Par les liens du parchemin

By Osami7

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Mathieu à treize ans, voulait fêter son anniversaire avec une farce fantastique. Faire croire pendant quelque... More

Notes d'auteuse/douteuses
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
9 : Apprenti sous déception
10 : Petites avancées
11 : Tensions entre amis
12 : Faux frères et vrais liens
13 : Deuil tardif
14 : Retour en pagailles
15 : Acte de décès
16 : Enterrer le passé
17 : Quelques préparatifs
18 : Réunion générale
19 : Quelques mots en l'air
20 : Piège grossier
21 : Nymphette inquiète
22 : Un ravisseur familier
23 : Garder son sang-froid
24 : Mauvais mots
25 : Chuter de haut
26 : Miroir inversé
27 : La vérité
28 : Faribole de cartes
29 : Les larmes d'une famille
30 : Le parchemin du cœur
Épilogue

Chapitre 5

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By Osami7


Assis à côté de ses amis à attendre que la comtesse Dacourt ouvre enfin l'enveloppe qui contiendrait son épreuve, Mathieu se sentait impatient. L'excitation à la possibilité d'être enfin Apprenti était mêlée au désir de faire parler de lui par un coup d'éclat en obtenant une nouvelle branche dorée, afin de faire taire les langues encore trop nombreuses qui soupçonnaient qu'il ait bien été adopté.

Il n'avait toujours pas avoué la vérité à ses amis, et Mathieu se sentait mal de mentir à Pierre et Jurençon. Le premier, parce qu'il était son ami d'enfance, le plus proche de lui, avec qui il ne lui avait jamais rien caché d'autres que ses bêtises les plus légendaires. Le second, parce qu'il s'était rapproché de Jurençon au cours des derniers mois, fasciné par les capacités hors-normes de son camarade.

Il n'avait en revanche aucun remord à tenir Roméo dans le mensonge, supposant que celui-ci devait subir les pressions de M. Pompous pour savoir si cette affaire d'adoption était vraie ou pas. Lui dire la vérité, ce serait ensuite l'obliger à mentir à son père, ce dont le Solélin n'était pas encore capable.

La comtesse Dacourt ouvrit une nouvelle enveloppe rouge, annonçant que Jurençon et Lucille Bertier étaient ensemble pour l'épreuve de la nymphette des forêts, mais Mathieu ne se demanda même pas en quoi cela consistait. Il fronça en revanche les sourcils lorsque Roméo fut mis à l'épreuve avec Juliette d'Airain pour qu'ils trouvent un tableau en particulier dans toute l'Élite.

— Avec un peu de chance, on aura la même épreuve, lui souffla Pierre.

Son nom fut appelé peu après pour qu'il soit assigné à l'épreuve de la capture d'un louveteau. L'adolescent blond grimaça et Mathieu songea que son ami allait renforcer sa maîtrise du durcissement de sa luide, pour éviter des morsures et des griffures mortelles.

Enfin, son tour arriva, et pendant une fraction de seconde, le regard de la comtesse Dacourt quitta les mots qu'elle lisait pour se poser directement sur Mathieu.

— Mathieu Hidalf, votre épreuve sera celle de la potion de lune. Vous aurez un mois pour réunir les différents ingrédients qui la composent.

Le garçon haussa un sourcil devant l'aspect minable de cette épreuve. Même celle de sa petite sœur promettait quelque chose de plus intéressant. Et lui, à part un nom faussement mystique, il allait devoir simplement acheter des plantes auprès d'un herboriste.

À croire que l'Élite était au bord de la faillite pour produire des potions de soin aux frais des élèves !

Il quitta la Tour des Épreuves d'un pas rageur quelques minutes plus tard, voulant boucler sa mission au plus vite. Son trajet à la tour du docteur Soupont fut rapide, mais l'homme ne l'accueillit pas aussi rapidement que ce que Mathieu l'aurait voulu. À la place, il le fit s'asseoir à une chaise de son bureau, le faisant patienter plusieurs minutes alors qu'il cherchait quelque chose parmi ses ouvrages de médecine. Il en déposa finalement un devant le garçon, qui toisa l'objet comme si celui-ci venait de l'insulter.

— Donnez-moi la liste des ingrédients, au lieu de vouloir me faire apprendre l'entièreté de vos ouvrages de botanique, ordonna Mathieu.

— Monsieur Hidalf, il y a un glossaire dans ce livre, souligna le docteur Soupont. La seule raison pour laquelle je ne vous ai pas déjà jeté hors de ce bureau, c'est parce que je sais que vous allez avoir beaucoup de questions... L'épreuve de la potion de lune n'est pas une petite mission où vous pouvez ramasser la première plante venue et la faire infuser.

D'abord méfiant, Mathieu fut furieux alors qu'il lisait la méthode pour préparer la potion de son épreuve.

— Un lys, ça, ce sera facile à trouver, mais une aile de nymphette ? Un bout de branche de l'Arbre doré ? Je ne mettrai jamais la main dessus, se désola Mathieu en s'affaissant sur son siège.

— Allons monsieur Hidalf, je ne vous connaissez pas aussi défaitiste, rétorqua le médecin. Vous nous avez déjà prouvé plus d'une fois que vous pouviez dépasser toutes les attentes...

— Mais rendez-vous compte que jamais je n'ai blessé –physiquement– quiconque avec mes bêtises ! Et là, il faudrait que j'aille arracher l'aile d'une nymphette ? C'est odieux !

Sa colère ne retomba pas lorsqu'il sortit du cabinet une petite heure plus tard, énumérant la liste des ingrédients et réfléchissant à comment trouver les plus difficiles. Pour la première fois en dix jours, il ne pensait plus au fait que le sang dans ses veines n'était pas celui des Hidalf et que peut-être il avait des frères et sœurs inconnus.

Pour le moment, il avait une épreuve à accomplir. Et son honneur ne permettrait pas qu'il échoue sur une vulgaire potion de soin. Il avait attrapé la Foudre fantôme, tout de même !



..............................



Louis avait haussé les sourcils à l'entente de l'épreuve de Mathieu. Il se souvenait d'une nombre d'élèves de sa génération, aussi bien les Prétendants que les pré-Élitiens, qui l'avaient échoué. Ce n'était pas une épreuve impossible, mais il fallait une grande ingéniosité pour la réussir. Et un certain manque d'empathie.

La dernière personne connue à avoir réussi cette épreuve était Tybalt Estaffes. Personne ne savait comment, mais sa cruauté légendaire voulait qu'il ait arraché les ailes d'une nymphette personnelle d'un pré-Élitien qui lui imputait d'avoir été quitté par sa fiancée, à cause de son physique d'Hélios.

Louis croyait à cette histoire, après avoir longtemps imaginé que l'Estaffes avait utilisé sa propre nymphette personnelle pour arriver à ses fins. Mais celle-ci possédait toutes ses ailes, même un siècle plus tard, effaçant son hypothèse de départ pour adhérer à une autre.

Il attendit qu'Armance ait fini de donner les épreuves pour lui faire un geste de la main. Elle ne lui adressa pas un sourire, mais elle le rejoignit, l'air sérieuse.

— Je croyais que tu avais une séance avec le docteur Soupont, l'accusa-t-elle.

— Mathieu s'est dirigé vers son cabinet et je doute qu'il en ressorte tout de suite, se défendit Louis. Tu ne lui as pas donné une épreuve facile...

— Je veux savoir ce qu'il est capable de faire, et j'espère lui inculquer un peu de bon sens, avant qu'il ne soit Apprenti avec une épée, apte à s'en servir pour tout, et surtout pour le pire. Cela ne devrait pas te déranger, tu lui donnais des missions dangereuses toi aussi.

La remarque était perfide, mais tous les deux savaient bien que derrière les apparences, c'était plus une forme de rancune qu'une forme de méchanceté qui avait motivé ces mots. Armance avait toujours eu une approche très différente de lui lorsqu'elle avait intégré les rangs des membres de l'Élite. Ce n'était pas pour rien que plus aucun Prétendant de première branche –à part Mathieu et son utilisation abusive de la montre de mort– n'était mort sous sa direction, et que les blessures graves parmi les Prétendants de tout niveau avaient été divisées par deux. Tandis que pour lui, le sacrifice de l'arbre doré d'un Prétendant ne l'avait pas fait ciller.

Le royaume avant tout.

Il espérait qu'un jour, cette citation changerait en quelque chose d'autre, de moins néfaste. Mais ce n'était pas pour maintenant.

— Tu penses qu'il va réussir ? s'inquiéta tout de même l'ancien Élitien.

— C'est Mathieu Hidalf. Je l'aurai ralenti si je lui avais imposé quelqu'un d'autre pour cette épreuve...

Elle s'arrêta un moment pour regarder les toits de l'Élite, avant de reporter son regard sur lui.

— Je sais que Mathieu... n'est pas mon fils, articula difficilement Armance. Mais même s'il l'avait été, je dois le traiter comme un élève ordinaire. Toutes les missions ne sont pas faisables, mais on nous a prouvé qu'attraper la Foudre était possible, alors j'ai confiance en ses capacités à ses surpasser.

— Tu l'apprécies.

— Le mot est trop fort. Je ne doute pas de ses talents, et tu as été son modèle, tu l'es peut-être encore, même maintenant. Tu l'as inspiré pendant des années et il voudra au moins t'égaler et t'impressionner, surtout à présent que tu es revenu.

Louis hocha la tête, n'ayant jamais vraiment pensé à ce fait : il avait été le héros de quelqu'un. Et probablement pas seulement de Mathieu, mais aussi de tas d'enfants. Combien en avait-il déçu lorsqu'ils avaient appris qu'il avait été le traître, le serviteur à la botte des Estaffes, l'un des plus grands ennemis du royaume ? Il avait certainement poussé des enfants à s'inscrire dans l'Élite par le passé, combien en avait-il décidé de ne pas l'intégrer ?

Il repoussa ces pensées, ne voulant pas qu'elles l'aveuglent. L'heure n'était plus à l'auto-culpabilisation, mais à la réparation de ses erreurs, et il était encore trop loin du compte pour se permettre ce genre de considérations.

— Tu penses rester un peu plus ? demanda Armance d'un ton plus doux.

— Il le faudra bien, le docteur Soupont serait furieux si je partais maintenant, après lui avoir demandé une aide psychologique.

— Parfait. Je pourrai te donner beaucoup de travaux que tu as laissé en plan au moment où tu nous as quitté, cela te rappèlera peut-être le bon vieux temps.

— Celui où je triais le courrier des élèves ? maugréa Louis. C'est vrai que ça m'avait manqué, je trouvais le temps long sans les mots d'amour enflammées que certaines demoiselles envoient à Peter de Nemours pour attirer son attention.

Le sourire d'Armance s'élargit un peu et Louis la soupçonna de prendre bien trop de plaisir à lui imposer cette tâche. Mais au moins, il ne risquerait pas de donner de faux espoirs aux élèves, ou d'occulter Julius par sa présence. 

— Il serait temps qu'il se marie, ça retirerait beaucoup de messages d'amour de notre service de courrier, continua-t-il.

— Tant qu'il ne fait rien dans l'école, tout me convient, répliqua Armance.

— Peut-être qu'on devrait vérifier les écuries...

Il vit les yeux d'Armance se noircir et l'ancien capitaine de l'Élite déglutit, comprenant trop tard ce que pouvait impliquer ses mots.

— Vous ferez ces vérifications seul, Louis Serra. Bonne journée.

Elle le quitta sans un mot de plus et Louis se demanda une nouvelle fois par quel miracle il avait pu lui plaire il y a des années, et par quel prodige elle ne l'avait pas quitté au bout d'une semaine.

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