Mavrick l'avait attaché une nouvelle fois, il restait à côté d'elle tel un bourreau qui l'accompagnait jusqu'à la potence.
Son cœur palpita à la vue de cette grande estrade, a son centre, deux trônes y étaient disposés sur lesquels était assis, Priam et sur sa gauche un homme d'une beauté rare. Un brun, aux yeux verts émeraude la repéra au loin. A ce moment, elle su qu'elle était prise au piège, pour Eden aucun doute n'était possible, il s'agissait de Morgan. Elle avança, tremblante à petits pas vers sa nouvelle destinée. Il avait quelque chose de terrifiant et de rassurant à la fois. Peut être était-ce le fait qu'il paraissait sécurisant qui l'effrayait. Elle balaya discrètement son regard sur la gauche de ce bipède qu'elle ne pouvait de tout évidence pas qualifier d'être humain. Une dizaine de femmes, toutes aussi belles les unes que les autres y étaient installées sur de grand matelas de sol de couleur ocre. L'une d'entre elles se démarquait particulièrement par sa chevelure blonde, ornée de somptueux bijoux. Il s'agissait sans doute de sa favorite, se dit-elle. Alors qu'une allée se dessinait face à elle, des spectateurs formaient une haie d'honneur et la scrutait avec intensité et perversité.
Alors qu'elle avançait encore un peu plus, elle sentit ses membres inférieurs se dérober et son cœur s'accélérer, la chaleur lui montait aux joues et sa respiration devint saccadée.
- Avance ! Fit Mavrick.
- J...j...j'ai du mal à respirer. Tenta-t-elle de se reprendre.
Il la prit violemment par le bras, et sous le regard méprisant des sujets autour, elle se laissa traîner. L'estrade se rapprochait d'elle sans qu'elle ne puisse rien faire. Tétanisée sous ses deux diamants verts, pourtant encore si loin. Eden, encore parmi ce groupe recroquevillé, n'était pas encore assez prêt pour qu'il puisse la remarquer et pourtant, elle eut l'impression qu'il n'avait d'yeux que pour elle.
Le premier groupe de marchandise avancait et Priam vérifiait, palpait ce qui leur servira plus tard de nourriture, mais Eden reconnue, le premier visage qui l'avait accueilli dans la cellule, Marie.
Elle était là, en mauvaise posture, son visage submergé par des larmes qu'elle laissait coulées, pleines de désespoir.
Le groupe se decala et Eden se retrouva, gorge nouée, les jambes lourdes, les pieds collés au sol. Mavrick fit le pas espérant qu'elle suive, mais elle en était totalement incapable.
Elle déglutit, c'était son tour. Pleine d'incompréhension devant le visage de toutes ces femmes qui la regardaient comme une adversaire à évincer.
Elle réussit à baisser la tête pour tenter de s'isoler. Pétrifiée, tremblante comme une feuille, Mavrick la tira violemment d'une telle façon qu'elle fini par tomber les genoux en premier sur les pavés.
- Morgan, j'ai trouvé cette beauté parmi la marchandise qu'ils vendaient. J'ai pensé qu'elle te plairait.
Morgan, elle le savait depuis le moment de son arrivée dans cette salle et voilà que la vérité la balayait comme un vent glacial.
Mavrick s'agenouilla pour se soumettre à son chef.
La force dont elle faisait preuve était exemplaire, mais une larme réussit à s'échapper de cette carapace. La fatigue et les situations s'enchaînaient à n'en plus comprendre ce monde qu'elle connaissait pourtant si bien ou qu'elle pensait connaître.
Morgan se leva, descendit et arrêta sa marche juste devant ce petit bout de femme écorché.
Eden rassembla les derniers fragments de son courage avant de relever ses yeux. Elle fut impressionnée, désarmée et bien plus qu'envoûtée devant cette vision des plus enchanteresse. Son corps moulé dans un tee shirt à col V et d'un jean noir, était d'une musculature impressionnante, et d'une proportion parfaite, son visage reflétait la bienveillance et séverité, sa peau et ses cheveux semblait d'une douceur infinie et ses yeux étaient des diamants étincelants.
Elle entrouvrit la bouche de stupéfaction devant cette beauté inexplicable.
Sa respiration saccadé et son silence fit sourire les spectateurs.
- Mon dieu... Finit elle par lâcher dans un souffle.
Sa spontanéité fit rire la galerie, tous étaient amusés par la réaction inattendu de cette nouvelle femme. Tous, sauf un,
Morgan restait lui de marbre planté devant cette jeune femme qui tentait tant bien que mal de tourner la situation à la dérision, mais malgré la gêne occasionnée elle ne baissa pas son regard. Elle, aurait pu rougir, se sentir perdre pied, baisser la tête, mais elle n'en fit rien, s'ensuivit une confrontation, une provocation à laquelle Morgan ne pouvait se dérober.
L'humaine n'était pas d'une beauté à en couper le souffle, elle l'était à en faire damné un saint. Ses cheveux couleur flamme, descendaient en cascade le long de ses épaules, ils accentuaient son regard noir, remplit de rage et de courage.
Son corps semblait délicieusement sculté, ses formes ni trop généreuses, ni pas assez. Sa peau laiteuse illuminait cette pièce bien trop sombre et ceux malgré les couleurs des tenues de chacune de ses maîtresses.
Sans un mot, il fit le signe à Mavrick de détacher sa prisonnière.
- Rejoins les autres. Fit l'exécutant après l'avoir détacher.
Elle se releva timidement et se dirigea à l'endroit indiqué. Morgan regagna sa place et elle trouva sa place parmi des coussins de velours. Bien installé, elle songea à Marie qui venait de rentrer dans une cage. Entassées comme du bétaille, elle préférait certe sa place actuellement, mais pour combien de temps ?
La cérémonie des présentations terminée, des cris retentissaient venant du fond de la salle. Une femme était trainée de force, mais personne ne semblait y prêter la moindre attention. Eden avait bien l'envie de se jeter sur ce malotru, mais elle serait seule contre tous.
L'homme la bascula en arrière et d'un coup sec lui transperca la gorge.
Elle ferma directement les yeux et les rouvrirent la seconde d'après.
Elle était à présent allongée sur une table, se vidant de son sang, récupéré par un récipient de verre. Ce spectacle d'une telle barbarie la marqua d'autant plus que cette malheureuse respirait toujours. Sa gorge se serra à la vue de cette terrifiante scène.
Courage, tu es plus forte que cela. Ce dit-elle.
Elle inspira et redirigea son regard sur une autre scène plus amusante.
Morgan s'était rapproché de son harem et toutes ces femmes se jetaient à ses pieds.
C'était assurément une plaisanterie. Se dit elle en aquiescant un sourire moqueur.
- Morgan, s'il te plait, ça fait si longtemps que je n'ai pas senti ton corps chaud contre le miens.
Eden entre ouvrit sa bouche de stupéfaction. Dévisageant la jeune femme coupable de ces paroles outrageante. Elle arrondit les yeux. Avait elle sérieusement osé dire cela ? Il s'agissait certainement d'un monde parallèle.
Morgan détourna le regard en sa direction, celle ci l'esquiva. Elle comprit rapidement ce qui était en jeu et n'osa pas le provoquer d'avantage.
Son choix se porta finalement sur sa favorite, quand il disparu avec elle, ses émotions se dispersèrent, comme si elle réaprenait à respirer.
- Eden ?
Cette voix lui semblait familière, mais encore l'esprit troublé elle ne réagit pas.
- Eden ? Reprit Salie.
- Oui ! Se surprit Eden à lui répondre comme réveillé d'un rêve.
- Viens je vais te montrer ta chambre, je pense que tu as besoin de te reposer.
Il est vrai qu'elle venait de passer une succession d'évènement éprouvants et fatiguants. Ses traits devaient être visible comme le nez au milieu d'une figure.
Elle se leva et la suivit sans rien rétorquer.
Un escalier bien trop moderne se dévoila juste en face. Elles ne montèrent pas longtemps, le premier étage était le sien.
- C'est ta chambre.
Lui fit Sali en lui montrant du doigt, la première porte en face de l'escalier.
- Merci, tu es gentille.
- A demain alors. En forme !
- Oui à demain.
" En forme " ces mots résonnaient dans sa tête comme une entêtante mélodie. Elle souffla avant de pousser la porte de ce qui serait désormais sa chambre.
Elle appuya sur l'interrupteur de la lumière, avant d'y découvrir une luxueuse pièce, très claire, au centre de laquelle un énorme lit rond y était installé.
Eden avait toujours rêvé d'avoir ce genre de lit paré de draps de soie rouge, et voilà qu'elle était en train de frôler le sol d'une chambre qu'elle n'aurait jamais pu s'offrir.
La fatigue devenant trop lourde à porter, elle ferma la porte derrière elle, se glissa sous la couette sans même prendre le temps de se changer.
***
Deux étages au dessus, Morgan s'était assis au fond de son lit entouré de ses coussins. Sans aucune réaction, il analysa sa favorite, qui devant lui et sans aucune gêne défis sa robe avec attention. En temps normal, il aurait bandé, il aurait éprouvé l'envie redoutable de la faire crier. Mais rien ne vint. Il avait la rage, et lui en voulait de ne pas être aussi désirable que la nouvelle. Il voulait qu'elle ai le même regard, ses cheveux, son parfum détectable à des kilomètres à la ronde.
Au lieu de ça, il avait envie de lui faire mal.
Il tourna sa chevalière autour de son majeur avant de se lever d'un coup d'un seul. Il passa derrière elle, la saisi furieusement par la nuque, l'imobilisa avant de planter ses crocs dans sa chair.
Des hurlements de douleur retentirent à travers le couloir désert.