GENESIS : L'Europe

By Constellation_Sky

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L'histoire commence un jour où l'on perd plus qu'on gagne. Deux personnes se brisent, silencieusement et dans... More

AVERTISSEMENT/PRELUDE
PROLOGUE : Une surprise nocturne estivale.
Les ennemis de mes ennemis sont mes amis
La famille est un trésor précieux
L'allégorie de Platon
Aujourd'hui existe bel et bien
Les démons nous poursuivent jusqu'en enfer.

Une amitié qu'on préférerait oublier

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By Constellation_Sky


Le ciel étoilé de la côte d'azur brille au-dessus de moi, la lune nimbe de sa lumière le pont supérieur du navire sur lequel se déroule le gala annuel donné par la Marine Nationale, les invités sont toutes les plus grosses fortunes de la citée provençale.

Mon regard se laisse bercer par le mouvement rythmé des vagues venant s'écraser sur la coque avant du bateau de croisière. Cette étendue d'eau noir bleuté zébré d'écume blanche m'apporte autant de paix et de sérénité que la vision des champs de lavande entourant Valinor.

La mer est une merveilleuse thérapie, mieux qu'un psy !

Tous les ans, en plein mois de juillet, nous nous retrouvons sur ce bateau mélangés aux officiers militaires et aux riches entrepreneurs qui se rassemblent avec l'aspiration stratégique de conclure des affaires, de faire des alliances commerciales et personnelles, du moins pour les hommes. Eux se pavanent au bras de leurs épouses ou de leurs maîtresses, les exposant à l'instar des trophées sportifs qu'ils ont surement dû remporter pendant leurs années d'études.

Quant aux invitées féminines, elles se laissent exhiber par leurs cavaliers ou autre personne de la gente masculine, un mince prix à payer pour vivre dans l'opulence et la soumission cependant le prix le plus élevé est le regard critique de leurs alter ego, un cachet trop élevé à mon sens.

- Je suis surpris de vous voir ici, Mademoiselle Medellin, m'interpelle un voix masculine me sortant de mes pensées. Gia ne sera pas contente de vous savoir ici plutôt qu'à l'intérieur.

- Effectivement, souris-je en me retournant vers le cinquantenaire dont les cheveux bruns commencé à grisonner sur les côtés de son crâne. Cependant, je ne dirais rien à Teresa si vous ne me dénoncez pas à Gia, Commandant Adam.

L'homme devant moi éclate d'un rire franc et sonore, un sourire insolent étire mes lèvres tandis que mes yeux détaillent son uniforme blanc où de multiples récompenses tronent sur sa poitrine, ses étoiles reposent sur ses épaules finement musclés.

Ses iris vertes orné de jaune accrochent les miennes pendant quelques secondes avant de glisser sur la tenue ridicule que m'a forcé Médusa à porter avec l'argument de devoir se fondre dans le décor, ce soir plus que les autres.

- Tu sublimes cette robe plus que ce qu'elle ne te rends honneur, Lily-Rose, me complimente le Commandant Adam en relevant son regard de ma robe verte dont le décolleté ne laisse que peu de place à l'imagination.

- Je penserai à remercier Gia pour cette prouesse, ricanais-je mal à l'aise du compliment. Cependant tu dois te douter que je ne suis pas là pour la soirée, Clovis. As-tu ce que je t'ai demandé ?

- Pour qui me prends-tu, Lily-Rose ? s'offusque faussement l'officier de la Marine Nationale en glissant une main dans sa veste d'uniforme. Ton appel du mois dernier m'a surpris mais j'ai les informations que tu recherches cependant je doute qu'elles te plaisent.

Clovis Adam me tend un morceau de papier plié en quatre. Je l'ouvre prestement pour lire les nouvelles informations que je viens de récolter mais seulement un nom et une adresse se trouvant dans la capitale française sont annoté sur cet espace blanc.

Mes sourcils se froncent soudainement alors que je relis plusieurs fois les trois lignes entre mes doigts manucurés de noir pour ce soir, stupéfaite.

Nous avons passé le mois précédent, chacun notre tour, à faire jouer nos contacts ainsi que nos relations pour attirer l'attention de notre cible, l'ordre mondial du "Nouveau Monde", montrant au grand jour les deux figures publiques choisis avec soins, comme des chefs d'entreprises importants et utiles à la société.

Et étant donné que prudence est mère de sureté, les caméléons que sont Fanatique et Médusa ont endossé ce rôle avec éclat et splendeur. Ils sont devenus les représentants de notre entreprise en quelques semaines, l'ordre les a cru nouveaux dans cette caste de la société, inoffensifs et ignorant tout du monde.

Ils ont mordu à l'hameçon comme des bleus !

Médusa et Fanatique ont réussi à obtenir un rendez-vous avec l'un d'entre eux autour d'un repas d'affaire au Cercle d'Or, le restaurant le plus réputé des environs, la proposition de parrainage au sein de l'ordre ne s'est pas fait attendre, plus rapidement que nous l'aurions imaginé.

Fanatique a fait mine de devoir réfléchir avant de donner une réponse définitive ce que l'homme en costard Hugo Boss a parfaitement comprit mais l'a avertit que son offre a une date d'expiration, ce soir. La raison principale de notre présence à cette fête ridiculeusement mondaine.

A peine rentré, Maestro s'est lancé dans les vérifications d'usages sur le mandataire de l'ordre mais rien ne semble étrange, une vie ordinaire et paisible. Néanmoins, il faut se méfier de l'eau qui dort d'autant plus quand on sait dans quel monde cette eau coule.

Le lendemain, j'ai demandé à une vieille connaissance, le Commandant d'une des unités de commandos marine basé ici, au sein de l'Arsenal, de se renseigner sur le recrutement de militaires au sein des forces spéciales dont le recruteur n'est autre qu'un envoyé de l'Etat Major.

- Aucune question, je présume ? ricane le militaire avec amusement alors que je range l'information dans mon décolleté après avoir tapé un rapide message pour mon bras droit et le hackeur.

- Rien est à dire, éludais-je rapidement d'un mouvement de tête.

- Il est venu la semaine précédent ton appel, dit Clovis en scrutant mon visage et mes yeux. Un envoyé de l'État Major selon lui. Quand j'ai vérifié, ils ont tous confirmé sans donner plus de détail.

- C'est le problème Clovis.

- Vous n'avez jamais cessé, n'est-ce pas ? soupire le Commandant s'accoudant au garde-fou du pont. Après la secte, j'ai prié chaque soir pour Ezéchiel et toi, que vous puissiez trouver votre place en ce monde, une vie ordinaire, paisible et...mais ce n'est pas possible, hein ?

Non, cela ne l'est pas.

Nous avons été brisés bien trop de fois pour espérer être réparés malgré les efforts de Clovis et Teresa Adam qui nous avaient accueillis au sein de leur foyer après la dissolution de la secte, des années auparavant. Ils ont tenté de rattraper des années de sévices, de mauvais traitements et d'actes barbares avec de la douceur, de l'amour et la chaleur d'un foyer dans lequel nous avons notre place si nous le désirons mais le mal fait est irréversible car trop profond.

Nous étions, sommes et serons toujours des inadaptés de la société. Perverti par la barbarie humaine, nous avons vu la mort en face bien trop de fois pour croire en une vie simple et sans problème.

Ezéchiel a été le premier à partir du foyer des Adam alors je l'ai suivi dans l'heure qui suivait au grand damne du couple, effondré et confus avant de comprendre que leurs vies nous sont complètement étrangères. Mon bras droit est entré dans les commandos alors que je récupère ma place dans le monde qui est le nôtre depuis notre naissance tout en obtenant mon premier diplôme au secondaire.

Silencieusement, ma main se pose sur l'épaule du cinquantenaire, à travers ce geste, je lui apporte un peu de soutien face à la concrétisation de la réalité aux antipodes de ses ambitions pour Ezéchiel et moi. Malgré notre départ, nous n'avons jamais cessés d'être les enfants qu'il n'a jamais pu avoir avec sa femme.

Pour Ezéchiel comme pour moi, ils n'ont jamais cessé d'être des figures parentales, les seules qu'on est eu.

La chaleur de sa patte d'ours en guise de main recouvre la mienne, un soupir de résignation parvient à mes oreilles et je sais que le temps d'acceptation risque d'être long et fastidieux mais cela ne change rien entre nous.

Il a toujours eu des doutes mais aucune preuve, aujourd'hui je viens de confirmer toutes ses plus sombres pensées.

- Tessie est-elle au courant ? demande Clovis à demi-mot.

- Non et on souhaite que ça reste ainsi.

- Je suis d'accord, confirme-t-il avec un rictus entendu avant de changer de sujet : Retournons à la fête, ils ont dû remarquer notre absence.

Une légère brise d'été soulève les quelques mèches folles s'échappant de la coiffure guindée couronnant mon crâne alors qu'un rire franc sortit de mes lèvres en pensant à la sérénade de reproches qui nous attends par les deux tyrans. Le Commandant Adam m'offre son bras pour regagner la salle où s'échappe la musique d'ambiance de l'orchestre présent pour l'événement.

A peine un orteil sur le plancher cirée du lieux de réception de la soirée, Ezéchiel nous saute dessus, derrière son masque lui recouvrant la moitié de son visage, son regard tournoient l'incompréhension, l'inquiétude et la colère mais cela n'est pas le moment de régler cela en public, surtout ce soir.

Une annonce plus importante nous attend, on réglera les conflits de cours d'école plus tard. Mon regard vairon accroche son regard lui intimant de se calmer, mon bras droit soupire résigner mais au fond de lui-même sait que j'ai raison.

Une fille d'Eve se matérialise aux côtés du géant brun, quelques marques du temps sur le visage doux de la femme brune, sa robe nacré mettant en valeur sa silhouette fine et féminine, ses yeux bleu brillant d'amour maternelle et de joie. Et malgré son masque orné des ailes vertes d'un papillon, je reconnais l'épouse du Commandant, Teresa Adam.

- Lily, ma chérie ! s'écrit-elle en me prenant instinctivement dans ses bras avant de me lâcher la seconde suivante. Vous avez encore disparu, la soirée ne te plait pas ?

- Bien sûr que si, Tessie, dis-je sur un ton rassurant en lâchant le bras de Clovis pour attraper instantanément celui d'Ezéchiel. Mais j'ai eu besoin de prendre l'air et Clovis, en gentleman, s'est proposé de m'accompagner.

- Je vous ai mis à notre table, dit Teresa avec un sourire maternelle satisfaite de ma réponse. Ainsi que ton cavalier, Théa et Ezio. Pour les autres, j'ai suivi tes demandes en positionnant un couple à chaque table.

- Ton cavalier ? répète Clovis surpris des paroles de son épouse en relevant un sourcil intrigué. Dois-je jouer au paternel protecteur ?

- Lily n'a jamais eu besoin de protection, Clovis, rit l'homme dont je tiens le bras. Et à mon avis, tu vas l'apprécier. C'est mon ancien major, un homme bien avec des valeurs.


Soupirant d'exaspération de l'attitude des deux hommes, je remis mon masque doré rapidement imité par le Commandant lorsque l'oratrice principale de la soirée nous invite poliment à gagner nos places autour des tables mises en place en disposition cabaret, face à la scène.

Teresa nous conduit gracieusement à la nôtre, sur la première rangée tout à droite ce qui nous donne une visibilité de choix sur l'ensemble de l'assistance. Par habitude de la maison, Ezéchiel s'assoit à ma droite suivi de Théophila que l'organisatrice de cette soirée étreint avec tendresse avant de s'asseoir à ses côtés en débutant une de leur discussion endiablé qui ne se termine pas avant que je donne l'ordre de rentrer chez nous.

L'époux de Teresa s'attable à son côté tout en débattant avec un officier marinier que je ne reconnais pas. Cependant, il s'installe à notre table sans interrompre leur conversation qui semble plus professionnelle que personnelle.

Une main douce électrise ma nuque quand je sens l'effleurement de sa peau sur la mienne provoquant la morsure déstabilisante d'Eros déferlant dans mes entrailles. Ma tête se tourne prestement vers le responsable de l'affolement de mon palpitant cardiaque, le bellâtre à la carrure puissamment musclés habillé d'un simple costard noir, sa chemise rappelle la couleur de ma robe dont le col laisse entrevoir les tatouages de son cou, un corbeau tenant un serpent entre ses serres.

Diablement beau ! Un tentateur comme le serpent dans le jardin d'Eden !

Son masque noir et sobre souligne son regard ambré à la teinte d'un vieux bourbon accrochent les miens quand l'adonis s'assit à ma gauche, sa posture comme ses yeux trahissent de son malaise à être parmi ceux qui autrefois l'envoyer, ses hommes et lui, au front alors qu'ils restent bien au chaud dans leur bureau.

Un sourire crispé et gêné étire ses lèvres tentatrices que je rêve d'embrasser depuis cette première soirée d'apéritif.

- N'oublie pas de respirer, chuchote mon ami d'enfance à mon oreille pour que je sois la seule à l'entendre.

Une bouffée d'air frais s'engouffre dans mon corps aux paroles d'Ezéchiel, je romps notre échange visuel reportant mon attention sur mon second qui arbore un sourire semblable à celui d'un chat ayant volé un poulet, fier et goguenard.

Lily-Rose reprends toi, bon sang ! Reste concentré sur la mission.

Mes yeux parcourent la salle, cherchant le reste de mon clan autour des tables, Valack se tient en affaire avec plusieurs de ces voisins et pendant quelques secondes, son regard croise le mien, juste le temps de m'offrir un clin d'oeil rassurant avant que son attention se reporte sur ses interlocuteurs.

A quelques tables sur sa droite, Cassius établit aux cotés de sa femme, Nova, qui méne un échange de point de vue face à un jeune officier marinier qui semble stupéfait de l'ardeur de ce petit bout de femme. L'époux de cette dernière m'adresse un sourire discret sans se détourner de sa conversation avec l'homme d'affaires à ses côtés, témoignant de la maîtrise de la situation.

Mon regard continue à survoler l'auditoire jusqu'à ce qu'il se pose sur le couple de nos représentants publics, Fanatique et Médusa, dialoguant avec un homme trentenaire que je reconnais comme le missionnaire de l'ordre du "Nouveau Monde". Cependant de loin, leur échange me semble trop vif pour être une simple négociation.

Machinalement, mon corps s'arque mais une œillade de ma sœur d'arme me stoppe dans mon élan, elle m'implore silencieusement de ne pas intervenir avant de poser sa main sur l'avant-bras de son époux qui se détend immédiatement à son contact en soufflant pour retrouver son calme lorsque son interlocuteur reprit la suite de la discussion.

A contrecœur, je détourne mon attention du couple à la recherche des derniers, Maestro, Louna et Solange. Mes iris plongent dans celle de Solange qui semble tout aussi tendue que son chef assis à ma gauche, une émotion malaisante et implorante nait dans ses prunelles tandis que sa femme et le hackeur sont pris dans des pourparlers, chacun avec leurs voisin.

Un sourire rassurant se fraie un chemin sur mes lèvres alors que je tente de l'apaiser silencieusement quand je sens le regard de mon voisin me brûler la peau de mon visage.

Un mouvement sur ma droite me sort rapidement de mon échange muet avec le second d'Aslan Ortiz, une armée de serveurs s'approchant de nous. Chacun avec une assiette en porcelaine blanche.

- La mosaïque aux saveurs antagonistes, énonce mon serveur en posant l'assiette devant moi. Un étourdissant mariage entre la pêche et la feta ainsi que de son assortiment de noix.

De l'art culinaire mais en traduction, une simple salade de feta, de pêche et de noix.

Les tranches fines du fruit sont à posées les unes sur les autres, autour de la feta, recouvert de quelques pousses de roquettes saupoudré de noix concassées.

Mes doigts s'enroulent autour de la fourchette à salade pour la planter dans mon assiette, mon regard est attiré sur ma gauche par l'inaction de mon voisin de table. Aslan Ortiz est figé devant son assiette, sa posture militaire est raide tandis que ses yeux font des allers-retours nerveux entre chacun des couverts.

Il est perdu.

Discrètement, je désigne de la main le bon couvert à utiliser. Son soupir de soulagement résonne à mes oreilles, pareille à un remerciement silencieux.

- Monsieur Ortiz, interpelle la voix de Clovis face à nous lorsque j'entrepris de déguster mon entrée mimée par l'ancien militaire. J'ai appris que vous êtes le cavalier de Mademoiselle Medellin ainsi que l'ancien major de Monsieur Weber.

- C'est exact, Monsieur...?

- Adam, indique le Commandant de navire sur un ton poli. Et ce n'est pas Monsieur mais Commandant, Monsieur Ortiz.

- Je vous prie de me pardonner, Commandant Adam, s'excuse Aslan Ortiz sur le même ton que son interlocuteur.

- Vous n'êtes plus militaire ? demande le voisin de table du Commandant avec un dédain à peine dissimulé. Si ce n'est pas indiscret, quelles en sont les raisons ?

- J'ai offert à l'armée de l'Air et de l'Espace dix années de ma vie, explique sobrement le bellâtre d'une voix blanche mais je vis sa main libre se serrer en un poing. A la fin de mon contrat, ils m'ont laissé le choix de continuer ou de partir en retraite et j'ai fait le choix de la seconde option.

Clovis opine sobrement mais son voisin ne semble pas en avoir fini avec ses questions indiscrètes. Et je n'ai pas la seule à le voir car Teresa coupe l'herbe sous le pied à l'officier marinier qui a déjà ouvert la bouche s'apprêtant à poser une nouvelle question.

- Comment se passe tes études en criminologie, Lily-Rose ? questionne notre sauveuse en détournant la conversation sur moi. Raconte nous comment est Quantico, ma chérie.

- Parfaitement bien, enchainais-je en suivant Teresa dans sa stratégie. Les professeurs sont satisfait de mes résultats et je suis satisfaite de leurs enseignements, la plupart me conseillent de prendre le cours de négociation mais je n'ai pas encore arrêté ma décision.

- Satisfait de tes résultats ? ricane Ezéchiel à ma droite en secouant doucement la tête. Tu es trop modeste, Lily. Elle est la première de sa promotion sur des milliers d'étudiants.

Les regards admiratifs de mes voisins de table me mettent mal à l'aise, mes joues rosissent sans que je ne le contrôle alors que je baisse la tête vers mon assiette pour tenter de cacher mon malaise. Je n'aime pas être le sens de l'attention, surtout pour cela. Les cours n'ont jamais été compliqués pour moi, j'ai eu mon baccalauréat avec facilité et félicitation alors que d'autres ceux sont tué à la tâche pour obtenir la moitié de mes résultats tout comme maintenant.

La promotion de Quantico ne m'a jamais vu mais connaît mes résultats aux examens par les enseignants, admiratifs. Et tout comme mon diplôme du secondaire, je les obtiens sans aucun effort alors que j'imagine aisément le travail acharné fourni par la plupart d'entre eux ce que je trouve injuste car pour moi, ses études ne sont qu'une simple couverture à mes activités.

Quelques applaudissements m'obligent à relever les yeux vers leur auteur, l'officier marinier dont j'ignore toujours le nom. J'hausse un sourcil l'interrogeant silencieusement de cette démonstration d'émotion malaisante alors que nous n'avons aucun lien à ma connaissance et que je n'apprécie pas.

Il se croit devant un spectacle ? Je ne suis pas une putain de bête curieuse !

Impressionnant, Mademoiselle Medellin, me félicite-t-il en reprenant son repas. Vous êtes une femme étonnante, puis-je me permettre de vous demander si vous avez un époux ?

- Non...

- Exigeante, je suppose ? Vous avez raison, Mademoiselle. Une personne comme vous mérite quelqu'un à sa hauteur voir plus haut. Néanmoins, je vous conseille de ne pas car les hommes n'aiment pas les femmes vierges aigris et votre beauté n'est pas éternelle.

Des grondements protecteurs naissent dans la poitrine des deux géants bruns se trouvant à mes côtés sous le regard de nos voisins de table, abasourdi. Stupéfaite de son culot, je reste pantoise pendant quelques secondes avant de me reprendre arborant un masque de société faussement poli cachant l'expression satisfaite face à l'humiliation arrivante.

- Monsieur...

- Lieutenant Da Silva, me corrige-t-il affichant un air hautain sur sa face d'idiot.

- Lieutenant Da Silva, grinçais-je en refoulant mon agacement au fond de moi. Je vous trouve méprisant et hautain donc non, je ne vous permets pas de me poser cette question, cela est totalement déplacé et indiscret. De surcroît, mon niveau d'exigence en matière d'homme à l'instar de la déclinaison de ma beauté n'est en rien votre problème avec, qui plus est, un soucis indiscret pour le sujet de ma virginité dont vous méritez la correction que je suis sur mon frère, ici présent, se chargera de vous infliger. Néanmoins, vous ne méritez même pas qu'il serre le poing et je ne laisserai pas les mains d'un homme que j'estime se salir avec une ordure telle que vous donc...

- Veuillez...

- On ne coupa pas la parole à une dame, Lieutenant, le coupais-je séchement en lui jetant un regard noir et assassin. Votre maman ne vous a pas appris cette règle simple de politesse ?

- Comment...

- Comment j'ose ? ricanais-je narquoise. Vous avez commencé, Lieutenant. Je ne vous rends que la monnaie de votre pièce car, si cela n'est pas claire pour vous, je ne suis pas comme toutes ces femmes présentes ici, au bras d'un mari infidèle ou bien la catin de l'un d'eux se complaisant dans l'opulence et la soumission pour avoir ne serait-ce que l'illusion de la liberté méprisable qu'offre l'argent. Outre cet argumentaire, je crois connaître la raison de votre indiscrétion pitoyable et je peux vous assurer que vous ne m'intéressez absolument pas et même si vous étiez le dernier homme sur cette terre. Je trouve votre tentative pour me courtiser pathétique, une insulte à ma personne, Monsieur Da Silva.

Humilié et honteux, le Lieutenant se lève en marmonnant des excuses intelligibles déjà en train de fuir dans la direction du pont du navire. Le sourire de mon ami d'enfance illumine son visage à l'identique de celui de Clovis et Teresa toujours de fervents admirateurs de mes tirades ardentes et passionnés face à des personnages comme cet homme.

Théophila lève ses pouces dans ma direction avec une moue satisfaite. Mon rictus froid et satisfait se change en un sourire amusé lorsqu'une main chaude et familière me fait tourner la tête vers son propriétaire, Aslan Ortiz, en se posant sur mon avant-bras. Il exhibe un sourire fier.

Son toucher électrise l'entièreté de mon anatomie, mon cœur loupe un battement avant de repartir au grand galop dans ma poitrine. La chaleur de ses doigts sur ma peau me brûlent mais aucune douleur n'irradie au sein de mon corps, c'est une brûlure agréable et douce.

Un raclement de gorge rauque fait exploser la bulle qui s'est formée autour de nous à la manière d'un bouclier, nous protégeant du monde environnant. Nos têtes se tournent vers le responsable, Clovis Adam, qui fusille du regard l'ancien major avant de se radoucir quand ses yeux se posèrent sur moi.

- Alors Monsieur Ortiz, interpelle d'une voix douce Teresa avant de quémander : Pouvons-nous en savoir plus sur vous ?

- Eh bien, il n'y a pas grand chose à dire, répondit Aslan Ortiz en passant sa main sur sa nuque mal à l'aise de la quémande de l'organisatrice du gala. J'ai vu le jour dans la ville de Honfleur lors d'une journée du 29 Février 1993, j'ai 29 ans.

- Et vos parents ? demande sobrement Clovis en continuant de manger.

- Je ne les ai pas connu, Commandant Adam, dit Aslan dont le corps se tendit jusqu'à mon contact sous lequel il se détendit immédiatement. Pour être honnête, j'ai grandi dans les différents foyers français jusqu'à ma majorité où je me suis engagé avec deux amis devenus des frères avec le temps et les épreuves ainsi que mon frère.

- Je vous prie d'excuser ma question.

Les serveurs apparaissent comme par enchantement nous sauvant de l'atmosphère devenue malaisante, ils reprennent les assiettes en silence avant de reposer la suite du repas devant notre nez, deux morceaux de magret de canard avec quelques quarts de patates douces et une sauce brunâtre. L'odeur sucrée accouplée à celle de la viande montant de l'assiette me mit l'eau à la bouche.

- Un canard au chocolat, énonce le serveur d'Aslan Ortiz avant de détailler ce titre. Un magret de canard sur ses morceaux de patates douces sublimé de sa sauce au cacao.

Aussitôt les mots franchir la barrière de ses lèvres qu'ils tournent les talons pour disparaître aussi vite qu'ils sont apparus. Je prends mes ouverts en esquissant un geste discret à mon voisin de gauche qui me remercie d'un sourire en coin qui fait fondre mon palpitant cardiaque.

Mes joues s'enflamment lorsque je tourne mon regard vers mon assiette tentant de cacher une nouvelle fois mon émotion ardente mais cela ne semble pas échapper à Ezéchiel et Teresa qui gloussent à la manière d'adolescent prépubère en ne récoltant qu'un regard noir de ma part.

- Ezio, fils, quand vas-tu te décider à demander cette charmante demoiselle en fiançaille ? demande Clovis de manière faussement innocente avec un sourire taquin.

Ezéchiel s'étouffe avec son verre d'eau lorsque l'époux de Teresa prononce l'habituelle question dont nous avions droit à chacune de nos rencontres avec le couple Adam malgré que ces derniers connaissent la position d'Ezéchiel à l'instar de la mienne.

Le mariage est un aveu d'appartenance à l'autre, un aveu de don à une personne sans savoir si celle-ci se donne de la manière que vous.

Une promesse creuse identique à la déclaration d'amour sociétale, désuet de sens.

Et puis il y a les probabilités, un mariage sur deux explose pendant la première année. La société nous a transformés en consommateur, une relation ne marche plus, on la jette aux ordures sans même chercher à la réparer mais on attend la personne idéale, l'âme-soeur.

Quelle blague ! On recherche des sauveurs, pas des âme-soeur.

Mon second s'apprête à répliquer sa phrase habituelle qui amène inexorablement un débat sur l'importance du mariage, Clovis s'est résigné à pouvoir, un jour, m'emmener à l'autel pour passer le relais à mon futur époux contrairement à sa femme qui désire ardemment avoir le privilège de marier son unique fils, Ezéchiel.

Soudainement, une silhouette masculine se manifeste d'un raclement de gorge claire et intentionnelle coupant mon ami d'enfance dans son élan. Toute l'attention de la table se tourne vers l'homme brun que je reconnais comme le missionnaire de l'ordre attablé un peu plus tôt avec Médusa et Fanatique.

Mon corps s'arque à la manière d'un arc à l'identique de mon bras droit, je tourne la tête vers leur table mais le couple a disparu. Un mauvais pressentiment naît dans mon esprit, s'amplifiant à chaque fois que mes yeux se tournent dans toutes les directions à leur recherche.

Merde ! Où sont-ils ? Ils ne seraient jamais partis sans m'en avertir, c'est certain.

Monsieur Weber, Mademoiselle Medellin, salue le contrevenant avec un sourire aussi faux que la moitié des femmes attablé. Mon patron souhaite vous voir, vos amis sont déjà avec lui.

- On peut savoir qui...

- On vous suit, déclare aussitôt Ezéchiel sur un ton froid en se levant avant de se tourner vers la table. Ne nous attendez pas pour le dessert.

Le Commandant opine en fusillant du regard le missionnaire mais aucune opposition ne franchit le barrage de ses lippes, je l'en remercie d'une rapide oeillade. Aslan Ortiz se lève en même temps que moi avec le désir de nous suivre mais je pose une main sur son épaule pour lui ordonner de se rasseoir d'une simple pression à laquelle il ne semble pas réceptif.

Mes lèvres s'approchent de son oreilles à la manière d'un baiser sur la joue, je lui chuchote quelques mots pour qu'il soit le seul à entendre :

- Rassieds-toi Aslan. Dès qu'on est plus dans votre champ de vision, postez-vous à quelques dizaines de mètres de nous. Valack connaît le protocole et Maestro vous donnera notre position exacte.

Mes lèvres caressent la peau de sa joue pour amplifier l'illusion d'un simple baiser pudique, je recule pour me détourner de l'apollon qui s'est figé à mon geste. La sensation de sa peau douce sous mes lèvres à l'instar de la proximité de nos corps m'enivre pendant une seconde quand Ezéchiel m'offre son bras avec une expression fermée, seul son regard le trahit à travers le masque.

Je le prends, un faux sourire identique à celui de l'inconnu plaqué sur mon visage avant de le suivre hors de la salle de gala sous le regard méfiant et inquiet de mon clan et du couple Adam.

La porte nous séparant de l'extérieur à peine franchie que la bourrasque fraîche de la nuit d'été me fait frissonner, le géant brun enveloppe mes épaules de son bras en guise de protection contre le mistral. Ce geste réchauffe le peu d'âme qu'il me reste car il est la preuve de notre lien, nous n'avons besoin d'aucun mot, un regard nous vaut mille mots entre nous.

On progresse vers le pont arrière du navire dans un silence religieux avec seulement pour fond sonore le fracas des vagues sur la coque du vaisseau de plaisance et peu à peu de notre cheminement, une seconde salle identique à celle que nous venons de quitter s'affirme devant nos yeux. Les lumières sont allumées à l'intérieur mais le silence royal trône sur cette partie du bateau, nous rend méfiant à la suite des événements, je n'aime pas le silence sauf celui après une détonation.

Au fond de moi, je sentis le monstre faire trembler les barreaux de sa cage en manifestant un message simple : ma noirceur veut sortir. L'obscurité de mon âme conquit mon esprit à chaque claquement de mes talons sur le plancher cirée du navire.

Une nouvelle fois en l'espace de quelques semaines, j'offre le contrôle de mon corps, éteignant l'humanité pour n'être que l'être sombre et sans cœur qu'est l'Ancien Testament.

Une respiration pour éteindre mon humanité, la plaisante excitation m'octroie un frisson de plaisir le long de mon corps.

Une respiration pour recentrer mon esprit, sa rage coule dans mes veines me consumant.

Une respiration pour assoupir mon âme, son ardeur prit la maîtrise de mon corps.

Le seuil de la seconde salle, identique à la première, franchit la continuité du silence de l'extérieur me frappe quand une silhouette masculine qui ne m'est pas inconnu entre dans mon champ de vision.

Lieutenant Da Silva, l'homme que je viens d'humilier devant toute notre table, il se tient devant nous, fier et narquois. A ses côtés se tient deux gorilles tout vêtu de noir au regard froid.

Le rictus tendu de mon second se fait amusé à l'instar du mien à la vue de leurs expressions menaçantes cependant une porte s'ouvre sur deux hommes en costume, tenant Fanatique et Médusa par le bras, les traînant presque dans son sillage à la manière d'un vulgaire bout de viande.

La colère galope dans mes veines, se répandant dans mon corps lorsque mes yeux détaillent le corps de mes compagnons d'armes, tuméfiés, le visage orné de coupures sur les joues et les lèvres. Cette vision faillit réveiller la dernière part d'humanité encore éveillée en moi. Cependant, je la repousse vélocement au fond de la cage abritant quelques secondes plutôt le monstre, évitant ainsi de donner plus d'argument à leurs bourreaux de les brutaliser.

Fanatique tourne son regard dans ma direction avant de m'adresser un simple clin d'œil dont je connais le message par cœur : on va bien, ce n'est rien.

Mon attention se reporte sur le troisième homme à entrer en scène, une silhouette familière. Mon sang se glace d'effroi instantanément quand mes yeux vairons rencontrent les siens, des iris sombres que je ne risque pas d'oublier, jamais, ni ce rictus cruel qu'autrefois j'ai pu arborer à l'instar d'Ezéchiel.

Son costume Hugo Boss souligne sa carrure devenue large et musclée depuis notre dernière rencontre. Il arbore toujours le tatouage d'un crâne sous son œil droit. Son métissage de peau aurait pu le rendre attirant si je ne sais qui il est.

Et malheureusement, je ne le sais que trop bien, un démon du passé revenu des enfers.

Bonjour mes vieux amis, nous salue-t-il sans nous lâcher du regard. Cela fait bien longtemps, trop longtemps pour ma part.

- Et pas assez pour nous, crache Ezéchiel acide avec dégoût.

L'homme revenu d'entre les morts fait signe à son suiveur de lâcher mes deux amis. Ce dernier s'exécute en grognant à la manière d'un animal et dont le regard reste fixé sur nous à la manière d'un chien surveillant les frontières de son territoire. Médusa chancelle jusqu'à son bien-aimé avant de l'aider à se mouvoir dans notre direction ce qui fait sourire le démon du passé.

- Vous excuserez l'état de vos amis mais ils ont décidé de nous mentir en vous faisant passer pour ce qu'ils ne sont pas.

- On a rien dit, je te le...

- Non effectivement, ils n'ont rien dit, ricane l'obscure personnage. Même quand mes hommes ont commencé à montrer leur savoir-faire.

- Quelle bravoure ! ironisais-je tout aussi acide que mon bras droit. Tu t'en prends toujours au plus faible, mon cher. Tu n'as toujours pas les couilles de t'en prendre à quelqu'un de ton envergure.

La de rage et rivalité éclairent son regard pendant une fraction de seconde avant qu'il ne se recompose un masque de froideur et d'indifférence.

Je viens de toucher un point sensible et le même qu'avant : Son égo est toujours à l'image de sa susceptibilité, immensément grande !

Un rire jaune me fait tourner les yeux vers son auteur, le Lieutenant Da Silva étalant une condescendance éloquente sur son visage, me donnant l'envie de lui enlever pour lui faire avaler.

- Cet homme n'est pas l'un de vos larbins, Mademoiselle Medellin, m'avertit l'officier marinier sur un ton menaçant. Vous ne savez pas à qui vous...

- C'est toi qui ne sait pas qui tu t'adresses, coupe le spectre d'un passé douloureux avec un rictus moqueur en posant les yeux sur l'imprudent. Lily-Rose Genesis Medellin, la femme se tenant devant toi, n'est autre que le célèbre "Ancien Testament", la célèbre cheffe des Anges de la Mort, Aloïs.

Le regard hautain et méprisant de mon ancien voisin de table se mue en un éclair d'admiration à peine la déclinaison de l'entièreté de mon identité franchit les lèvres de la relique passée, mon nom ne lui est pas inconnu à l'image de ma réputation. Son regard reflète sa vénération à la manière d'un fan devant son idole.

Lui avait-il parlé d'Ezéchiel et moi ? De notre passé commun à tous les trois ?

Un frisson de dégoût parcourt mon corps tandis qu'une haine viscérale envers l'homme tout droit sorti d'un de mes souvenirs d'enfance s'empare de mon être. Je déteste quand on m'admire ou plus pour les actes innommables et immoraux que j'ai posés dans ma vie même si je ne ressens aucun remords ni regrets. Car moi, je me dégoûte autant qu'ils me hantent.

Ezéchiel prête main forte aux nôtres dont l'équilibre se met en péril à chacun de leurs pas, il passe le bras de notre frère d'arme derrière sa nuque, le soutenant avec l'aide Médusa.

- Tes...subalternes n'ont rien dit, reprit le démon au regard aussi sombre que les âmes présentes dans cette pièce. Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver le tatouage d'une des légions d'Azräl sur leurs corps. Et puis, Aloïs est venu me voir en pestant contre une certaine "mademoiselle je-sais-tout" se prénommant Medellin. Le hasard n'existe pas, Lily.

- Je t'ai connu plus vif d'esprit, raille Ezéchiel provocateur. Tu es devenu plus...lent avec les années.

- Ezéchiel ou devrais-je dire "Paraclet" comme au bon vieux temps, persifle-t-il vengeur. Ils connaissent votre passé ? Entièrement ainsi que votre rôle dans...

- Oui.

Ce n'est pas un mensonge, chaque membre des Anges de la Mort connaissent notre ancienne appartenance à la secte des "Enfants d'Azraël" cependant, la manière dont nous en sommes sortis diffère de la vérité ainsi que nos anciens noms hormis le mien qui m'a suivi. Les quelques survivants de cette nuit ont forgé notre réputation.

Une grimace sarcastique survient à ma réponse qui est trop rapide pour être tout à fait honnête mais avant qu'il ne le relève, un point rouge apparaît au milieu de la poitrine d'un des larbins de l'homme au regard ténébreux attirant mon attention.

Valack est là. La fête peut enfin commencer.

La seconde suivante, une balle de sniper traverse la vitre qui l'abat d'une balle dans le cœur. La panique se lit sur les visages de la partie adverse qui sort précipitamment ses armes au contraire de nous qui ne bougeons pas d'une oreille. On les regarde s'affoler et se cacher à la manière des enfants apeurés sauf le démon arborant une grimace de cruauté.

Les yeux du Lieutenant Da Silva se tournent dans la direction de la position du tireur d'élite qui continue d'abattre nos assaillants. Dans un élan de courage suicidaire, il progressa dans la direction m'ignorant complètement avant de lever le canon de son arme mais je le désarmés souplement, sans effort, sous le regard amusé du reliquat de ma remembrance.

Mon direct déséquilibre l'officier qui tombe à un mètre de moi, le regard assassin et confus.

- C'est une déclaration de guerre, Shéol, annonçais-je d'une voix froide et tranchante lorsque le canon de l'arme s'installa sur le front de l'officier à genoux. Encore une fois, tu es du mauvais côté. On vous mettra à genou avant de vous exterminer comme la vermine que vous êtes.

- C'est ce que tu crois, déclara-t-il en regardant froidement ses hommes tomber inerte. Vous avez tenté une fois, cela n'a pas fonctionné ni aujourd'hui ni demain alors, pour la vie de tes amis renonce et bats-toi à mes cotés. Ne l'oublie pas, Lily.

- Jamais je ne retournerai en enfer !

La balle passe au travers de la boîte crânienne du Lieutenant. Son cadavre tombe à mes pieds dont une auréole sanguinolente grandit autour de sa tête alors qu'un grondement sauvage franchit mes lèvres, un voile rouge de rage se posa progressivement sur mes yeux vairons obstruant ma vision.

Une balle est définitive, on ne peut revenir en arrière. Le silence suivant sa détonation est agréable à mes oreilles, éclipsant les bruits de riposte des camps adverses brisé par le fracas du corps de l'homme tombant au sol.

Une flaque de sang commence à former une auréole rouge autour de sa tête, son regard vide regardant dans la direction du démon de mon passé, l'homme à la chevelure et au regard noir comme l'âme de chaque personne ayant un jour appartenu à la secte des Enfants d'Azraël.

Mon regard vairon se tourne vers lui, un sourire satisfait a pris place sur ses lèvres avant de se détourner de nous pour partir par la porte d'où il est venu, comme un cauchemar sauf que je sais qu'il n'en est rien.

Cela est bien réel, il est bien réel. 

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