La Meute

By readingbymo

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Gabriella a longtemps attendu le retour de Nate après sa mystérieuse disparition à la fin de leurs études de... More

PROLOGUE
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Épilogue

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By readingbymo

NATE
Mars 2023

Au volant de la voiture de Gabriella et sur la route qui me ramènera tout droit en prison, je ressasse les dernières heures vécues, riches en émotions.

En revenant de mon footing, j'ai découvert Giovanni caché aux alentours de la propriété et par la fenêtre, il observait un sinistre spectacle : Elisa et Gabriella, ligotés dos à dos sur deux chaises, l'une bâillonnée, l'autre à découvert mais muette.

Giovanni m'a demandé d'attendre ici, m'expliquant que c'était plus sûr pour moi et je l'ai bien entendu écouté. Comme toujours, je me suis plié à sa convenance, repoussant mon instinct qui me hurlait pourtant d'intervenir dans ce lugubre spectacle.

J'entendais distinctement ce qui se disait à l'intérieur. De cette manière, j'ai découvert que Giovanni condamnait Gabriella. Ma Gabriella. Sa fille, son sang, sa chair. Il n'avait aucun scrupule à la voir mourir. J'étais incapable de rester tapi dans l'ombre et observer la femme de ma vie perdre la sienne.

Alors quand Michele a posé son arme sur le front de Gabriella et que j'ai vu ses yeux marrons se fermer pour empêcher les larmes de couler sur ses joues douces comme du coton, je n'ai pas réfléchi davantage. J'ai bondi dans la maison pour la sauver. Ce plan n'avait que très peu de chances de fonctionner, mais il était le seul que j'avais en tête. Le seul qui pouvait peut-être protéger la femme de ma vie.

Et ça a marché. Aussi dingue que ça puisse paraître, j'ai sauvé Gabriella d'une mort certaine, dictée par son propre père.

La décision de dénoncer Il Luppo n'a pas été longue à prendre. Même si l'accord de Lynch ne tient peut-être plus, je ne peux décemment pas continuer d'être lié à un homme qui a décrété que sa propre fille devait mourir. Je ne peux plus obéir à un homme qui a décidé que mon amour devait voir ses jours abrégés de la main de son pire ennemi au profit de son autre enfant duquel il profite aussi allègrement.

Quel homme convenablement constitué peut supporter la mort de sa fille ? Quel homme peut choisir un de ses enfants et le condamner à une mort certaine ?

Les déviances d'Il Luppo ont finalement eu raison de ma loyauté.

Gabriella dort sur le fauteuil passager, épuisée par sa rude journée. Elle fait preuve d'un sang-froid admirable et je l'aime davantage pour sa bravoure. Manifestement, son courage n'a d'égal que sa détermination.

Je ne m'inquiète pas vraiment de mon arrestation pourtant certaine une fois arrivé à New-York. Le plan est clair, net et précis, monté parfaitement et censé se dérouler sans aucun accroc. J'ai pour projet de rejoindre directement le commissariat. Une fois à destination, nous tomberons sur Eddy qui, en raison de l'amitié qu'il porte à Gabriella, attendra de nous écouter avant de me coffrer. Avant que Finwick ne me passe à nouveau les menottes, j'aurais informé les services de police que je suis prêt à révéler l'identité d'Il Luppo.

Giovanni Solenza.

Le trafic de New-York est ralenti lorsque j'entre enfin dans la ville, cela permet à Gabriella de se reposer un peu plus. Les émotions vécues ont dû l'épuiser puisqu'elle n'a pas ouvert un œil depuis que nous avons quitté le Connecticut en trombe.

A l'arrêt dans les bouchons, je regarde ma petite amie dormir. Une ride soucieuse apparaît entre ses yeux, à l'endroit même où était placé le canon du pistolet de L'Epine. Elle est préoccupée, même dans ses songes alors qu'elle devrait être paisible désormais, car l'orage est passé. Ses paupières closes sont gonflées, signe qu'elle a beaucoup pleuré. Ses cheveux blonds sont impeccablement répartis autour de son doux visage. Même après une séquestration, il n'y en a pas un qui dépasse. Elle est parfaite.

Dans ses rêves, elle ouvre un peu à la bouche à chaque respiration et l'air qui s'en échappe vient soulever quelques mèches de cheveux qui reposent sur sa poitrine. Moulé dans un chemisier fluide, son corps fluet est contorsionné sur le siège passager.

Durant mon séjour en prison, elle a maigri. Certainement à cause du chagrin, du désespoir, de l'angoisse. Certainement à cause de moi.

Elle semble si fatiguée que je ne peux me résoudre à la réveiller et je m'apprête à quitter la voiture sans elle lorsque je me gare aux abords du commissariat. Finalement, elle ouvre les yeux au moment où je déboucle ma ceinture de sécurité. Elle ouvre grand ses globes oculaires lorsqu'elle remarque où l'on est et me questionne du regard. En quelques mots, je lui explique mon plan et elle décide alors de m'accompagner. Elle refuse de rester ici, même si je tente de la dissuader en lui expliquant qu'elle risque de tomber pour complicité d'évasion.

– Toi et moi c'est pour toujours et à jamais, au-delà de tout et en dépit de n'importe quoi. Si tu tombes, je tombe avec toi. Alors je viens avec toi. Ce n'est ni une question, ni une requête. C'est une affirmation. Une évidence.

Elle saute de la voiture et remet en place son chemisier ainsi que son pantalon marine. Main dans la main, nous nous dirigeons vers l'entrée du commissariat et la chaleur de sa paume dans la mienne contraste avec la fraîcheur de ce début de soirée et me donne du baume au cœur. J'y puise un élan de courage et des promesses d'avenir à deux.

J'interromps notre avancée juste avant de passer les portes de l'établissement, pour lui rappeler que je l'aime. Que mon cœur et mon corps lui appartiennent entièrement. Que quoi qu'il advienne, son nom est marqué au fer rouge dans les méandres de mon âme et que rien ni personne ne pourra jamais changer la pureté de l'amour que nous partageons.

Son regard interrogatif m'indique qu'elle n'a pas pris la mesure de la situation et qu'elle n'a pas conscience qu'avant la délivrance, nous risquons encore des heures sombres. Inévitablement, je serai de retour en prison pour une durée indéterminée. Jusqu'à ce que les enquêteurs fassent le nécessaire pour confirmer mes dires.

Je prends tous ces risques, sans même être persuadée que Lynch acceptera un nouvel accord. Je prends tous ces risques simplement car nous ne pouvons pas vivre toute une vie cachée, mais nous ne pouvons pas non plus la vivre loin de l'un de l'autre. Alors je dois faire des compromis. Je dois accepter de purger ma peine pour profiter de jours meilleurs à venir ensuite.

La douleur se lit dans les iris marrons de Gabriella et une larme coule lentement sur sa joue. Je l'essuie de la pulpe du pouce, puis continue des petits mouvements sur sa pommette tout en murmurant contre ses lèvres tout l'amour que je lui porte. Je n'ai jamais été aussi amoureux qu'en ce moment précis, ce moment où je m'apprête à lui prêter allégeance pour le restant de mes jours en dénonçant l'homme qui m'a tout appris. Je ne l'aurais fait pour personne d'autre. Elle est mon exception, mon évidence. Ma muse, ma passion. Elle a ensorcelé mon cœur au moment où ses yeux se sont posés sur moi, ce premier jour, sur la terrasse de ce bar, dans cette fraîcheur qui nous glaçait jusqu'à l'os alors que le désir me calcinait jusqu'à la moelle. Et quand bien même notre rencontre était un calcul, ce qui en est advenu n'était pas prévu, mais tellement délicieux. Tellement puissant.

Gabriella m'a ramené à la vie quand je pensais qu'il n'y avait plus d'espoir pour moi.

Quand je pensais que je serai seul pour l'éternité.

Nous pénétrons dans le commissariat et l'intégralité des regards se portent sur nous. Instantanément, tous les policiers me reconnaissent. Je suis surpris et embêté de ne pas découvrir Eddy au comptoir. Circonspect, je me tourne vers Gabriella qui elle, est décontenancée.

– Nate, ça m'est complètement sorti de la tête, mais Eddy a été licencié il y a quelques semaines.

L'affolement dont font preuve les policiers présents dans la pièce n'annonce rien qui vaille. Rapidement, je me retrouve menotté et Gabriella hurle à mes côtés, mais personne ne l'écoute. Elle crie qu'elle est mon avocate, que je suis venu passer un accord, que je viens de lui sauver la vie, et tant d'autres choses encore pour tenter de me déculpabiliser aux yeux des policiers, mais ils n'ont dans la tête que mon évasion et me malmènent pour cela.

Finwick finit par se pointer dans le hall d'entrée, son arme accrochée à la ceinture comme sa queue de cheval à son crâne. Il se positionne face à moi et il doit m'arriver environ à la poitrine. Si la situation était un peu plus risible, je rirais de lui.

Son air satisfait me donne des envies de meurtre et ses dents pourries me narguent sans retenue pendant que Gabriella ne retient plus les larmes qui dévalent ses joues. En dépit de ma prévention, elle n'a pas appréhendé qu'une telle situation puisse se dérouler.

– Finalement Delfino, vous avez arrêté de jouer au chat et à la souris ? Vous en avez eu marre de la cavale ? Ou peut-être que finalement, la vie avec votre avocate n'est pas celle à laquelle vous aspiriez ? Elle n'est peut-être pas assez effrontée pour vous ?

Je serre les dents pour éviter un outrage à agent à cause d'une insulte balancée malencontreusement.

Ou complètement volontaire.

Peu importe, ce n'est pas le moment de cracher ma haine et mon dégoût au visage de Finwick.

– Je suis là pour passer un accord, finis-je par indiquer au brigadier. Je suis prêt à vous livrer Il Luppo.

Les yeux de Finwick se plissent en deux fentes minuscules et son nez en trompette se fronce comme un accordéon. Si son physique paraît intrigué par ma proposition, ses mots sont imperturbables quand il me dit d'aller me faire foutre avant d'éclater d'un rire mauvais assourdissant.

– Je ne blague pas Finwick. Je suis prêt à donner le nom d'Il Luppo dans le cadre de l'accord proposé au cours du procès. Rétablissez cet accord, et je vous dirais qui est Il Luppo, qui est cet homme que vous traquez depuis des années, en vain alors qu'il se trouve pourtant sous votre nez...

– Il fallait y réfléchir avant, me répond Finwick. Je vous répète que l'accord ne tient plus. De toute façon, ce n'est pas de mon ressort. Le procureur et son substitut gèrent ce volet du dossier. Mon seul job ce soir, ça va être de vous foutre au placard à nouveau, Delfino.

– Vous renonceriez donc à connaître l'identité de celui qui vous mène en bateau depuis des années, simplement pour une question d'égo ? Finwick, je vous pensais plus à cheval sur les règles de bienséance qui entourent votre métier.

Il ne pipe mot en retour à mon attaque. Je fais exprès de le piquer pour qu'il réagisse et qu'il daigne demander ce foutu accord au tribunal. Le genre de gars qu'est Finwick ne réagit que lorsque sa crédibilité est mise en cause.

Sa réaction est immédiate et alors qu'il me conduit en garde à vue – je ne reconnais que trop bien ces murs gris où j'y ai passé quelques jours déjà –, il lance à l'attention de Gabriella une phrase lourde de sens. A travers ses larmes, elle comprend que c'est un pas en avant.

– Gardez votre téléphone bien allumé, Solenza, il se pourrait que le tribunal vous appelle bientôt.

Un dernier regard lancé à Gabriella et retour à la case départ. Des barreaux gris, une cellule de garde à vue délabrée, des gens bourrés qui braillent et les murs de la pièce qui m'étouffent. Je suis presque devenu claustrophobe à force de fréquenter des pièces trop étriquées où je manque d'air.

Mes pensées brumeuses m'empêchent de fermer l'œil cette nuit-là. Toutes dirigées vers Gabriella, je l'imagine dévastée. Elle doit tourner en rond entre les murs de son appartement, impatiente que le téléphone sonne. Je me demande s'il a déjà sonné ou si elle attend toujours. Elle n'est pas très patiente et l'attente va la tuer, de la même manière que rester enfermé entre ces quatre murs va finir par me tuer.

Elle n'a même pas eu le temps de se remettre de sa séquestration et de sa condamnation par son père que la vie la remet à nouveau à rude épreuve.

Plus que tout, il faut que je sois à ses côtés pour l'aider à affronter les dégâts qu'a causés Giovanni à sa fille en décidant de l'exécuter. Malheureusement, je suis retenu en garde à vue et elle doit affronter cette épreuve seule.

Dans le Connecticut, j'ai vu dans ses yeux le choc, l'incompréhension, le chaos, la douleur, la peine, la destruction ultime. Giovanni a trahi sa fille de la pire des manières et jamais elle ne pardonnera à son papa d'avoir choisi de la voir mourir plutôt que sa sœur.

De toute manière, qu'il choisisse Gabriella ou Elisa, Gab n'aurait jamais pardonné à Giovanni de faire un tel choix aussi décisif entre ses enfants.

Les heures défilent lentement lorsqu'on est enfermé. Si d'ordinaire je trouve que le temps passe vite tant je suis occupé dans ma vie, les secondes semblent des heures dans cette petite cellule.

Le temps m'angoisse, je suis effrayé par les dégâts qu'il cause lorsqu'il file à toute allure, aux remords qu'il provoque lorsqu'il passe trop vite. Tout ce temps perdu en prison, loin de Gabriella, déclenche en moi une nuée de regrets et en ces moments-là, je déplore d'être un homme malhonnête.

Mes pensées les plus lugubres habitent ma tête lorsque Finwick vient me chercher dans ma cellule. Je devine que c'est un jour nouveau puisqu'il ne porte pas les mêmes vêtements que la veille. Sa chemise grise rentrée dans son jean de mauvais goût jure avec ses chaussures bleu électrique. Il est habillé comme un épouvantail.

Cet homme est détestable des pieds à la tête, à l'intérieur comme à l'extérieur.

– Delfino, suivez-moi.

Sans plus tarder, je lui emboîte le pas, toujours menotté. Il me conduit à la même salle où j'ai revu Gabriella pour la première fois. Comme un doux souvenir de retrouvailles houleuses, Gabriella m'attend dans la pièce, assise sur une chaise en métal. De là où je suis, je remarque que son visage est lugubre.

Amore mio, lui dis-je en entrant dans la pièce.

Je m'assieds en face d'elle et elle me sourit péniblement. Ses lèvres crispées ressemblent plus à une grimace qu'à un véritable sourire. Elle craque ses doigts, une mauvaise habitude dont elle n'arrive pas à se défaire. Son regard est éteint et ses yeux sont rouges, signe indéfectible qu'elle a pleuré.

Elle s'éclaircit la gorge pour finalement entamer la discussion, mais le son de sa voix déraille et s'étire dans les aigus, entraînant une petite toux. Elle s'empare du verre qui était sur la table et boit quelques gorgées avant d'être disposée à nouveau à parler.

– Les nouvelles ne sont pas bonnes, Nate. Je n'ai pas réussi à convaincre Lynch de maintenir son accord.

Ma mine se renfrogne. Impossible de regarder Gabriella dans les yeux, je reporte mon regard sur ses mains qui jouent avec la bague qu'elle porte à son majeur droit.

– Il ne veut rien entendre, à cause de ton évasion. Tu as commis l'irréparable plus d'une fois, mais cette ultime erreur te coûte ta liberté. Je suis désolée, je ne peux rien faire de plus.

– Gabriella, amore mio, tu dois te battre. Je sais que tu peux y arriver. Tu es forte et tu ne renonces pas face à un simple refus.

– Lynch a été clair. Sharpey refuse tout accord.

– Ce connard de Sharpey ! je maugrée. Il n'a jamais digéré que je sois meilleur que lui à la fac et il me le fait payer. Il faut que tu voies Sharpey directement. Il te connaît. Tu pourras plus facilement l'atteindre si tu te présentes à lui en personne.

– Je ne pense pas, Nate. Il ne veut plus entendre parler de toi. Il se contente de faire respecter la loi, tu sais. Je pense que des rivalités d'université ne justifient pas le fait que tu sois désormais derrière les barreaux. Tu n'as pas eu besoin de lui pour t'y fourrer.

Son ton acerbe m'atteint en plein cœur comme une lame aiguisée et je sens le sang dégouliner dans tout mon corps, blessé par ses ressentiments houleux que je suis pourtant obligé d'encaisser. Je ferme les yeux pour ne pas pleurer, contenant difficilement ma peine et la blessure qu'elle provoque en moi.

– Si nous nous battons l'un contre l'autre Gab, nous n'y arriverons jamais.

– Même si nous ne nous battons pas, nous n'y arriverons jamais. Laisse-moi au moins te dire à quel point je te hais d'avoir fichu nos vies en l'air.

– Alors on y revient toujours.

– Visiblement, se contente-t-elle de répondre vaguement en haussant les épaules.

Je ne trouve rien à redire. Je suis dévasté par la dureté de son comportement et la rudesse de ses sentiments qui bafouent les miens. J'étais si persuadé que nous étions passés au-dessus de la tempête et que seul le beau temps nous attendait, que je me suis totalement mépris. L'orage gronde toujours et la pluie tombe au rythme des larmes de Gabriella. Seul le goût salé des pleurs de Gab me permet de les distinguer de la pluie.

Un dernier regard embué me fait réaliser qu'elle s'en va, et que je reste à moisir là. Je la rappelle, mais elle m'ignore. Gabriella peut être têtue quand elle le veut et dans ces moments-là, elle est imperturbable. Rien de ce que je ne peux dire ne lui fera changer d'avis. Il faut simplement attendre que la tempête passe de son côté.

Ou peut-être que cette fois-ci, elle ne passera jamais.

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