Ses lèvres sur les miennes... ce n'est pas bien, ce n'est pas ce qu'il faut faire maintenant. Parce qu'il sait, parce que je lui ai mentis, parce qu'il m'a abandonnée.
-Non, je gueule, non je peux pas, putain ! Je suis censée être en colère contre toi et toi aussi je te rappelle !
-Ouais et bien excuse moi de ne pas avoir envie de m'engueuler avec toi ! Oh et puis merde ! Tu sais quoi ? Je t'emmerde, pétasse. J'en ai plus que mare de toujours devoir être celui qui s'excuse, alors que c'est toi qui est en putain de faute ! Toi et seulement toi ! Si tu m'avais dis dés le début que tu étais une foutue bipolaire, j'aurai jamais eu à jongler entre tout ces problèmes qui me bouffent la vie.
-T'es entrain de dire quoi là ?
-Je suis en train de te dire que t'es qu'une plaie, Cassandra. Une putain de tarée qui est en train de foutre ma vie en l'air.
Et le silence prend place. Je sens mon coeur craquer sous le poids des mots, et ça fait tellement mal. On n'entend plus rien à part les voitures sur les routes dans le quartier, mon souffle qui tremblent, et mon corps qui se laisse tomber sur la canapé de cuire. Une putain de tarée. C'est donc ce qu'il pense réellement de moi, une simple tarée qui n'est là que pour ruiner la vie des gens ? Mais qu'est-ce que j'y peux moi, hein ? Qu'est-ce que j'y peux si je suis comme ça ? Qu'est-ce que j'y peux si ma vie est un bordel total ? Je n'ai jamais demandé à avoir un trouble psychique qui me ronge de l'intérieur. Je n'ai jamais demandé à être minable, à être une fouteuse de merde qui ruine tout sur son passage. Je ne lui ai jamais dit parce que j'ai bêtement cru que tout allait mieux, j'ai bêtement cru que le calme allait continuer. Mais non, la bipolarité est incurable, elle vous ronge de l'intérieur comme de la rouille et vous fout en l'air comme de la poudre blanche avec nos neurones. Il se passe la main dans les cheveux, et se dirige vers la porte en maugréant qu'il sortait prendre l'air. Mais pour qui il se prend merde ?! Ça fait mal, je n'arrive même plus à respirer normalement. Pourquoi a-t-il dit ça ? Pourquoi c'est partit si loin ? Pourquoi est-ce qu'a chaque fois que je suis heureuse, quelque chose cherche à me mettre à terre ? Je me sens tuée, poignardée dans le dos parce qu'il m'a balancé au visage la seule chose qui aurait pu me bruler de l'intérieur.
-Tu ferais mieux de prendre tes affaires Nathan, parce qu'une fois passé cette porte, il est hors de question que tu remettes les pieds ici.
-Quoi ?
Sa voix craque et je n'ose pas le regarder dans les yeux, la lueur blessée dont ils doivent être voilés me ferait surement changer d'avis et c'est hors de question : il est allez trop loin, et il est temps qu'il le comprenne. Je ne suis pas sure de mon choix, mais peu importe. Je le déteste tellement à cet instant que le voir me donne envie de vomir. Pas de dégout mais de honte. J'ai honte de le voir, de moi, de son comportement, de nous, de ma vie, et même de l'aimer. J'ai honte parce que je ne sais faire que de la merde, je n'arrive jamais à rien et là, j'ai simplement envie d'exploser en sanglots. Mais pas devant lui. Non. Je n'ai pas la force de le voir se rendre compte à quel point je suis faible.
-Tu m'as parfaitement entendu. C'est finit Nathan, tu remballes tout et tu te casses.
-Non ! Je... Pardon, je suis désolée ! Je te demande pardon mais je t'en suppl...
-Va t'en.
Une larme coule sur ma joue, et je suis obligée de me mordre la lèvre pour retenir l'infinité d'autres. C'est horrible, j'ai une douleur virulente dans la poitrine et j'ai l'impression que ma tête va exploser. Pourquoi ne part il pas ? Je ne veux plus le voir, je veux qu'il soit loin de moi parce que je l'aime et que j'en ai mare de me faire tuer de l'intérieur par lui. Je sature, je suis à bout et à deux doigts de lui claquer entre les doigts.
-Va t'en ! Je lui répète en hurlant, la voix brisée et la gorge serrée.
Il sursaute lorsque je me lève d'un coup et lui bondit dessus. Je le pousse je frappe en lui hurlant à quel point je le déteste, à quel point j'ai envie qu'il parte loin de moi et à quel point il m'est insupportable de le voir.
-Cassandra. Il va pleurer, je le sais car ses yeux sont rouges et sa voix par en vrille. S'il te plais, arrête.
-Dégage ! Putain, je te déteste. Pourquoi t'es toujours là, hein ? Je ne veux plus jamais te voir !
Il ne dit rien quant je le frappe et quant je l'insulte, mais je sais qu'il a mal. Et le pire, c'est que je m'en fiche. Je nous déteste. Lui pour me blesser, et moi pour lui donner une raison de le faire. J'ai souffre tellement que je ne ressens plus rien d'autre que de la rage pure. Si pure que je ne remarque même pas que je suis en train de lui lancer au visage tout ce qui me passe sous la main : livres, coussins et même une lampe qu'il évite au dernier moment. Je ne me contrôle plus et il le voit, il comprend qu'il ne peut plus rien faire. Il ne m'a pas seulement insulté en me crachant au visage la tarée que je suis, non, il a surtout trahit ma confiance, il m'a poignardé dans le dos parce qu'il m'a dit qu'il m'aimait et que maintenant on en vient à se hurler dessus pour le coin sombre de ma vie que je préférerai ne jamais avoir connu. Il mentait. Je suis un bordel sans nom, je hurle, je pète littéralement un câble et je ne serai même pas étonnée de voir les flics débarquer ici dans la seconde. Il me voit pleurer, de rage ou de tristesse, peu importe. Même moi je ne le sais plus. Alors il recule doucement jusqu'à la porte. Redoutant le moment où son dos toucherait celle-ci, mais finissant par s'y cogner et me chuchote une dernière fois.
-Cass'...
-Je ne veux plus jamais avoir à faire à toi Nathan, sors de ma vie.
D'épaisses larmes coulent le long de ses joues rougies, il tourne doucement la poignée de porte en me regardant, avant de sortir en murmurant les mots qui m'achèvent.
-Je t'aime, Cassandra.
-Il est au moins aussi égoïste que moi, me lâcher cela était la pire des choses à faire. Maintenant, je suis prise entre deux sentiments qui me déchirent : je l'aime mais je le déteste.