Le soleil était au zénith et la chaleur de cette journée accablait Izuku. Katsuki était partit travailler tôt dans la matinée, le laissant seul à la maison. L'oméga avait pris l'habitude de dormir longuement le matin, seul moment où son corps ne l'obligeait pas à rendre le contenu de son estomac. Mais aujourd'hui il faisait particulièrement chaud et Izuku avait décidé d'en profiter un peu pour se dégourdir les jambes. Son corps était à bout alors Katsuki lui avait acheté un bâton qui lui servait de canne.
Dans un premier temps, Izuku avait d'abord râlé. Il n'avait en aucun cas l'envie de ressembler à un petit vieux. Mais ses appréhensions s'étaient rapidement dissipées lorsqu'il avait pris conscience que ce bout de bois lui permettrait de se déplacer librement sans que Katsuki soit là à ses côtés.
Il était donc sorti de la maison pour profiter du soleil et de la chaleur ambiante. Izuku s'était posé sur un des bancs présents sur la place la plus proche de la maison. Au centre de celle-ci des enfants s'amusaient avec des bouts de bois. Izuku sourit et repensa à son enfance au couvent avec les religieuses. Il avait été l'un des rares enfants à vivre là-bas en permanence et ce durant plusieurs années. Souvent des enfants venaient mais n'y restaient que quelques mois avant que leurs parents ne viennent les rechercher. Lui y avait passé toute son enfance avant d'être engagé en tant que serviteur quand il était devenu adolescent.
Izuku soupira, son enfance lui paraissait si lointaine maintenant. Appuyant une main sur le banc pour garder appui, il passa l'autre sur son ventre. Ce dernier était des plus arrondis. Izuku passa sa main encore et encore, espérant soulager les douleurs qui étaient survenues depuis le début de la matinée. Douleurs qui l'avaient même réveillées et tiré de son lit.
Alors pour essayer de faire passer le tout, Izuku avait décidé d'aller marcher, espérant ainsi faire partir cette foutue douleur qui lui lacérait. L'oméga grimaça, sa petite marche n'avait rien arrangé et il ne pouvait s'empêcher de grimacer. Katsuki travaillait et il ne voulait pas le déranger avec une simple douleur.
Izuku resta quelques minutes sur son banc avant qu'une douleur ne se fasse plus violente que les précédentes, lui tirant un gémissement de douleur.
Ok....peut-être que quelque chose n'allait pas finalement. S'appuyant sur son bâton, Izuku se redressa. La guérisseuse pourrait probablement l'ausculter et le rassurer et dans le pire des cas lui donner une infusion pour calmer la bombe qui lui tordait les entrailles. A l'aide de son bâton, il se dirigea lentement vers la demeure de la guérisseuse avant d'y toquer à la porte.
La vieille femme apparut dans l'embrasure de la porte, son éternel sourire sur les lèvres.
-Oh, que me vaut l'honneur de ta visite ? Nous n'avons pas de consultation prévue aujourd'hui.
Izuku aurait voulu lui répondre mais le seul son qu'il fut capable de produire fut un grognement de douleur. Le sourire disparut du visage de la guérisseuse et Izuku comprit que quelque chose n'allait pas.
-Entre mon garçon.
La vieille femme se décala et Izuku pénétra dans sa demeure. Toujours appuyé sur son bâton, il se laissa échouer sur une des chaises en gémissant de douleur. Il était plié en deux et peinait à se redresser. La guérisseuse s'approcha de lui et caressa son dos.
-Quand on commençait les douleurs ?
-Ce matin.
-Et la douleur était aussi forte ce matin ?
-Non...seulement depuis quelques minutes.
La femme plaça doucement sa main sur son ventre, passant ici et là avec sa lumière habituelle comme à chaque auscultation.
-Jeune homme, je crois que votre bébé arrive.
Izuku releva la tête, le visage en sueur à cause de la douleur. Il arrivait à peine à respirer.
-Vous aviez dit que c'était pour dans un mois.
-Je suis guérisseuse, les secrets d'une grossesse ne sont pas une science exacte.
Une nouvelle vague de douleur traversa le corps d'Izuku, partant du ventre et lui prenant tout le dos. Il ne poussa pas un gémissement mais un cri de douleur. La guérisseuse s'éloigna et se dirigea vers la porte.
-Il...Il faut prévenir Katsuki.
-Oh non mon cher, je ne pense pas.
La voix de la guérisseuse était plus grave qu'à l'habitude. Izuku porta son attention sur elle. Un grand sourire était plaqué sur son visage. Elle ne détachait pas ses yeux du ventre d'Izuku. D'un mouvement de main, elle verrouilla la porte de sa demeure.
-Que....que faites-vous ?
-Ce pour quoi j'ai été engagé vois-tu ?
Izuku essaya de se lever, il devait partir. Il n'y avait rien de bon ici pour lui. Le visage de cette femme lui était inconnu, il n'avait rien à voir avec celui des mois qui venaient de s'écouler.
-Je devais veiller à ce que ta grossesse aille jusqu'à son terme et quand le moment de l'accouchement serait arrivé il ne me resterait plus qu'à le prévenir.
-Pré....prévenir qui ?
-Le prince Todoroki voyons, sourit la guérisseuse.
Une vague de panique s'ajouta à la douleur d'Izuku. Depuis le début de sa grossesse, il avait toujours fait confiance à cette femme. Et elle....elle l'avait trahi. Depuis le début elle travaillait avec l'ennemi ! Si Izuku n'avait pas été dans un si mauvais état, il aurait probablement hurlé de rage.
D'un pas léger, la guérisseuse, se saisit d'herbes dans un de ses bocaux. Elle en mit dans sa main, ouvrit a fenêtre et souffla dessus. Les herbes s'envolèrent et rapidement, elle referma la fenêtre.
-Et voilà, le prince devrait être présent d'ici la fin de la journée.
-Laissez-moi sortir !
-Pourquoi crier si fort ? Un sort protège la maison. Personne ne pourra t'entendre mon enfant.
Izuku poussa un cri de douleur, se tordant en deux. Il n'avait jamais participé à un accouchement et n'avait aucune connaissance dans le domaine. Le bébé serait-il là avant l'arrivée du prince ou après ? Combien de temps ces douleurs allaient-elles lui détruire le corps ? Sa respiration était saccadée, il ne contrôlait plus rien.
-Tu devrais aller t'allonger, je pourrai te soulager.
Izuku repoussa la main que la guérisseuse venait de poser sur son épaule.
-Ne me touchez pas !
-Il va bien falloir si tu veux que je sorte cet enfant de toi sans que tu n'y laisses la vie.
-Katsuki !
Izuku cria encore et encore le nom de son amant dans le vain espoir que celui-ci puisse entendre ses cris alors que la maison était protégée par un sort. Des larmes montèrent. Il n'avait pas été assez méfiant et voilà qu'il était fait comme un rat. Seul il ne s'en sortirait pas vivant : ni lui ni le bébé qui voulait sortir de son ventre. Il avait besoin de cette guérisseuse même si l'idée de la voir poser ses mains sur lui, lui donnait envie de vomir.
La femme s'avança de nouveau vers Izuku. Ce dernier essaya de se lever pour fuir cette maison. Il n'avait rien à faire ici. S'il restait, il n'y avait que la mort qui l'attendait. Il poussa un nouveau cri de douleur, il était piégé ici.
Malheureusement Izuku avait été incapable de fuir cette maison et y était piégé depuis plusieurs heures. Soumis à la douleur de son corps, la guérisseuse avait souri à chacun de ses cris de douleurs, riant en le voyant se tordre. L'oméga avait du mal à respirer dans la position dans laquelle il était. La guérisseuse ayant profité de la douleur de son corps pour le forcer à s'allonger sur la table rectangulaire présente dans la demeure. Elle avait par la suite attrapé de la corde pour lier chaque poignet d'Izuku à l'un des pieds de celle-ci. Même s'il avait eu la force physique de partir, Izuku n'aurait pas pu. Il était enchaîné comme un vulgaire animal.
Le soleil se couchait petit à petite sur la ville d'Achird et Izuku ne savait pas combien de temps son corps allait encore tenir. La guérisseuse lui avait retiré son pantalon et placé un drap sur ses jambes. Même ainsi il n'avait aucune intimité.
On toqua deux fois à la porte. Un sourire apparut sur le visage de la femme qui plaça un tissu dans la bouche d'Izuku avant d'aller ouvrir. Izuku cria de toutes ses forces dans le vain espoir que quelqu'un l'entende et ne lui vienne en aide. Mais presque aucun son ne sortit de sa bouche. Personne ne viendrait le sauver. Il était destiné à périr ici.
-Izuku, nous nous retrouvons enfin.
Le peu de couleurs que comportaient le visage d'Izuku disparut en voyant le prince Todoroki entrer dans la pièce. Il n'était pas seul, quatre chevaliers l'accompagnaient. Izuku dégluti difficilement. Le prince arborait un sourire de vainqueur. Le cœur d'Izuku pulsait dans sa poitrine et son crâne. Cet homme était la définition du diable.
Todoroki s'approcha de la table où Izuku était attaché.
-Tu as quelque chose qui m'appartient. J'ai hâte de rencontrer mon enfant.
Izuku cria. Un cri qui se perdit dans le tissu qui lui encombrait la bouche et perdit tout son sens. Le prince rit.
-Combien de temps avant que le bébé ne soit là ?
-Une heure, tout au plus.
Les larmes dévalèrent le visage d'Izuku. Dans moins d'une heure son bébé serait là et lui aurait disparu de cette Terre, laissant son enfant dans les mains d'un démon.
Le prince tira une chaise et s'assit sur cette dernière juste à côté d'Izuku.
-Dans un sens, tu m'as rendu les choses plus faciles.
Izuku fronça les sourcils.
-Je n'ai pas eu à consommer un misérable comme toi. Je constate que mon frère s'en est chargé pour moi. Je n'ai pas non plus eu à te chercher dans tout le royaume, vous n'avez juste pas fait assez attention. Quelle idée de rester dans une grande ville ? Même à l'opposé du royaume, il était certain que j'allais vous retrouver. Tu me croyais vraiment stupide à ce point ?
Le prince sourit.
-J'ai des espions dans les quatre coins du royaume, même les endroits les plus reculés. Jamais vous n'auriez pu m'échapper.
Izuku gémit et se tordit de douleur sur la table. Ses entrailles allaient vraiment finir par se déchiqueter si tout continuait ainsi.
-Tu vas arrêter de geindre pour rien, se plaignit le prince.
Il attrapa un des poignets d'Izuku et le tordit violemment. L'oméga hurla de douleur. Son visage était couvert de larmes et de sueur. Il lança un regard noir vers lui prince qui arborait un grand sourire.
-Ceci n'est que le début de ta punition pour avoir brûlé mon château. Et je peux te garantir que ta mort sera la plus lente que je n'ai jamais vue. Je veux te faire souffrir jusqu'à ton dernier souffle. Crois-moi, tu vas me supplier de te tuer pour mettre fin à tes souffrances.
La voix doucereuse du prince fit frissonner de peur tout le corps d'Izuku avant qu'une nouvelle décharge de douleur ne traverse son corps. La guérisseuse s'approcha de lui, posa ses mains sur son ventre et le massa avant de regarder sous le drap qu'elle avait posé sur ses jambes. Elle releva la tête en souriant.
-L'enfant arrive mon prince.
Non, non, non, non, il ne devait pas arriver. Il ne pouvait pas arriver et passer dans les mains de ce monstre. Izuku essaya de se débattre mais il était trop solidement attaché. Il poussa un cri de détresse qui lui valut un nouveau regard méprisant de la part du prince.
-Heureusement pour toi qu'il faut que tu sois conscient pour faire sortir cet enfant où il y a longtemps que je t'aurais fait taire.
Izuku vit la guérisseuse prendre une chaise s'installer face à lui et lui ouvrir les cuisses. Qu'allait-il se passer ? Katsuki avait rapidement parlé à Izuku de comment se déroulait un accouchement mais il n'était jamais rentré dans les détails. Katsuki.....La vue d'Izuku était totalement floue à cause de ses larmes. Il aurait tellement voulu vivre ce moment avec lui, juste tous les deux.
-Il va falloir pousser jeune homme.
Izuku parla mais personne n'en comprit le sens.
-Enlevez-lui ce bout de tissu.
Todoroki fi un signe et l'un des chevaliers retira le tissu de la bouche d'Izuku.
-Pousser ?, répéta l'oméga.
-Cet enfant ne va pas sortir tout seul. Alors maintenant poussez !
Une nouvelle douleur éclata en Izuku, le rendant incapable de pousser quoique ce soit. La guérisseuse soupira.
-C'est un bon à rien, appuyez sur son ventre !
Le pas décidé, un des chevaliers s'approcha pour poser ses mains sur le ventre d'Izuku et appuya.
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Hey! C'est pas le chapitre le plus joyeux, je veux bien l'admettre. Sinon, je vous assure que j'adore Shoto. Il a longtemps été mon personnage préféré. Maisje trouve que le rôle de méchant lui va si bien! Vous ne trouvez pas?
Kiss you
Miyou