PDV Léo
Nous marchons à pas lents dans le couloir désert, en direction du réfectoire. Au fond, je sais que je viens de faire le choix le plus risqué. Si Rafael échoue dans sa mission, je ne donne pas cher de ma peau. Pourtant, je me sens soulagé de lui confier ma vie. Il semblerait que je ne sois pas assez fort pour endurer les sévices « légers » de Miller...
— J'aimerais que tu manges quelque chose, me fait Rafael.
— Je n'ai pas faim. Ma gorge est tellement nouée que je ne pourrais rien avaler. Ne me force pas maintenant, s'il te plaît...
— Bien. Ce soir, alors. OK ?
J'acquiesce sans grande conviction.
— En ce qui concerne ton coloc, il te pose problème ?
— Pas vraiment. Je vais bientôt aller en dortoir, de toute façon.
Rafael pose une main sur mon épaule et la glisse dans ma nuque.
— S'il devient compliqué à gérer, dis-le-moi.
— Je ne pense pas que tu veuilles te mettre un sociopathe à dos.
Il sourit d'un air moqueur.
— Ce type est intelligent. Crois-moi, il sait de quoi dépend sa survie. Et lorsque tu seras officiellement sous ma protection...
— Tu ne peux pas faire ça, protesté-je en m'arrêtant face à lui, les autres en profiteraient, c'est ce qu'Elie m'a dit.
Ce rappel à la réalité le contrarie. Après quelques secondes de réflexion...
— Tu vas rejoindre mon gang.
Je le dévisage, abasourdi. Un rire nerveux m'échappe.
— Moi ? Pardon, mais c'est bien l'option la plus ridicule.
— Il n'y a pas que les muscles qui comptent. Un cerveau est toujours le bienvenu, surtout ici. Où est-ce que tu travaillais ?
— Dans le cabinet d'avocats de maître Williams, avec son fils Steven. C'est lui qui a pris la relève après la mort de son père. Il y a plusieurs avocats très connus, c'est un cabinet qui a une grande renommée. Mon père a fait jouer ses relations pour m'y faire entrer. C'est... enfin, c'était un réel privilège, soupiré-je en souriant, fier mais nostalgique.
— Georges Williams ? Le cabinet sur Wall Street ?
— Oui. Malheureusement, Steven m'a expliqué que son père avait été assassiné par un connard qui n'avait pas accepté sa dernière défense. Les gens ne tolèrent la justice que lorsqu'elle va dans leur sens. Quelle perte immense...
L'expression de Rafael se refroidit brusquement.
— Maître Williams a défendu et fait libérer le meurtrier de ma sœur et son amie. Je suis le connard qui l'a tué.
Ces mots me glacent le sang. Mon cœur rate un battement. Non, dites-moi que ce n'est pas vrai... !
— Tu es le secrétaire de Steven Williams ? me demande-il d'une voix sèche.
Son ton menaçant me laisse entendre qu'une seule réponse est admise.
— Léo.
Je déglutis.
— Je... je suis l'associé de son fils...
Son regard noir me transperce, devenu aussi tranchant qu'une lame de rasoir. Je baisse la tête, terriblement honteux de l'avoir insulté. Je n'ose plus ouvrir la bouche. Par ma faute, tout vient de se briser. Notre lien, son affection pour moi...
— R-Rafael... je suis désolé... je ne savais pas...
— Mais tu as quand même porté un jugement. Je constate une nouvelle fois que les avocats sont tous les mêmes.
Il fait volte-face et reprend le chemin vers le réfectoire. Mon visage est en feu, de honte, de tristesse, de remords... Je ne suis qu'un sombre abruti. Je le regarde s'éloigner à pas rapides et tourner à l'angle d'un couloir. Pourquoi chaque mot qui sort de ma bouche empire toujours ma situation ?
— Pasquier !
Un frisson remonte le long de mon échine. Miller... Je n'avais pas réalisé que nous nous étions arrêtés près de son bureau... Dents serrées, je me retourne lentement vers lui et le découvre sur le seuil, une main sur la porte.
— J'oublierai tout si tu m'obéis maintenant.
Mon estomac se noue.
— Magne-toi !
Son hurlement m'électrise. Après de longs instants, je réussis à me déraciner du sol et me dirige vers lui à contrecœur. Mes parents me répètent sans cesse que je n'apprends jamais de mes erreurs. Aujourd'hui encore, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
Au moment où je franchis l'encadrement, une main agrippe mon bras et me tire en arrière.
— Tu vas où là ? aboie Rafael.
Je le fixe, déconcerté. Avant même que je n'ouvre la bouche, Miller s'enflamme.
— Tu veux un avertissement, Martinez ? Dégage ou je t'envoie au trou sur-le-champ !
— Allez-y. Hamilton recevra un joli lot de photos de son employé en compagnie de jeunes détenus.
Pardon ?
— Évidemment, Hamilton ne sera pas le seul. Ces photos seront transmises à mes contacts, des gens qui se feront une joie de créer un scandale dans la presse. "Un gardien pédophile dans la prison de Glenwood", quelle une ça ferait ! Vous pensez qu'Hamilton et les actionnaires le prendront comment ?
Ma mâchoire se décroche. Est-il sérieux ? Miller pâlit. Il recule d'un pas et Rafael en profite pour m'éloigner de lui.
— Si tu oses balancer ces photos un jour, je ferai tout pour te renvoyer en sécurité maximum !
Rafael s'approche de lui, le dominant de toute sa hauteur.
— Et je m'arrangerai de mon côté pour que vous quittiez définitivement Glenwood les deux pieds devant.
Miller et moi restons bouche bée. La main toujours enserrée autour de mon bras, Rafael lui claque la porte au nez et m'entraîne à sa suite. Au bout de quelques mètres, il me plaque contre un mur.
— Je peux savoir à quoi tu joues ? T'es maso ?
Pour la première fois, son agressivité me pétrifie. Peut-être parce que je suis naïf au point d'avoir cru qu'un détenu qui prend quinze ans n'avait commis qu'un délit léger ? Quinze ans pour avoir tué un grand avocat de New-York... autant dire une peine insignifiante. Rafael a assassiné un être humain, peu importe la raison. L'homme que j'admire et qui veille sur moi est un meurtrier.
Je baisse les yeux.
— Tu n'as plus à t'occuper de moi, murmuré-je en tentant de ne pas balbutier.
— Non mais tu te fous de moi ?
Une goutte de sueur glisse le long de ma colonne vertébrale. Je me décolle du mur pour me dégager, mais il m'y presse à nouveau. Une sueur froide me glace le sang, mes membres commencent à trembler.
— ... Tu as peur de moi ou je rêve ?
Je garde le silence.
— Ose au moins me regarder, Pasquier !
Je relève la tête et me noie dans la noirceur de ses yeux.
— Je t'ai insulté.
— Ce n'est que la troisième fois que tu le fais.
— Mais cette fois... c'est différent.
— Oui. Parce que tu m'as jugé sur le dernier sujet qu'il fallait aborder. Personne ici, je dis bien personne, n'ouvrirait sa gueule à ce sujet à moins d'être un putain de suicidaire ! Encore moins pour m'insulter !
Sa voix résonne dans le couloir. Je déglutis, en apnée. La rage fait tressaillir son visage. Pourtant, une souffrance muette luit dans ses pupilles, paraissant enterrée en lui depuis bien longtemps. Une douleur que j'ai réveillée, malgré moi. Ce n'est qu'une question de secondes avant qu'il ne me colle son poing dans la figure.
Les doigts de sa main se referment sur mon t-shirt.
— Bordel... !
Il me relâche, s'écarte et fracasse son poing dans le mur à côté de moi. Je sursaute violemment, statufié par la peur. Quelques secondes s'écoulent durant lesquelles il calme les tremblements de sa main. Il ne m'a pas frappé... pourquoi ne m'a-t-il toujours pas frappé ?
Il me toise de longs instants.
— Tu sais ce qui me déçoit par-dessus tout ? dit-il en avançant de quelques pas. C'est que tu n'aies toujours pas confiance en moi.
— Je... je ne comprends pas...
— Tu comprends vraiment jamais rien, Pasquier.
Son corps se rapproche du mien et je dois lever le menton pour soutenir son regard.
— Tu viens de réaliser pour la première fois qui je suis. Et tu as peur de moi.
— J-j'ai... j'ai quelques raisons... bredouillé-je, le cœur battant à tout rompre.
— En effet.
Lorsque je vois sa main s'élever, je me fige sur place. Mais à la place d'un coup, elle effleure ma joue. La chaleur quitte brusquement mon corps, ma respiration se libère. Ma peau frissonne sous ses doigts. Je ferme les yeux, expire et tourne la tête pour mieux sentir sa paume sur mon visage. J'aime à croire que ce geste vaut mille mots. Que cette caresse évoque le fait qu'il ne me traitera jamais comme les autres et que je ne craindrai rien venant de sa part.
Il prend une longue inspiration puis, à ma grande stupeur, m'attire dans ses bras. Après la surprise, c'est le chagrin qui m'envahit, car cette étreinte laisse transparaître une profonde souffrance. Peut-être, même, un appel désespéré à suturer des plaies qui n'ont jamais guéri. Je le serre à mon tour contre moi et dépose un baiser au creux de son cou. Sa peau se hérisse sous mes lèvres.
Il s'écarte de moi quelques secondes après et je fais de même. Rester ici, aussi près l'un de l'autre, n'est pas sans risque.
— Quelle que soit l'état de notre relation, ne t'approche plus de Miller.
— Même le jour où tu en auras vraiment marre de moi ? plaisanté-je, à moitié sérieux.
— Ce n'est pas ta faute si tu es idiot.
Je lui assène un petit coup de coude, que regrette l'instant d'après lorsqu'il me jette une œillade de biais. Il siffle entre ses dents, moqueur.
— Vraiment idiot.
Je lui rends un grand sourire. Le cœur réchauffé, nous partons pour de bon vers le réfectoire.
— Je vais parler à Ramos pour t'intégrer.
— Ramos ?
— Luiz Ramos. Le brésilien au tatouage de dague dans le cou. Je suis son bras droit, mais il reste le boss.
— Et comment comptes-tu me « vendre » ? Je ne pense pas qu'un avocat comme moi inspire confiance, ici.
— On verra ça quand je lui dirai. Reprends tes distances, me glisse-t-il avant d'entrer dans la salle.
Tels deux étrangers, nos chemins se séparent dans la queue où nous nous insérons pour récupérer nos plateaux. Je lâche un long soupir. J'ai eu mon quota d'émotions pour la journée...
Mon regard se pose sur le dos de Rafael alors qu'on me sert une purée à laquelle je ne toucherai pas. En réalité, je ne connais rien de lui, sur sa vie précarcérale, sa famille, sa jeunesse, son métier... Je ne sais pas non plus quel genre de détenu il a été, durant quinze ans. À en croire Miller, il aurait fait un séjour en QHS.
La menace de mort que Rafael a proférée contre lui tourne toujours en boucle dans ma tête. Il a assassiné maître Williams, mais a-t-il commis d'autres meurtres depuis ? Cette idée me fait froid dans le dos.
À quelques mètres à peine devant moi, Rafael s'assoit auprès des siens et je pars rejoindre Elie à notre table. Étant arrivé en retard, ils ont presque tous fini leur repas. Ça tombe bien, je n'ai pas prévu de manger.
— Enfin ! s'écrie Elie. Je commençais à sérieusement m'inquiéter !
— T'étais en train de sucer des queues, Frenchie ? me lance notre voisin imberbe, renommé Adolf par nombre de détenus.
Son compère ricane. Je lève les yeux au ciel. Je me demande bien pourquoi Elie les a choisis comme compagnons de peine. Je réponds avec mon naturel franc parler :
— Tu devrais essayer, ça te détendrait.
Il se fige vers moi.
— T'as dit quoi, pédé ?
— Les homophobes cachent souvent des attirances gays derrière la haine. À un moment donné, il faut se poser des questions.
Adolf se lève, prêt à en découdre, mais s'immobilise à l'arrivée d'un groupe.
— Moi, j'ai rien contre les pédales.
Nous nous braquons sur Luiz Ramos et son gang.
— Vous vous êtes trompés de table ? demande Elie avec un sourire anxieux.
— Absolument pas, Simon, rétorque Ramos en s'asseyant face à moi.
Rafael et les autres s'imposent sur le banc à ses côtés, obligeant les deux teints pâles à se décaler sans même prononcer un mot. Adolf part s'installer à la droite d'Elie, devant Rafael, qui pose son plateau pour dévorer son plat. Comment peut-il avoir cet appétit d'ogre avec une nourriture pareille ?
— C'est à lui qu'il suçait la queue, confie Adolf à Elie, à voix basse.
Rafael claque sa fourchette sur la table dans un grand claquement. Son regard se hisse dans celui d'Adolf.
— Bon, on a fini, allons-y... grimace ce dernier à Elie tout en se levant.
— Assis ! ordonne Rafael.
Adolf obéit sur le champ. Un sourire me titille les lèvres. Je jubile. Rares sont les fois où les homophobes sont remis à leur place. Je prie malgré tout pour que Rafael ne s'attire pas d'ennuis, sanguin comme il est...
Il prend son verre d'eau, crache dedans, se penche vers Adolf et lui verse le contenu sur la tête. Celui-ci se fige et ferme les yeux de longues secondes avant d'oser les rouvrir, le visage dégoulinant. Le gang entier s'esclaffe. Rafael l'attrape par la nuque et articule sur un ton venimeux :
— Parle mal encore une seule fois...
Des couteaux sortent de ses yeux. L'autre secoue la tête, apeuré. Nul besoin d'en rajouter. Rafael se rassoit, reprend sa fourchette et poursuit son repas.
— Apporte-moi de l'eau et disparais.
Adolf s'exécute dans l'instant. Je contemple Rafael, nageant dans son aura prédatrice. Un large sourire m'illumine.
— Allez, fini de rire, lance Luiz Ramos. Pasquier, voici mes hommes : Da Silva, le grand bronzé au crâne chauve, futur mannequin lingerie.
Da Silva répond par un petit rire narquois puis m'adresse un hochement de tête cordial. Il ressemble à cet acteur métis qui joue un policier viril dans une série d'enquêtes criminelles. Sans doute le fantasme de nombreuses femmes.
— Ici, Ferreira, poursuit Ramos, en tapotant l'épaule d'un quarantenaire barbu. Ce con nous abandonne, il se tire d'ici demain. Et le p'tit gros là, celui que t'as vu à la laverie, c'est Andres.
— Oh ! Cabrão¹ ! aboie ce dernier.
Il cogne sur la table, dérobe le couteau en plastique de Rafael et me fusille d'un regard noir en me menaçant avec l'objet.
— Toi, t'avise pas de parler de ma taille ou de ma bouée ou je te noie dans les chiottes !
Je reste bouche bée. Je n'ai rien dit !
— Commence par acheter moins de gâteaux à la boutique, Andres, persifle une gardienne qui passe derrière lui, les mains dans le dos.
Hilarité générale. La lèvre d'Andres se retrousse. Il frappe la table avec sa paume et agite le couteau sous le nez de tout le monde.
— Vous tous, bande de... Toi ! Fais pas le fou ! peste-t-il en me visant à nouveau.
— Ne gigote pas à côté de moi pendant que je mange, grogne Rafael. Et arrête de lui faire peur pour rien.
— Eh, quoi ? Tu vas me casser les dents ?
— Peut-être bien.
Andres se renfrogne, claque le couteau sur la table et lui vole son quignon de pain en guise de vengeance. Les yeux de Rafael s'écarquillent pour le foudroyer.
— Caralho² ! Rends-moi ça !
Luiz Ramos secoue la tête en les regardant se quereller. J'hésite entre trouver cet Andres amusant ou dangereux. Peut-être un mélange des deux ? Rafael et lui se comportent comme deux frères chamailleurs, je suppose que je n'ai rien à craindre de lui. Ramos se penche vers moi.
— Bon, Pasquier, explique-moi comment tes talents d'avocat pourraient nous servir.
— Je ne pense pas pouvoir faire grand-chose depuis la prison. En revanche, j'ai de nombreux et précieux contacts.
— Ferreira sort demain, ajoute-t-il en reprenant appui sur le dossier. Libération anticipée. Moi, il me reste cinq ans à tirer dans ce trou. Si tu m'aides à me barrer plus vite, tu gagneras une place permanente à nos côtés, même après que Rafa soit parti. Tant que je serai vivant, ta sécurité sera assurée.
— Te promettre de te faire sortir sans être officiellement ton avocat risque d'être compliqué.
— Ça, c'est pas mon problème, mon petit Frenchie.
Je me frotte le menton, songeur. Je n'ai peut-être pas le droit de pratiquer, mais je suis certain de pouvoir agir, à ma manière. Une idée radieuse m'illumine. Une idée qui pourrait tout changer... Je dois aller à la bibliothèque et contacter Steven.
— À défaut de pouvoir jouer les avocats, je peux t'en trouver un. Un très bon, même.
— Intéressant.
— Je l'appelle aujourd'hui. Tu n'auras qu'à venir avec moi pour lui expliquer ton parcours.
Ramos a l'air ravi.
— Nous étions faits l'un pour l'autre, Pasquier.
Je hoche la tête avec courtoisie et les regarde quitter la table, une fois que Rafael a terminé. Alors que je bois un peu d'eau pour hydrater ma gorge sèche, Ramos se penche à nouveau en passant près de moi.
— On dit que les gays font les meilleures pipes.
Je recrache l'eau à moitié. Il ricane puis me glisse à l'oreille :
— J'espère le confirmer un jour par moi-même...
La chaleur me monte aux joues. Il me jette un clin d'œil taquin puis me tapote l'épaule avant de s'en aller, le groupe sur les talons. Elie camoufle un rire dans un toussement.
— Si ça c'est pas une invitation.
— Tant que ça reste qu'une invitation.
— Léo, après l'appel, rejoins-moi sur le terrain de basket, me lance Rafael lorsqu'il arrive à ma hauteur.
Je le suis du regard, intrigué.
— Cette invitation-là, elle n'est pas négociable, j'ai l'impression, renchérit Elie avec un sourcil arqué.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
— Martinez t'a pris sous son aile. T'as pas entendu parler des épouses de prison ?
Je cligne des yeux, ahuri. Est-il en train d'insinuer que je serais devenu la sienne ? Non, Rafael n'est pas ce genre d'hommes...
— Et qu'est-ce que... ça impliquerait ?
— Léo... tu veux vraiment que je le dise ?
Mon ventre se noue.
— Martinez a déjà fait beaucoup pour toi. C'est évident qu'il attend un retour de ta part.
Moi qui me sentais plus léger, un nouveau poids pèse sur ma poitrine. Il a beau être l'homme qui a capturé mon cœur, je ne suis pas prêt à aller jusqu'au bout. Pas prêt du tout.
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Cabrão¹: insulte signifiant "sale con/enfoiré/bâtard" en portugais.
Caralho²: insulte signifiant "putain" ou "connard" en portugais, selon le contexte.