« Keiji, comment on fait l'amour ? »
Tout partait d'une simple phrase, posé innocemment au milieu de rien.
Surpris, Akaashi se retourna, ses yeux bleus détaillèrent Bokuto avec interrogation et une vague lueur d'autre chose. Kotaro leva la tête vers lui, l'air de rien.
« Tu ne sais pas comment on fait l'amour Kotaro ? »
Il avait lâché sa spatule pleine de crème et était maintenant accoudé à l'îlot central, les manches relevés. Akaashi murmura quelques mots, les joues rouges, que Bokuto n'entendit pas. Celui-ci inspira, une moue sur le visage.
« Non, comment ça se fait que je t'aime, Keiji ? Comment c'est crée, l'amour que j'ai là ? Dit-il en tapant sa poitrine. Tu sais, toi ?
- Oh... »
Akaashi releva ses avants bras du plan de travail, le regard fuyant, un peu honteux d'avoir ce genre de pensée. Il retourna bien vite sur sa poêle pour en réduire le feu.
« C'est une association d'hormones, l'ocytocine et la dopamine si je ne me trompe pas...
- Mmh.
- Fais... fais attention aux mots que tu emploie, Kotaro. »
Bokuto fronça les sourcils, puis devint rouge comme on ne l'avait jamais vu. Il bégaya quelques phrases sans le moindre sens et agita les bras en de grands gestes désordonnés.
Keiji ne fit que le fixer, pouffant doucement de rire. Kotaro le vit faire et lui assura qu'il savait comment faire l'amour d'un ton vibrant de supplique.
Devant le hochement de tête peu convaincu d'Akaashi, il rajouta qu'il s'était bien renseigné, qu'il était un expert en la matière. Puis réalisant le sens de ses paroles, il enchaîna un flot d'autres mots qui ne firent que l'enfoncer d'avantage.
Kotaro finit tête contre la table, les joues brûlantes de honte, n'osant plus prononcer quoi que ce soit. Akaashi le regarda, à la fois attendri et amusé. Il reprit sa pose, les deux avant-bras posés sur l'ilot.
« Tu sais, ce n'est pas grave si tu ne sais pas comment faire l'amour, Kotaro. J'aurais bien aimé te montrer. »
Bokuto osa lever les yeux vers son copain, abasourdi par ce qu'il venait d'entendre. Akaashi avait le teint rose et se triturait les doigts, pourtant il ne le lâchait pas du regard.
« Keiji, tu sais faire l'amour ??
- Non, mais on aurait put apprendre ensemble. »
Bokuto crut une seconde que son cœur s'était arrêté. Il ouvrit la bouche pour demander si il venait sérieusement de lui proposer de coucher ensemble, il avait presque chuchoté sa question, tout timide qu'il était devenu.
Akaashi lui sourit, annonçant que Kotaro pouvait penser ce qu'il désirait, il l'accepterait de toute manière.
Kotaro devint cramoisi, encore plus qu'il ne l'était déjà, il bafouilla qu'il aimerait bien apprendre aussi.
Lorsque Keiji lui glissa à l'oreille que sa maison était vide le lendemain, il se sentit exploser en un millier de morceaux, seul son cœur restait entier, il grossissait à chaque battements jusqu'à atteindre la taille d'un petit melon.
Si il avait vraiment prêté attention à Keiji, Bokuto aurait peut être remarqué ses joues elles aussi toutes colorées et ses mains tremblantes.
À la fin de ce petit repas qu'ils avaient partagés tout les deux, Kotaro reparti chez lui, embrassant son copain avant de passer le pallier. Celui-ci lui glissa un petit "à demain" à l'oreille qui le fit rougir.
Au beau milieu de la rue, il agrippa son téléphone et chercha frénétiquement Kuroo dans ses contacts. Il fallait absolument qu'il raconte ce qu'il s'était passé à quelqu'un.
Le lendemain, à la même heure, il aura fait sa première fois avec Akaashi Keiji, l'homme le plus beau, intelligent, gracieux, intéressant du monde. Il aura fait sa première fois tout court !
Demain il aura eu l'occasion de caresser la peau douce de Keiji, dévorer son torse, épouser ses lèvres. Il aura fait l'amour avec un putain d'ange.
Bokuto tenta vainement de conter son aventure à son ami, qui ne comprit pas un mot tant il parlait vite. Après que Kuroo lui ait demandé 3 fois de répéter, il finit par donner une version assez nette pour être entendue.
« Bokuto, j'espère que tu tombes malade demain, il est absolument hors de question que tu trempe le biscuit avant moi. Je refuse d'y croire.
- KUROO C'EST PAS LE SUJET, J'AI PEUR, QU'EST-CE QUE JE FAIS ? JE SUIS PAS PRÊT, J'AI JAMAIS TOUCHÉ UN HOMME.
- Moi ce que je retiens dans l'histoire c'est que c'est Akaashi qui t'as proposé. Prépare toi, parce que demain je pense que tu seras celui qui aura mal aux hanches, mon gars.
- Est-ce que tu penses qu'il faut que je ramène des préservatifs ? On va parler un peu avant de le faire, je suis pas un animal quand même... Et si il ne voulait pas être dessous, on fera quoi, un shifumi et le perdant se la prend ? Et si je me faisais des idées ? Tu penses qu...
- Wow putain, calme toi Bokuto, tranquille. Regarde c'est très simple : demain tu sonne chez lui, tu rentres, tu l'embrasse comme dans les films et puis vous le faites sur le plan de travail en hurlant comme des fous ! »
On entendit à travers le téléphone un petit "imbécile" qui provenait sûrement de Kenma plus loin.
« Kuroo la vie c'est pas comme dans les films ! J'ai peur !
- Mais t'as peur de quoi, mec ?? Qu'il en ait une plus grosse que toi ?
- Non ! J'ai peur qu'il aime pas ! Que ça soit trop court ou... imagine que je suis nul à faire l'amour ! Ou pire, que je lui fasse mal !
- Bah Bokuto parle lui en. Ça fait trois mois que t'es avec ton petit Akaashi, tu lui confie tout, non ? En plus c'est un gentil, il va comprendre. »
Kotaro hocha la tête, un nœud à la gorge. Il n'imaginait pas une seconde que Kenma conseillait aussi Akaashi de son coté, rassurant ses quelques craintes.
-Kenma, j'ai peut-être été trop direct aujourd'hui.-
-Oui je sais, j'entends Tetsuro crier des conseils vaseux à ton copain depuis 5min.
Attends toi au pire.-
- Je stresse un peu.-
- Oui c'est normal, vous allez passer un cap après tout.
Je te conseille de tout préparer à l'avance, ça va mettre à l'aise Bokuto, il panique le pauvre. -
- Ça ne fera pas un peu obsédé sexuel si je fais ça ?
Hahaha oui j'en doute pas, il était tout rouge aujourd'hui, c'était adorable.
Oh je te laisse, Kenma, j'ai un appel.
Merci beaucoup :) -
- Derien Akaashi ! -
Akaashi n'eut pas le temps de voir le nom de son interlocuteur qu'il sut qui c'était. Il entendit la voix de Kotaro à l'autre bout du fil, il fut d'abord silencieux, puis prit timidement la parole.
Ils finirent par converser normalement, l'un confiait ses doutes à l'autre, l'autre avait les même. Finalement ils se rassurèrent mutuellement. Parsemant leurs phrases de mots d'amours et de tendresse.
Bokuto murmurait qu'il regrettait de ne pas pouvoir dormir avec son copain, son copain lui répondit que son lit était froid, et qu'il lui manquait déjà. Ils se quittèrent à coup de je t'aime et partirent se coucher.
Dans la poitrine de Kotaro, sa mer de nervosité avait laissé pousser un petit îlot de hâte.
[...]
Le lendemain, Bokuto attendit sur le palier de son copain, 10 minutes en avance. La porte s'ouvrit sur un Keiji à la fois surpris et amusé.
« Oh tu es déjà là, si j'avais su que tu pouvais être si réactif je t'aurais proposé plus tôt ! Mes parents ne sont pas encore parti, rentre. »
Kotaro entra dans la maison des Akaashi, le cœur battant. Il avait déjà rencontré les parents de Keiji auparavant, ils étaient très gentils. Mais il ne pensait pas les rencontrer en ces circonstances. Keiji lui prit la main et le tira jusqu'au salon.
Bokuto salua Fumiko, puis Kenshi. Ils bavardèrent un peu autour de l'îlot, venant aux nouvelles.
Fumiko était une très belle femme que le temps n'avait pas épargné. Ses yeux étaient entourés de jolies pâtes d'oies et les rides du sourire encadraient sa bouche. Kenshi, lui aussi, était marqué par le poids des années, ses cheveux poivres et sel lui donnaient un air tranquille.
Ils avaient tout les deux un petit air de Keiji, son copain avait prit le charme de sa mère et le charisme de son père. Un mélange absolument parfait selon Bokuto.
Après quelques minutes de discussion, Keiji se tourna vers lui et le traîna dans sa chambre. Bokuto laissa ses yeux dériver sur les murs, Akaashi avait une très belle chambre, l'ambiance était paisible, tout était bien rangé sans que cette sensation de malaise ne s'installe.
Il s'allongea sur le lit, Keiji s'assit près de lui, il posa sa main sur le genou de Bokuto.
Ils parlèrent de tout et de rien, riant des mésaventures de Haruki le libéro ou de l'anecdote gênante de Kotaro en classe.
Leur discussion dériva vite sur les matchs amicaux qu'ils allaient départager avec les lycées environnants. Ils avaient hâte de l'entraînement de demain.
On entendit les parents leur crier au revoir depuis l'entrée, la porte claqua quelques secondes après.
« On va dans le salon ? »
Bokuto hocha la tête et se redressa, prêt à se lever, Akaashi en profita pour lui claquer un joli baiser sur la bouche.
Après quelques baisers supplémentaires, entrecoupés de rires et de mots sucrés, ils se retrouvèrent dans la cuisine. Akaashi acculé au plan de travail, les bras de son capitaine autour de la taille.
Kotaro en profita pour dévorer Keiji du regard.
Il avait des yeux bleus, aussi doux que le ciel. Sa mâchoire était fine, son nez légèrement retroussé. Ses cils, longs, battaient sur ses paupières avec amour.
Keiji était toujours digne, la posture droite, les mouvements habiles, le visage noble. Akaashi Keiji était sublime, il pourrait le regarder des jours durant, ayant peur de cligner des yeux pour ne pas rater une seconde de lui.
Et Akaashi aurait pu être seulement beau. Mais il était intelligent, ses petites lunettes de lectures marquaient l'arrête de son nez. Il était gentil, toujours prêt à le supporter et à l'encourager. Il était patient, doux, mature, courageux. Akaashi Keiji était son monde entier.
« Ça va, Kotaro ? Tu as l'air un peu perdu. »
Keiji, déposa une main sur la joue de son copain et la caressa avec son pouce. Il était attentionné, affectueux, adorable. Et Bokuto était juste amoureux.
Kotaro hocha la tête.
Et en plus il embrassait bien.
« Je t'aime Keiji. »
Un sourire tendre s'afficha sur le visage devenu tout rouge d'Akaashi.
« Et... et si on retournait dans ma chambre finalement ? »
Sans prononcer un mot, Bokuto se laissa tirer jusqu'au grand lit qui allait accueillir leurs soupirs, bien trop heureux pour agir de lui même.
Étonnamment, il réussit très facilement à ignorer le stress qui lui serrait la gorge, parce que bientôt, il était en train de déposer des milliers de baisers sur celle de Keiji.
[...]
Ce qui réveilla Bokuto au petit matin, ce fut le filet de lumière qui passait à travers les volets à moitié fermés de la chambre.
Niché tout contre Akaashi comme il l'était, il réussi à ignorer ce trait de soleil et à profiter du moment.
Il avait couché avec Akaashi Keiji. Ça avait été... merveilleux. Doucement, au milieu de la passion et de l'amour, il avait découvert le corps de son copain.
Jamais il n'aurait pensé que les cuisses de Keiji pouvaient être si désirables et si musclées. Il en était fou.
Ça avait été dingue, presque paradisiaque. Tout s'était fait si naturellement ! Comme si leur corps était fait l'un pour l'autre.
Après leur nuit d'amour, ils s'étaient lavé ensemble, appréciant l'autre sans arrière pensée. Puis ils s'etaient couchés, peau contre peau.
Lors de son léger réveil, Bokuto s'était précipité près d'Akaashi pour l'enlacer, les bras autour de la taille, le nez dans son cou.
Keiji s'est laissé faire, trop fatigué pour vraiment agir. Son capitaine laissa sa main dériver sur son ventre et caresser sa peau tout doucement.
Akaashi sourit : il avait couché avec une putain d'étoile.