As salam aleykoum.
10h34
Mes yeux s'ouvrent enfin après ma courte sieste car oui, je n'ai pas beaucoup dormi.
Si seulement j'avais su que ça se passerait ainsi jamais je lui en aurais parlé. Mais c'était plus
fort que moi.
Je me lève avec la boule au ventre, peur de le croiser dans le couloir et qu'il me dit qu'il a choisit ses affaires plutôt que Moi.
J'ouvre la porte délicatement et je sors de ma chambre. J'entre à une vitesse dans la salle de bain et je fais ma toilette. Une fois terminée j'enroule ma serviette autour de mon corps et j'entre dans ma chambre.
Je m'habille d'une djellaba noir. Je prends
mon téléphone et je descends à la cuisine.
Je vois que la gamelle de Lili est remplie donc
ce qui veut dire qu'on la ramener. Je me fais 3 tartines au Nutella avec un verre de jus de fruit
et je pars.
Moi : Lili ?
J'entre au salon et je la vois, mais sur les jambes d'Aymen. Il a une main poser sur son front et l'autre qui caresse Lili.
Je n'ose plus rien dire et je m'installe à la table
à manger. Je tremble tellement que j'arrive même pas à ternir mon verre. J'essaye tant bien que mal de manger sans trop penser mais c'est impossible.
Lui qui avant me saluait tout les matins. Si il
ne l'a pas fait, c'est pour une raison. Peut être
qu'il ne me considère plus comme ça femme
donc ne trouve pas l'utilité de me saluer, et
puis-
Aymen : Viens t'asseoir ici, Aisha.
Je me suis stoppé de mâcher et je le regarde.
Il est toujours dos à moi. J'avale ma tartine directement puis je me lève.
Mon cœur bat à une vitesse.
Je m'assoie un peu éloignée de lui. Lili vient sur mes jambes et je souris légèrement en la caressant.
Lorsque je lève la tête mon regard croise le
siens. Je vois dans ses yeux la fatigue et puis
des cernes sont apparente.
Ça me brise le cœur mais je n'ose pas parler.
Je lui ai déjà tout dit hier.
Il soupire et passe ses mains sur son visage.
Pourquoi il stresse autant ?
Il a sans doute choisi sa drogue et c'est pour ça qu'il prend du temps à parler.
Je respire avec ma bouche pour me calmer.
Aymen : Faut que tu sache que si je bicrave ce n'est pas pour le plaisir. Quand on était petit
avec Idriss et Kamil on avait pratiquement
aucun argent. Oui mon père travaillait mais il
ne me donnait rien alors je devais me
débrouiller.
Il fait une pause.
Aymen : Et un jour un ancien grand du
quartier nous avait proposé de vendre juste
un petit sachet de drogue à un mec. Et ce sachet il nous a rapporté 70€. Et 70€ pour des enfants âgées de 11 ans c'est beaucoup.
J'ouvre mes yeux choquée.
11 ans ?
Aymen : Donc on a continuer entraînant
d'autres petits de notre âge avec nous. Et
c'est devenu un trafic. Chaque jour on avait
tous entre 70€ et 150€ donc on pouvait
s'acheter ce qu'on voulait. C'était comme ça jusqu'à nos 17/18 ans et puis le mec dont je
t'ai parler s'est marié entre temps et a eu des enfants et il ne pouvait plus continuer. Donc il
a dû choisir l'un de nous comme « nouveau patron » et il a fini par me choisir.
Voilà ce mec a tout compris, donc je ne comprends pas pourquoi il ne peut pas faire comme lui.
Aymen : Donc je suis devenu le « nouveau
patron » et en sachant que je suis devenue le chef, très jeune. Des jeunes de mon âge ou
même les plus petits ont commencé à vouloir vendre pour moi. Car ils espèrent tous avoir un jour ce titre. C'est pas, pareil entre en étant le patron je touche 100 fois plus que tout le monde. Cette maison elle m'a coûté plusieurs milliers d'euros, c'est grâce à ça que j'ai pu la payer et puis les voitures qui sont dans le garage
aussi que j'ai.
Il fait une pause.
Aymen : Ce n'est pas juste un trafic dans un quartier mais c'est dans toute la ville. Comme
je te l'ai dit, ce n'est pas qu'une simple
« affaire » pour moi. C'est toute ma vie. En faisant vendre des jeunes, grâce à cet argent, ils pourront aider leurs parents. Il y en avait même qui était sur le point d'être expulsé de leur logement. Mais grâce à ce que je leur donne, et avec l'argent que ça leur apporte, ils ont pu
rester chez eux.
Il me regarde droit dans les yeux.
Aymen : Et puis si j'arrête, je serais obligé de designer le « nouveau patron ». Je ne peux pas partir comme ça. Aisha w'Allah que t'es la femme de ma vie mais comprends moi que je ne peux arrêter du jour au lendemain.
J'ai les larmes qui montent.
Moi : Alors t'as choisi quoi ?
Il soupire.
Aymen : Tu me pause vraiment la question ? Après tout les chemins par lesquels on est passé pour accepter notre mariage, tu crois vraiment que je serai capable de te laisser ? Aisha je viens de te dire que tu es la femme de ma vie.
Je baisse simplement les yeux.
Aymen : Donne moi juste du temps. Hier soir avec Kamil et Idriss on a vider une grande
partie de la pièce en haut. C'est déjà un grand effort. Toute cette drogue, qu'il y avait en haut, c'est ça que je donnais à mes gars pour qu'il les revendent. Mais j'en ai vidé une grande parti.
Bon je ne vais pas te dire que je l'ai jeté parce
que c'est faux mais en tout cas ce n'est plus
dans la maison.
Je ne sais pas quoi dire.
Je suis contente qu'il m'ai choisi mais je
n'arrive pas à sauter de joie.
Aymen : Je sais, que je t'ai beaucoup blessé
avec mes mots et je m'excuse. Ce que je veux
c'est être avec toi et personne d'autre. Et je vais encore moins te laisser partir et être avec un autre mec. Et si pour ça je dois tout arrêter je le ferai. Pour toi. Alors s'il te plaît ne prends pas la pilule.
Je lève mes yeux et je le regarde. Ses yeux
brillent, je fais une mine triste et je me lève
et je le prends dans mes bras.
Je pose ma tête sur le creu de son coup. Je sens son cœur contre ma poitrine qui bat vite alors je le serre plus contre moi.
Moi : Merci...
Il pose sa main sur mon dos et me caresse.
Aymen : Putain j'étais à deux doigts de te
perdre.
Je l'entends renifler et je me recule de lui et le regarde.
Moi : Oh non...mais pleure pas.
Aymen : C'est une poussière t'inquiète.
Je ris et je lui caresse la joue.
Moi : Ta poussière elle en met du temps à
partir.
Il rit et se frotte les yeux.
Aymen : Elle est partie là, regarde.
Il ouvre grand ses yeux et je ris.
Moi : Effectivement, elle est partie.
17h23
Je suis en route pour aller chez ma mère sans Aymen car il est parti au travail vers 13 heures.
La raison pour laquelle je vais chez ma mère, c'est parce que Shaïna veut que je dise à ma famille qu'elle est enceinte. J'ai tellement insisté pour qu'elle vienne avec moi mais elle a un peu peur. Alors qu'il y a rien, elle sait très bien que ma mère jamais elle va la juger mais bon.
J'arrive à la cité et je me gare pas loin. Je sors
de la voiture et je marche.
Bilel : Wsh Aisha c'est comment ? Tu dates.
Je me retourne et le vois avec Sékou.
Moi : Salut, oe toi aussi.
Je regarde Sékou, j'ai tellement les nerfs contre lui.
Sékou : Tu dis pas bonjour toi ?
Je le regarde de haut en bas.
Moi : Et pourquoi je devrais ?
Sékou : Ah j'ai capté, c'est ta vieille pote qui t'as
monté la tête contre moi ?
Moi : Déjà commence à mieux parler w'Allah, c'est toi le vieux mec. Tu dégoûtes w'Allah. Lui mentir pour qu'elle se donne à toi.
Sékou : Toi, j'ai remarqué que t'as beaucoup la bouche depuis que tu t'es mariée. Crois pas t'es intouchable.
Moi : Intouchable de quoi ? Tu crois que tu fais peur à qui là ? Tu fais trop pitié, t'es là à faire le
bonhomme allez qu'au fond t'es juste une tapette qui ne peux pas assumer son gosse.
Sékou : Aisha w'Allah parle moi mieux.
Bilel : C'est bon frère.
Moi : Sinon quoi ? W'Allah tu fais le mec parce que Shaïna n'a pas de grand frère pur bien te niquer. Mais ne t'inquiète pas que moi j'en ai
et qui fait du mal à Shaïna me l'a aussi fait. Et contrairement à elle j'ai un grand frère et crois moi qu'il vite être au courant.
Sékou : Appel qui tu veux j'men bat les
couilles. C'est elle qui a écarté les jambes, donc c'est elle la pute. Jm'en bat les couilles de son gosse c'est bon ou pas. Ramène ton frère je lui
dis ça en face.
Moi : Tu dégoûtes tellement. T'inquiète pas
qu'un jour tout se paye. Comme tu fais on te
fera. Et en voyant ton comportement Shaïna
ne peut qu'être heureuse que son enfant n'aura pas un père, incapable comme toi.
Il allait parler mais je lui fais un doigt
d'honneur et je pars.
Je monte chez ma mère et je sonne à la porte.
C'est Moussa que vient m'ouvrir.
Moussa : Tu veux quoi ?
Moi : Wsh laisse moi entrer. Imbécile tu me dis pas bonjour.
Il se décale et j'entre.
Mama : Moussa c'est qui ?
Moi : Aishaaaaa.
J'enlève mes chaussures et j'entre au salon.
Mama : Eh Aisha ça va ?
Moi : Oui et toi ? Ils sont où Ibrahim et sa famille ?
Mama : Ils sont sortis.
Moi : Ah ok.
Je m'assois à côté d'elle.
Mama : Tu es venu pour un truc en particulier
ou c'est juste un bonjour ?
Moi : Les deux.
Je me tourne, et je vois que Moussa est derrière moi debout.
Moi : Tu veux quoi toi ?
Moussa : Bah j'attends que tu parles.
Moi : En vrai, elle veut que toute la famille soit
au courant donc vas-y assis-toi.
Mama : Qui veut quoi ?
Moi : Bon la nouvelle que j'ai à t'annoncer enfin
à vous annoncer. C'est que Shaïna est enceinte.
Mama : Non tu mens.
Moussa : Wsh ?!
Moi : W'Allah que c'est vrai.
Mama : Ah mais félicitations à elle et son
copain.
Moi : Bah c'est ça le problème. le père de
l'enfant, c'est Sékou.
Moussa : Sékou le frère de Fatima ?
Moi : Oe.
Moussa : Mais il va se marier bientôt.
Mama : C'est vrai ça.
Moi : Bon je vais pas vous raconter toute l'histoire bien bien détaillée. Mais Sekou et Shaïna ont fait voilà quoi et elle est tombée enceinte, et maintenant Sékou reni l'enfant
Mama : Ah non c'est pas bien ça.
Moi : Si tu savais comment il parle mal d'elle, comme si c'était de sa faute à elle, alors que
c'est lui qui est venu l'avoir en lui disant qu'il
aille la mariée etc.
Mama : Eh Allah. Les jeunes d'aujourd'hui franchement zéro.
Moussa : Mais c'est une dinguerie ce que tu
dis là.
Moi : Et pourtant c'est la vérité. Franchement, Moussa change de combat, parce que je ne le veux pas comme beau-frère, mais alors là
surtout pas. Il mérite tellement de se faire
niquer.
Mama : Et Ornella elle le sait ?
Moi : Oui. Là Shaina, elle est enceinte de un mois.
Mama : La maman de Sékou le sait ?
Moi : Oui. Mais leur famille demande un test
de paternité. Car ni être le père.
Mama : Donc il est en train de dire que Shaina
va coucher avec tout le monde quoi il est malade celui-là ou quoi. J'attends que Ibrahim vient
il va le botter.
Mon téléphone sonne et je décroche.
Moi : Allô ?
Aymen : Aisha t'es à la maison ?
Moi : Non, je suis chez ma mère pourquoi ?
Aymen : Parce que Nayla a dit à ma mère qu'elle allait venir à la maison et là elle est sorti depuis 13 heures.
Moi : Bizarre je suis sortie il y'a pas longtemps pourtant. Bon je vais rentrer peut être qu'elle
est devant la porte.
Aymen : Azy, je rentre bientôt. Tu m'appelles quand tu la vois.
Moi : Ok.
Je coupe.
Mama : Qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : Ah c'est juste Nayla qui est sorti depuis
un moment, et elle n'est pas encore rentrée.
Elle est sûrement partie chez sa copine, mais
bon je vais rentrer pour voir au cas où.
Je me lève.
Mama : Ok rentre bien. Quand Ibrahim rentrera, je lui dirai à propos de Shaïna.
Moi : Ok.
Je lui fais un bisou sur la joue.
Moussa : Azy rentre bien.
Je souris et je pars.
Même quand elle n'est pas là, elle réussi à me saouler cette Nayla.
18h38
Je suis sur le chemin lorsque j'aperçois Nayla
assise sur un banc. Je m'arrête. Déjà que j'habite à la campagne, mais vraiment la campagne. Du coup, le banc où elle est assis, c'est au milieu des champs. Déjà je trouve ça bizarre.
Je sors de la voiture, je me rapproche d'elle
mais plus je me rapproche,plus j'ai l'impression d'entendre des pleurs.
Moi : Nayla ?
Elle lève la tête et je suis choquée car elle pleure vraiment. Son mascara a coulé, elle tremble
des jambes.
Nayla : Qu'est-ce que tu fous là toi ?
J'ai eu une envie de repartir dans ma voiture,
la laisser, mais c'est la sœur de mon mari. Donc, malgré nos différents, elle est de ma famille.
Et en vérité, la voir dans cet état-là, même en
ne sachant pas pourquoi ça me rend triste.
Moi : T'es sorti depuis 13 heures et t'a donné
de nouvelles à personne, ta mère et ton frère
sont inquiets.
Nayla : J'allais rentrer de toute façon..je..veux juste être seule.
Moi : Non viens, on rentre chez moi. D'abord. T'es toute sale et t'as pas bonne mine.
Je me rapproche d'elle en lui tendant mon bras pour la levée. Mais elle a reculé d'un coup avec peur, comme si j'allais la frapper ou quoi
d'autre.
Moi : Dis moi ce que tu as. Pourquoi tu as réagi comme ça j'allais juste t'aider à te lever.
Nayla : Je t'ai dis que je voulais être seule. Alors s'il te plaît laisse moi.
Moi : Mais-
Nayla : Pourquoi vous comprenez pas quand on vous dis NON PUTAIN !
Je la regarde choquée.
Ne me dites pas que..
Je m'assoie à côté d'elle les larmes aux yeux.
Moi : Qui t'as touché Nayla ?
Elle tourne la tête en tremblant et me regarde.
Nayla : Arrête de faire semblant de t'intéresser
à moi, toi et Moi, on sait qu'on ne s'aime
pas. Tu devrais être contente de me voir comme ça non ? T'as toujours voulu mon mal et que je sois éloigné de mon frère. Alors s'il te plaît rentre chez toi et quand tu verras mon frère, dis-lui que tu ne m'as pas vu.
Moi : Mais non pas du tout. Nayla c'est vrai
qu'on ne s'entend pas. Mais jamais j'ai voulu de ton mal. Et w'Allah que de te voir comme ça, ça me brise le cœur. Qu'on le veuille ou non maintenant, on est de la même famille. Tes problèmes sont désormais aussi mes problèmes. Alors fais-moi confiance. Dis-moi ce que t'as.
Elle secoue de la tête en pleurant.
Nayla : Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi...j'en ai tellement marre.
Moi : S'il te plaît allons dans ma voiture et rentrons. Aymen peut rentrer à tout moment et nous voir.
En attendant, ça sursaute de peur.
Nayla : Aymen ? Non...
Moi : Attends, je vais l'appeler pour lui
demander où est-ce qu'il est.
Je sors mon téléphone et je l'appelle et je mets
le haut-parleur.
Aymen : Allô ?
Moi : T'es à la maison ?
Aymen : Non. Je suis toujours au travail. Je crois que je vais rester un peu plus longtemps que prévu. Sinon t'as vu ma sœur ?
Je regarde Nayla qui me fait un non de la
tête.
Moi : Oui je l'ai vu. En passant devant le centre commercial. Et bon elle veut dormir à la maison, donc préviens ta mère.
Aymen : Ok.
Je coupe l'appel.
Moi : Aller viens on y va.
Je lui tend ma main, mais elle ne l'attrape pas,
et elle se lève toute seule. On monte dans la voiture et je démarre.
Maison
1923
Nous sommes enfin rentrés. Et pour éviter qu'Aymen la voit en train de pleurer, j'ai décidé qu'on monte dans sa chambre et j'ai fermé la porte à clé.
Elle s'installe sur son lit et je me mets à côté
d'elle.
Moi : Vas-y, raconte-moi. Prends ton temps,
mais s'il te plaît dis-moi que c'est pas ce que je pense.
Elle baisse la tête.
Nayla : Jure le moi et que tu ne le diras à personne. Même pas à Aymen.
J'hausse des sourcils.
Moi : Ne me dis pas que-
Nayla : Jure le moi !
Moi : Oui w'Allah que je le dirai à personne. Nayla s'il te plaît parle !
Elle lève les yeux au ciel et essuie ses larmes.
Nayla : Ça fait plusieurs mois que je sors avec
un homme... Tout se passait bien, malgré notre différence d'âge. Car il est âgé de 25 ans.
J'ouvre mes yeux, choquée.
Moi : 25 ans ?! Mais t'as 17 ans ! Mais comment tu l'as rencontré ?
Nayla : Tu connais ma meilleure amie ? Hanna. Bah c'est une connaissance à elle.
Moi : Mais qu'est-ce qu'elle fou avec une connaissance de cette âge là elle !
Nayla : Je disais... tout se passe bien même
je dirais très bien, il m'emmenait au cinéma quand j'étais au lycée, pendant le week-end, il m'emmenait dans le sud et je faisais croire à ma mère que je dormais chez Hanna. Mais il ne s'était jamais rien passé avec lui.
Choquée.
Je préfère rien dire et la laisser parler.
Nayla : Puis tout c'est dégradé, lorsque j'ai
appris qu'il était en fait marié et qu'il avait un enfant.
J'ouvre ma bouche choquée.
Nayla : Et le pire, c'est que Hanna était au courant. Enfin elle l'avait appris une semaine avant mais n'a préféré rien me dire.
Moi : Ma pauvre. Cette Hanna c'est une vraie connasse.
Nayla : Donc quand j'ai appris qu'il était
marié et qu'il avait un enfant, je suis directement allé le voir pour lui demander des comptes. Et
tu sais, malgré cette nouvelle, je suis quand même resté avec lui. Car il m'a dit qu'il s'entendait plus avec sa femme, qu'ils allaient bientôt divorcer, et que moi il allait me marier.
Moi : Oh mon Dieu.
Nayla : Et depuis ce jour là, il a commencé à
être très possessif envers moi. C'est-à-dire, il m'interdisait de te maquiller, De parler avec d'autres garçons et moi un moment donné, j'en
ai eu marre parce que même mon propre père ne m'interdisait pas ça, ça n'allait pas être lui qui n'est pas mon mari qui allait m'interdire des choses.
Elle fait une pause.
Nayla : Donc Je lui en ai parlé et là..
Elle part en sanglots.
Nayla : Il a lever sa main sur moi.
Je la regarde choqué, elle me regarde dans les yeux en pleurant, et je n'ai pas pu me retenir de pleurer aussi.
Elle respire un bon coup
Nayla : Ça c'était il y'a quelques semaines. Après qu'il ait arrêté de me frapper Il s'est excusé et
je lui ai pardonné. Mais si seulement j'avais su
ce qu'il se passerait, après jamais je lui aurais pardonner.
Elle fait une pause.
Nayla : Donc on a continué notre couple. Pendant quelques jours, il était redevenu
comme avant, cet homme au tout début qui m'aimait, qui prenait soin de moi. Mais il a recommencé à me frapper encore. Et quand
il me frappait, il faisait attention de ne pas toucher mon visage car il sait que j'ai un grand frère et que j'ai un père et donc il me frappait dans les parties du corps où il était sûr que je n'oserais le montrer à personne. Donc les seins,
Il s'amusait à me brûler avec sa cigarette au milieu de ma cuisse.
J'éclate en sanglots et je la prends dans mes
bras.
On est resté un bon bout de temps à pleurer
dans nos bras, puis elle s'est reculer de moi.
Nayla : Et encore une fois même après ça, je
lui ai pardonné. Et là aujourd'hui il m'avait donné rendez-vous dans un hôtel, et en fait j'aurais dû deviner que rien qu'avec le lieu, ça envisageait rien de bon. Mais j'étais tellement amoureuse de lui que je suis allée aux alentours de 13h30.
Elle pleure.
Nayla : Quand je suis arrivé dans la chambre d'hôtel, tout était décoré, comme si on allait passer un moment intime. Les pétales de roses
de partout, une petite musique d'amour. Mais
je lui ai fait comprendre que il n'allait rien se passer entre lui et moi tant que il ne me mariera pas.
Elle fait une pause.
Nayla : Mais j'aurais dû la fermer en sentant
qu'il puait l'alcool. Il a essayé une première approche. Je lui ai gentiment dit d'arrêter. Il a essayé de me faire culpabiliser comme quoi j'étais la femme de sa vie et que c'était méchant de ma part de pas vouloir le faire avec lui.. car en le faisant, eh bien j'allais prouver à quel point
que je l'aime.
Elle essuie ses larmes.
Nayla : Donc il a fini par me convaincre, et on s'est embrassé. Mais comme je te l'ai dit, il
puait l'alcool et ça me dégoûtait donc j'ai voulu reculer, mais il a commencé à me toucher avec force. J'ai essayé de le repousser et de crier,
mais il m'a poussé sur le lit et...il s'est mis à me frapper partout sur le corps. Puis je ne sais
pas comment, mais j'ai réussi à le pousser et je suis parti en courant laissant mon sac avec mon téléphone, mon porte-monnaie tout.
Je la prends dans mes bras en pleurant.
Moi : Mais c'est horrible. Putain Nayla
pourquoi t'es rester avec.
Nayla : C'est Hanna qui me disait de lui pardonner et que les hommes étaient comme
ça que c'était normal. Donc c'est ma meilleure amie. Bien sûr que je vais la croire et que je vais faire ce qu'elle me dit.
Moi : Il a essayé de te violer Nayla...
Elle éclate en sanglots.
Nayla : Tu ne peux pas savoir comment je me sens aussi sale. Et j'ai mal partout.
Moi : Montre moi Nayla.
Elle lève son tee-shirt en tremblant, il l'a je
reste sans voix parce que je vois. Elle l'a dit hématome est énorme sur le ventre. Elle a une grande griffure au niveau du bassin.
Moi : Non Nayla je te jure, je ne peux pas rien faire là. T'as vu tes blessures que t'as là ? Mais putain faut aller porter plainte. Et surtout aller
à l'hôpital ! Il ne peut pas s'en sortir comme ça.
Nayla : Non surtout pas. Je ne veux pas qu'Aymen le sache ni mes parents.
Moi : Mais ils doivent le savoir Nayla.
Nayla : Le viol dans ma famille c'est un sujet tabou. Et je connais mon père et sa mentalité.
La personne qu'il frappera ça sera moi et pas
lui.
Moi : Mais tu peux pas rester comme ça.
Nayla : Si les premiers coups j'ai su les garder pour moi. Je vais réussir aussi pour ceux là.
Ça me brise le cœur parce que, la façon dont
elle parle j'ai l'impression que pour elle le fait qu'il la frappe c'est tout à fait normal. Hanna
et tellement une mauvaise personne.
Moi : D'abord il faut qu'on soigne tes blessures attends.
Je me lève et je pars prendre la trousse à pharmacie, puis je reviens et je ferme la porte
à clé.
Moi : Je vais désinfecter tes hématomes mais
si il y'a des parties de ton corps que tu ne veux pas que je touche dis le moi ok ? Je ne veux pas que t'ai des flash-back si je te touche la cuisse.
Elle hoche de la tête.
Enlève son tee-shirt et je commence à
désinfecter ces hématomes, puis je mets plusieurs pansements. En tout j'en ai utilisé 11. Onze pansement s'il vous plaît. Ça montre à quel
point il s'est acharné sur son pauvre corps.
Nayla : Merci beaucoup Aisha, w'Allah jamais j'aurais cru que j'allais un jour avoir besoin de toi.
Moi : Franchement j'aurais voulu qu'on se rapproche autrement que comme ça. Mais ne t'inquiète pas ce que tu m'as dit, ça va rester entre nous et c'est toi qui décidera si tu veux
ou pas le dire à ta famille, je ne vais pas faire
de sous-entendu. À ton frère, pour qu'il te pose des questions, rien du tout, fais-moi confiance.
Mais une tentative de viol, c'est très grave.
Et là je ne veux pas te faire culpabiliser, mais en le laissant s'en sortir comme ça il pourrait s'en prendre à d'autres jeunes femmes. Mais après c'est vrai que en France, les femmes, victimes d'agression sexuelles ne sont pas souvent prises
au sérieux.
Nayla : Je ne veux rien dire pour l'instant. J'espère aller mieux avec le temps, mais je sais que maintenant avec les hommes ça sera très compliqué. Car je ne laisserai plus jamais un homme me toucher. J'ai même très peur que mon père et mon frère en fasse partie et que je me renferme sur moi-même.
Moi : Ohhh Nayla...Ne t'inquiète pas, je serais
là pour toi. Je ne peux pas te dire que je vais
faire en sorte que t'oublies, parce que malheureusement ça fait maintenant partie de
ta vie, mais ça te servira de leçon en quelque sorte. Les relations hors mariage ne mènent à rien.
Nayla : Quand je te vois aussi gentille avec moi, comme si j'étais ta sœur, j'ai honte de tout ce
que j'ai pu faire ou dire. Mais malheureusement tu t'es marié avec mon frère au moment où IL
me donnait des coups, et à ce moment-là j'avais le plus besoin de mon frère, mais il était tout le temps avec toi et ça m'énervait car je ne pouvais pas lui dire.
Je pose ma main sur ma bouche, et je
commence à pleurer.
Moi : Désolée, pardonne moi Nayla. Je ne savais pas que tu avais aussi besoin de lui.
Nayla : Je peux m'en vouloir qu'à moi-même,
car je n'ai jamais osé lui dire, et si j'avais eu la force et le courage de lui dire, bah je n'en serait pas là aujourd'hui.
Moi : Ne te rejette pas la faute, c'est de la faute à cet homme. Tu es la victime et il est le coupable.
Cette douleur on va l'affronter. À deux, je vais t'aider à aller mieux. Ça prendra le temps qu'il faudra. Tu resteras ici le temps que tu veux.. Cette maison c'est chez toi. Et oui je le reconnais
enfin.
Elle rit
Nayla : Merci Aisha.