Ma main se glisse dans la tignasse brune qui se trouve à hauteur de mon bassin. Sa bouche caresse ma queue de la plus délicieuse des manières si bien que je sens que je ne vais pas tarder à flancher.
Le plaisir me serre les couilles, détend mes nerfs. J'ai vraiment besoin de relâcher la pression, et je n'ai pas trouvé mieux pour ça que d'appeler Cristal dans mon bureau pour ça. J'accélère alors de ma main ses va et vient sur mon sexe, afin d'obtenir la jouissance tant espérer mais la porte s'ouvre brusquement avant de claquer contre le mur, me coupant dans ma plénitude.
Bordel de merdre. Je ne peux même plus me faire tailler une pipe en paix sans être dérangé, c'est infernal !
Cristal, surprise par l'intrusion se reculer en libérant ainsi ma putain de queue en érection, parfaitement insatisfaite. Connor se fige devant la scène, moi debout avec une trique de tarée et Cristal assise en train de s'essuyer le bord des lèvres comme si de rien n'était.
Les yeux de mon VP se pose sur mon membre douloureux, puis remonte vers moi avec un air contrit.
— Désolé mon pote, je vois que je tombe au mauvais moment... prononce-t-il, sans pour autant se casser.
— Non, tu crois ? Qu'est ce que tu me veux mec ? j'espère que c'est important, enchainé-je alors en rentrant mon appareil dans mon froque avec frustration et colère.
— Ça l'est, sinon je serais parti avant de pouvoir poser les yeux sur ton service trois pièce, rigole-t-il en s'approchant de mon bureau.
Cristal s'éclipse elle aussi, en me faisant simplement un signe de main. Adieu ma décontraction. Je refous alors ma putain de casquette de président et regarde avec attention mon vice-président.
— Il est arrivé quelque chose à Billie et elle a demandé notre aide afin qu'on assure sa protection, commence Connor avec sérieux.
Billie est une de nos barmaids, c'est vraiment quelqu'un de bien. Elle ne cherche pas d'embrouille à qui que ce soit, est aimable, gentille. Une colère sourde monte en moi en songeant qu'on a menacé une personne de notre cercle.
— Que s'est-il passé ? demandé-je simplement, refoulant ce que je ressens, conservant mon calme malgré tout.
— Elle ne m'a pas dit les détails mais je lui ai dit de venir au club afin de nous expliquer les détails de la situation.
Je hoche simplement la tête, approuvant ainsi sa décision. Les muscles de mon corps se retendent, devenant durs comme du béton. Une douleur que je connais bien s'empare de ma nuque, montant jusqu'à mon crâne et j'entreprend alors de me servir du scotch afin de calmer tout ça.
— Nous n'avons plus qu'à l'attendre avant d'agir. Je veux avoir tous les détails de cette histoire, soupiré-je en m'affalant sur mon fauteuil.
Je bois une nouvelle gorgée d'alcool, puis fait tourner avec ma main le liquide ambré présent dans le verre. Mes yeux se fixent dessus, comme hypnotisé et je plonge dans mes pensées. Qui aurait bien pu faire ça ? Un acte d'agression serait équivalent à une déclaration de guerre. Les Mexicains ? non, ils ne rompraient pas notre accord. Les Devil's Head ? Je ne vois pas comment ils pourraient connaître Billie, à moins qu'un de leur espion ne se soit immiscé dans notre bar.
Mon cerveau cogite à s'en faire une torsion et lorsque je décide de revenir à la réalité, Connor n'est plus dans la pièce. Il a certainement dû aller vers l'entrée afin d'attendre notre invité. Car c'est ce que sera Billie, une invitée dans notre club-house. Elle pourra loger ici, manger ici, vivre auprès de nous. Une chose qu'elle n'a jamais faite jusque-là car elle n'est pas une de nos brebis et nous ne la traiterons pas ainsi.
Je vais devoir briefer les gars, mais je pense que comme ils connaissent Billie, cela ne posera pas de problème. Il faudra que j'organise une réunion afin de leur faire part de ma décision et des règles qui en découlent.
Mon regard se coule vers l'extérieur en regardant le soleil illuminer le ciel d'un bleu azur. Bientôt la nuit tombera peu à peu, pour finalement envahir le monde. C'est dans cette obscurité que nous subsistons, dans cette noirceur que nous nous éveillons.
En particulier dans notre bar qui est collé au club-house. Un endroit où le désir, la sensualité règne. Ou l'alcool coule à flot, ou les corps se touchent, se caressent, dansent et ou les deals se concluent.
Un sourire s'ourle sur mes lèvres en songeant à la réputation que nous avons désormais dans notre milieu, la puissance de notre club, la frayeur que le nom des Beast of Hell provoque. Tout ça, c'est grâce à mon père et je ne dois jamais gâcher cela. Je dois faire honneur à son travail.
Des pas retentissent, me poussant à détourner les yeux pour les porter sur les personnes qui pénètrent dans mon antre. Connor est là et derrière lui se trouve Billie qui me regarde avec des yeux inquiets. Je me redresse de mon trône et m'approche d'elle en essayant d'avoir un air amical. J'avance, puis me fige en repérant une autre personne adossée au chambranle de la porte. Mes yeux se fixent sur elle, avec insistance mais sa tête est dissimulée par une énorme tignasse rousse et bouclée.
Je n'étais pas au courant de ça, alors mes prunelles se détachent de la rousse pour se porter sur la blonde qui me fait face.
— Qui est-ce Billie ? Je ne pense pas la connaître, posé-je simplement comme question, sans laisser transparaître mon agacement.
— C'est... c'est ma cousine, Khal. Elle s'appelle Monroe, et elle habite avec moi depuis un moment déjà, entame-t-elle alors, sa voix se faisant douce comme pour m'amadouer.
— Tu sais que je déteste les cachotteries, tu aurais dû me prévenir de ça, Billie.
Je la confronte et elle ne répond rien car elle sait que j'ai raison.
— Je suis désolée, bredouille-t-elle alors, la mine contrite.
Sentant sa sincérité, j'efface l'histoire d'un coup de main et décide de changer de sujet. Je m'avance alors vers elle et m'apprête à poser mes deux mains sur ses épaules lorsqu'une fine main s'empare d'un de mes poignets avant même que je puisse le faire.
Le contact m'électrise, me provoquant des frissons. Choqué de l'audace, mon attention se porte de nouveau sur la rousse qui ne se cache plus désormais. Elle me confronte avec défi, me menaçant ouvertement. Je n'ai jamais vu une posture parler autant. Je ne me défais pas de sa prise pour autant et saisit l'occasion pour la détailler.
Sa peau est si pâle comparé à la mienne.
Son corps est un peu maigrichon et semble manquer de force, mais au vu de la poigne qui sert mon bras, il n'en n'est rien. Une poitrine aguichante, un cou gracile, un menton fier, une bouche pulpeuse... puis le choc me saisit ensuite. Au coin de ses commissures, une cicatrice déchire la perfection de sa peau, de son visage. En la regardant, j'aurais presque envie de retracer de mon doigt le dessin de cette ignominie qu'elle a dû subir.
En moi s'allume un feu que je ne pensais pas ressentir pour une inconnue mais je sais que ce genre de cicatrice a dû la faire souffrir le martyre. Un désir de vengeance s'empare de moi, sans que je ne le contrôle.
Comment peut-on faire ça à une femme ?!
Je continue alors mon exploration vers ses grands yeux verts d'eau qui semblent renfermer en eux un mélange de colère et de frayeur.
Une connexion que je ne comprends pas s'instaure entre nous. Et je ressens le besoin de me justifier, de la rassurer.
— Je ne lui ferais pas de mal, Cheshire, tu n'as pas à t'inquiéter, amorcé-je alors tout en conservant le contact de nos peaux.
En entendant le surnom qui m'est venu naturellement, elle grimace en continuant de m'inspecter elle aussi, puis décide finalement de libérer mon poignet.
— C'est fort aimable, mon chat, la taquiné-je alors en souriant, chose qu'elle ne semble pas appréciée.
Mon attention se reporte alors avec difficulté sur Billie, qui me regarde avec un air navré et un sourire qui se veut attendrissant.
— Arf, désolé Khal, elle est un peu sauvage... mais c'est une bonne personne, alors s'il te plait, peut-elle rester avec moi ? Elle n'a nulle part où aller et...
— Raconte-moi ce qui s'est passé, la coupé-je alors en croissant les bras sur mon torse.
Il est temps d'avoir le fin mot de cette histoire et de me concentrer sur autre chose que cette rousse qui continue de me défier du regard sans vergogne.
Elle ne manque pas de culot.
— On a mis à sac mon appartement. Nous sommes parties faire les magasins, et lorsque nous sommes revenues, la porte avait été forcée, à l'intérieur tout avait été retourné, brisé mais rien n'a été volé. Ça fait plusieurs jours que j'ai l'étrange sensation d'être suivie et je ne me sens plus en sécurité chez moi, et Monroe non plus. C'est pourquoi j'ai osé vous appeler pour que vous nous aidiez, me raconte-elle avec empressement.
J'analyse ce qu'elle me dit et évalue la situation. Il est vrai qu'elle n'est plus en sécurité chez elle et n'a probablement nulle part où aller. La rousse non plus, mais elle, je ne la connais pas. Je pourrais lui dire d'aller se faire foutre, mais une part de moi est curieuse de la connaître un peu mieux. Alors, je hoche simplement la tête.
— Connor va voir l'appart avec viking et Cohen, regardez si vous ne pouvez pas récupérer des informations sur les personnes qui ont fait ça, énuméré-je en me retournant à mon bureau.
À mes mots, sonnant comme des ordres, mon vice-président s'éclipse nous laissant tous les trois.
— Je consens, et les gars également, à t'héberger Billie car tu fais partie de notre club. En revanche, dis-je en pointant l'intruse, cette fille n'en fait pas partie et je ne peux accepter sa présence sans avoir l'aval de tout le monde. Cela se décidera donc en réunion une fois que les gars seront revenus.
— Je comprends, mais sache qu'elle paiera son loyer en travaillant pour vous Khal. Vous recherchez une serveuse et je pense que Monroe serait capable de bosser dans un bar sans problème.
Intéressant, cela peut donc me servir oui et peut pencher en sa faveur. Peu de personne accepte de bosser pour nous car l'illégalité effraye, et une nana plait toujours dans un bar, même avec une cicatrice comme la sienne.
Je ne réponds rien et leurs demandes de sortir, ce qu'elles font aussitôt. Je vois la rousse frapper sa cousine sur l'épaule avec force, puis sortir un carnet sur lequel elle se met à écrire avec virulence avant de le foutre dans la gueule de Billie avec mécontentement. C'est sur cette scène que la porte se ferme et je n'en saurais pas plus sur cet échange muet.
Cette nana est vraiment étrange et c'est peu dire.