau. J'approchais, Syin me suivait comme mon ombre, Elias et Axe s'approchèrent à leur tour pendant que j'attrapais la poupée.
Cheveux blanc, coupé au carré, tenue compétemment noire, des yeux bleus polaires, un poignard enfoncé dans la bouche.
Un grondement sourd provenait de mon dos, Elias attrapa la poupée et la secoua le regard noir.
- Putain c'est quoi ce bordel ? S'exclama t'il en levant la tête vers Gregorio qui le fusilla du regard.
S'il y a bien une chose qui énervait le chef des Dreamers c'était le manque de respect. Et clairement, les mecs en avaient rien à carrer.
Putain mais qu'est ce que vous foutez là les gars ? ...
Cependant Gregorio ne releva pas et sorti une feuille de papier de sa poche pour me la tendre.
Je la dépliait et vit une lettre constituée de l'alphabet pioché dans les magasines et journaux.
- Il regarde beaucoup trop la télé ce type. Soufflais je en lisant le message.
Les Ombres sont des menaces, elles doivent mourir. Débarrasse toi de celle ci avant que je change de cible.
Une photo de Rio était collé avec une cible rouge sur son visage.
La colère me prit aux tripes. Je relevais la tête vers Gregorio qui me regardait avec émotions.
- Je vais le trouver Gregorio. Déclarais je déterminée pendant que Syin me prenait la lettre des mains.
Gregorio me regarda avec tristesse et posa une main sur ma joue.
- Non Léo, c'est trop dangereux. Souffla t'il.
Ma colère décupla, je sentais mes nerfs se tendre, je devais garder mon calme.
- Léo, il se passe quoi ? Demanda Axe.
Nous avions tut les dernières menaces, alors Gregorio se mit à raconter toute l'histoire des poupées et les circonstances de mon départ au Mexique.
La main de Syin se posa une nouvelle fois discrètement dans mon dos, il ressentait ma colère.
- C'est quoi le plan ? Demanda Elias en se tournant vers moi.
Ce qui n'échappa pas à Gregorio qui tapa du point sur son bureau brutalement.
- C'est moi qui prends les décisions ici ! Hurla t'il furieux.
Elias et Axe serérent les dents sans rien dire, je pouvais sentir la tension de Syin dans mon dos.
Gregorio me dévisagea un moment avant de se mettre derrière le bureau.
- Tu pars en Exil quelques temps. Déclara t'il.
Quoi ?! Il ne pouvait pas faire ça ! L'exil consistait à quitter le gang et se mettre au vert dans un endroit inconnu de tous, pour y être en sécurité. Cependant, cela voulait dire être sans protection du gang, mais aussi sans ressources.
J'allais être complétement seule, sans argent, sans protection.
Elias et Axe écarquillèrent les yeux et se tournèrent vers moi, enfin vers Syin dans mon dos qui grognait comme un animal enragé.
J'étais putain de furieuse, mais je gardais bien de le montrer.
- Ce n'est pas une bonne idée Gregorio, je gère un grand nombre de tes affaires, de plus je pourrais me concentrer sur ce type et le retrouver moi même.
Ma voix était calme et maitrisée alors que la tempête de ma colère faisait rage.
Gregorio leva un regard noir vers moi.
- N'oublie pas quel est ta place l'Ombre, je prends les décisions, tu obéis.
La rage coulait dans mes veines tel un volcan en éruption, j'étais folle de rage.
- Très bien. Mais qui va gérer ça alors ? Demandais je en pointant du doigt la photo de Rio dans les mains d'Axe.
Un sifflement perçant et enjoué fendit l'air, mes démons et moi même nous tournions vers Joey qui était adossé au mur près de la porte, un pied contre le mur, il s'amusait avec ses ongles en sifflotant de joie.
Furax, je me tournais vers Gregorio qui avait l'air lasse tout à coup.
- Tu crois vraiment que cette sous merde sera capable de gérer ça ? M'exclamais je en riant méchamment.
Gregorio se massa les tempes alors que Joey répliquait.
- Oh oui je vais gérer ça, mais pas seul ... Susurra t'il en ouvrant la porte du bureau.
Mon sang se glaça et je senti mes muscles se raidir.
- Salut Léo.
Texas.
Elle me fit un sourire narquois et avança habillé d'une robe fourreau bleu nuit qui la mettait en valeur, et une paire d'escarpin assortis. Ses cheveux ondulés et arrivés en bas de ses fesses. Elle était putain de sublime, je paraissais bien fade à côté d'elle et de son corps tout en courbes. Elle traversa le bureau et se planta aux côtés de Gregorio.
L'incompréhension passaient sur le visage d'Elias pendant que Axe la fusillait du regard comme si c'était devenu la nouvelle cible à abattre. Syin était toujours dans mon dos, je ne voyais pas son visage, mais vu la chaleur qui émanait de lui, il était aussi furieux que moi.
- Donc tu remplace une Ombre par une Ombre ! S'exclama Elias. Visiblement tu n'as pas compris le message.
Je me tournais vers Elias en me disant qu'il avait perdu la boule, mais Elias ne regardait pas Gregorio, il regardait Syin, il traduisait ce que mon grand muet signait.
Je me décalais pour pouvoir enfin le voir, il était fou de rage, les veines de ses bras pulsaient, ses mâchoires étaient serrées et ses yeux étaient brulant de rage.
Voulant calmer le jeu, je posais une main sur son avant bras. Il baissa les yeux vers moi et inspira profondément.
- Je vais m'occuper de tout ça, je suis plus expérimentée que Léonelle, elle pourra vitre rentrer à la maison. S'enquit Texas en souriant.
Ne jamais se fier à la soit disant gentillesse de Texas Anders. L'ensemble de ses choix avaient un objectif bien précis, chaque action, chaque décision qu'elle prenait était calculée et maitrisée.
Sous son ton doux, se cachait la jubilation de prendre ma place, et affirmer son expérience à mon visage était fait pour me déstabiliser.
Petasse.
- Elle a raison. Commençais je en regardant Syin qui fronça les sourcils, puis je me tournais vers Texas. Tex va pouvoir faire ça discrètement, personne ne la connait dans le milieu, ça fait plus de dix ans qu'elle est parti en politique. Elle est insignifiante et passera inaperçu.
Je vis la joue de Texas tressaillir de rage, je jubilais. Complétement.
- C'est exactement pour ça que j'ai demandé son affectation au manoir. Affirma Gregorio qui n'avait pas remarqué la guerre invisible qui se passait entre Tex et moi, sa réplique apporta un coup fatale à Texas qui serrait les dents.
Il se tourna vers L'Ombre qui cacha sa colère avec un sourire hypocrite.
- Son propriétaire a bien voulu la laisser prendre un peu de ... Vacances. Elle restera avec nous le temps de trouver le commanditaire de tout ça Léo. Après tu rentreras à la maison.
Son ton était devenu plus doux et plus tendre.
Texas me lança un regard amusé.
Mouais, si je voulais rentrer un jour, j'avais intérêt à m'en charger moi même. Tex ne bougerait pas le petit doigt. Son but était de reprendre la couronne, la première place. Elle voulait m'évincè.
La tension dans le bureau était palpable, Syin, Axe et Elias me regardaient attendant une réaction de ma part. Cependant j'étais piégée. Je ne pouvais pas allait à l'encontre des ordres de Gregorio, je devais lui obéir et m'exiler quelques temps.
- Très bien. Lâchais je le cœur en vrac.
Syin ne me quittait pas des yeux, je pouvais voir la colère et l'inquiétude dans ses yeux. Elias passa une main nerveuse sur son visage pendant que Axe se retournait pour jurer dans ses dents.
- Sortez. Ordonna Gregorio à l'intention des Dreamers et de Texas.
Ce qu'ils firent sans discuter. Une fois seul Gregorio étudiait mon visage attendant une réaction lui aussi qui ne vint pas. Je restais impassible face à la situation.
Il avança vers moi et attrapa mes mains gantées.
- Léo, je sais que cette situation est pénible pour toi, mais je n'ai pas le choix.
Je savais, pour Rio, il devait la protéger.
Sa main glissa sur ma joue, il m'attira contre lui et passa une jambe entre mes cuisses, puis il baissa la tête vers moi. C'était étrange, il n'avait jamais adopté cette position avec moi, ses yeux flamboyaient littéralement et je sentais son corps se réchauffer.
Il baissa la tête et son nez effleura le mien.
- Tu es la chose la plus précieuse dans ma vie Léonelle, j'ai besoin de te savoir en sécurité. Dit il d'une voix rauque en se collant un peu plus contre moi.
J'avalais difficilement ma salive, je ne comprenais pas sa façon d'agir à cet instant. Il se comportait souvent comme un patron, comme un frère, comme un tyran, mais jamais comme un amant potentiel.
- Quand tu es entré dans ma vie, tu n'étais qu'une enfant, et moi un jeune homme perdu. Je t'ai vu grandir et devenir une femme incroyable, belle et forte. Tu es tout ce que j'ai, ce que j'ai façonné, tu es moi, tu es à moi.
Sa voix vibrait de désir et ses hanches se collèrent à mon bas ventre, je pouvais sentir son désir, ce qui me mis mal à l'aise.
Je savais que beaucoup de propriétaire couchait avec leur Ombre, mais ça n'avait jamais été notre cas. Je ne voulais pas ça, jamais.
Mais si un jour Gregorio l'ordonnait, je n'aurais pas le choix que d'obéir. Je cachais ma nausée et mon malaise.
Sa main glissa sur ma nuque et m'empoigna brutalement les cheveux pour me faire lever la tête plus haut encore.
- Tu m'appartiens, même durant ton exil Léonelle. Si tu laisses quelqu'un te toucher, je le tuerais sur le champ. Tu m'entends ? Ton corps m'appartient et ton esprit aussi. Gronda t'il férocement en ondulant des hanches.
Non pitié, ne fais pas ça.
- Et c'est valable pour ces trois enflures, et surtout pour Syin, je vois sa façon de te regarder, de t'épier, de se coller à toi. S'il te touche je le tue. Tu m'as bien compris ?
J'acquiesçais en serrant les dents.
Gregorio posa son front sur le mien et ferma les yeux, et moi j'étais là, les bras ballants, ne sachant plus comment me comporter avec lui. J'étais en colère et perdue.
Il ouvrit les yeux avant d'ajouter.
- On reste en contact, et n'oublie pas Léo. Souffla t'il en laissant glisser sa main le long de mon flanc pour la placer sur la courbe de mes fesses pour faire pression, son érection se colla un peu plus, il ondula des hanches légèrement, sa bouche à quelque centimètres de la mienne. Tu es à moi, ce corps, est à moi.
Il écrasa ses lèvres sur les miennes brutalement et sans douceur avant de s'écarter complétement haletant.
- Vas préparer tes affaires, tu pars ce soir, quitte l'état mais reste en contact sans me dire ou tu te trouves. Ordonna t'il en contournant son bureau.
J'acquiesçais une nouvelle fois et sorti de son bureau en m'essuyant la bouche. J'étais sous le choc, je ne savais pas ce qu'il se passait dans la tête de Gregorio, mais j'avais peur de savoir ce qui m'attendait quand je rentrerais.
Dans le hall où se trouvait les escaliers je croisais Alice qui était tout sourire, c'était donc ça, elle savait que j'allais partir.
- N'oublie rien Léo, je pense que tu en as pour un moment. Ria t'elle en buvant une petite bouteille d'eau.
Salope.
J'étais furieuse et j'avais qu'une envie, lui faire mal, alors c'est ce que je fis.
- Tu sais Alice, remplacer une Ombre qui n'aurait jamais touché ton mari, par une autre qui fera tout pour se glisser dans son lit n'est pas un choix judicieux. Susurrais je mesquine.
Le visage d'Alice se décomposa, et sa main serra la bouteille d'eau avec force, ce qui éclaboussa son tailleur.
Un sourire sadique étira mes lèvres quand je lui tournait le dos pour monter jusqu'à ma chambre au troisième étage. Je pensais croiser mes démons, mais il n'y avait personne sur les paliers, l'endroit auquel ils m'attendaient à chaque fois.
NDA : Bad liar - Imagine dragons
J'entrais dans ma chambre en soufflant, et referma la porte quand une poigne de fer me colla au mur, me faisant gémir de douleur quand mon épaule blessée percuta le bois.
Levant les yeux, je croisais le regard de Syin, brulant de rage.
- Tu ne peux pas partir. Signa t'il furieusement.
- Je n'ai pas le choix Syin.
Je le contournais pour préparer mes affaires, mais il m'attrapa par le bras pour me planter devant lui.
- Tu aurais du insister pour rester ! Montrer ta colère ! Cette pétasse ne t'arrive pas à la cheville putain ! Pourquoi tu n'as rien dit ! J'aurais pu te protéger ! Tu aurais du m'en parler !
Les veines de son cou pulsaient de rage.
- Parce que je n'ai pas le choix. Répétais je. Gregorio est mon propriétaire, je dois lui obéir. Soufflais je avec lassitude.
Syin gronda férocement avant de foncer sur moi pour m'attraper par la nuque d'une main, il plaça l'autre dans le creux de mes reins.
Il remua les lèvres lentement pour que je puisse lire ce qu'il disait.
- Tu n'es pas un putain d'objet. Dit il le regard plongé dans le mien, son corps chaud remplaçant la sensation désagréable du corps de Gregorio contre moi.
- Syin ...
Il secoua la tête et recula pour se remettre à signer, je savais que c'était dans ces moments là que sa capacité à parler lui manquait. Il voulait rester contre moi, mais dans ce cas il ne pouvait plus communiquer correctement.
- Tu es un putain d'être humain Bébé, bats toi, montre lui qui tu es vraiment ! Tu n'es pas cette chose soumise qu'il a envie de posséder, tu es Leonelle Tate, tu es La Mort, tu es la fille de papier ! tu es importante putain ! Tu es importante pour nous, tu es importante pour ... Moi.
Ses mains restèrent en suspens, lui même était perturbé par ce qu'il venait de dire, ou de découvrir. Je savais qu'il m'appréciait, je savais qu'un lien s'était tissé entre nous, mais je n'avais pas imaginé qu'il puisse être aussi ... fort.
Et ça, ça me faisait peur, ça m'effraiyais totalement. Non pas pour moi, mais pour lui.
Si Gregorio remarqué un quelconque attachement de la part de Syin envers moi, il le tuerait. Et brutalement je me rendis compte qu'il était lui aussi important pour moi, comme l'était Rhage, comme l'était Terry et Nanouk.
Doucement et sans que je m'en rend compte Syin était entré dans ma famille cassée et bancale, mes trois démons étaient les miens.
Mais je ne pourrais jamais lui dire, parce que Syin se ferait tuer, il était fort, mais pas assez puissant dans le milieu pour se permettre de se mettre à dos Gregorio, il était un simple membre depuis deux ans, non connu, sans influence. S'il se rebellait, il mourrait alors je sus que je devais faire.
Le repousser. Pour lui sauver la vie.
Mon cœur se mit à pleurer doucement.
- Tu te trompes Syin, je ne suis pas Léonelle Tate, je suis une Ombre, tu vois de moi ce que je veux que tu vois et c'est tout. Tout ça, tout ce que l'on fait tous les trois ça ne signifie rien ! Je me sers de vous, je me sers de toi pour arriver à mes fins parce que c'est ce que font les Ombres Syin ! Je ne suis pas une personne, je suis une manipulatrice, menteuse et déloyale ! Tu ne dois jamais faire confiance à une Ombre !
Plus je parlais, plus je voyais Syin blêmir. Je laissais ma colère sortir les mots que je ne pensais pas, mais qui étaient nécessaire à sa survie.
- Tu n'es pas important pour moi Syin, seul Gregorio l'est. Mets toi ça dans le crâne et arrête d'essayer de me sauver. Je n'ai pas besoin de l'être. Trouve toi quelqu'un qui te laissera jouer au héros et laisse moi ! Criais je en sentant mon cœur se se ratatiner doucement.
Ce putain d'organe n'était bon à rien. Soit il palpitait pour le mauvais homme, soit il pleurait quand j'essayais de sauver ma famille.
J'haletais complétement, et le regard de Syin faillit me foutre à terre. La peine, la rage et le dégout passèrent sur son visage, il serra les poings et fit demi tour, il sortit de ma chambre en claquant la porte.
Si j'avais été capable de pleurer, j'aurais certainement fondu en larme. A la place j'attrapais mon sac qu'Elias avait remis dans ma chambre pour sortir mes cilices, enleva mon jean les mains tremblantes.
J'étais en train de tout perdre, même si ce n'était pas une vraie vie, c'était la mienne. Sans ça, je n'avais plus rien.
Je n'étais personne.
Même plus une Ombre.
Enfilant mes cilices je repensais au visage de Syin, blessé et en colère. Le métal sur ma peau était aussi froid que mon corps, alors je tirais d'un coup sec pour faire entrer les pointes acérées dans ma chair.
La douleur couru le long de mes cuisses, de ma colonne vertébrale pour se réfugier dans mon cœur, puis comme à chaque fois. Le bien être, le contrôle ...
Sans prendre le temps d'essuyer le sang, j'enfilais mon jean et laissa mes cilices en place. Je rassemblais le peu d'affaires qui m'étaient nécessaires. Je griffonnais sur une feuille de papier quelques mots pour Rio, que je glissais sous mon matelas, elle savait très bien ou chercher.
Puis je sorti de ma chambre en courant. Je ne voulais croiser personne. Elias et Axe allaient m'en vouloir de ne pas dire au revoir, mais c'était mieux ainsi.
Je jetais mon sac dans ma Chevrolet, et me tourna vers le manoir une dernière fois.
Une silhouette sombre était à la fenêtre du deuxième étage et regardait dans ma direction.
Syin.
Il soutint mon regard quelques secondes avant de se détourner pour disparaitre.
Respire Léo.
- Ne t'inquiète pas Léo, je m'occupe de tout.
La voix de Texas résonna et elle sorti d'un coin sombre, visiblement elle n'avait pas tout perdu.
- Je n'en doute pas une seconde Tex, tu vas tout faire pour que je reprenne ma place. Toi et ta bonté légendaire. ironisais je en la fusillant du regard.
Texas élit un petit rire aiguë et s'approcha de moi, elle leva la tête vers la chambre de Syin.
- Je vais bien m'amuser ici, tu as raison tu sais, je m'empate, je vais me refaire la main ici. Et je vais commencer par le grand muet sexy. Mon dieu il a un corps à se damner ! Et il ne pourra pas ouvrir sa gueule pour me chanter son amour. L'homme idéal.
Mon coeur resta de marbre mais mon corps se tendit légèrement. Ce qui passa inaperçu auprès de Texas qui me regardait.
- Oh je suis déçue, je pensais que tu avais un faible pour lui. Siffla t'elle en s'approchant de mon visage. Tu n'as pas encore trouver celui qui fera battre ton coeur froid Léo ? Préviens moi quand ça arrive. J'aimerais vraiment le rencontrer.
La menace sous-jacente était à peine voilé. Et pour une fois j'espérais qu'Ares apparaisse là maintenant. S'il y avait bien quelqu'un qui pouvait lutter contre elle c'était bien lui. Le frère du tueur d'Ombre.
- Crois moi Tex, tu n'aimerais vraiment pas les choses qu'il pourrait te faire. Tu finirais pendue au bout d'une corde. Soufflais je à son oreille.
Son corps se crispa discrètement mais pas assez pour que je puisse ne pas le voir. Elle avait les mêmes traumatismes que les miens. Sa peur était aussi forte que la mienne.
Je l'embrassais doucement la joue et recula en souriant.
- Aurevoir marraine.
Elle resta muette, indécise devant mon changement d'humeur. Et j'adorais ça.
J'entrais dans ma Chevrolet et demarra en trombe, devant le poste de sécurité je ne pris même pas la peine de faire un doigt d'honneur à Joey.
Avant de partir, je devais allait voir Terry, alors je me rendais au Blue Moon. Mon esprit était vide, et mon cœur complétement mort quand j'entrais dans le bar, en mettant le masque de la Léo de Terry.
Posant mes clés sur le bar je m'installais sur un tabouret, Terry arriva des cuisines et me fit un sourire adorable qui disparut à l'instant ou il me regarda dans les yeux.
Il s'avança vers moi et se pencha en avant, les avants bras sur le comptoir.
Ancien membre de gang, Terry connaissait très bien l'histoire des Ombres, alors quand il ouvrit la bouche je ne fus pas étonné.
- Tu t'en vas. Dit il avec douceur.
J'étudiais son beau visage entouré de petites dreadlocks, il avait un tee shirt blanc à l'effigie de son bar et un jean classique.
- Je suis Exilée. Lâchais je en le regardant dans les yeux.
Terry serra les dents et se redressa.
- Putain Gregorio ne peut pas te laisser sans ressources sans protection ! Quel putain d'enfoiré ! S'exclama t'il en me servant un shot de Rhum que j'avalais d'une traite en même temps que lui.
- Et bien, il l'a fait. Pour une durée indéterminée.
Terry souffla d'exaspération et me regarda dans les yeux.
- Qu'est ce que tu vas faire ma petite tempête ? Demanda t'il tendrement.
J'haussais les épaules. Un vrai tic putain.
- Quitter l'état.
Terry secoua la tête en serrant les poings, il resta silencieux plusieurs minutes durant les quelles il me servit un autre shot.
Puis il se pencha de nouveau vers moi le sourire aux lèvres, ce qui me fit sourire, je connaissais très bien cet air, il avait une idée derrière la tête. La dernière fois qu'il m'avait regardé de cette manière, il m'avait demandé d'être la vedette de son Club libertin.
- Crache le morceau Terry. Riais je.
- J'ai bien envie d'ouvrir un nouveau club, ailleurs, je veux que les Clés soit de notoriété nationale ! J'ai besoin de m'étendre dans un autre état. Expliqua t'il des étoiles pleins les yeux.
- Mais, et ton Jesse ? Demandais je en souriant.
J'avais enquêté sur l'amoureux de Terry, un SOD adorable, bon et merveilleusement bienveillant. La bonne pioche.
Terry secoua la main.
- Il se déplace souvent pour breveter un sérum ou je ne sais pas quoi, il pourra me rejoindre régulièrement.
- Et donc, qu'est ce que j'ai avoir la dedans ? Demandais je curieuse.
Terry me fit un sourire complice.
- J'ai besoin de ma vedette pour faire connaitre mon club bébé, tu auras un taf et des ressources, le temps que toute cette merde se tasse.
Un sourire radieux étira mes lèvres, voila pourquoi Terry faisait parti des miens. Il était toujours là.
- Et où est ce qu'on va beau gosse ? Soufflais je.
Terry se redressa et passa son torchon sur son épaule.
- Direction Chicago Bébé.
J'écarquillais les yeux de surprise.
- Quoi ?! Non ! M'écriais je.
Terry acquiesça en riant.
- Oh que si, prépare ta polaire bébé, on va s'encanailler à Chicago toi et moi, je laisse la gérance du Blue Moon à Sallie des demain et on décolle.
Et merde.
Je bougonnais dans mon coin et sorti mon téléphone, je voulais prévenir Rhage et j'avais un appel à passer.
Je me levais et me dirigea vers une fenêtre pour observer la lune, le téléphone collait à mon oreille.
- Allo ? Léo ?
Au son de sa voix, mon corps se réchauffa.
- Oui, c'est moi.
- Tout va bien ?
- Prépare les valises Nanouk, on déménage. Lâchais je.
Un silence de deux secondes s'en suivit.
- C'est comme si c'était fait.
Elle raccrocha.
Tout n'était pas complétement perdu, j'allais rentré un jour, pour Syin, pour mes démons, pour Gregorio. Mais pour le moment je devais m'éloigner pour Rio.
L'avantage de quitter la Louisiane, était que je ne croiserais plus jamais Ares Turner. Et ça, ça n'avait pas de prix.
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Hello !
Dernier chapitre de la semaine !
Le prochain arrivera milieu de semaine prochaine !
Régalez vous !
Bon reprenons les choses dans l'ordre. Elias est trop trop mignon !
La relation Syin / Léo ! mamama ! Pepite !
Maintenant vous savez pourquoi Léo n'a pas pu recontacter Taylor, elle avait du partir au Mexique à cause d'une menace, pour les plus observatrice, Taylor lui demande dans les SOD si elle est en danger ...
Glauque les poupées hein ...
L'arrivée de Texas ! Signal d'alerte ! Problème en approche !
La réaction de Gregorio .... Ce personnage est beaucoup plus complexe qu'il en à l'air !
Sans parler d'Alice ...
Qui pourrait menacer Léo ? Mystère Mystère ...
Les mots trop dur de Léo envers Syin ... Il m'a brisé le cœur mon bébé !
Et Texas qui veut toucher notre grand muet !
Et Terry ! On va pouvoir en découvrir un peu plus sur lui dans les prochains chapitres !
En attendant le prochain chap sera un POV d'Ares ! Une pepitas !
Il va bientôt rentrer dans le game notre dieu de la guerre ... Il va falloir s'accrocher !
à Très vite !
Xoxo
Love
Lagertha.