Le vilain, l'araignée et le l...

By Noweria

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PP/NO/V - MMM - Après un accident, Peter culpabilise et passe du temps avec Norman Osborn. Alors il confie t... More

Chapitre 1 - Par accident
Chapitre 2 - Par gentillesse
Chapitre 3 - Par curiosité
Chapitre 5 - Par conscience
Chapitre 6 - Par audace
Chapitre 7 - Par ignorance
Chapitre 8 - Par prudence
Chapitre 9 - Par confiance
Chapitre 10 - Par amour

Chapitre 4 - Par colère

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By Noweria

Helloooow... donc Peter est parti voir le Docteur Strange pour essayer d'aider Harry, et Mandy sait maintenant qui est Peter Parker ^^ 

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MERCI pour vos encouragements, vos commentaires et votre soutien ! Voici la suite ! 

__________________________________________________ 

- Mais je ne vous demande pas ça en tant que sorcier, mais en tant que Docteur !


Peter marchait aussi rapidement qu'il pouvait derrière Strange, dans sa maison immense.

- Peter je ne suis plus un médecin pratiquant, mes mains sont inutilisables, c'est le prix que j'ai dû payer pour devenir le sorcier suprême, dit Strange en cherchant un livre à dix mètres du sol.


Peter s'accrocha au bois des étagères et grimpa jusqu'à sa hauteur.

- Mais vous pourriez donner votre avis médical à ceux qui s'occupent de Harry, non ?

- Les médecins de Harry sont les meilleurs connus, Peter. Nous ne pouvons rien de plus pour lui.

- C'est faux, murmura Peter. Vous pouvez. Mais vous ne voulez rien faire.


Il se laissa tomber au sol et se rattrapa comme un chat avant de tourner les talons.

- Tu crois que ça me plaît ? scanda Strange en se rapprochant.

- Je crois que ça vous arrange, dit Peter, les mains dans les poches sans se retourner.


Il fut soudainement projeté contre un mur sans aucun moyen d'échapper à la vague de puissance qui l'obligeait à rester immobile. À mesure que Strange arrivait vers lui, son aura grandissait, l'air devenait étouffant et la lumière faiblissait pour ne montrer que lui au regard du jeune homme.

- Tu crois que je n'aurais pas tout donné pour soigner les patients qui souffrent en oncologie ? Que je n'aurais pas dirigé tout Camarthage vers les guerres et les massacres qui se déroulent partout dans le monde pour faire cesser ces massacres ? Que je n'aurais pas utilisé l'œil d'Agamotto pour revenir en 1939 et éviter un bain de sang ?

- Harry... ma faute... articula Peter, les larmes aux yeux.


La magie s'estompa d'un seul coup, et l'araignée tomba au sol, reprenant difficilement sa respiration. La voix de Strange sembla extrêmement douce, presque peinée.

- Je suis désolé, Peter. Je ne peux pas briser ce serment. Harry est entre de bonnes mains. Mais je ne peux rien de plus pour lui. Il n'est ni un mutant, ni un héros, il doit s'en remettre aux médecins.


Peter ne dit rien, et sortit, l'esprit en feu. C'était injuste. Grandement injuste. Si ça avait été lui, même dans un accident n'impliquant pas ses pouvoirs, il aurait été sauvé en un tour de main. Mais il s'agissait de Harry. Et Harry n'était pas différent...

- Peter s'arrêta.

- Harry pouvait devenir différent, n'est-ce pas ?

- Peter, à quoi penses-tu ?

- Je vais aider Harry, dit résolument le jeune homme.

- Non, tu ne peux pas.

- La ferme, coupa Peter. Tu t'es bien planqué quand Strange a attaqué, il me semble. Alors tu me laisses faire.


Le symbiote ne répondit pas, et se rétracta, au point de ne plus apparaître sur le costume de Peter quand ce dernier se changea pour rejoindre l'hôpital. Il descendit au niveau de la chambre de Harry, activa le camouflage de sa tenue, et s'arrêta net en regardant à l'intérieur de la chambre.

Cela faisait des semaines qu'il ne l'avait pas vu. Son meilleur ami.

Il resta figé un long moment devant la vision du corps amaigri entouré de tubes et de machines. Il était en sueur, le teint cireux, recouvert de bandages. Cela n'avait rien de propre, de rassurant, ni de beau. Il n'y avait ni fleurs ni ballons, ce n'était pas une série télévisée, il fallait respecter l'intégrité sanitaire de ce genre de chambres. Et cela renforçait la vision macabre qui s'étalait sous ses yeux.

Il déglutit. Peter pouvait sentir son coeur battre à travers sa poitrine. Pour la première fois depuis longtemps, son esprit était vide de tout.

Son spider-sens le réveilla d'un coup, et Peter se mit immédiatement sur le côté. Malgré son camouflage, il pouvait être perceptible de près. Il se permit de jeter un œil, et vit Monsieur Osborn s'asseoir près de son fils, dos à lui.

Norman ne prit pas la main de Harry malgré son envie de nouer un contact, ayant trop peur de déranger sa guérison et de le contaminer malgré ses trois désinfections avant d'entrer. Il s'accrochait au bruit de la machine, rassurante, qui affichait, seconde après seconde, ses constantes vitales, la preuve que son fils était toujours en vie.

Dix longues minutes passèrent, durant lesquelles Spiderman restait accroché, avant que la porte ne s'ouvre de nouveau pour laisser entrer un médecin.

La vitre était doublée, le jeune homme n'entendit pas leur conversation, mais quelques minutes plus tard, Norman était parti, laissant le champ libre.

Spiderman souleva simplement la fenêtre, et entra rapidement avant de la refermer, de peur de déclencher une alarme de pression d'air.

Il avait entendu dire que les patients dans le coma, ou qui dormaient paraissaient paisibles. Harry n'avait rien de paisible. Il avait l'air de lutter à chaque seconde contre son propre corps. Il resta un moment à le regarder, étant proche de lui pour la première fois depuis trop longtemps.

- On va te soigner, murmura Peter en soulevant son masque.


Il regarda autour et vit une petite salle de bains attenante. Ce serait simple, se dit-il. Harry avait beaucoup de plaies. Il suffisait qu'il les utilise. Pour lui, un morceau de verre brisé ou un bout du carrelage de la salle de bains ferait l'affaire, se dit-il en avisant l'un des morceaux dans un coin de la pièce. Il n'eut qu'à appuyer de deux doigts en utilisant sa force surhumaine pour entendre un "pak", signe que le carreau avait cédé. Il s'était même brisé.

Il lui suffisait de se couper au-dessus de la plaie. Suffisamment profondément pour que ça saigne sans que son pouvoir régénérant n'entre en jeu.

- Peter, nous savons tous les deux que tu ne devrais pas faire cela.

- Je te croyais parti, dit Peter avec humeur.

- Je ne partirais pas. Et tu ne dois pas faire ça.

- Je dois sauver Harry, trancha le jeune homme.


Peter se recentra, inspira, et abaissa un gant de son avant bras.

Une simple coupure, se dit-il, les mains en suspens.

Une coupure, se dit-il encore.

Il entendit sa propre respiration et réalisa qu'il était au-dessus du lit depuis un moment. Il était en sueur, et ses mains tremblaient légèrement.

- Il ne voudrait pas de cela, n'est-ce pas ? demanda le symbiote d'une voix douce.


Peter tenta d'avaler sa salive, mais sa gorge fut prise d'un spasme, et il s'effondra sur le sol de la chambre, incapable de retenir ses larmes. Harry était juste là, il pouvait le sauver d'un geste, mais il n'y arrivait pas. Ce n'était pas la chose à faire, et il le savait.

- Cesse de culpabiliser, Peter, lui dit le symbiote. Tu n'aurais pas voulu que Harry culpabilise si les rôles avaient été échangés.

- J'aurais guéri plus vite, murmura l'araignée.

- Arrête.


Sous ses yeux, le symbiote se détacha à moitié de lui, formant des tentacules noirs caoutchouteux qui se reformèrent devant lui, comme un jumeau rattaché à sa taille. Il était plus grand que Peter, d'un noir sombre aux yeux d'un blanc éclatant. Le symbiote s'ajusta légèrement et lissa le bord de ses yeux, réduit sa bouche pour singer un peu mieux l'être humain.

- Tu fais... quoi ? Demanda Peter entre deux légers hoquets


Sans lui répondre, le symbiote se pencha vers lui et le prit dans ses bras, appuyant doucement sur sa nuque. Il était... chaud, se dit le jeune homme, et sentait légèrement la fumée, la pluie, peut-être ? Mais rien qu'un humain pourrait avoir comme odeur. Il était plus grand que lui, beaucoup plus musculeux et il avait des griffes au bout des doigts, maniées à la perfection, il savait comment ne pas blesser.

- J'ai cru comprendre que c'était un geste de réconfort. Et tu en as besoin, Peter.


C'était une machine à tuer qui cherchait à réparer, en cet instant. Peter trouva la force de sourire face au geste tendre.

- Merci. Je crois que tu as raison.

- Nous devrions partir.

- Il y a les...


Peter laissa sa phrase en suspens, voyant des tentacules noirs sortir du dos du symbiote ramasser, recoller, et essuyer les différentes parties de la chambre.

- Merci, dit simplement Peter.


Le Klyntar se tourna, et regarda le tableau des constantes, ainsi que le corps de Harry.

- Je peux faire quelque chose, dit-il. Si tu es d'accord.

- Quoi ? Mais la convention ? Attends, tu crois que... Tu es sûr ? Demanda le jeune homme, la voix prise d'angoisse.

- Je ne fais pas officiellement partie de votre monde, dit le symbiote. Je vois ce qui gêne. Je vois ce qui empêche. Je peux... aider. Un peu. Là où les médecins ne pourraient pas aller. Là où ils veulent réparer.

- De quoi parles-tu ?

- Tu vois avec tes yeux, Peter, expliqua le symbiote. Je vois avec mon environnement. Il y a une veine, importante, mais elle est derrière le cœur, coincée entre deux parties d'un os brisé vers l'intérieur. Ils ne peuvent pas l'atteindre. Le cœur est trop fragile pour être déplacé. Ils briseraient la veine en essayant. Ils perceraient le poumon en passant par son dos. Pas de solution. Le sang s'écoule. Ils vont devoir attendre longtemps qu'il soit suffisamment fort. Je peux la décoincer. Accélérer le processus.


Peter s'autorisa de nouveau à respirer. Le symbiote ne le soignerait pas totalement. Il ne faisait pas partie de la convention. Il ne transformerait pas son ami. Alors...

- Vas-y, souffla-t-il.


Le symbiote tendit une main vers Harry et un tentacule fin en sorti, grandit et avança vers le lit. Plus il s'approchait du blessé, plus il s'affinait, jusqu'à prendre le diamètre d'une aiguille chirurgicale. Il entra en passant sous l'un des pansements de Harry, situé au niveau de l'épaule, réduisant encore sa taille pour se faufiler à travers les sutures.

- J'y suis, indiqua le symbiote. Je vais jusqu'à l'os. Calme-toi. Ton cœur bat extrêmement fort.

- Je ne contrôle pas vraiment ça, dit Peter dans un souffle.

- J'ai trouvé l'os. La veine est intacte, mais pincée. Très pincée. Je vais simplement la dégager, elle reprendra sa forme seule, doucement. Vous êtes assez malléables de l'intérieur, dit le symbiote avec... humour ?

- Alors ? Demanda Peter après quelques secondes.

- C'est fait. Je me retire à présent. Tu peux lâcher mon bras. C'est douloureux.


Peter ouvrit grand les yeux et réalisa qu'il avait saisi l'avant bras libre du symbiote et lui brisait pratiquement les os. La marque profonde qu'il laissa reprit immédiatement forme quand il décolla ses doigts.

- Désolé.

- Je l'accepte, dit le symbiote. Nous pouvons partir. Monsieur Osborn aura de bonnes nouvelles à t'apporter, bientôt.


Peter sentit son cœur plus léger. Le symbiote reprit sa place tandis que Peter partait aussi rapidement que possible, dans le demi-silence rythmé par les machines de constantes de Harry. Il se posa dans un arbre d'un parc proche, sur une branche épaisse, très en hauteur. Il avait besoin de se poser un peu.

Le symbiote en profita pour sortir à nouveau.

- Tu aimes être dehors, on dirait, sourit Peter.

- Les sensations sont différentes. Je suis à ma place avec toi. Je n'ai pas d'autre place, expliqua le symbiote. Mais j'aime cette sensation étrange, dit-il en observant ses mains griffues.


Il regarda alors Peter et l'observa.

- Qu'y a-t-il ?

- Rien de spécial, dit le symbiote. Je n'avais simplement jamais perçu ton visage de cette façon. De l'extérieur. C'est différent.

- Tu as changé ton aspect aussi, à l'hôpital, fit remarquer Peter. Pourquoi ?

- J'ai remarqué que les humains avaient une meilleure aisance avec ceux qui leur ressemblaient.

- Mais quelle est ta véritable forme ?

- Je n'en ai pas, répondit le symbiote. Nous sommes polymorphes. Nous n'avons pas de forme originelle. Nous adoptons celle qui correspond à notre Shay're.

- Shaïri ? répéta maladroitement Peter.

- Shay're, dit encore le klyntar. Vous pourriez dire "votre âme", vous, humains. Mais c'est un peu plus complexe que cela. C'est... notre véritable nous, que nous le sachions ou pas, et c'est... réel.

- C'est-à-dire ? demanda Peter, d'un coup curieux.

- Votre âme est un concept, en tout cas pour la grande majorité d'entre vous. Une chose qui vous maintient, qui donne un sens à votre vie, à ce que vous êtes en tant que race.

- Les sorciers peuvent la dissocier de notre corps, donc techniquement elle existe, dit Peter.

- Ce n'est pas votre âme, mais votre corps astral, rectifia le symbiote. Chaque entité vivante en possède un. Notre Shay're est à l'intérieur de nous, et peut-être perçu. Il se modifie et évolue avec nous, mais il a... vous diriez... "une sensation" dit le symbiote. Il est.

- J'ai un peu de mal à saisir, dit Peter.

- Il est difficile d'expliquer un sens qui n'existe pas pour vous, sourit le klyntar. Un jour, peut-être, je te le dévoilerai.


Peter sourit, attendri par cette confiance.

- Et... Merci, au fait. Je ne te l'ai pas dit, mais merci pour ce que tu as fait pour Harry.

- Je ne l'ai pas sauvé. Tu sais qu'il peut encore mourir. Ce n'est qu'une aide, prévient le symbiote.

- Je sais. Mais je me sens... disons... plus serein.

- Alors cela me convient.


Peter renversa sa tête en arrière, sentant enfin son angoisse s'effacer peu à peu. Quand il ouvrit les yeux, une évidence vint à lui.

- Il te faut un nom.

- Un nom ? Je suis klyntar, dit le symbiote.

- Non, tu ne m'appelle pas "humain", expliqua Peter. Je ne peux pas t'appeler "symbiote". On se connaît mieux, à présent. Il te faut un nom.

- Comment vois-tu ton nom ? Demanda le symbiote.

- C'est... c'est moi. Beaucoup s'appellent Peter, et il y a forcément d'autres Peter Parker. Mais je suis "le" Peter Parker de ma famille, tu comprends ?

- Non.

- C'est compliqué. Mais disons que c'est... "Moi".

- C'est ta singularisation au sein de ta famille, et plus largement au sein de ta société ?

- Oui, sourit Peter. Même si ce nom n'est pas unique, il me définit un peu, dans un sens. Il permet aux autres de me définir aussi, d'une certaine manière. Cela me personnifie.

- Je comprends. Je crois. Je vais y réfléchir. C'est important, alors je ne peux pas prendre cette décision dans l'instant.

- Très bien. Quand tu auras trouvé quelque chose qui te plaît, fais-moi signe.


Quelques secondes passèrent, mais le symbiote n'avait pas bougé.

- Quelque chose t'ennuie ? Demanda Peter.

- Ce n'est pas de l'ennui. Je ne parviens simplement pas à comprendre certaines fonctions.


Il sembla chercher ses mots, légèrement... embarrassé, se dit Peter, avant de reprendre.

- Vous vous reproduisez afin de perpétuer l'espèce, comme tout être vivant. Beaucoup d'espèces d'intelligence poussée en font un jeu. Ma race ne l'a jamais vu ainsi, bien que notre reproduction consiste en une fusion de deux entités résultant en trois individus. Pourquoi ?

- Oh seigneur, murmura Peter. Tu veux vraiment que je t'explique les relations sexuelles, là, maintenant ?

- Autre chose que je ne comprends pas, dit le symbiote comme s'il n'avait pas écouté. Vous en faites des jeux, des visionnages, votre mode de vie tout entier est basé sur la séduction et la reproduction, de votre style vestimentaire à vos amusements, comme la danse. Tout est créé pour vous enjoindre à vous reproduire. Mais vous semblez en avoir honte.

- C'est légèrement contradictoire, je te l'accorde. Mais...

- ...Et autre chose, coupa le symbiote. Vous ne vous accouplez pas que pour vous reproduire. Certains ont des relations sexuelles avec les entités de même genre.

- Alors ce n'est pas forcément leur genre mais...

- ...La reproduction ne peut avoir lieu, coupa encore le klyntar en pleine réflexion. Pourquoi perpétuer l'acte s'il est honteux et sans but ? Votre société est basée sur cette seule activité, tout gravite autour de votre reproduction... Je ne comprends pas.

- Ok, ok, soupira Peter, je vais tenter de t'expliquer. On va tenter une connexion, si tu veux bien, mais... C'est gênant. Tu vas comprendre pourquoi ensuite, mais s'il te plaît... Laisse-moi du temps, d'accord ?

- Très bien.


Peter inspira profondément et ferma les yeux.

- Je ne reçois aucune information.

- Je sais, dit Peter.

- Mais tu te concentres depuis cinq minutes.

- Je sais, répéta Peter.

- Tu as besoin de plus de temps ?

- C'est possible. Pour info, tu peux me dire si tu es majeur ou non ?

- Je ne comprends pas.


Peter lui fit accéder à des souvenirs, des compréhensions qu'il avait eues étant plus jeunes, beaucoup plus parlantes pour le symbiote que des mots qu'il aurait aujourd'hui et qui se perdraient dans des explications inutiles.

Le klyntar vit la différence entre les cultures, les pays, la majorité légale et celle qui permettait de boire de l'alcool ou d'avoir des relations consenties, et la nuance avec la mentalité, le caractère et la maturité d'un individu.

- Je comprends, à présent. Je suis né il y a plusieurs centaines d'années selon votre cycle terrestre. Je ne me suis jamais reproduit, je n'ai pas trouvé de Shay're qui vibrait en réaction à mes appels. Je pense donc être suffisamment mature selon vos codes, oui.

- Au moins, je sais que je ne pervertis pas un enfant, murmura Peter. Allons-y. Et surtout... Ne me juge pas. D'accord ?

- Pourquoi devrais-je te... Oh.


Peter avait attrapé la dernière once de courage qui lui restait et avait ouvert son esprit au symbiote. Il lui envoyait absolument tout ce qu'il savait, de l'anatomie pure apprise en cours aux études qu'il avait lues, les mœurs, aux expériences qu'il avait lui-même faites sur lui ou avec d'autres, en passant par la plus grande bibliothèque mentale qu'il avait pu constituer grâce à Internet : Le porno.

- Oh je... Mais comment ? Mais il y en a cinq qui... Oh. Comme ça, d'accord, murmurait le symbiote.

- Voilà. Maintenant tu sais.

- Tu as vu beaucoup de choses pour ton si jeune âge.

- J'ai vingt-deux ans, et je ne t'ai pas tout montré, crois-moi.

- Oh. Donc l'union est aussi agréable pour vous.

- Un commentaire ? Demanda le jeune homme.

- Je suis...

- Intrigué ? osa Peter avec un air légèrement circonspect.

- Non. Peut-être. Mais surtout, quelque peu envieux. En un sens.

- Comment est-ce pour vous ?

- Je vais te montrer, dit le symbiote.


Peter reçut des informations. C'était précisément le mot, il avait l'impression qu'on lui inculquait un protocole de stérilisation d'une pièce en dix points.

- C'est tout ? Vous fusionnez en trois secondes et c'est terminé ? Il n'y a même pas... Je ne sais pas, une sorte de lien spirituel ?

- Non. Nous créons lorsque c'est nécessaire.

- Et les vibrations dont tu m'avais parlé ?

- Oui. Deux Shey'ra doivent vibrer au même rythme pour s'unir. Il s'agit de compatibilité.

- Vous ne tombez pas amoureux ?

- Te rappelles-tu que mon peuple m'a banni pour ne pas avoir voulu massacrer d'autres êtres vivants ?

- Ah. Oui. Désolé. Mais... À qui t'es-tu déjà lié, dans ce cas ? Je veux dire amicalement, ou autre ? Tu as fait ta vision du monde seul ?

- Non. Un être m'a vu, alors que je naissais. Il n'était pas de mon plan. Je ne sais rien de lui à part qu'il irradiait. Il ne pensait pas être vu, mais mon Shey'ra l'a perçu, et a embrassé son aura. Mais je sais, j'ai conscience que sans son intervention, j'aurais certainement été comme tous ceux de ma race.

- Tu l'as revu ensuite ?

- Non. Mais cela n'était pas nécessaire. Ce que j'ai ressenti à ma création était extrêmement puissant. Et me suit encore aujourd'hui. C'est ce qui modèle mon instinct pour interagir avec toi. Merci, Peter.

- Pourquoi ?

- Pour tout cela. J'ai appris beaucoup. Compris beaucoup. Mes autres symbioses n'étaient pas assez profondes pour cela. Mais tu m'as donné ce que je ne savais pas avoir. Une identité. Un moi distinct d'une manière que je n'aurais pas imaginé. Tu es... Ta langue ne possède pas ce mot.

- Quel mot ? Demanda Peter, intrigué, regardant le symbiote dans les yeux.

- Celui qui s'en rapproche le plus est "digne". Ou peut-être "autre". C'est ce que je pourrais appeler Demtr'ys. Une part de nous qui se serait échappée dans l'univers, et que nous retrouvons, intacte mais qui aurait évoluée, grandit seule.

- Une... âme-sœur ? Osa Peter, légèrement perdu sur la tournure de la conversation.

- Je ne sais pas. Mon peuple est guerrier. Ce mot n'existe que pour moi. Il est une contraction de deux autres. L'un est l'honneur de recueillir la dernière souffrance de son ennemi le plus valeureux, l'autre est la symbiose d'un combat des troupes parfaitement coordonné. J'ai voulu créer ce terme pour quelque chose, quelqu'un qui me comprendrait. Une sensation, un moment. Je ne savais pas encore. Mais je pense que tu es ce qui s'en rapproche, actuellement.

- Je n'ai fait qu'être humain. Tu vas trouver beaucoup de Dimetress. Dimaytriss ? Dim... désolé la prononciation est difficile, admit Peter.

- Je crois que tu ne te rends pas compte de qui tu es, Peter Parker, dit le symbiote en souriant largement.


Le visage noir et blanc se rapprocha soudainement de son visage, souriant toujours. L'araignée resta figée, surprise, et ferma les yeux instinctivement tandis que le symbiote n'était plus qu'à quelques millimètres.

Quand Peter ouvrit les yeux, il était seul. Oh. Il était simplement... rentré.

Il laissa passer le grand moment de solitude saupoudré de honte et de questionnements sur ses propres intentions -incluant un alien symbiote qu'il ne connaissait pratiquement pas- et fit semblant d'ajuster son costume.

Il se racla la gorge et s'étira rapidement, content qu'au moins, l'alien ne l'ai pas jugé sur les images peu recommandables qu'il lui avait montrées.

- J'aimerais rentrer et que tu fasses des ailes de poulet, dit le symbiote. J'ai aimé les ailes de poulet en me liant aux autres humains.

- Es-tu conscient que tu ne peux pas me commander comme une marionnette ? Dit Peter, amusé.

- Es-tu conscient que tu as une préférence pour la sodomie ? demanda le symbiote du tac-au-tac.

- Barbecue ou à la louisianne, tes ailes ?


Le petit rire du symbiote dans sa tête lui fit lever les yeux au ciel. Il avait un caractère bien particulier.

Ils parlèrent en discutant de tout et de rien, le symbiote de nouveau sur l'ensemble de son costume, chacun apprenant de l'autre. Ainsi Peter appris qu'il était mal vu pour un klyntar de s'excuser après une action nécessaire mais lourde de conséquences, de ne pas assister aux "collisions d'esprits" et de manger son voisin. Peter crut à de l'humour pour la dernière, sauf que les klyntar ingéraient réellement leurs congénères de temps à autre. Peter comprit aussi que quand le symbiote lui avait dit qu'il avait dévoré douze de ses frères près d'un récif, ça c'était une blague. "C'est beaucoup plus drôle en klyntar", expliqua le symbiote, confus d'avoir oublié la barrière de la traduction alors que Peter se remettait de l'image mentale.

De son côté, Peter lui parla de New-York, des lieux où il avait l'habitude d'aller, de ses amis et de ses passions. Ils tombèrent sur quelques voyous dont ils s'occupèrent rapidement avant qu'un sujet ne se pose de manière plus concrète.

- Comment as-tu rencontré Mandy ?


Perché sur un haut rebord d'immeuble, Peter soupira, continuant d'observer les alentours.

- Pour être honnête, je ne sais plus vraiment. C'était à la fac, et je n'allais pas très bien à cette époque.

- Tu étais malade ?

- Non je... J'avais quitté MJ. Mon ex petite amie.

- Pourquoi ?

- Parce que... MJ était parfaite. Douce, gentille, empathique. Elle avait tout pour elle. En plus d'être magnifique. Mais elle risquait trop. Des gens mal intentionnés l'ont vue avec moi. Enfin Spiderman. Et s'en sont pris à elle. Je n'ai pas voulu qu'elle puisse être blessée. Alors que j'ai demandé de l'aide au Docteur Strange.


Un silence passa, avant que le symbiote ne demande.

- Qu'as-tu demandé ?

- Que MJ oublie Peter Parker. C'était le seul moyen pour que mes ennemis puissent aussi oublier MJ. J'ai dû la quitter, même si je l'aimais. Même si je l'aime, corrigea-t-il, tout bas. Deux semaines après, j'étais encore au fond du trou, et Mandy est arrivée, elle souriait, elle se fichait un peu de savoir si j'allais mal, son but, c'était que j'ai la pêche.

- Cela a-t-il fonctionné ?

- Je crois. En tout cas, Mandy fonctionne différemment. Elle a un esprit jeune. Très jeune, se dit Peter en se rappelant qu'elle avait fait une soirée pyjama avec lui, la première année alors qu'ils avaient vingt ans.

- Et maintenant ?

- Maintenant... Je ne sais pas. J'aime Mandy. Je crois. Je suis un peu perdu, depuis l'accident avec Harry. Disons que je n'ai plus très envie de faire la fête, mais... Je me dis que ce qu'elle fait est une bonne chose. Sans elle, je sombrerais.


Le symbiote resta silencieux un moment avant de reprendre.

- Qu'en est-il de Norman Osborn ?

- Le père de Harry ? Oh il est... Je ne sais pas. Il est très intelligent. Très charismatique. J'admire les gens qui ont su élever le cerveau au-dessus du paraître et d'en faire quelque chose que les gens reconnaissent comme "cool". Le docteur Banner, Tony Stark, Le Docteur Pimm, le Docteur Richards aussi, sont comme ça. Grâce à eux, le monde évolue pour que nous ayons tous une place.

- Tu es proche de lui, dit le symbiote, comme un constat.

- Oui, non... Harry est son fils. Et mon meilleur ami. Je n'avais pas le cœur à le laisser seul et... C'est tout, dit soudainement Peter, le ton soudainement fermé.

- Peter...?

- C'est tout, dit résolument Peter d'un ton faussement joyeux. Viens. On va de ce côté, ensuite on rentre. Tu voulais du poulet, non ? Je connais un resto qui adore Spiderman. Pour deux ou trois toiles, ils me feront un petit en-cas.


Le symbiote ne répondit pas. Il avait senti de la honte, de la peur et de la tristesse. Il ne comprenait pas encore, mais avoir ces sensations à travers son hôte lui donnait envie d'attendre pour que Peter lui dise ce qu'il appréhendait tellement, sans le brusquer. Tout comme il attendrait son propre signe pour lui exposer son Shay're, il se devait de prouver sa valeur en sachant gagner la confiance absolue de Peter.

Il saurait faire cela, se dit-il.

Des tentacules de son être se rajoutèrent du dos jusqu'autour du torse et du ventre de Peter, se noyant dans sa propre masse lorsqu'ils touchèrent le costume déjà noir, comme pour lui signifier qu'il était là, conscient, et ajoutant sa force à la sienne. Peter sourit.  


________________________________________ 


Beaucoup ont compris qui était Mandy, le pourquoi du comment, mais promis je ne dirais rien pour ceux qui ont encore quelques doutes =) Et non, elle ne sera pas une victime de ma plume, je n'aime pas faire ça. 

J'espère que vous avez aimé ! 

 A mercredi prochain ! 

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