On finit enfin cette journée interminable de cours et je sortis du cours d'astronomie pour rejoindre les autres au dîner.
-Épuisant, ça va être comme ça tout le temps ?
Harry rit en croquant dans sa galette de pommes de terres.
-Je ne sais pas, mais si on gagne des petits cadeaux comme ça à chaque fois moi je veux bien.
Je soupirai en attaquant mon repas tout en discutant avec Hermione. Colin Crivey, un cinquième année vint nous voir avec le journal. Il était totalement fan de Harry depuis son entrée ici pour notre plus grand divertissement.
-Salut Harry, les sélections de Quidditch c'est dans deux semaines pas vrai ? Tu es capitaine, c'est bien ça, alors tu te sens prêts ?
Je pouffai en entendant le déferlement de questions du gryffondor pour son idole qui répondit en bégaillant. Ron qui avait arrêté de manger, écoutait attentivement les réponses de notre capitaine.
-T'inquiète pas, ça va aller j'en suis sûre.
Je lui souriais du mieux que je pouvais bien que je sois aussi inquiète que lui. Harry était attrapeur et j'étais poursuiveuse avec Ginny et Katy Bell. Demain on sélectionnait notre gardien de buts ainsi que le reste de l'équipe et Ron voulait absolument ce poste. Le roux me sourit et je lui rendis. Harry réussit à se débarrasser de Colin et je ne pris pas le temps de manger le dessert que je me dirigeais vers la salle commune. J'avais qu'une envie, aller me coucher. Je marchais dans les couloirs déserts lorsque j'entendis des coups. Je tournai à l'angle d'un couloir et découvrit deux garçons entrain de se battre. Je reconnus immédiatement Mattheo qui tabassait Devin au sol.
-Non mais ça va pas ?
Je me précipitai sur le Serpentard et le poussa de toutes mes forces.
-T'es un grand malade toi, c'est pas possible. Criais-je en aidant le Poufsouffle à se relever. Ça va Devin ?
Le septième année hocha la tête en se tenant le nez d'une main. Jedusor nous regardait avec tellement de noirceur dans les yeux que si un regard pouvait tuer on serait mort sur place. Sans un mot, il tourna les talons les mains dans les poches et partit dans les couloirs tranquillement. J'aidai Devin à s'asseoir sur un banc et lui tendit un mouchoir.
-Qu'est-ce qu'il c'est passé ?
-J'en sais rien, je discutais avec un ami tranquillement quand il a débarqué avec sa bande. Ils ont pris mon pote et l'on emmené je ne sais pas ou. Mattheo a commencé à me frapper en disant de ne pas toucher ce qui lui appartenait ou je ne sais pas quoi, j'ai rien compris.
Je soupirai en le soignant à l'aide de quelques sorts que j'avais appris pour nous tirer de petites blessures pendant nos problèmes légèrement récurrents.
-Je t'emmène chez madame Pomfresh?
Le garçon hocha la tête et je l'aidai à aller jusqu'à l'infirmerie du mieux que je pouvais. Je le laissai entre les mains expertes de Madame Pomfresh, l'infirmière. Je ne m'attardai pas plus et monta jusqu'à la tour d'astronomie pour fumer. L'envie de dormir était totalement partie. J'ouvris la trappe menant au sommet de la tour et vit immédiatement la silhouette sombre que je reconnus de dos.
-Moins de deux jours qu'on est là et il fallait déjà que tu te battes Jedusor. Lançais-je en allumant ma cigarette.
Le serpentard se retourna, son sourire de charmeur aux lèvres et sortit sa propre cigarette de sa bouche.
-Il te regardait comme un morceau de viande ce connard.
Je levai les yeux au ciel, et m'approcha de la rambarde le plus loin possible de lui.
-Parce que toi tu me regardes comment ? Je vais te le dire, ça nous fera gagner des minutes. De la même manière. Vous me regardez tous de la même façon depuis la rentrée.
Mattheo écrasa sa cigarette et s'approcha de moi, me bloquant contre la barrière.
-Tu sais très bien que c'est différent ma belle. Entre toi et moi, il y avait...
-Rien du tout. Le coupais-je. Il n'y avait rien et il n'y aura rien. On n'est jamais sorti ensemble et on ne sortira jamais ensemble Jedusor. J'ai simplement eu un moment de doute avec toutes tes méthodes de drague à la noix.
Il me lança un regard noir avant de reprendre son sourire habituel. Il m'arracha ma cigarette de la bouche et la mit dans la sienne.
-C'est pas bon de fumer ma belle, je ne sais pas ce que tu as faits cet été, mais tu as beaucoup trop changé à mon goût.
Je levai les yeux au ciel, désespérée qu'il pense que son avis m'importe.
-La seule chose qui a vraiment changé cet été, c'est que j'ai arrêté de me cacher derrière mes amis et que je me suis reprise en main pour vous tenir tête, bande de vipères.
Il perdit son sourire à mes derniers mots. S'il y a bien une chose que chaque maison avait en commun, c'est que notre maison était plus importante que tout le reste. L'insulter était égal à insulter sa famille.
-Répète pour voir. M'ordonna-t-il.
Je lui lançai mon plus beau sourire avant de me pencher vers son oreille.
-Bande de vipères de Serpentard.
Soudain, il me plaqua contre la barrière, son corps contre le mien. Un sourire glaçant était sur les lèvres du garçon qui approchait doucement la cigarette dans sa main de mon visage. Mon sourire disparu au fur et à mesure qu'il approchait la braise de ma peau. Je sentais la chaleur contre ma joue et la trouvais déjà insupportable. Prise d'un élan de rage, je le poussai de toutes mes forces pour me dégager. Il vacilla légèrement en reculant pendant que je passais ma main sur ma joue.
-T'es exactement comme ton père, un monstre.
Il me regarda sans un mot et je sentis au fond de moi que je l'avais blessé. Je connaissais Mattheo, du moins un peu. Il était le fils du pire mage noir de tous les temps, ce n'était pas qu'une rumeur. Comme moi il n'avait presque pas connu son père bien que le mien n'était pas un tueur. Et de ce que je savais du garçon en face de moi, derrière ses airs de don juan, il détestait ses origines alors mes mots devaient être blessant. Mais peu importe.
Je repris mes esprits et n'attendis pas sa réponse pour descendre quatre à quatre les marches et de me presser jusqu'à mon dortoir. Lorsque j'arrivai, les filles dormaient déjà. J'enfilai mon pyjama avec l'expression de Mattheo gravée dans ma tête.
Ce jeu entre nous avait commencé en troisième année. Lui, avait déjà beaucoup de succès tandis que moi je me faisais discrète. Entre deux conquêtes, il m'envoyait des sourires et des clins d'œil. Faible et naïve, j'avais crus secrètement qu'il pourrait s'intéresser à moi, mais il y a un an et demi lorsque son père à fait son grand retour en tuant Cedric Diggory, je l'avais rayé de ma vie. Enfin, j'avais effacé la minuscule place qui lui était dédié et rangeai son nom avec tous ceux qui m'étaient égal. Pourtant, il n'était pas de cet avis puisque depuis un an, il enchaînait les conquêtes en me provocant. Il les embrassait en me regardant lorsque je passais, me draguai ouvertement devant elles et j'en passe. Il était un Serpentard jusqu'aux bouts des doigts. Mais même s'il m'horripilait, je devais avouer que ce jeu m'amusait. Il ne marchait pas et je ne tomberais pas de le panneau, mais le jeu était drôle et il allait le devenir d'autant plus que les garçons semblaient aimer la nouvelle Aurore.