My Crushing Wave

By Versipellis

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S'il y a bien une chose à laquelle Neal ne s'attendait pas en faisant sa rentrée en troisième année à l'unive... More

Prologue - Cleo
Chapitre 1 - Neal
Chapitre 2 - Neal
Chapitre 3 - Cleo
Chapitre 4 - Neal
Chapitre 5 - Cleo
Chapitre 6 - Neal
Chapitre 7 - Cleo
Chapitre 8 - Cleo
Chapitre 9 - Neal
Chapitre 10 - Cleo
Chapitre 11 - Neal
Chapitre 12 - Neal
Chapitre 13 - Cleo
Chapitre 14 - Neal
Chapitre 15 - Cleo
Chapitre 16 - Neal
Chapitre 17 - Cleo
Chapitre 18 - Neal
Chapitre 19 - Neal
Chapitre 20 - Cleo
Chapitre 21 - Neal
Chapitre 22 - Cleo
Chapitre 23 - Neal
Chapitre 24 - Neal
Chapitre 25 - Cleo
Chapitre 26 - Neal
Chapitre 27 - Neal
Chapitre 28 - Neal
Chapitre 30 - Cleo
Chapitre 31 - Neal
Chapitre 32 - Cleo
Chapitre 33 - Cleo
Chapitre 34 - Neal
Chapitre 35 - Cleo
Chapitre 36 - Neal
Chapitre 37- Cleo
Chapitre 38 - Neal
Chapitre 39 - Cleo
Chapitre 40 - Neal
Chapitre 41 - Neal
Chapitre 42 - Cleo
Chapitre 43 - Cleo
Chapitre 44 - Neal
Chapitre 45 - Cleo
Chapitre 46 - Neal
Chapitre 47 - Cleo
Chapitre 48 - Cleo
Épilogue - Neal
My Sweet Sparkle

Chapitre 29 - Cleo

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By Versipellis

— Bon, vous avez tous bien bossé aujourd'hui, annonce Kenneth. On va s'arrêter là pour cet après-midi, sinon mon salon va sentir le ragoût de cerveaux fumants pendant trois jours. Passez une bonne semaine, on se retrouve dimanche prochain !

Satisfaite de mon entraînement – j'ai réalisé plusieurs excellents temps en réussissant à mettre en application une technique sur la fréquence des voyelles sur laquelle j'ai travaillé récemment –, je rassemble les grilles que j'ai résolues ces deux dernières heures. Tous les membres du club font de même, sauf Jerry, qui file droit vers notre président.

— On devait parler de ma préparation spéciale pour les finales nationales, non ? clame-t-il. Si je veux y obtenir le meilleur résultat possible, il va me falloir m'exercer à un niveau un peu plus relevé.

Je roule des yeux. Je suis contente pour Jerry qu'il ait réussi à obtenir la qualification qu'il visait, mais depuis les championnats régionaux, il la mentionne à la moindre occasion. Je comprends tout à fait qu'il en soit fier, mais à la longue, ça en devient lourd. Peut-être suis-je un peu dure : il est vrai que ce qui s'est passé à Hartford a jeté un froid entre nous. Son attitude désinvolte m'a déçue, et j'ai du mal à voir au-delà. Surtout qu'il ne fait pas spécialement d'efforts pour me prouver qu'il mérite que je m'accroche à notre amitié. J'adore parler de mots croisés, mais j'ai de plus en plus l'impression que nos discussions ne l'intéressent que si ce sont de ses propres performances qu'il est question. Donc, sans m'être réellement disputée avec lui, je laisse notre relation se déliter... Au moins, il a l'air heureux de pouvoir se focaliser sur l'objectif qui était le sien depuis si longtemps ; s'il est satisfait d'en faire son absolue priorité, tant mieux pour lui.

Nous avions pris l'habitude au début de l'année de rentrer ensemble à la WestConn après l'entraînement, mais absorbé par sa discussion avec Kenneth, il ne me prête pas attention alors que je range mes affaires, ni ne fait signe de vouloir me demander de l'attendre. Alors je pars. J'ai un devoir de mathématiques plutôt corsé à rendre lundi, et je ne suis pas du tout en avance. Au plus tôt je pourrai me remettre à travailler dessus, au mieux ce sera.

— Tu retournes directement à l'université ?

Sous le porche de la maison de notre président, je pivote pour me tourner vers Neal, qui en est sorti en même temps que moi. Il m'observe avec l'expression indéchiffrable qui est si souvent la sienne, celle qui se craquèle parfois pour laisser filtrer ce qu'il ressent mais derrière laquelle il se dissimule dès qu'il le peut.

— C'était le plan, oui, je lui réponds. J'ai pas mal de boulot pour les cours.

— J'y vais aussi. On fait le trajet tous les deux ?

— Oui, bien sûr.

Le visage de Neal se fend d'un sourire timide. Il fait un pas en avant pour se placer à mon niveau, puis nous nous mettons en route.

— Tu étais en forme, aujourd'hui, commente-t-il alors que nous remontons l'allée de Kenneth en direction de la rue. Sur la troisième grille, tu as identifié tout de suite le mot imaginaire que Samuel avait inséré pour nous piéger ?

— Non, mais j'ai fait quelques exercices de ce type récemment dans les recueils que tu m'as prêtés. J'ai essayé d'appliquer les conseils qu'ils donnaient et de ne pas me focaliser sur une seule définition si je sens que la réponse ne me vient pas tout de suite. En plus, je m'entraîne à la reconnaissance de schémas de voyelles en ce moment, donc j'ai plutôt tendance à faire du balayage large.

— Ça paye, c'est super !

— Merci.

Les encouragements de Neal me font plaisir. J'étais sincère le mois dernier, à notre retour d'Hartford, lorsque je lui ai dit que moi aussi, je voulais que nous redevenions amis. Avant l'accueil catastrophique qu'il m'a réservé quand je suis arrivée à Danbury, il comptait pour moi. Au cours de la période si difficile que j'ai traversée, son soutien m'a été précieux – même s'il ne savait pas quelles tragédies je vivais. C'est parce qu'il y étudiait que j'ai choisi la WestConn parmi toutes les universités que j'aurais pu rejoindre. J'étais furieuse contre lui, mais qu'il se soit inquiété de moi au point de s'assurer que je ne manquerais pas les championnats alors que rien ne l'y obligeait et que nous n'avions pas parlé depuis des semaines m'a rappelé pourquoi je l'appréciais à l'origine.

Évidemment, cela ne veut pas dire que tout est oublié, et que nous avons retrouvé en un clin d'œil la relation qui était la nôtre auparavant. Elle est encore fragile, hésitante. Je ne sais pas si je pourrai lui rendre un jour ma pleine confiance. Mais j'ai subi trop de pertes de personnes que j'aimais pour m'en infliger d'autres volontairement. Pour le moment, j'ai envie d'enterrer ma rancœur vis-à-vis de Neal ; je ne sais pas où cela va nous mener, et je le verrai bien. Peut-être à rien de plus que ces discussions après les entraînements du dimanche après-midi ; ce serait déjà du positif. Les personnes avec lesquelles je peux discuter de mots croisés avec enthousiasme ne sont pas si nombreuses, surtout maintenant que j'ai pris mes distances avec Jerry.

Nos conversations depuis Hartford tournent principalement autour de ce sujet, d'ailleurs. Il est inépuisable, et sans risque que Neal me blesse de nouveau par erreur. C'est parfait pour retrouver nos marques.

Nous rejoignons le campus en débattant de la manière la plus fourbe de placer un mot imaginaire dans une grille pour retarder au maximum sa résolution, puis nous discutons de la dernière idée proposée par Lara – organiser une séance spéciale ludique où chacun soumettrait aux autres son propre exercice, dans le but de mieux nous connaître. Nous trouvons tous les deux le principe plutôt amusant ; j'espère que Kenneth aura été séduit lui aussi et que nous pourrons tester le concept. Nous essayons d'imaginer à quoi ressembleront les grilles élaborées par les différents membres du club ; finalement, pris dans nos conjectures, il ne nous semble qu'à peine cinq minutes se sont passées lorsque nous arrivons à l'université. Nos pas ralentissent jusqu'à s'arrêter alors que nous atteignons l'embranchement où nous sommes censés nous séparer pour rejoindre chacun notre résidence. Notre discussion se suspend ; Neal penche sa tête d'un côté, puis de l'autre, avant de me proposer :

— Selena te l'a peut-être déjà dit, mais c'est l'anniversaire de Theo aujourd'hui. On fait un truc dans un bar avec les Dolphins, du coup. Il y aura pas mal de monde, donc si tu veux venir, tu seras la bienvenue.

Je n'en doute pas : en effet, ma colocataire m'a invitée elle-même, il y a quelques jours. Je ne connais pas bien ce nageur-là en particulier, mais Selena m'a assuré que c'était surtout le prétexte pour faire la fête avec toute l'équipe – apparemment, ils viennent d'enchaîner plusieurs week-ends plutôt chargés à cause de leurs compétitions, certaines ayant impliqué qu'ils fassent l'aller-retour jusqu'à une université voisine, et ils ont bien besoin de décompresser. Quand je lui ai dit que j'avais peur de me taper l'incruste, elle a pouffé, et m'a assuré que plus il y aurait de monde, plus Theo serait aux anges. J'avais failli me laisser tenter ; que Neal m'en parle lui aussi parvient presque à me convaincre de le suivre. Mais je dois être réaliste : mon devoir de maths ne se terminera pas seul. J'ai déjà dû redoubler une fois ma deuxième année parce que j'ai lâché prise au dernier semestre : je compte bien remettre ma scolarité sur ses rails.

— C'est gentil, mais j'ai vraiment pas mal de travail, je réponds. J'espère que vous vous amuserez bien !

— Un peu moins sans toi.

Je cligne des yeux, surprise que Neal se soit laissé aller à un tel élan de sincérité. D'ailleurs, il paraît s'être étonné lui-même : un tic agite sa paupière, et il baisse la tête vivement. Quand il la relève, son expression est de nouveau parfaitement neutre.

— On se voit dimanche prochain, alors, reprend-il. Bonne semaine.

— Merci. À toi aussi.

Je lui adresse un sourire, qu'il me rend, puis je me remets en route. Je regrette à moitié ma décision : je sais que je dois être studieuse, mais je dois bien avouer que la perspective d'une soirée en compagnie de mes exercices d'algèbre est largement moins alléchante que celle que j'aurais pu passer avec ceux qui sont devenus mes amis au fil des semaines à Danbury... Et lorsque j'arrive à ma résidence, mes bonnes résolutions sont mises à mal une fois de plus. Dans notre chambre, Selena est en train de se préparer à partir : elle termine de nouer un ruban en velours gris à l'extrémité de sa tresse blonde.

— Wow, tu es sublime, je lui lance.

C'est vrai : ce soir encore plus que d'habitude, elle a l'air de sortir d'un tableau Pinterest cottagecore, avec sa beauté éthérée et sa robe écrue lacée sur le devant. Il n'empêche que le compliment la fait rosir.

— James ne va pas tarder à venir me chercher, m'apprend-elle. Toujours pas décidée à passer la soirée avec nous ? Il est encore temps de changer d'avis !

Je soupire, sentant ma volonté flancher. Mon sac atterrit sur mon lit, au bout duquel je me laisse tomber un instant plus tard.

Vade retro, vile tentatrice ! je gronde. J'ai du travail en retard, tu le sais bien !

— Pas de souci, je n'insiste pas ! Mais bon, si jamais un peu plus tard dans la soirée, tu te rends compte que tu as avancé plus que tu le pensais, n'hésite pas à nous rejoindre en cours de route.

— J'y penserai...

Selena se vaporise du parfum dans le cou, avant d'enchaîner :

— C'était bien, ton entraînement de cet après-midi, au moins ?

— Nickel ! J'ai fait quelques bonnes résolutions, je suis contente de moi.

— Bravo, tu gères !

Ma colocataire n'y connaît rien aux mots croisés, mais cela ne l'empêche pas de se réjouir sincèrement de mes succès. Lorsque je suis rentrée d'Hartford avec le bouquet que j'avais gagné en tant que meilleur espoir féminin, elle m'a félicitée à n'en plus finir, et c'est elle qui a insisté pour acheter un vase histoire de profiter de mes « fleurs de la victoire » aussi longtemps que possible. Et ensuite, quand elles ont commencé à faner, elle m'a fait la surprise de les faire sécher avant de me créer un tableau sous verre afin que j'en garde un souvenir pérenne. Il est accroché près de mon bureau désormais, et je souris lorsque mon regard tombe dessus chaque fois que je m'y assois pour travailler.

Cela fait plaisir d'avoir une fille aussi lumineuse qu'elle à mes côtés. Quelques semaines ont suffi pour qu'elle se creuse une place de choix dans mon cœur.

Bien sûr, elle ne me pose aucune question sur Neal. C'est un sujet que nous évitons d'un accord tacite, même maintenant que je me suis réconciliée avec lui. Ma supposition, c'est que se sachant en conflit d'intérêt le concernant, elle préfère me laisser faire mes propres choix sans m'influencer. Et cela me va bien : j'ai juste envie de profiter de notre amitié retrouvée sans chercher à la décortiquer. C'était une erreur la première fois : je ne retomberai pas dans ce travers.

— Et toi, ton déjeuner chez tes parents ? je lui renvoie.

Elle hausse les épaules, blasée.

— Je n'en attendais rien de spécial, alors je n'ai pas été déçue... Mais ma grand-mère m'a confirmé qu'elle viendra à Danbury dans deux semaines pour Thanksgiving, et ça, c'est vraiment une super nouvelle.

Je souris : je sais qu'elle entretient une relation très forte avec sa « Maneen », comme elle l'appelle. Je m'apprête à enchaîner en lui demandant si elle va bien, lorsqu'on toque à notre porte.

— Ça doit être James, suppose Selena.

En effet, un instant plus tard, c'est bien son petit ami qui apparaît derrière le battant lorsqu'elle l'ouvre. Mais une fois que l'ayant embrassé pour le saluer, elle se décale, je me rends compte qu'il n'est pas seul : Ernest est avec lui.

— Hey ! je leur lance à tous les deux.

Tandis que Selena recule pour rassembler ses affaires à l'intérieur de notre chambre, je m'avance afin de saisir l'occasion de discuter un peu avec eux.

— Qu'est-ce que tu fais là, Ernest ? je m'étonne. Ce n'était pas plus pratique pour toi d'aller directement à la fête ?

— James avait besoin d'un coup de main, alors je me suis porté volontaire.

Je me tourne vers l'intéressé, qui m'explique :

— Theo s'est donné à fond pour l'intégration des nouveaux Dolphins cette année, et ils ont été marqués par l'énorme dauphin gonflable sur lequel le coach Cabrera s'est pointé. Il trône au clubhouse depuis, mais les première année nous ont tannés pour qu'on le ramène ce soir, alors j'ai recruté des bras supplémentaires pour m'aider à le manœuvrer.

— C'est juste de l'air : ce n'est pas censé être super léger ? je fais remarquer.

— Léger, d'accord, mais facile, pas du tout ! proteste Ernest. Ou en tout cas, on en reparlera une fois que tu auras essayé de manœuvrer ce truc pour le faire rentrer à l'arrière d'une voiture.

— Ouh là, je ne m'y risquerais pas ! je pouffe en levant les mains.

— Finn et Ruben ont intérêt à être contents : ils ont été sur mon dos toute la semaine avec ça, et on a franchement galéré pour tenir parole.

— James, tu peux venir deux secondes ?

À cet appel de Selena, ce dernier s'empresse de la rejoindre – il est question de déterminer lesquelles de ses affaires elle a la place de mettre dans son sac, si je comprends bien. Constatant qu'ils sont concentrés sur leur discussion, j'en profite pour baisser la voix et demander à Ernest :

— Rien à voir, mais cela fait un moment que je cherchais une occasion de te demander... Comment va ta mère ?

En un instant, son visage change. Son regard se craquèle, laissant entrevoir l'océan de tristesse qu'il dissimule sous le vernis de bonne humeur qu'il portait il y a quelques secondes encore.

— Pas mieux, pas pire, souffle-t-il. En soi, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle, puisqu'il n'y a pas d'aggravation...

— Mais ce n'est pas encore assez, je complète.

Il acquiesce, les prunelles humides. Une seconde se passe avant qu'il n'ajoute :

— Elle doit commencer un nouveau traitement la semaine prochaine. J'ai tellement envie d'y croire...

Il n'a pas le temps d'en dire plus : Selena et James reviennent déjà vers nous, sans s'être rendu compte de rien. J'ai tout juste la possibilité de lui articuler un « courage » silencieux, afin de lui communiquer un peu de force. Il hoche la tête en silence, semblant travailler sur lui-même pour rétablir sa façade habituelle, et m'adresse un sourire reconnaissant.

Deux minutes plus tard, ils sont partis tous les trois, après m'avoir souhaité que ma soirée studieuse soit productive. Je ferme la porte de ma chambre, pensive. Serrant machinalement mon poignet, je me promets de prendre un moment pour prier pour la mère d'Ernest la prochaine fois que je me rendrai à la chapelle du campus. Dieu a rappelé la mienne à Lui, et il en fera peut-être de même avec la sienne, mais sa famille et lui vont avoir bien besoin d'un peu de Sa miséricorde dans les épreuves qui les attendent, quelle que soit leur issue. Il mérite que je lui fasse une place dans mes pensées.

Je récupère mon sac abandonné sur mon lit et en sors rapidement les grilles que j'ai ramenées de chez Kenneth pour les ranger. C'est là que, mettant la main sur mon portable, je constate que j'ai raté pas mal de messages sur la conversation WhatsApp que je partage avec Salma et Angie. Cette dernière était partie faire du shopping et nous demandait notre avis à propos de plusieurs vêtements qu'elle hésitait à acheter, photos à l'appui. Une heure s'est déjà écoulée depuis qu'elle a envoyé les dernières, mais je lui réponds tout de même :


@cleojackson : S'il n'est pas trop tard, je trouve que le pull jaune te va mieux que le bleu ciel, et Salma a raison, la robe ne tombe pas super bien sur toi.

@cleojackson : Mais bon, quoi que tu aies choisi d'acheter, tu es magnifique, j'espère que tu le sais !

@cleojackson : Désolée d'arriver après la bataille, je suis rentrée de l'entraînement de mots croisés avec Neal et je n'ai pas regardé mon téléphone.


Je m'installe à mon bureau et allume mon ordinateur ; dans l'intervalle, mon portable s'anime de nouveau.


@angiels : Merci, ma belle. Je te rassure, j'ai pris le pull jaune.

@salma.ghazi : Neal ? Franchement, je ne comprends pas pourquoi tu traînes encore avec lui...


Je pince les lèvres, n'ayant pas vraiment envie de répondre à ça. Contrairement à Selena, les amies que j'ai laissées à Kearney ne se privent pas pour m'exprimer ce qu'elles pensent de ma réconciliation avec Neal – tout sauf du bien...

Cela dit, c'est mal connaître Salma que d'imaginer qu'elle va lâcher prise si facilement.


@salma.ghazi : Il s'est tellement mal comporté avec toi... Moi, je ne lui aurais pas pardonné. Qui te dit qu'il ne recommencera pas ?


Rien, c'est vrai.

Et je comprends ses réticences, rationnellement. Une autre partie de moi s'en trouve agacée, pourtant. Parce que j'ai la conviction que j'ai bien fait de donner à Neal une seconde chance. J'avais envie de renouer avec lui, et retrouver nos discussions me fait du bien.

Cependant, je ne me sens pas l'énergie d'exposer tout cela à mes amies aujourd'hui. Alors je préfère dissiper la tension en prenant la situation à la légère.


@cleojackson : C'était juste un trajet, rien de plus. Ne t'inquiète pas, je suis prudente.

@salma.ghazi : J'aime mieux ça.

@angiels : Tu mérites le meilleur, Cleo. Rien ne t'oblige à passer l'éponge sur les erreurs des autres.


Je souris, attendrie. Je sais que si Salma et Angie se montrent si protectrices vis-à-vis de moi, c'est parce que je compte pour elles. Et je suis reconnaissante du fait que nos liens ne se distendent pas, malgré les kilomètres qui nous séparent désormais. Si mon rapprochement avec Selena me fait beaucoup de bien car il symbolise mon nouveau départ, et parce que je ne pourrais pas me passer d'une présence amicale à mes côtés au quotidien, je ne les oublie pas pour autant. Elles sont là pour moi depuis des années, ce sont elles qui m'ont empêchée de m'effondrer quand j'en étais dangereusement proche. Elles sont les piliers sur lesquels je sais que je pourrai toujours compter. Alors je leur renvoie :


@cleojackson : C'est vous, les meilleures.


Une dizaine d'emojis cœur fusant dans tous les sens plus tard, je me décide à mettre mon téléphone de côté. Si j'ai choisi de ne pas me rendre à la fête organisée par les Dolphins, ce n'est pas pour me laisser aller à la procrastination... Mon devoir de maths m'attend, et il est temps que je le regarde droit dans les yeux.

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