Le labyrinthe
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« Goodbye » de John Paesano.
La rébellion fait des ravages à l'extérieur. Le monde est à feu et à sang, plus rien est contrôlé. Tout part en fumé. Parfois ils repensent à leur vie d'autrefois, dans le labyrinthe. La vie n'était pas tout le temps facile, ils n'avaient pas de souvenirs à part leur prénom. Le travail était épuisant mais le résultat en valait la peine. Ils avaient réussi au bout de trois longues années à transformer une prison en palais. Tout était à sa place, ils avaient assez de nourriture pour un mois et étaient rationnés un jour par mois. Le danger était présent, les monstres qui habitaient le labyrinthe les terrifiaient continuellement. Mais tout ça a bien changé, depuis le jour où Thomas et Boris, deux coureurs d'élite, ont trouvé une sortie. C'était la fin. La fin d'une lutte acharnée. Toutefois, arrivés à l'extérieur, les blocards se sont trouvés face à une menace bien plus grande : la Braise. Une maladie dévastatrice qui te tue à petit feu en te procurant des souffrances atroces.
Le groupe de survivants du Bloc est composé de seulement cinq membres : Thomas, le plus fort. Minho le coureur, Pippa la rusée, Boris l'allumé et pour finir Théo, le plus intelligent. Ce groupe de bras cassés a réussi à se sauver du labyrinthe et à voyager dans le monde extérieur. C'est à ce moment là qu'ils ont vu la braise en personne. Les personnes infectées sont appelées les Fondus. Tout d'abord, le virus est contracté par inhalation ou une plaie faite par un Fondu. Au début, vous êtes fatigué, votre corps est lourd, vous suez en un rien de temps et des veines bleues se répandent sur votre corps, c'est l'infection. Ensuite, vous commencez à avoir des hallucinations, vous avez la sensation que vous n'êtes pas en sécurité, que même vos propres amis vous veulent du mal, alors vous les attaquez pour tenter de les achever avant qu'ils ne le fassent. Vos yeux se retournent dans leur orbite, vos membres sont flétris, vous n'êtes plus maître de votre corps, vous êtes contrôlé par la maladie qui grignote peu à peu votre cerveau. Et enfin, la phase finale, le mort vivant. La seule idée qui vous traverse l'esprit c'est de tuer, tuer et de tuer. Vous êtes adepte de la chair humain et vous voulez à tout prix manger vos camarades qui ne sont pas trop d'accord. Vous mourez une balle entre les deux yeux ou consumé par la maladie qui vous explosera le cerveau tel un pop-corn. Charmant n'est-ce pas ?
La Braise a déjà fait des milliers de victimes dans le monde, les gens restent confinés chez eux, terrifiés de l'avoir. Si un humain est suspecté, il sera envoyé en quarantaine dans un immense laboratoire afin que les scientifiques découvrent un antidote, c'est là que les personnes du Bloc interviennent. Ils sont immunisés contre le virus, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent en aucun cas contracter cette maladie hautement contagieuse. Enfin, c'est ce qu'ils croyaient.
Leur sang devrait pouvoir aux médecins de créer un sérum capable de guérir tous les malades, mais le processus prend du temps, surtout depuis que tous les immunisés se sont échappés de leur labyrinthe.
- Il faut qu'on bouge ! hurle Boris pour se faire entendre par dessus les bombes.
Le groupe s'est réfugié sous un immeuble effondré, leur but est de sortir de la ville pour s'enfuir loin d'ici, dans un pays calme et sans violence. Pour le moment c'est loin d'être gagné, un groupe de rebelles attaquent la ville en détruisant tout sur leur passage, les garçons sont en danger, ils le savent.
Boris, Thomas et Minho se préparent à partir tandis que Théo peine à se relever, trop affaibli.
- Théo ? appelle le noiraud.
Le blond lui lance un sourire pour le rassurer, mais Boris n'est pas aveugle. Le jeune homme s'accroupit aux côtés de son ami puis pose sa main sur son front, le blond est brûlant. Théo rit nerveusement sous le regard noir de Boris.
- Pourquoi tu ne nous l'as pas dit ?
- Je ne voulais pas vous inquiéter, nous avons des choses plus urgentes à faire.
Boris allait répliquer mais un bruit d'explosion le coupe dans sa lancée.
- Bon, impossible de te laisser là, je vais t'aider à marcher.
Le noiraud attrape le bras du blond pour le passer sur sa nuque, son corps se trouve collé à celui de son acolyte. Le reste du groupe les regarde, peinés. Il n'y a pas de temps à perdre, Théo est encore en mesure de courir malgré la maladie qui le consume.
Les quatre amis parcourent une certaine distance avant de voir leur route se barrer par un immeuble effondré. Ils tentent de se cacher derrière une énorme pierre, sur le chemin pour y accéder, Théo chute, entraînant Boris par terre. Le noiraud ne perd pas de temps et traîne le corps de son ami par les aisselles. Les voilà en sécurité. Les amis s'autorisent à souffler un bon coup avant de réfléchir à un autre plan. L'immeuble ne barre pas toute la route, il y a une brèche dans le mur, ils peuvent passer. Le groupe est décidé.
- On y va ! dit Thomas comme signal de départ.
- Allez-y sans moi les mecs, souffle Théo.
Un épais liquide noir dégouline de sa bouche, des veines de la même couleur se répandent sur son visage, ses yeux sont injectés de sang. Les yeux de Boris brillent de larmes. Théo vomit du sang noir. Son état est alarmant.
- Minho, tu vas courir devant, tu chopes le sérum et tu reviens en faisant la course de ta vie, lance Boris au métisse.
Le concerné le regarde, perplexe.
- Minho, fonce.
- Moi je le couvre, ajoute Thomas.
- Je.... Je te remercie, dit difficilement Théo en prenant la main du coureur.
- Et toi, tu tiens bon.
Le duo part en courant vers la brèche. Pippa doit être arrivée au niveau de Brenda depuis le temps.
Théo respire fort, ses oreilles siffles, son coeur cogne contre sa cage thoracique. Sa tête tourne, la souffrance l'arrache du monde réel. Il n'a plus aucun repère, ses souvenirs le quittent chaque minute, il commence à oublier qui il est. Sa nature d'humain peine à garder le dessus, la Braise le contrôle à moitié. Il lutte, il combat la maladie comme il le peut, pour ses amis. Pour Boris. Surtout pour Boris. Il ne sent plus son corps. La fin est proche.
- Théo, eh Théo, Théo ! appelle Boris en le secouant légèrement. On va bouger d'ici OK ? Mais pour ça il faut se lever, allez debout.
Le blond se débat, il n'a plus de force, il est à bout.
- Non Boris, non ! hurle-t-il en détachant une cordelette à son cou.
- Il faut que tu te lèves, on fera ça plus tard.
- Non ! Faut que je te donne ça.
- Théo je/
- Prends le j'te dis ! crie le blond avant d'avoir une forte quinte de toux.
Boris prend le collier, une petite fiole métallique pend à son extrémité.
- S'il te plaît, Bo, prend ça, chuchote-t-il, essoufflé.
Théo a le regard vide, son cœur se compresse, respirer devient une vraie bataille pour lui.
- D'accord, finit par dire Boris en l'attachant autour de sa nuque. Maintenant, tu vas tout donner. On y va. Prêt ?
Théo se hisse sur ses pieds avec l'aide de son ami. Un grognement plaintif passe la barrière de ses lèvres, son corps est parcouru de frissons de douleur. Il ne tiendra pas longtemps comme ça, Boris le sait mais il croit en son ami, il croit en lui dur comme fer. C'est un battant, il survivra.
Arrivés dans un endroit reculé, les deux garçons avancent pas à pas, ils ne sont plus sous le danger des bombes. Ici tout est plus tranquille malgré les bruits de mitrailleuses en fond.
- On y est presque, reste avec moi je t'en supplie.
Théo suffoque dans son propre sang, il tombe une nouvelle fois à terre. Le liquide noir qui compose maintenant son corps coule abondamment de sa bouche, Boris grimace.
- Tu n'as pas le droit de m'abandonner, allez viens.
Le corps de Théo est pris de spasmes, il est en train de s'étouffer. Boris le prend pas les aisselles et le traîne difficilement sur le sol, il finit par trébucher et tombe sur les fesses, le blond est allongé sur lui. Il tente de se relever, sans succès. C'est la fin.
Soudainement, Théo se lève, Boris ne comprend pas.
- Théo ? murmure le noiraud.
Le concerné se retourne vers son ami. Ce n'est plus Théo. Il pousse un hurlement terrifiant avant de se jeter sur Boris qui esquive son attaque en le balançant par terre.
- C'est moi ! Boris !
Ces tentatives pour le ramener à lui échouent, Théo est dans la dernière phase de la maladie, il est devenu un mort vivant. Mais que fait Minho bon sang ?!
Toujours à terre, le blond semble lutter contre quelque chose d'invisible. Conte lui-même.
- Tue moi Bo, supplie-t-il.
Le concerné cligne plusieurs fois des yeux pour être sûr d'avoir bien entendu.
- Théo, je suis là.
Le blond se jette sur Boris qui tombe à la renverse, le Fondu se met en califourchon sur lui, un couteau à la main.
- Excuse moi Bo, excuse moi, souffle le blond, les larmes aux yeux.
Il se bat. Boris le sent. Il se bat pour reprendre le contrôle sur lui même et il y arrive. La respiration du jeune homme se calme, il semble reprendre ses esprits pour la première fois. Il ne tente plus de tuer son ami, la crise est passée.
- T'inquiète, ça va aller.
Boris tente de le rassurer comme il le pouvait, mais le regard de Théo change, la Braise a repris le contrôle.
Il brandit la lame au dessus de la tête du noiraud, Boris bloque l'attaque avec ses bras. La force de Théo surpasse tout ce qu'il avait imaginé. Le couteau se rapproche dangereusement du cœur de Boris, il essaie de repousser le blond, sans succès. La pointe de l'arme déchire sa chair. Les yeux de Théo le supplient de l'achever. Boris hurle de douleur, du sang s'écoule sur son t-shirt. À contre cœur, il attrape l'arme à feu dans sa poche, glisse son doigt sur la gâchette et vise le front de son ami.
- Tire, souffle Théo.
Une détonation retentit dans la ville déchirée par les flammes. Le blond sourit faiblement, son corps roule sur le côté, une balle logée au milieu du front.
Au même moment, Minho débarque avec l'antidote, il s'arrête à quelques mètres des deux amis, une larme coule sur sa joue.
Boris se met à genoux aux côtés de son défunt ami. Il se met à hurler de douleur en frappant le sol à sa droite. Les larmes coulent abondamment sur ses joues. Son cœur est brisé, il vient de perdre sa moitié. Le noiraud lui ferme les yeux. Il ne souffre plus, Boris tente de se rassurer. Il vient d'abattre de sang froid son meilleur ami et son premier amour.
***
« Cher Boris,
Si tu lis cette lettre, c'est que je suis malheureusement mort. J'ai caché ce petit bout de papier dans mon collier, si je te l'ai donné c'est que la fin approchait. Je ne regrette pas ma vie, au contraire. Je t'ai rencontré quand nous étions de simples ados, nous avons passé trois longues années à nous chamailler comme des gamins. Je me souviens que tu voulais demander aux supérieurs de planter de l'herbe bien spéciale, on t'avait viré des faucheurs. J'avais bien ri ce jour-là. Tu as toujours été pour moi un grand ami, un protecteur qui veillait sur moi lorsque je faisais des cauchemars. Ma plus grande peur est de te perdre, ma seconde peur est d'attraper la Braise. Si jamais je l'ai attrapée et que tu m'as abattu selon mon souhait, je te remercie. Tu m'as sauvé la vie Bo.
J'ai un aveu à te faire, j'espère que j'ai eu le temps de te le dire, enfin, si j'ai eu le courage. Je suis amoureux de toi, plutôt, j'étais amoureux de toi. Tu es la personne qui m'a aidé à survivre dans ce monde de merde, tu as toujours été là pour moi dans les plus sombres moments de ma vie. Tu as été l'homme de ma vie. Ne pleure pas ma mort, sourit à la nouvelle vie qui s'offre à toi. J'espère t'avoir aidé à combattre ce satané virus et que vous êtes tous en sécurité sur une île très loin de WICKED. Je veille sur toi.
Je t'aime à jamais.
Théo. »
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Le dernier chapitre !
J'espère de tout cœur que vous avez appréciez mes petites histoires. Je me suis fait plaisir en écrivant sur mes univers préférés. Je clôture ce nouveau livret en vous remerciant pour tous ces vus et ces likes. Merci beaucoup, vous êtes les meilleurs ! Je reviens très vite pour un nouveau projet sur Bucky Barnes de Marvel.
Bon dimanche :)