Because of us ( TERMINÉE )

By Breemana

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Elle est prête à tout pour la vengeance. Il est prêt à tout pour l'amour. *** Grace a tout pour elle : elle v... More

AVANT PROPOS
Dédicace
PARTIE 1
1. Grace
2. Grace
3. Gerald
4. Gerald
5. Grace
6. Gerald
7.Grace
8. Grace
9. Gerald
9. Gerald (part 2)
10. Gerald
11. Grace
12.Grace (part 1)
12. Grace (part 2)
13. Grace
14. Grace
14. Grace (part 2)
15. Gerald
15. Gerald (part 2)
16. Grace
17. Gerald
18. Grace
19. Grace
PARTIE 2
20. Grace
21. Gerald
22. Grace
23.Grace
24.Gerald
25. Grace
26.Grace
27. Gerald
28.Grace
28. Grace (part 2)
28. (partie 3)
29. Gerald
30.Gerald
31. Grace
32. Grace
33.Grace
34. Gerald
35. Grace
36. (Grace)
37. Gerald
39. Grace
40. Grace
41. Gerald
42. Gerald
43. Grace
44. Gerald
45. Grace
46. Grace
47. Grace
48.Grace
49.Grace
Epilogue 1
Epilogue 2
Du même auteur

38. Grace

71 10 21
By Breemana

« The only thing you've proven is that there's no one who ever has done better at makin me feel worse. Now you really are the winner. »

Conan Gray – The winner

(La seule chose que tu as prouvée c'est qu'il n'y a personne qui me blesse autant que toi. À ce jeu, tu es là gagnante.)




Juin 2001, New-York.

Selon le four de la cuisine, il est midi douze. Hugh, sa sœur et sa mère vont arriver d'une minute à l'autre. Le traiteur vient de déposer le repas de ce midi. Je vide les barquettes dans les assiettes pour laisser croire que j'ai cuisiné leur contenant. Il faut dire qu'il vaut mieux un petit mensonge sur mes capacités culinaires plutôt que de faire subir à ma future belle-mère ma cuisine approximative. Surtout d'après ce que Hugh m'a dit à son propos.

Je finis ma petite tricherie quand l'interphone retentit. J'ouvre à mon fiancé. Nev et Nancy nous ont laissé l'appartement pour le week-end. La famille de Hugh ne vient que ce midi mais je préfère avoir l'appartement à moi seule cette nuit. En attendant leur arrivée, j'enlève mon tablier et passe un coup d'éponge sur le plan de travail. Si tout va bien ma belle-mère ne viendra pas dans la cuisine mais je prends quand même le soin de n'avoir rien à reprocher.

Je me précipite pour les accueillir. La dame qui se tient devant la porte partage ses traits avec son fils, qui est derrière elle. Les mêmes yeux bruns se plantent au milieu d'un visage ternit par les rides que l'addiction lui a causées. Comme son visage, sa robe bordeaux est toute froissée.

— Bonjour Madame Evans, soyez la bienvenue.

Celle-ci s'avance vers moi pour me faire une bise. Bien que surprise, je la laisse faire.

— Je sais que t'es française alors je me permets.

Une fois sa tâche accomplie, je salue ma future belle-sœur de la même manière. Elle me dit de l'appeler par son prénom : Rachel. Mme Evans n'a pas attendu d'y être conviée pour prendre son aise, elle enlève son manteau qu'elle jette sur le canapé. J'embrasse Hugh qui a perdu de sa splendeur. Malgré sa carrure de footballer, il se tient chétif dans le cadran de la porte. Son air fatigué durcit les traits qu'il a en commun avec sa mère, on dirait qu'elle l'a usé pendant le trajet.

— Je suis là, le rassuré-je.

— Pardonne-moi de te faire endurer ça, murmure-t-il à la même hauteur.

Le claquement des talons sur le plancher se fait pressant.

— Alors, c'est pour ça que mon fils me quitte.

Je hausse un sourcil, que je transforme en sourie quand elle se tourne vers moi. Elle sait être accueillante, même chez moi. Sa fille s'excuse pour sa remarque et me tend une bouteille de vin. Je le remercie et la pose sur la table tandis que Hugh ferme la porte d'entrée.

— Je vous en prie, assez-vous, les invité-je.

De toute façon, Mme Evans s'est déjà assise. Je fais le service des petit-fours – livrés par le traiteur – comme la parfaite ménagère que je tente d'incarner. Le silence pourrait être accablant si elle ne commençait pas déjà ses remarques, la bouche ouverte.

— D'abord ton école de bourges, et maintenant ça. Ta bonne femme nous a même fait des petits-fours.

Je ne cache pas ma réaction, vu comment elle m'ignore, je ne pense pas qu'elle m'en voudra. Rachel, assise à côté d'elle et en face de nous, échange des regards gênés entre son frère et moi. Je sers le vin. Par respect pour mes invitées, je sers d'abord le vin qu'elles ont ramené. Bien que ce soit de la piquette, je ne veux pas que sa mère trouve un autre moyen de me juger.

— Quand vas-tu comprendre que tu n'es qu'une distraction pour ces gens-là ?

Elle s'adresse à son fils durement. Chaque mot est une pique dans mon armure et un poignard dans son cœur.

— Je vous rassure, madame, j'aime votre fils comme il le mérite. Je ne peux qu'imaginer ce que vous devez ressentir. Quand j'aurai des enfants, je ne m'imaginerai pas les laisser quitter mon nid.

Moi qui pensais que parler de ses hypothétiques petits-enfants l'adoucirait, je suis prise de court par son rire.

— Tu rigoles ? Il ne faut pas chercher bien loin pour voir qu'Hugh sera un mauvais père. Son père lui-même n'a pas voulu de lui.

Quel genre de mère est capable de dire ce type d'inepties au sujet de son enfant ?

— Jeune fille, c'est pour ton bien, quitte-le avant qu'il soit trop tard. Il est peut-être beau...

Elle s'arrête une seconde et fait la moue.

— Et encore, ça dépend des goûts. Mais il est bête.

Elle se plie de rire.

— Il n'a rien dans le cerveau.

Ma main se resserre sur Hugh. Il est tendu contre moi et il y a de quoi. Sa mère ne me faisait pas peur avant de la rencontrer mais maintenant elle me dégoûte. Elle est pire que ce qu'il m'a décrit.

— Je trouve votre fils très intelligent. Et si je peux me permettre, s'il étudie à Harvard, c'est qu'il n'est pas bête.

Elle lance un regard mauvais à nos mains qui se sont jointes sur le canapé. Je dois retenir celle de Hugh qui à failli céder à la pression.

— Alors c'est que t'es bête.

— Maman !

Ses deux enfants ont réagi en même temps. Alors qu'ils n'ont pas ouvert la bouche depuis que nous sommes assis. Ils doivent être habitués à être la cible de leur mère.

— Quoi ? Si encore vous appeliez votre pauvre mère une fois de temps en temps. Mais non, vous oubliez. Vous oubliez toujours tout de toute façon. Rien dans le crâne. On ne peut pas compter sur vous.

Hugh m'a prévenue de sa tendance à les faire culpabiliser. Au lieu d'envenimer la situation, je prends un décision mature :

— Rachel, tu fais quoi en ce moment ? Demandé-je.

— Oh, elle ? Elle ne fait rien. Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu pour avoir des rejetons comme ça.

— Je suis à l'université du Michigan, j'étudie le droit.

— C'est bien ce que je dis. Au moins ton frère est dans son école de bobo, toi tu restes dans cette école miteuse avec des cours miteux et tu te contentes de ça. À sortir avec tes amis et fumer des joints.

Cette femme a un sacré problème. Elle ne supporte pas que son fils soit à Harvard et reproche à sa fille de ne pas être assez ambitieuse. D'après ce que je sais, elle est caissière à Target. Ce n'est pas un métier dégradable mais elle devrait balayer le pas de sa porte avant de parler d'ambition.

Elle s'adresse à moi en finissant son deuxième verre. Le reflet du verre dans lequel elle boit rappelle celui de la pièce dorée qui symbolise son addiction.

— Conseil de femme à femme, fais pas de gosses. Ils finissent toujours par nous décevoir.

Je l'observe vider la bouteille dans son verre. J'aurais préférer boire cette piquette moi-même plutôt que de voir ses enfants subir l'alcoolisme de leur mère.

***

L'apéritif, dans son ensemble, s'est déroulé avec la même tendance. Rachel tente de détendre l'atmosphère, sa mère la coupe avec ses remarques désobligeantes et je réagis pour défendre son fils et sa fille que je ne connais pas vraiment.

Lors du repas, il y a des moments de détente où nous parlons de thèmes moins sensibles comme de la pluie et du bon temps, mais très vite – dès qu'on oublie son aigreur, madame Evans nous rappelle son existence. Toutefois Hugh s'est plus détendu à table, il a pu mettre sa main sur ma cuisse et y trouver du réconfort. Il est intervenu plusieurs fois, déliant sa langue qui m'a parue accrochée à son palet pendant l'apéro.

Au début je n'ai pas sorti de deuxième bouteille mais madame Evans m'a fait remarquer que je suis une mauvaise hôte et que, finalement, je fais bien de me marier avec son « bon à rien de fils » parce qu'on partage tous les deux de « sales manières ». Donc j'ai sorti une bouteille que mon père m'a envoyée l'année dernière, tout en espérant, en vain, que la beauté de son cépage lui fasse déguster le breuvage avec lenteur.

Elle parle des troubles de ses enfants depuis dix minutes.

— Vous pensez que c'est facile pour moi d'avoir des enfants aussi tristes ? Regarde-le, il ne parle même pas. Je sais que je suis une mauvaise mère, vous n'arrêtez pas de me le rappeler. Ingrats.

Elle s'énerve contre mon fiancé qui s'éteint à côté de moi. Même les doigts qui creusent ma cuisse se desserrent sans force. Ses épaules se tassent.

— C'est pour ça que votre père est mort, il en pouvait plus de vous. Je devrais faire pareil, vous m'épuisez. Vous viendrez cracher sur ma tombe, je suis sûre. Des gosses comme ça... Eh ! Regardez-moi !

Elle a crié si fort qu'ils ont sursauté sans pour autant sortir de leur transe.

— Je vous ai pardonné la mort de votre père mais je suis trop bonne. Ah ouais maman elle est trop bonne, elle se fait marcher sur les pieds. Bande d'ingrats, incapables de voir la gentillesse. Estimez-vous heureux que je sois là.

Elle finit son verre sans laisser traîner la moindre goutte dans sa bouche, avide d'alcool plus que de goût.

— Maman, on peut peut-être en parler plus tard. Grace...

Elle interrompt sa Rachel dans sa tentative.

— Et puis quoi encore ? Grace me remerciera de lui avoir révélé votre vrai côté. Vous êtes là tous souriants, vous faites croire que vous êtes gentils. Personne ne veut de vous. Je fais ça pour son bien.

Elle lève son verre à ma santé.

— Toi ! Elle pointe Hugh. Montre d'abord de l'amour à ta mère avant de faire le joli cœur avec ta pimbêche.

Je prends une profonde inspiration pour rester cordiale. J'ai un revolver dans ma chambre...

— Je vais chercher le dessert, Hugh, tu viens m'aider ?

Je lui prends la main pour qu'il prenne conscience de mes mots. Son corps recroquevillé se déploie. J'envoie mon soutien à Rachel que je ne peux pas prendre avec moi à l'abri.

Une fois dans la cuisine, je sors les assiettes de gâteau du frigo. J'ai demandé au traiteur de faire quelque chose de simple mais bon. Un moelleux au chocolat avec une crème anglaise suffiront à maintenir l'illusion de mes talents en cuisine.

Nous ne sortons pas, profitant de ce havre temporaire. Hugh se frotte le visage, comme à la sortie d'un profond sommeil.

— Je suis désolé. Désolé. Désolé, répète-il en boucle.

— Hey, je prends son visage, ce n'est pas de ta faute si ta mère est une connasse.

— Tu dois me détester. Je n'arrive même pas à te défendre.

Je l'embrasse sur la commissure de ses lèvres pour le faire taire.

— Tu rigoles ? Je t'aime encore plus maintenant que je sais à quel point tu es fort d'endurer ça. Un enfant ne devrait pas avoir à subir ça de la part de sa mère.

Il enroule ses bras autour de moi. Nous restons comme ça longtemps. Trop longtemps au goût de la mégère qui nous appelle depuis le salon.

— Ceci-dit, on n'est pas obligés de l'inviter au mariage.

Il rit sans joie.

— Elle me frapperait.

Je le scrute alors il précise :

— Elle en est capable.

Une boule de haine naît dans ma gorge.

— Je te promets que tu n'auras plus jamais à la revoir après ça.

— C'est ma mère, Grace, sa voix se brise en mille morceaux.

Elle le brise encore, encore et encore. Elle le retient à lui par les liens du sang, l'empêchant d'aller de l'avant. Je vais tuer cette femme.

***

Vous en pensez quoi de sa mère ?

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