REVENGE ME

By franoneil_

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Elle était la lumière, maintenant elle ne broie que du noir. Ils l'ont tué de l'intérieur avec leur paroles... More

NDA
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01. Sorry, I'm back
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By franoneil_

Hello mes petites étoiles ⭐️

Avant de vous laissez commencer cette lecture je voulais prévenir que ce chapitre comportera des scènes violentes avec un language vulgaire, et il est mentionné une agression. (non détaillé)

Bonne lecture, j'espère que celle-ci vous plaira. Veuillez m'excuser pour les fautes, mes yeux souffrent après ma journée devant l'écran...

* * *

Rosália

Seule la lumière de la lampe de salon éclair la demeure qui n'est pas la mienne. Positionnée sur le canapé face à la télé éteinte, je réfléchis à la suite des évènements. La nicotine qui me brûle la gorge émet une fine fumée dans la pièce dès lors que je la laisse s'échapper d'entre mes lèvres, je soupire de soulagement en sentant mes muscles se détendre face à l'effet de la drogue dans mon organisme.

La baie vitrée sans rideau laisse à mes yeux le luxe d'analyser le quartier résidentiel d'Alamo Square à cette heure tardive. Nous sommes dans le cinquième district de la ville enclavé dans le quartier de Western Addition. Au cœur se trouve le fameux jardin public surplombant la colline sur laquelle il est possible de voir le plus gros de la ville. Ceux qui s'y trouvent peuvent se comparer aux rois du monde, San Francisco à leur pied et les habitants comme sous fifres. Je comprends mieux pourquoi les Berry ont décidé de vivre ici.  

Vous avez bien compris. Je suis chez Nelya et Naël Berry, un vendredi soir tandis qu'eux gaspillent leur argent dans des jeux ne se doutant pas de la tempête qui les attend. Il est 22h, cela fait maintenant 1h que je suis positionnée dans ce salon sophistiqué infecté par la luxure et le pouvoir qui me donne envie de tout casser. Le silence qui m'entoure est inquiétant, ma jambe droite tressaute face au stress qui m'anime au même rythme que les battements effrénés de mon organe vital. Je me ronge les ongles, même ma peau jusqu'à ce que je puisse sentir le goût métallique du sang.

Les dossiers éparpillés devant moi deviennent flou à mesure que des larmes de frustrations viennent flouter ma vue. Sans vraiment comprendre mon geste, j'envoie balader le vase de la table contre la télévision juste devant. Dans un bruit sourd les deux objets se brisent à leur impacte entraînant une pluie de verre qui s'effondre sur la moquette fraîchement nettoyée. Je vois rouge. Je ne supporte plus cet endroit qui renferme leur odeur, pourquoi suis-je venue ici dans un premier temps ?

Pour les faire payer Rosália.

Des rires se font entendre à l'autre bout de la pièce et je comprends que les Berry rentrent enfin. Chacun de leur pas les rapproche peu à peu de moi, ne faisant qu'agrandir ma rage. D'un coup la lumière du salon s'allume révélant mon dos, Nelya pousse un cri d'effroi lorsqu'elle me voit sur son canapé. Son mari arrive rapidement derrière elle et ses yeux s'élargissent lorsqu'il réalise la situation. Un rictus effrayant sur mes lèvres, je me redresse à une allure terriblement lente tout en les détaillant de la tête au pied.

–¡Sorpresa, los amantes !

Je murmurais ces paroles, voyant leur visage devenir pâle sous mon air arrogant. J'avançais dans leur direction, Nelya dans le viseur je ne la lâchais pas. D'un geste vif j'attrape son cou de ma main libre et la cogne contre le mûr derrière elle.

–Tu foutais quoi avec lui ce soir-là, puta ? Tout en crachant ces paroles je lui balançais les photos que j'avais en ma possession.

Son regard apeuré retrace l'entièreté de la photo. Le choc remplace la peur, j'arrive à sentir son palpitant contre ma poitrine tellement nos corps sont proches. Brusquement, je suis propulsée de l'autre côté pour qu'une masse d'un mètre quatre-vingts se positionne entre nous. Naël me scrute de son regard sombre avec une pointe d'interrogation dans celui-ci mais je refuse de m'expliquer car ce n'est pas mon devoir ce soir.

–Je peux savoir comment tu es entrée chez nous ? sa voix rauque quémande sans jamais décrocher ses pupilles des miennes.

Je croise les bras contre ma poitrine, pouffant de rire.

–No me lo creo, je marmonne plus pour moi-même. Tu devrais plutôt demander à ta femme comment la voiture de ton meilleur pote s'est retrouvée contre le mûr ! 

Ses sourcils se froncent tandis qu'il se retourne vers sa femme qui la supplie du regard. Bonne manipulatrice. Je mords ma lèvre inférieure avant que mes pires pensées ne se libèrent de mes cordes vocales. C'est tout ce qu'elle a toujours voulu, que je devienne folle afin de prouver aux autres que j'étais bonne à être interner et seule. Sa possessivité maladive consume son entourage depuis la nuit des temps, pourtant personne n'a l'air de s'en rendre compte. Sauf moi.

Je lève les yeux au ciel en la voyant se positionner en tant que victime. Ses yeux de biches emplie de larmes ne me démonte pas, au contraire, ce côté calculateur que Nelya maîtrise à la perfection renforce mes idéaux envers cette femme. Elle est détestable. À pas de loup je m'avance vers elle pour la seconde fois avec pour objectif de ne pas la louper. Naël reste toujours devant tel le mûr humain qu'il a décidé de devenir, cependant il en faudra bien plus pour m'arrêter. Je me colle à son torse montrant que je n'ai nullement peur, tout en fixant Nelya du haut de son épaule.

–Tic tac, perra, il te reste peu de temps avant de me dire toute la vérité si tu ne veux pas finir dans un sale état.

Cette fois-ci, c'est à son tour de se rapprocher.

–Les filles, tente d'intervenir Naël.

–Je suis intouchable Rosíta. Les puttana comme toi m'atteignent pas le moindre du monde.

Elle colle sa langue contre l'intérieur de sa joue, me dévisageant comme étant qu'une moins que rien. Je resserre mes poings le long de mon corps attendant le bon moment pour envoyer le premier coup. Ma patience à des limites et je pense en être arrivé au bout. Je savais que les habitants de ce quartier étaient à vomir, mais il est temps de leur enlever cette couronne imaginaire au-dessus de leur tête car le couronnement prend fin à partir de ce soir.

Un rire mauvais traverse ma gorge tandis que je recule sans jamais me retourner, gardant un œil sur le couple en face de moi. D'ici je vois le corps de Naël se détendre et c'est tout ce que j'attendais, qu'il baisse sa garde afin que je sois plus apte à les détruire. 

–Ton mari est au courant ? Je demande dédaigneuse alors que je connais déjà la réponse.

Nelya déglutis difficilement tandis que Naël me dévisage toujours dans l'incompréhension. En signe d'angoisse la jeune femme se mords fortement la lèvre, laissant des larmes de honte se tracer un chemin sur son visage. Je crois réaliser un rêve de gosse, Nelya Berry en pleure totalement mouillée jusqu'au cou.

–Rosíta ne fait pas ça... murmure-t-elle suppliante.

–Oh mais regarde-moi faire. Je lui offre mon plus beau clin d'œil.

–Naël savais-tu que ta chère femme avait payé un homme pour endommager la voiture de ton meilleur ami ? Ses yeux s'élargissent suivis d'un hoquet de surprise. Oh...Tu ne savais donc pas...

–C'est vrai Nelya ? Son mari s'était retourné vers elle une seconde fois.

Mon regard faussement innocent admirait la scène des étoiles dans les yeux. Le cœur d'une personne amoureuse est prêt à tout encaisser pour l'être qu'il aime, mais que devient-il lorsque celui-ci se brise à cause du mortel pour qui nous pensions mourir ? Là est la réalité de l'amour. Beau de l'extérieur mais destructeur de l'intérieur, et pourtant l'Homme continue de chercher cette moitié qui lui est destinée tout au long de sa vie.

D'un ridicule.

Pourtant cette animosité qui me pousse à être présente dans cette maison de malheur n'est autre que l'Amour. Aussi toxique que ce sentiment peut être, il vous fait sentir vivant et important aux yeux d'une personne. Comme ci votre cerveau ne pensait plus de manière rationnelle, votre corps se laisse diriger par l'intensité de vos sentiments, vous faisant parfois commettre le pire. Nous sommes déterminés à rendre celui que nous chérissons heureux et comblé, mais aimer ne se résume pas qu'à ça. Aimer c'est réaliser que nous sommes en réalité le fardeau d'un autre, le poids sur l'épaule de notre personne préférée. Comprendre que notre bonheur est avec lui, tandis que la recette du sien ne contient pas notre prénom.

C'est prendre conscience que nous sommes le passé de quelqu'un, bon comme mauvais, mais que son futur ne nous appartiendra jamais.

Nelya pleure à chaud de larme pendant que Naël la fusille du regard, s'éloignant d'elle interloqué. Elle tente de lui prendre la main mais ce dernier refuse tout contacte physique avec sa femme qui s'effondre devant son refus radical. D'un air totalement détaché, je fixe le couple se déchirer sans pourtant ressortir une once de regret. Cela fait-il de moi l'un d'eux ? Un ange déchu arracher à son paradis.

–Puis, je continue d'une voix à peine audible, c'est toujours ce que tu as fais Nelya pas vrai ? Détruire et utiliser ceux qui t'aiment pour ton simple bien-être personnel.

Elle relève ses yeux gorgés de sang vers les miens, le mascara coulant sur son visage, la gorge complètement nouée. Je l'inspecte de haut alors qu'elle se retrouve ridiculement au sol, brisée. Je profite de ce moment de force pour lâcher tout ce que j'ai sur le cœur.

–Ce manque d'amour qui te rongeait tant, tu avais besoin de le défouler sur quelqu'un alors c'est moi que tu as choisi. Ta belle-mère qui prend tout l'amour de ton père au point même de te couper les vivres, c'est dure d'être celle qui avait tout mais qui finit sans rien, huh ? Tu dormais dans une tente dans le quartier de Tenderloin comme la vagabunda que tu es.

Je m'accroupis alors à son niveau relevant son menton à l'aide de mon index, de façon à ce que ses pupilles ne soient concentrées que sur moi.

–Dois-je dire à ton cher marido la triste réalité de votre union ?

Brusquement elle recule son visage du mien, me crachant dessus. Je ferme les yeux tentant de calmer mon impulsivité qui risque de commettre un meurtre. Précautionneusement, j'attrape mon mouchoir en soie dans ma poche arrière en m'essuyant la joue où son crachat réside encore. Je ne lui laisse pas le temps de réfléchir, je la bloque dans un coin et lui attrape le visage fermement. Une moue vengeresse sur mon visage, j'approche le mouchoir en direction de sa bouche lui enfonçant le bout de tissu dans la gorge. Naël tente de se rapprocher pour m'interrompre mais de ma main libre je le stop dans sa lancée.

–Un pas de plus Berry et j'te tranche la gorge avec un bout de verre. Je le préviens.

L'homme relève ses mains en l'air en signe de paix. Malgré que mon avertissement soit en direction de Naël, je n'ai pas quitté les yeux de Nelya. J'approche mon visage du sien, mon souffle chaud percutant son visage horrifié. Impossible pour elle d'émettre le moindre son, cette dernière me transmet une tempête d'émotions à travers son regard larmoyant, nourrissant mon égo.

–Comme je vois que tu as la bouche pleine, je vais le faire pour toi. Je me racle la gorge et commence la petite histoire. Ta femme a perdu son titre de "princesse" huit ans auparavant quand son cher père lui a coupé les vivres. Nelya s'était disputée avec sa nouvelle femme, l'accusant de vole et tromperie. Bien sûr ta femme n'a pas toujours été une sale menteuse et ton beau-père s'est bien fait berner.

Je rigole de plus belle face à la triste réalité de Nelya Berry, autrefois une Zelmati rejetée. Je détourne mon regard de la femme dont je maintiens toujours fermement le visage pour l'ancrée dans celui de son mari, qui me regardait déjà. Ses sourcils sont froncés et je peux sentir sa réticence face à mon discours, il n'a pas envie d'y croire. Pourtant, tu ne vas pas avoir le choix querido.

–Ta femme n'avais pas menti pour une fois, la blondasse que ton beau-père se tapait ne voulait que son frique. Mais bon, un Zelmati reste un Zelmati n'est-ce pas ? Je demande à Nelya, qui me scrute toujours d'un air méchant. Le père n'a pas voulu avouer ses torts et a rejeté la faute sur sa pauvre fille qui a fini par quitter le cocon familial pour emménager à Tenderloin... Triste, huh...

J'entends un soupir du côté de Naël, sa bouche s'ouvre puis se referme immédiatement. Alors d'un mouvement de tête, je l'invite à cracher le morceau.

–D'abord relâche là Rosá, me conjure-t-il dans une plainte.

J'en avais presque oublié que je tenais sa femme au creu de ma main. Sèchement je la libère de ma poigne la faisant tomber à la renverse à cause de la force de mon coup. Elle recrache le bout de tissus encore dans sa bouche, toussant abruptement ce qui permet enfin à ses poumons de se remplir d'air nouveau. 

–Pose ta question Berry.

–Comment tu es au courant de cette partie de sa vie ?

Je ressens la douleur dans sa voix, et le nombre incalculable de questions qu'il doit avoir. Non pas que nous l'avons déjà prévenu dans le passé, mais son amour envers cette femme est si puissant qu'il était devenu aveugle face aux signaux. Tant que lui seul n'ouvrira pas les yeux, son cauchemar sera sans fin.

Je soupire bruyamment avant de ricaner.

–J'ai vécu dans la précarité aussi tu sais, dans ce genre de quartier tout le monde se connaît. Alors quand cette nouvelle tente a emménagé dans le quartier et qu'une Nelya complètement torchée en est ressortie un soir d'hiver avec ce mec...  Je sais pas... J'ai eu peur, peut-être ? Enfin bref. L'homme était sur le point de... Puis ma gorge se noue, impossible pour moi de raconter la suite des événements.

Et pourtant, c'est bien ce qu'il s'est passé. L'homme a essayé de profiter d'elle pour la voler plus facilement ensuite. 

–Continue, j'ai compris. Rétorque Naël, le regard fuyant.

–J'y suis allée sans réfléchir, à côté se trouvait une bouteille de bière vide alors je lui ai explosé sur la tête. Je continue sans trop d'entrain, le regard plongé dans le vide. J'ai cru que je l'avais tué puis quand je me suis approchée pour sentir son pou, celui-ci battait encore à mon grand soulagement. Par contre ta meuf était dans un sale état, proche de l'évanouissement et j'ai eu peur qu'elle fasse un coma éthylique alors je lui ai fait vomir ses litres d'alcool...De là, elle a fini par tout me raconter.

Je souffle enfin en terminant ce monologue triste. Un silence encombre la pièce laissant entendre les reniflement incessant de Nelya dans le fond.

–Et Owen il était où ?

–Il ne savait pas. Reprit sa femme en se relevant difficilement. J'ai menti en disant que je dormais chez ma meilleure amie de l'époque.

–Ça étonne qui, que tu mentes déjà ? Ah oui, personne ! Je pique, sachant pertinemment que ce n'était pas le bon moment, surtout en voyant les foudre que me renvoyait le couple.

–C'est quoi le rapport avec notre mariage ? Insiste alors l'époux qui est toujours aussi perdu face à la situation.

Dis le Nelya, ou je le ferai.

–S'il te plaît Rosália, ne me fait pas ça... Le supplice dans sa voix me noue presque la gorge.

Cependant je ne peux oublier toutes ces années d'horreur que j'ai pu vivre par sa faute. L'accident de Zacharia, était la goutte de trop.

–Dit le, où je le ferai. 

Elle se concentre sur son mari, honteuse, les yeux remplis de tristesse et d'amertume. Elle sait pertinemment que ses larmes ne pardonneront jamais ses mensonges, cette femme est impardonnable.

–Je.. J'ai... Nelya cache son visage à l'aide de ses mains incapable d'avouer.

J'expire faussement déçu.

–Laisse, je vais le faire. Je pose ma main sur son épaule, un sourire ironique aux lèvres. Tu as toujours été un homme de pouvoir Naël et au cœur parfois bien trop généreux, mon pauvre. Ton nom rimait avec argent, stabilité et surtout...naïveté. On peut pas t'en vouloir tu étais tellement amoureux de Nelya que tu n'arrivais pas à voir son vrai visage. J'ai eu de la peine pour toi, tu sais ? Je lui avoue, une main sur le cœur.

Mon œil. 

–Elle n'avait plus rien alors elle est venue vers toi, tout simplement mí angel. Tout ça là, je dis en désignant leur maison d'un geste de la main. C'est un pur mensonge. Je termine en enfonçant le couteau en plein cœur.

Naël se décompose face à moi, sa peau mate est parcouru de frisson d'épouvante. Je pense avoir entendu une fissure au niveau de son cœur, une vie peinte de mensonge voilà en quoi ce résumait son existence. Tout sourire et bons moments partagés n'étaient qu'un leurre pour rapprocher sa femme de la richesse. Quel sentiment puissant l'humain est capable de ressentir envers un autre, c'est inquiétant ! Inquiétant au point où il se laisserait briser le cœur si cela signifiait sauver sa personne.

L'homme qui se tient devant moi n'est plus celui qu'il était en rentrant ce soir. Il ne faut jamais surestimer une personne malgré l'amour qu'on lui porte, car la douleur après sa trahison nous sera odieuse. Je crois même, qu'on ne relève jamais d'une telle déloyauté. L'agent immobilier nous tourne le dos, d'ici j'arrive à apercevoir son dos se tendre et entendre sa respiration rapide. Ses mains positionnées le long de son corps tremblaient tellement qu'il était obligé de les resserrer en un poing ferme afin que personne ne soit témoin de sa faiblesse.

J'avais réussi à les piquer, je venais de les détruire. Je devrais être fière, alors pourquoi suis-je comme clouée au sol, impossible de faire le moindre mouvement ?

Je sens alors ma tête divaguer sur le côté, ma joue droite chauffe accompagnée de picotement. Je venais de me prendre une gifle. Je me retournais vers le coupable de cette violence et c'est sans aucun doute que je tombe sur une Nelya furieuse.

–Tu veux savoir quelque chose Rosíta, fait-elle rouler cet horrible surnom sur sa langue de vipère. C'est ton père l'homme sur cette maudite photo... Mon géniteur est peut-être un pourri, mais le tien l'est tout autant.

J'écarquille les yeux face à sa révélation sans filtre. Mon palpitant bat à une telle forte allure que je crois bientôt le perdre, mes mains deviennent moites et ma vue se floute. Je crois rêver ses mots. Je laisse la rancœur prendre possession de moi et abdique en libérant cette larme qui était coincée dans le creux de mon œil. À grande enjambée je m'avance vers Nelya prête à lui rendre ses coups, mais c'est sans aucun doute que Naël m'attrape le poignet au vol, ridiculement petit face à sa grande main.

–À partir d'ici je gère. Grogne-t-il. Va-t-en Rosália, rentre chez toi. Puis il me lâche sans ménagement.

Je masse mon poignet avec mon autre main afin d'atténuer la douleur. Négligemment j'essuie mon visage mouillé puis relève le menton en les dévisageant.

–Je te rendrais cette gifle Nelya. Créeme.

Puis sans un regard de plus dans leur direction, je leur tourne le dos et claque la porte. En laissant derrière moi un couple fissuré pour toujours.

Je ne sais combien de temps je suis restée avec eux, mais San Francisco est atrocement calme dans ce quartier, de nuit. Ce qui fait du bien à mon esprit. Je sens de fine goutte que j'accepte avec joie, relevant la tête vers le ciel je laisse l'humidité de la pluie prendre place sur mon visage. Je suis bientôt trempée mais cela ne me dérange pas, c'est grâce à ça que j'arrive évacuer mon chagrin tranquillement.

Je me laissais bercer par le bruit des gouttes d'eau qui s'abattait contre le bitume, menant une musique apaisante. Mais cette paix était de courte durée lorsque mon téléphone se mit à sonner, affichant le prénom de Yoona.

–Yoona, j'arrive dans pas longtemps promis ! Je sais qui était l'enfoiré avec Nelya ce soir-là tu n'en reviendras pas !

–Rosália...me coupe dans un chuchotis ma meilleure amie.

–Yoona, est-ce que ça va ?

Un bruit sourd se fait entendre de l'autre côté, puis j'entends la voix de Yoona sortir un gémissement plaintif. C'est quoi ce bordel ?

–Eh ! Yoona parle moi, c'est quoi ce bruit ?! La panique à travers ma voix est telle que tous mes membres frissonnent eux aussi.

Le goût d'un mauvais pressentiment me pique la gorge, imaginant le pire.

Mi hija... Une voix détruite par la nicotine et l'alcool prend la parole. Donc comme ça tu es courant...

Mon père.

–Espèce d'enfoiré je te jure que si tu la touches...

–Suavemente hija, m'arrête-t-il directement. Ta mère et moi sommes simplement venus te rendre visite dans ton nouvel appartement mais tu n'étais malheureusement pas là... Écoute si j'étais toi je reviendrais rapidement à la maison afin qu'on discute business toi et moi, está bien ?

–¡Vete a la mierda ! Crache-je avec frénésie.

Mais je regrette rapidement ma rébellion lorsque je reconnais le cran de sûreté d'une arme à feu sauter. Le cri aigu sorti tout droit de la bouche de ma meilleure amie me glace le sang, comme si le monde avait arrêté de tourner.

–Écoute ton vieux père Rosá, rentre maintenant ou ta copine finit avec un trou entre les deux yeux.

Il raccroche.

Je regarde mon téléphone un instant en état de choc. Comment me suis-je retrouvée dans cette situation ? Je ne réfléchies pas plus longtemps et cours sans m'arrêter en direction de mon appartement, avec cette peur grandissante à mesure que je me rapproche de Yoona...

* * *
J'ai passé pas mal de temps sur ce chapitre j'espère qu'il vous plaît...J'ai adoré l'écrire en tout cas :)

On se retrouve très vite pour la suite  ⭐️

Love y'all,
Fran <3

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