Nina
Cela faisait maintenant deux semaines que j'avais fait ma tentative.
Deux semaines aussi que je n'étais pas sorti de chez moi.
Après que Naël m'ait ramené chez moi, j'étais parti passe la nuit chez Lya. J'avais d'ailleurs hésiter à lui raconter tout ce qui c'était passe concernant Naël. Mais j'avais finalement préféré garder le silence.
J'étais ensuite rentrée chez moi, le lendemain. Soit deux jours après m'être réveillé chez Dorian.
J'avais passe la journée avec Judy. Shopping, bowling, et cuisine.
Je m'étais tellement amuse avec elle que j'en avait presque regretté mon geste.
Presque...
Ce qui m'avait finalement convaincu que c'était la bonne chose ?
Lui.
Car ce soir même, alors que je dormais, je fus réveillé par une légère douleur au bras. Et lorsque j'avais ouvert les yeux, il avait commencé à me pénétrer.
Cela c'était reproduit durant plusieurs jours d'affilé, remplissant mon corps de terreur et de douleur.
Le compteur avait inlassablement augmenté, passant à 181. Soit douze viols en plus, et également douze fois où il m'avait drogué.
Je n'avais toutefois pas compris ces raisons. Je savais qu'il m'en devait deux, mais pas douze.
Je n'ai pourtant rien fait de mal...
Est-ce qu'il sait ? Pour la tentative ? Pour Naël?
Je portais des pulls à manche longue depuis deux semaines, mais il a peut-être aperçu les bandages.
Ou alors pour me punir parce que j'ai découché la nuit de ma tentative ?
Je ne sais pas, et cela me ronge de l'intérieur.
Je n'ai rien fait pour l'énerver ?
Pourquoi ?
Je laisse une larme coulée et allume le jet d'eau.
Je suis tellement sale...
J'avais passée ces deux dernières semaines de façon assez répétitive.
Dormir, me laver, nettoyer, cuisiner, manger, dormir.
Faire le ménage et ranger s'était avéré être une source d'aide. J'avais donc changé quatre ou cinq fois l'organisation entière de ma chambre.
Je m'étais aussi réfugiée dans le sommeil quand je savais mon père absent.
Les somnifères avait remplacés les lames ces deux dernière semaine. Surement, car Judy étais la seule à venir me voir et que j'avais peur de se qu'elle pourrait voir.
J'attrape le savon et commencent à me laver.
Je suis si sale...
Pour être honnête, je ne sais même plus pourquoi je continue à m'acharner sur mon corps. Je sais pourtant très bien qu'il finira par le salir à nouveau.
Mais soudain, la porte de la salle de bain s'ouvre et je sursaute, sortant enfin de mes pensées.
Mon père rentre dans la pièce et ouvre la porte de la cabine de douche avant de me tirer par les cheveux et de me jeter à terre. Tout ça, sans un mot.
Seuls mes pleures et mes supplications se font entendre.
- Je t'en supplie, non...
Il ne répond pas. Il se contente de sortir une seringue de sa poche et de me la planter dans le bras.
- Ferme ta gueule. Dit-il lorsqu'il prend enfin la parole. Je te jure là, je suis pas d'humeur.
S'ensuit un énième viol, le numéro 182.
Après qu'il est fini, comme toujours, il se rhabille et sort, tout en claquant la porte de la salle de bain puis celle de ma chambre.
Et de mon cote, comme toutes ces dernières fois, je reste au sol. Paralysée.
Pas parce que je ne veux pas bouger, mais tout simplement car je ne peux pas, littéralement.
J'avais remarque que la drogue était plus forte dernièrement, et ses effets étaient notamment plus longs, m'empêchant de bouger même après que tout cela soit terminé.
Je sais qu'il à dû acheter des nouvelles doses de drogues après que j'ai vide, en grande partie, sa réserve pour me défoncer. De toute évidence, le nouveau mélange est plus fort.
Seules mes larmes coulent. Étant ainsi le seul mouvement que mon corps est capable de faire.
Après quelques minutes de plus, je sens des fourmis envahir mon corps, signe que la drogue se dissipe enfin. Je me lève difficilement et titube jusqu'à la cabine de douche.
Une fois à l'intérieur, j'allume l'eau et me laisse couler contre la paroi.
Je suis si sale...
L'eau coule sur mon corps, au même titre que les larmes sur mes joues.
Mais ce n'est pas assez...
Je suis tellement sale...
Je saisis alors du savon et une serviette. Puis je frotte mes cuisses, puis mes poignets. Du plus fort que je peux. Je n'ai qu'un but : être enfin propre.
Mais rien n'y fait.
Je me sens tellement sale...
Il m'a tellement salie...
Je m'arrête après plusieurs minutes d'acharnement et enfile les premiers vêtements que je trouve avant de m'écrouler dans mon lit.
Je ferme avant cela ma porte à double tours et j'attrape ma boite de somnifère pour prendre plusieurs comprimés.
Ce n'est que lorsque je suis allongée et en train de m'endormir que je remarque que j'ai réouvert mes entailles.
Mais le sommeil m'emportent déjà, et je ne lutte pas.
Naël
De Dorian :
> J'arrive.
J'enfile mes baskets et attrape un ballon de foot avant de descendre. Élio m'attend déjà dans le jardin.
Il est 00h23.
Et comme souvent ces derniers temps, j'ai réveillé Élio en faisant un cauchemar.
Ces deux dernières semaines avait étaient pour le moins complique.
J'avais dù aider mon père sur une affaire du gang. Le fils d'un de nos membres haut placé s'est fait kidnapper il y a deux semaines.
On l'a retrouvé il y a trois jours, enfin plutôt sa tête.
Cela n'avait pas arrangé les cauchemars déjà déclenché par la tentative de Nina. Qui, quant-a-elle, m'avait rappelé beaucoup trop de chose. Au contraire, tout c'était depuis empiré.
Mes nuits s'alternaient. Insomnie, puis cauchemar, puis à nouveau insomnie et enfin, encore une fois cauchemar.
Je suis crevé... totalement claqué...
Et Élio aussi. Et pour cause ? On enchaine les foots toutes les deux nuits.
Son besoin de continuer à se lever la nuit et à jouer alors qu'il tombe de fatigue le jour le touche. D'autant plus quand il ne sait pas ce qui s'est passé et ce qui cause tout cela.
J'ai vraiment de la chance de l'avoir...
J'entre dans le jardin en même temps que Dorian. Lui aussi subit les parties de foot, mais il vient pourtant toujours.
Cependant, même s'il essaye de ne pas le laisser paraitre, je vois bien que son comportement à changer ces derniers temps.
Il est plus dans l'attention, moins insistant aussi parfois, et surtout beaucoup trop inquiet pour que j'arrive a gérer.
- Ça va ? Se précipite-t-il tout de suite sur moi.
- Oui Dorian, ça va.
Il acquiesce toute fois, visiblement peu convaincu. Je ne peux que le comprendre, même Élio ne me croit plus ces derniers temps.
Celui-ci s'approche d'ailleurs et me prend la balle. Il essaye de le cacher, mais je le vois grimacer lorsqu il aperçoit mes mains encore tremblantes.
Il lance tout de même la balle et nous commençons à jouer.
Le pire dans ces deux semaines n'a pas était les insomnies ou cauchemar. Ça a était Nina.
Je m'étais promis de la protéger et de l'aider, mais je n'avais pas eu le temps.
Lorsque je pouvais, je regardais les caméras, mais je n'y trouvais jamais rien. Lorsque j'allumais, elle dormait le plus souvent, ou alors elle mangeait.
Elle était aussi parfois dans sa salle de bain, pièce ou je n'avais évidemment pas installé de caméras.
Je suis pas non plus un pervers.
Je reviens au jeu, chassant momentanément le reste de mon esprit.
- Donne-moi la balle.
- Nan. Répond simplement Élio en détournant la tête.
- Mais si.
- Nan, je veux tester un truc.
- Mais nan ! C'est à mon tour je te signale. Insiste Dorian.
Ce spectacle me fait rire.
Oui, parfois Dorian est bien pire qu'Élio.
Je profite qu'ils se dispute, littéralement, la balle pour regarder les dites cameras.
Mais je me fige et tout mon corps se raidit lorsque mes yeux tombent sur la vidéo de la chambre de Nina.
Je sens mon cœur se serrer et mon estomac se retourner.
Trésor...