J'étais en retard pour récupérer ma fille. Ces temps ci, le business me stressait trop, mis à part, les problèmes de ma petite sœur Daleinda. Quand je suis arrivée, j'ai trouvé Salimatou devant la porte entrain de discuter avec un homme. Il avait l'air bien à l'aise avec l'un et l'autre. Sans mentir, ça m'avait énervé encore plus. N'empêche, j'ai salué le mec, on m'a appris les bonnes manières quand même.
Arrivé au niveau de Salimatou, j'avais deux options, m'énerver contre elle ou garder la paix. J'ai choisi le seconde option. Je n'avais aucun droit d'être en colère, elle n'était plus ma femme. Mais ça ne m'empêchera pas d'être protecteur avec elle, je connais bien les hommes. Elle est une divorcée et beaucoup d'entre eux voudront profiter de cela.
Moi: c'est qui lui?
Salimatou: un ami
Moi: un ami?
Salimatou: c'est quoi le problème Ousmane?
Je ne voulais surtout pas me disputer avec elle, alors je decida de laisser tomber.
Ousmane: il n'y a aucun problème.
Salimatou: Maï doit être prête, je vais aller la chercher.
Moi: merci, où est Yayé?
Salimatou : sûrement dans le jardin.
Je me suis dirigé vers le jardin sans piper un mot de plus. J'ai trouvé ma tante entrain d'arroser ses fleurs.
Mère Fa: tu es là depuis quand?
Moi: je viens d'arriver.
Mère Fa: comment vont Leila et Daleinda?
Moi: bien Alhamdoulilah.
Mère Fa: dit à Leila que je la remercie énormément. J'ai vu le cadeau. Mes jambes ne me font plus mal depuis que j'ai commencé à utiliser ses produits.
Je ne savais même pas de quoi elle parlait mais c'est typiquement Leila. Ça ne me surprend pas du tout.
Moi: d'accord Yayé, je le lui dirais.
J'hésitais pour lui parler. Il y'avait cette réserve, disons timidité entre nous, après tout, elle est ma tante et je la respecte énormément.
Mère Fa: tu as vu Ibou et Amina? Ils sont venus passé la journée ici.
Moi: pas encore mais Ibou m'avait informé qu'ils seraient ici.
Mère Fa: ah okay
Moi: Yayé, je voulais discuter d'un sujet avec toi. Il s'agit de Daleinda.
Mère Fa: tout va bien, j'espère?
Moi: je ne sais pas Yayé. Elle m'a finalement dit qui était le père de son enfant.
Mère Fa: mais ça c'est une bonne chose.
Moi: le problème en est que...c'est un homme beaucoup plus âgé qu'elle, il est dans ses cinquantaines d'années. Je ne sais pas si elle était consciente des décisions qu'elle prenait ou si elle a été manipulé dans ces choix.
Mère Fa: mhmm ce que tu me racontes est compliqué Ousmane. Tu as posé la question à ta soeur?
Moi: je ne peux pas croire en sa réponse en ce moment. Il se peut qu'elle ne sache même pas la réponse.
Mère Fa: cette question, personne n'a la réponse apart eux. Tu ne peux que croire ce qu'elle te dise. Tout ce que je peux te conseiller, c'est de ne pas être opposé à leur relation. Il se peut qu'ils s'aiment comme elle te l'a dit. Tu vois ce que je veux dire?
Moi: oui
Mère Fa: ce qui est fait est fait. Essayons de trouver une solution pour le bien de Daleinda et de son enfant. Si c'est avec cet homme, accompagne et soutient la dedans. Sinon, tu risques de créer le mépris entre vous. Et je sais que ce n'est pas ce que tu veux.
Elle avait raison. J'ai beau être en colère et déçu envers ma petite sœur. Mais je l'aime plus que ma vie et je suis prêt à tout sacrifier pour elle. Je ne veux que son bonheur, c'est tout. J'aurai juste aimé que les choses se passent autrement.
Moi: d'accord Yayé (tata)
Mère Fa: tu as parlé avec le père?
Moi: pas encore, j'avais besoin de réfléchir d'abord.
Mère Fa: quand ce jour viendra, je voudrais que ça se fasse ici. Je veux que cet homme sache que Daleinda vient d'une famille respectable et qu'elle n'est pas n'importe qui.
Moi: j'y veillerais In Shaa Allah.
Mère Fa: merci mon fils.
Moi: je te laisse finir ton travail. Je te donnerais des nouvelles quand je viendrais déposer Maïmouna In Shaa Allah.
Mère Fa: d'accord, merci bobo ang (mon enfant).
J'ai trouvé Ibou et Amina dans la salle entrain de regarder la télé.
Ibou: tu as vu ton adversaire?
Moi: tu parles de quoi?
Ibou: tu n'as pas croisé deux hommes devant la porte?
Moi: si j'ai rencontré un homme devant la porte avec Salimatou.
Ibou: ahhh c'est bien. Il s'appelle Ousmane Chérif Amar et il courtise ta femme... pardon, ex-femme.
Salimatou qui venait de rentrer dans la salle.
Salimatou: Ibou, grandit un peu.
Ibou: je mens? Le gars est venu te courtiser ou pas?
Moi: il a l'air cool...
Ibou: il est très cool même. D'ailleurs, je l'ai invité à une partie de foot dimanche prochain. Il viendra avec son équipe, comme ça, vous allez vous côtoyer comme il sera bientôt le beau-père de ta fille.
Amina: hahaha bébé, arrêtes. Faut pas commencer une guerre ici.
Ce petit a le don de m'énerver dès fois, il cherche toujours à faire sortir mes griffes. Je sais exactement à quoi il joue, d'après lui, j'ai fait l'erreur de laisser partir Salimatou. Qu'est-ce que j'y peux moi? Elle voulait partir, je ne pouvais pas lui forcer de rester. Bref, je me contrôlais du mieux que je pouvais pour ne pas lui casser la gueule.
Salimatou: Ibou, tu sais quoi, rentre chez toi. J'en ai assez de toi pour une journée.
Ibou: tu me chasses?
Salimatou: toi et ta femme, prenez vos affaires et partez.
Amina: mdr mais j'ai rien fait moi.
Ibou: j'allais oublier, il travaille avec Salimatou aussi. Ce qui veut dire qu'ils se voir chaque jour. Oh la la, quel amour!
Amina s'amusait bien, elle.
Amina: bébé, rentrons avant qu'on nous tue.
Ibou: c'est bon, j'ai fini mdr. Bref, je peux te parler grand?
Dit-il sur un ton plus sérieux.
Moi: allons dehors
On s'est levé pour sortir. Et j'entendais Amina dire à haute voix
Amina: faut pas tuer mon mari s'il te plaît. J'ai encore besoin de lui.
Moi: je ne peux rien te promettre.
Amina: tu es un sauvage!
Ça m'a fait rire, Salimatou et son entourage sont toutes des folles, je vous le jure.
Une fois dehors, j'ai donné mon attention à Ibou.
Moi: alors?
Ibou: Euhh, j'ai vu Daleinda l'autre jour. Elle avait l'air différente. Il se passe quoi avec elle?
Moi: c'est exactement ce que tu as vu gros. Elle est enceinte.
Je lui ai expliqué en détails l'histoire.
Ibou: non, c'est une blague.
Moi: j'aurais aimé que ça soit le cas. Je suis étourdi par cette situation.
Ibou: qu'est-ce que tu comptes faire maintenant?
Moi: je ne sais pas encore. Ce qui est sure, c'est que je comptes rencontrer ce fils de....
Ibou: je te conseille de garder le calme. Le violence ne va rien résoudre.
Moi: crois moi, je suis calme. Si je ne l'étais pas, je ne serais spas la entrain de te parler. J'aurai été en prison en ce moment.
Ibou: il faut garder cette colère pour Dimanche. Tu vas jouer contre ton adversaire.
Avant que je n'ai eu le temps de l'attaquer, il a courut vers la porte de la maison. Un vrai gamin, je vous dis. Je suis retournée prendre Maïmouna pour rentrer.
Amina: tu n'attends pas le dîner?
Moi: ma femme m'attend, faut que j'y ailles
PV de Salimatou
Quand il a dit que ça femme l'attendait, j'avoue que j'ai eu un pincement de cœur. En ce moment précis, j'avais le désir de lui demander de rester avec moi. Mais je n'avais plus de droit sur lui, il n'était plus mon mari. De voir l'homme que tu aimes et de ne pas pouvoir le toucher, ça fait mal.
J'ai passé la nuit à repenser à ce que je voulais faire de ma vie. Voulais-je me remarier ou faire ma vie seule? J'étais en conflit entre la raison et mon désir.
Les jours qui passaient était les mêmes, sauf Chérif qui est venu prendre de la place dans ma routine. On était au téléphone lui et moi, après une longue journée au travail.
Chérif: tu te rappelles de notre conversation de la dernière fois? Tu m'avais expliqué que tu avais divorcé. Est-ce que je peux savoir la raison?
Moi: il y'a eu des problèmes venant des deux côtés et on n'était plus heureux ensemble. Aumoins moi, je n'étais plus heureuse dans notre mariage. Alors j'ai choisi d'y mettre fin.
Chérif: c'était ta décision alors?
Moi: oui
Chérif: qu'est-ce qui a fait que tu n'étais plus heureuse?
Moi: Pendant cette période où on avait tous ces problèmes. Au lieu d'essayer d'arranger notre mariage, il a préféré épouser une deuxième femme. Et tous les efforts qu'on avait construit sont tombés à l'eau.
Chérif: il l'a fait derrière ton dos ou comment ça s'est passé?
Moi: il me l'avait dit en avance. Le problème en n'est pas qu'il a épousé une deuxième femme. Mais la manière dont il l'a fait.
Chérif: je comprends ce que tu veux dire. J'ai juste une question, tu es sûre que l'affaire de deuxième n'était pas là plus grande raison de votre divorce. Tu dis être jalouse.
Moi: c'est vrai, je suis jalouse et je n'aime pas partager. Mais ce n'était pas la raison de notre divorce.
Chérif: tu es pour ou contre la polygamie?
Moi: Aucune femme ne te dira qu'elle est pour.
Chérif: et pourtant si, ma femme, paix a son âme, n'avait pas de problèmes avec la polygamie. Elle ne voulait même pas que je signe monogame
Moi: elle etait spéciale alors, ta femme.
Son visage s'était adoucit, comme à chaque fois qu'il parlait de sa femme. Ça se voit qu'il l'adorait, j'imagine même pas ce qu'il a vécu après sa mort.
Chérif: y'avait pas deux comme elle sur terre. Elle était la meilleure des épouses, je n'ai que de bonne choses à dire sur elle. Qu'Allah la récompense
Moi: Amine...alors tu es polygame?
Chérif: je ne vais pas te donner une réponse pour te faire plaisir. Je préfère être honnête. Je ne signe pas monogamie. C'est un privilège qu'Allah nous a donné et si jamais je devrais prendre une deuxième femme, je le ferais. Mais tout ça dépend d'Allah.
J'avais perdu goût à cette conversation et il l'avait bien remarqué.
Chérif: c'est un problème pour toi huh?
Moi: je ne veux pas partager mon homme. C'est non-negotiable.
Chérif: qu'est-ce que ça veut dire pour nous?
Moi: je crois que tu connais déjà la réponse...
Et évidemment, il savait très bien que j'étais une femme qui savait ce je voulais dans ma vie. Le peut de temps qu'il m'avait côtoyé, il avait compris que j'étais sérieuse sur mes limites et je les prenais au sérieux. Ces tour cela que c'est aussi facile de converser avec lui.
Chérif: alors tu romprais avec moi pour ça?
Moi: ne minimise pas la situation, vous les hommes, vous ne comprenez pas combien c'est difficile de devoir partager l'homme qu'on tu aimes.
Chérif: alors tu m'aimes...
Moi: si j'acceptais ta proposition aujourd'hui, ça voudrait dire que je t'aime bien pour vouloir passer ma vie avec toi.
Chérif: que dois-je faire pour que tu m'aimes?
Moi: sois toi même, c'est tout ce que je te demande. À cette stade de ma vie, je ne cherche pas un homme qui va m'impressionner avec ses voitures ou carte bancaire. Je cherche un homme qui saura être un responsable de famille. Un homme avec qui je pourrais me sentir en sécurité émotionnellement et physiquement. Un homme stable qui aimera ma fille comme il m'aime.
Chérif: ce n'est qu'une question de temps alors car je sais que j'ai tous ses qualités dont tu parles.
Moi: (riant) tu trouves?
Chérif: pas pour être arrogant mais je suis l'homme qu'il te faut.
Moi: ton affaire de polygamie là me dit le contraire.
Chérif: je ne compte pas te perdre Sali, je veux que tu le saches. C'est la première fois depuis le décès de ma femme que j'ai l'envie de me caser avec une autre femme. Dieu m'a donné la chance d'aimer encore et je ne compte pas laisser ça me filer entre les doigts.
J'aurais aimé croire tout ce qu'il me disait en ce moment. Mais les hommes sont vicieux, j'en ai entendu beaucoup trop pour croire à ces beaux paroles. Chérif lui, me rassure un peu car il m'inspire confiance.
Chérif: je vois que tu doutes de mes sentiments mais tu comprendras quand tu me donneras la chance de faire partie de ta vie.
Moi: le temps nous en dira plus
Chérif: In Shaa Allah. Bref, je te laisse, il y'a mes neveux qui vont bientôt arrivés. Je babysite pour ma soeur aujourd'hui
Moi: tu vas faire quoi?
Chérif: tu me sous-estimes?
Moi: pas du tout mdr, bonne chance.
Chérif: Fi Amanillah (je te laisse sous la protection d'Allah)
Moi: Fi Amanillah