The science of love

By KateLyse_

29K 4.6K 5.9K

♥️🧪📱🇨🇵 Parisienne et pâtissière hors pair, Juliette n'aime pas les fioritures et encore moins se mettre... More

🧪 The Science Of Love
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Epilogue 1
Epilogue 2
Bonus ♥

Chapitre 2

837 127 129
By KateLyse_

J'étire mes bras le plus haut et le plus loin possible au-dessus de ma tête, faisant ainsi craquer mes épaules pour relâcher toute la pression. J'ouvre mes paupières. Ma vision est encore embrumée et trouble alors je laisse à mes iris le temps de s'habituer à la lumière du jour. Lorsque les meubles de ma chambre se dessinent parfaitement bien, je me lève et file dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. J'ouvre doucement la porte, tente de rester discrète malgré le grincement des gonds et avance sur la pointe des pieds. Finalement les deux andouilles m'ont laissé mon lit pour la nuit. Remarquez comme c'est «gentil», n'est-ce pas ?

Je découvre les garçons, Thomas et Morales, étendus dans le canapé-lit déplié pour eux hier soir, après le film qui m'a valu une nuit presque blanche. Mon frère porte encore son jean et son tee-shirt alors que son pote, lui, expose fièrement son torse musclé et bronzé; la couverture ne cache qu'une partie du bas de son corps.

J'avance malgré moi en direction du canapé, me penche au-dessus de celui-ci et admire les épaules carrées de l'inconnu qui a dormi chez moi. Avec mes yeux, je trace un chemin invisible de son torse massif et si masculin, couvert de poils dans lesquels je voudrais passer mes doigts, jusqu'à son nombril. Il n'est pas trop musclé, juste assez pour apprécier cette vision si mâture en face de mes yeux ébahis. J'ai toujours été en couple avec des hommes aussi épais qu'un spaghetti et aussi mou qu'une baguette sortie du four, jamais avec quelqu'un qui pourrait me soulever et me plaquer contre un mur, comme dans les nombreux romans que je lis. Je continue mon exploration muette, suivant la ligne foncée et fournie qui disparaît ensuite dans son boxer bosselé.

— Tu es plus film porno que film d'horreur on dirait, se marre Morales.

Je tombe nez à nez avec ses yeux bleutés, fixés dans les miens. La tête à l'envers, il sourit face aux rougeurs qui viennent de prendre possession de mes pommettes.

— Non, je regardais juste si vous dormiez encore, mon frère et toi..., mens-je.

— Hum hum. T'inquiète, j'ai l'habitude qu'on me mate.

— Prétentieux!

Il rigole de plus belle et se lève. Je pensais qu'il allait enfiler un vêtement, cacher sa nudité, mais non. Il s'avance même dans ma direction.

— Désolé pour la gaule matinale, lance-t-il pas gêné pour un sou, ses yeux sur son érection cachée par un sous-vêtement moulant.

OK... je suis dans une dimension parallèle.

Il se dirige vers la cuisine ouverte et allume la machine à café.

— Où sont les tasses ?

— Euh, juste... au-dessus de ta tête, dans l'armoire du haut.

Je ne résiste pas et plonge mes yeux sur ses fesses ciselées, immobiles devant moi. Un grognement, provenant de derrière mon dos, me sort de mon exploration interdite. Je salue rapidement mon frère qui étouffe un bâillement dans son coude.

— Putain Morales, va t'habiller, tu vas exciter ma frangine, râle mon jumeau un brin protecteur.

— C'est ce que j'ai compris, se moque l'autre con tout en me toisant, un sourire sexy greffé à sa tronche d'égocentrique - et en parlant de trique, la sienne n'a pas encore disparu.

Il me frôle, se penche pour récupérer ses fringues balancées sur mon plancher et enfile ses vêtements pour laisser un peu de répit à ma libido qui s'affole.

— Tu appelles le serrurier à quelle heure ? demandé-je à mon frère, impatiente de retrouver ma tranquillité.

— À neuf heures.

Je fixe l'horloge suspendue dans le salon : il est huit heures quarante-six. Morales dépose trois cafés sur le bar et ouvre les meubles de la cuisine : ce mec se croit chez lui.

— Tu ne trouveras rien à manger ici mec, le coupe mon frère. Ma Ju' ne déjeune que de fruits.

Je pousse la corbeille de pommes, de kiwis et de bananes en direction du pote de mon frère qui dévisage l'intérieur de la panière avec une mine dégoûtée.

— Je passe mon tour. La boulangerie est à combien de mètres d'ici ?

— En face, l'informe To' en croquant dans une pomme.

— Eh bien sachez, mademoiselle Berne, que je ne mettrai pas une bonne note sur votre profil Airbnb. Le service du petit déj' est médiocre, grogne le relou de service.
— Ça tombe bien, je ne comptais nullement vous reloger.

Ce mec arrive à me faire sortir de mes gonds à une vitesse record. Le calme habituel qui réside dans mon esprit est piqué au vif par cet énergumène aussi canon qu'emmerdant. Impossible de ne pas lui répondre. Le pire c'est qu'il a l'air d'aimer me balancer ses punchlines comme si nous étions de vieux potes, sauf que je ne suis pas mon frère.


— Tu ne semblais pourtant pas dérangé par ma présence quand tu regardais mon torse au réveil...

Mon frère crache sa gorgée dans sa tasse et me fusille du regard. Je grogne dans mon coin et musèle mon envie de balancer le corps d'Hercule par la fenêtre - aucun mal ne lui sera fait, nous sommes au rez-de-chaussé.


— Bon, j'ai la dalle perso, termine-t-il par dire.

Morales boit son café rapidement, enfile sa paire de baskets blanches et sa veste, puis file dans le couloir.

— Ton pote, là...

— Ouais ?

— C'est un con.

Thomas me fixe; ses oreilles bougent légèrement quand il sourit et de jolies rides apparaissent aux coin de ses yeux. Nous avons les mêmes : ils sont fins, couleur noisette avec des reflets caramel et kaki. Mes lèvres sont plus pulpeuses et charnues que les siennes, ce qui me vaut souvent d'être comparée à Angelina Jolie lorsqu'elle était jeune. Ce que j'aime le plus, c'est le grain de beauté qui sautille au-dessus de son sourcil gauche quand il le relève.

Mon jumeau reprend son air dur et sérieux et me balance un :

— Je te préviens Juliette, tu ne couches pas avec lui !

Je recrache à mon tour le liquide marron contenu dans ma bouche en plein dans la face de mon frangin. Il jure, se lève d'un bond et récupère une serviette pour éponger son visage trempé.

— T'abuses Ju' !

— Tu racontes des conneries aussi... Je ne coucherai jamais avec ce gars. C'est un con ! Je viens juste de te le dire, me défends-je.

— Je suis sérieux Juliette, mon pote est un bourreau des cœurs. Ne tombe pas dans le panneau, tu es plutôt fragile et puis... Merde, tu es ma frangine, je ne veux pas que tu souffres. Il n'est pas pour toi.
— J'ai compris, t'inquiète To'. Et ce n'est pas mon genre de faire ça, tu le sais.

Mon frère est plus jeune que moi de quelques minutes, mais il agit comme si c'était mon père. Il prend soin de moi, me protège, lutte pour ma survie (ça, c'est lui qui le dit) et me fera toujours passer en priorité. Lui, il couche, fume, boit, sort et se met constamment en danger, mais il refuse que je suive le même chemin que lui.

Je caresse le dos de sa main, lui souris, le rassure.

— To', tu me connais, non ? Tu me vois sérieusement aller me jeter dans les bras de ce genre de gars ?

Il tourne la tête de gauche à droite négativement. Il sait, il me connaît. Je ne m'aventure dans aucune liaison sans avoir la certitude d'être bien accrochée au harnais de sécurité. Je ne saute pas dans le vide; je calcule, je réfléchis et je descends à tâtons pour ne pas me blesser.

— Et puis, il a un sale caractère, ajouté-je.

— Qui ? demande l'autre tache, les bras chargés de délices sucrés.

Je souffle, me lève et me dirige vers l'idiot pour récupérer un sac que je balance sur le bar. J'éventre le sachet et laisse tomber pains au chocolat et croissants sur le bois gris, avant de remercier notre invité pour le déjeuner de roi qu'il décide de nous offrir.

Morales se resserre du café et y trempe sa viennoiserie, puis fixe mon frère - ou plutôt son tee-shirt tâché.

— Ne pose aucune question, s'empresse de dire mon frère en levant sa main.

Son pote hausse les épaules et reporte son regard sur le tas de courrier qui traîne à portée de sa main gauche. Il pousse les lettres jusqu'à tomber sur une publicité aux couleurs vives. Il attrape la feuille, se met à la lire attentivement. Il lance le papier et le retourne vers moi, pour que je puisse le lire à mon tour.

— Tu t'es inscrite à ce truc ? s'indigne-t-il.

De quoi je me mêle ?

— Non, ce n'est pas mon genre.

Mon frangin récupère l'affiche à son tour et commence la lecture avec attention.

— Encore un truc pour les désespérés et les handicapés de l'amour, présume-t-il.

— Ils prétendent qu'ils peuvent trouver l'amour de ta vie avec seulement un questionnaire ? C'est osé comme pari, conclut le fan des films d'horreur.

De mon côté, je reste silencieuse, écoutant les critiques des deux hommes qui se sont gracieusement invités chez moi sans autorisation hier.

Je n'ai pas vraiment d'avis sur le sujet. Je sais juste que tout est calculé en fonction des points communs. Je pense sincèrement que la science est une solution sérieuse pour trouver l'amour, plus que les sites de rencontres où seul le physique compte, où les mecs chassent trente lapines en même temps jusqu'à en avoir une dans leur lit. Je déteste ça...

— Et tu as vu le principe ? Tout doit se passer par messages et sans voir le physique de l'autre... n'importe quoi, s'insurge Morales.

— Ah ben c'est sûr que, toi qui ne te bases que sur le physique de tes conquêtes, tu ne risques pas de tenter un truc pareil. Et puis, franchement, plaire sans ta belle gueule, tu en es incapable, rebondit Thomas.

Tiens dans ta face Morales ! jubilé-je dans la tête.

Je glisse de mon tabouret, attrape le sac poubelle rempli et informe les gars que je sors le jeter. Aucun ne me prête d'attention; ils continuent de débattre sur cette publicité à la con qui a été glissée dans la boîte aux lettres. Je claque la porte et me dirige vers le sous-sol.

Quelques minutes après, je rejoins mon appartement ainsi que les deux squatteurs. Je file dans la salle de bain pour me brosser les dents et me coiffer un peu. Je tente tant bien que mal de dompter ma chevelure rebelle, m'énerve et décide d'attacher mes longs cheveux en une haute queue de cheval classique. Seules deux mèches raides entourent mon visage. J'étale un peu de rouge sur mes lèvres et admire mon reflet dans le miroir. Mon teint blanc manque de couleur, mes yeux sont cernés par ma courte nuit. Je ne ressemble pas à toutes les femmes qui se maquillent, se pouponnent et mettent des fringues en suivant à la lettre les conseils de Cristina Cordula. J'ouvre ma penderie, attrape un jean et un pull classique. Tout est sombre, rien n'est excentrique. Je suis la plus fade des filles de Paris et j'en ai conscience. La solitude me pèse mais je suis incapable d'aller draguer un gars qui me plaît. Pourtant si je ne le fais pas rapidement, ma mère va me dégoter un rendez-vous arrangé avec le petit-fils de la voisine de la mère de sa copine - non, ce n'était pas ce schmilblick-là.

Un éclair de génie parvient à se faufiler entre les mailles du filet de ma cervelle : je dois m'inscrire à cette expérience et je vais ressortir de cette aventure avec l'homme de ma vie, le père de mes futurs enfants et de nos trois chiens, deux chats, six poules et quatre tortues.

Continue Reading

You'll Also Like

247 67 15
Plongez dans un monde où la tranquillité d'une ville ordinaire se heurte à la fulgurance du destin, alors qu'une jeune femme se lève pour affronter l...
17.5K 1.2K 85
En tant que fille unique du Vidomne d'Artemoires, Lisabeth a passé son enfance dans la solitude, enfermée sur les terres de son géniteur à subir une...
1.1K 201 6
Andrea Sterling se fiche des jeux d'influence, de la popularité et de l'argent. Depuis qu'elle a reçu une bourse pour étudier dans la prestigieuse un...
826 84 7
Voilà un petit concours pour les 160 abonné