Reda Igdaf
Paris
J'attrape une chips en essayant de calmer mes putains de nerfs, Chloé me saoule et me gave, tout chez elle m'énerve. Sa voix, son attitude, et même le fait que mon meilleur pote l'aime bien.
Il est allé la rejoindre dans la cuisine après notre embrouille, et actuellement, tous les regards sont sur moi, chose qui me fait monter en pression encore plus.
- Quoi ?
- C'est explosif entre la p'tite et toi. Dit Mathias en rigolant.
Je roule des yeux en prenant une clope dans mon paquet, je la coince entre mes lèvres et l'allume juste après.
Aymen et Chloé reviennent, mon pote tient un plat dans ses mains et la brune aussi, j'espère qu'elle cassera un de ses talons et que le plat tombe au sol mais rien ne se passe, malheureusement.
- Bon, Aymen claque dans ses mains, on arrête la partie ? Chloé nous a tous niqué.
Les gars acquiescent, je souffle la fumée de ma cigarette et continuant d'espérer que quelque arrive à Chloé, histoire qu'elle se casse d'ici.
La brune s'assoit à sa place, juste devant moi, son regard sombre dans le mien, et comme toute à l'heure on se fixe pendant plusieurs secondes, peut-être même plusieurs minutes.
- Moi j'propose qu'on mange tranquille. Dit Léo.
- Aymen passe une part de pizza mon reuf. Mon meilleur ami passe une part à Mathias.
J'en prends une aussi et on commence à manger tranquille, les conversations fusent entre mes potes et Chloé, j'avoue que ça me fait chier de voir que les gars s'entendent bien avec elle. Je crois que je suis le seul à la détester au plus au point.
- Eh Cloclo, je roule des yeux quand Aymen donne un surnom débile à Chloé, c'est quand ton prochain entraînement ?
- Mardi prochain. Elle réponds en prenant son verre d'eau et en buvant quelques gorgées. Tu veux vraiment venir ?
- Bah ouais wesh !
Je fronce les sourcils quand je vois mon pote est limite trop heureux, je ne sais même pas de quel entraînement il parle, et vraiment je m'en fous, savoir ce que l'autre fait dans la vie ou de son temps libre, j'en ai rien à foutre.
- Matteo va pas taper une crise ?
Mateo doit être le copain de Chloé, et honnêtement je le plain, se taper une meuf aussi chiante et énervante ça doit pas être facile tous les jours.
- Non, on est juste grave pote mais il s'en fiche, parfois sa famille vient le voir aussi.
- Nickel alors.
La conversation me gave alors je décide de prendre mon téléphone et de traîner sur Twitter, je défile les tweets sans vraiment lire trop.
Un bout de pain atterri sur mon torse, je relève alors mon visage de mon portable et hausse un sourcil en regardant Aymen, le seul qui fait ça quand je passe trop de temps sur mon téléphone, selon lui.
- Ton téléphone.
- Ta gueule. Je repose encore mon attention sur mon iphone.
- T'es trop aigri Reda... Je souffle du nez en essayant de ne pas m'énerver encore plus.
- T'as fini ?
- Les gars... Dit Alex en sortant une clope de son paquet. Commencez même pas.
- Je commence rien moi.
- C'est jamais Reda dans tous les cas...
Je relève ma tête de mon portable en fusillant Chloé des yeux, c'est elle qui a dit cette putain de phrase.
Et mes nerfs qui s'étaient un peu calmer reviennent en force, j'ai limite envie de lui jeter mon téléphone dans la gueule ou de faire quelque chose mais je me retiens.
- T'as quoi à dire, toi ?
- T'es sourd en plus d'être un connard ?
Je passe encore une fois ma langue sur mes dents du haut en me levant, Chloé me fixe en ayant un regard sûre d'elle. Mais je décide de sortir dehors, je vais pas m'embrouiller avec elle toute ma vie, j'ai pas que ça à faire.
Je m'assois sur une des nombreuses chaises de la terraces et je sors une énième clope de mon paquet. Je crache la fumée blanche dans les airs et je m'affale un peu plus sur la chaise.
Je reprend ensuite mon téléphone, et j'ai la bonne surprise de voir un message de mon père, il ne prends pas trop de nouvelle par message, alors souvent, ses messages sont longs.
De Papa
Bonsoir fils, j'espère que tu vas bien je voulais juste te dire que tout va bien à la maison, j'espère aussi que tu ne te fais pas trop d'ennemi avec ton super caractère. Si tu as besoin de quoi que ce soit pour tes affaires dis-moi. Bonne soirée fils, on se voit plus tard.
Je coince ma cigarette entre mes lèvres avant de commencer à taper sur le clavier de mon téléphone, un léger sourire sur le visage. Une fois le message envoyé, je pose mon téléphone sur ma cuisse et continue de fumer en essayant de me calmer le plus possible.
Je ne sais pas ce qu'elle a l'autre conne, son intervention était inutile, elle ne sert à rien. J'ai déjà des soucis à régler, alors rajouter une nana, ou plutôt une gamine, ça ne sert à rien du tout.
Je prends quelques secondes, ou minutes je ne sais, puis j'écrase mon mégot dans un cendrier dehors et je rentre de nouveau dans la grande villa d'Aymen.
Chloé est toujours assise à sa place, un sourire éclatant sur les lèvres pendant quelle parle à Diego, un de mes potes. Je me sers un verre de whisky pour surmonter sa voix insupportable, elle a une très belle voix mais toutes les conneries qu'elle raconte me saoule.
- Un revenant ! Dit mon meilleur pote en passant son bras autour de mon cou, ce qui me fait grogner.
- J'vais pas gâcher ma soirée à cause d'une gamine.
La brune se retourne directement, toujours avec des canons de flingues à la place des iris. Elle me fusille des yeux et fronce les sourcils.
Évidemment qu'elle sait que je parle d'elle, c'est la seule femme ici, la seule gamine, d'ailleurs je me demande pourquoi elle n'est pas venue avec ses copines, elles auraient pu la calmer un peu.
- Tu peux repartir si tu es pas content. Je lève les yeux au ciel et m'assoie lourdement sur la chaise où j'étais juste avant, juste en face de Chloé.
- Certainement pas.
- Bah ferme ta bouche alors.
- Certainement pas non plus.
Chloé se mord la joue, surement pour se retenir de m'insulter et de se monter en spectacle devant tous les autres.
- Bon, dit Léo en se levant, j'vais y aller moi.
- Même moi. Suit Diego.
Je vois que Chloé sort son téléphone, elle doit sans doute regarder l'heure ou ses notifications, ou peu importe, je m'en fous. Elle se lève aussi de sa chaise et fini son verre d'eau d'une traite, puis le repose sur la table.
- J'y vais aussi, il est tard.
Elle fait la bise à tout le monde, en leur souhaitant une bonne soirée, bien évidemment nous nous évitons, je préfère me brûler les deux joues tout seul que de lui faire la bise.
- Envoie moi un message quand t'es rentré. Dit Aymen en lui faisant une espèce de câlin.
- T'inquiète ma vie.
Les autres gars qu'il reste partent aussi, c'est vrai qu'il tard, près de 2 heures du matin, moi je ne suis pas du tout fatigué, en même temps je ne dors jamais avant 3 heures du matin, alors ça m'est égal.
Je me retourne donc avec mon meilleur pote, on va passer la prochaine heure à se chamailler à cause de Chloé, je le sais, et son regard me le fait clairement comprendre.
Je fous un plat dans le lave vaisselle quand Aymen se ramène dans la cuisine, les bras croisés sur son torse, il me fixe en ayant les yeux plissés. Je me tourne vers lui et hausse un sourcil en attendant ce qu'il va me dire.
- Bah parle.
- T'es vraiment chiant avec Chloé. Il fini par avouer en s'adossant à son plan de travail.
Mon pote éclate de rire en secouant sa tête de gauche à droite, je fronce les sourcils en essayant de comprendre la réaction d'Aymen, il rigole tout le temps alors je ne sais jamais si j'ai dis un truc drôle, ou s'il est complètement con, peut-être un peu des deux finalement.
- Quoi encore ?
- Elle m'a dit presque la même chose pour toi.
- Bah voilà, on a un truc en commun, t'es content ? Il sourit en secouant encore une fois sa tête.
- C'est un truc de ouf comment tu sais pas parler aux femmes.
- Rohh ferme la !
- Bref, il me coupe avec un signe de main, je voulais te parler d'un vrai truc maintenant.
- Quoi encore ? Je dis en revenant vers la table et en prenant les bouteilles d'alcools.
Aymen me suit sans rien ranger, c'est chez lui mais j'ai plus l'impression d'habiter ici que lui, je déteste quand s'est le bordel, encore plus chez mes proches ou quand j'en suis la cause.
- Tu sais que je vais voir le prochain entrainement de Cloclo.
- J'm'en branle Aymen. Dis-je en posant les bouteilles sur l'espèce de bar où trône déjà plein de bouteilles.
- Reda t'es chiant !
- Mais quoi encore ? Je me tourne vers lui. Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ses entrainements, des entrainements de quoi même ?
- Tu vois, si tu avais parlé avec elle comme quelqu'un de normal, tu saurais de quoi je parle.
- Je m'en fous, mais alors vraiment.
- Elle fait de la danse sur glace, fin du patinage artistique quoi.
- Ok, et ? Dis-je en reprenant des verres sur la table de poker.
- Et tu vas venir avec moi.
J'éclate de rire en secouant la tête, j'aime Aymen comme un frère, mais parfois ses blagues de merde sont tellement nulles que ça me fait rire, et celle-là bat toutes les autres.
- Je rigole pas. Je m'arrête et mets les verres dans le lave vaisselle.
- Allez, ta gueule aussi.
- Reda je suis sérieux !
Je me fige en entendant sa voix vraiment sérieuse pour le coup, mon corps pivote vers lui et je hausse un sourcil en le regardant de longues secondes. Il fait de même, et je reconnais encore une fois son putain de regard, il ne va pas changer d'avis, il veut que je vienne avec lui.
Je retire ce que j'ai dit juste avant, je déteste Aymen plus que tout au monde, plus que ma mère et Chloé réunies.
- Va te faire foutre, jamais de ma vie je vais voir l'autre conne là.
- T'as pas le choix, sinon j'te balance à ton père. Je hausses les deux sourcils.
- Tu fais ça, je te tue. Je le préviens.
- M'en fous, ton père te tuera juste après.
Je souffle fortement du nez, mon père adore me faire la morale, absolument tout le temps, et surtout quand le sujet de femme ou de vie sentimentale est abordé.
- Tu m'accompagnes et je dis rien.
Il me tends sa main droite, mon regard jongle entre sa paume tendue vers moi et son visage où un putain de sourire en coin est installé.
Je souffle encore une fois avant de céder, j'ai vraiment pas envie que mon père me souffle dans les bronches et me fasse ses infernales leçons de morales. Je fini par attraper la main de mon frère de cœur et de la serrer.
- T'es un enculé.
Je serre très fort sa paume dans la mienne et Aymen laisse un crie de douleur sourit de ses lèvres, je le relâche en ayant un petit sourire en coin sur les lèvres, ça lui apprendra à me faire des coups de vices comme celui-là.
Aymen à l'air tout content, il quitte la cuisine pendant que je prends mes clés de voiture afin de partir, je lui fais un doigt d'honneur en quittant sa maison et je prends bien soin de claquer la porte derrière moi.
Ouais, cette soirée était vraiment pas ouf, tout ça à cause de la même meuf.
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