L'ombre du Fardeau

By JEUNE-GNEGNO

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Cette histoire est celle de toutes les âmes qui se battent pour leur place, pour leur vérité, malgré les poid... More

PROLOGUE
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 7

Chapitre 6

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By JEUNE-GNEGNO

De la part d'une lectrice : Salam à tous,

J'espère que vous allez bien. Je m'excuse pour le dérangement. Je me présente, je suis une jeune femme dans la vingtaine avec un niveau baccalauréat. Malheureusement, j'ai échoué deux fois au bac et je ne peux pas le repasser car je suis actuellement en charge d'un enfant.

Depuis lors, je suis activement à la recherche d'un emploi, mais sans succès. Récemment, j'ai commencé à travailler dans la restauration en proposant des petits fours à bas prix, ainsi que des boxes salées et sucrées.

Je propose également des services pour les perruques (Steampod, pose sans colle, coiffure, customisation, etc.) à des prix très abordables. En plus, je maîtrise le maquillage et je fais des coiffures en twist.

Si vous avez besoin de mes services, n'hésitez pas à me contacter, mes tarifs sont très accessibles. Par exemple, mes prestations de maquillage et de soins pour perruques commencent à partir de 3000 F.

Contact : 77-263-03-27

Merci beaucoup pour votre attention ! 😊🥹







Coucou ❤️

Chroniques à suggérer : La vie d'un orphelin de Mansour276

Je vous demande votre avis sur Sada Thioune et vous refusez ? Même si son passage est éphémère faut créer 😂

Ce qui se plaignent des noms des personnages vous avez de la chance que je ne vous ai pas sorti  des Baka, Galaye, Thioumbé, Khandiou, Athia...

Miss907

KadiaSy505

NeneDieynaba

yriamtall23

Bonne lecture à vous ❤️

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Bou baxé niou dem ❤️

POINT DE VUE EXTERNE


Le salon de coiffure où Matel travaillait n'était pas loin de chez son mari et donc elle préférait marcher pour rentrer chez elle après le travail au lieu de prendre un taxi. En arrivant, elle ne voit pas ses enfants et suppose qu'ils sont sortis avec leur père. Elle va vérifier dans la chambre de Talibouya, son fils aîné, mais celle-ci était vide. Fatiguée de sa journée, elle ne s'attarde pas trop sur cette absence. Elle se dirige ensuite vers sa propre chambre.

À peine la porte ouverte, elle est accueillie par une douce odeur parfumée, des pétales de roses dispersés sur le sol, et une lumière tamisée créant une atmosphère romantique. Au milieu de la pièce, son mari Alpha se tenait là, un bouquet de fleurs dans les mains. Il plie un genou devant elle, comme s'il s'apprêtait à lui redemander sa main.

Matel reste immobile, croisant les bras. Elle savait que tout cela était une nouvelle tentative d'excuses après l'humiliation qu'elle avait subie récemment. Elle l'écoute, sans exprimer d'émotion.

Alpha avait envoyé leurs enfants, y compris Talibouya, chez la mère de Matel pour préparer cette mise en scène. Il prend une profonde inspiration avant de commencer son discours.

Alpha : Mon amour, ma femme, la mère de mes enfants, ma deuxième maman... Oui, tu es comme une mère pour moi, car seule une mère peut supporter et pardonner les erreurs et les blessures de son enfant, comme tu le fais à chaque fois avec moi. Matel, le mariage, c'est deux personnes qui se complètent mutuellement. Nous avons accepté de nous marier pour le meilleur et pour le pire, donc nous devons surmonter tous les défis, les hauts et les bas ensemble. Ce qui s'est passé l'autre jour n'était qu'un malentendu, et je te promets que cela ne se reproduira plus jamais. Pardonne-moi, mon amour. Conclut-il, les yeux suppliants.

Matel le regarde sans dire un mot, laissant un silence pesant s'installer dans la pièce.

Alpha : Matel Diallo Correa, accepte les excuses de ton mari.

Elle le fixe encore un moment, puis répond calmement.

Matel : Comme d'habitude, tu veux dire ? Et demain, tu recommenceras encore.

Alpha : Je te promets que ce sera la dernière fois.

Matel soupire légèrement avant de répliquer.

Matel : Tout ce que je te demande, c'est que tu considères Talibouya comme ton fils, ou au moins que tu fasses semblant. Parce que je sais que tu ne l'aimeras jamais comme les autres.

Alpha : Arrête de dire ça... Alors, tu me pardonnes ?

Après un moment d'hésitation, Matel hoche la tête.

Matel :  Oui. Dit-elle doucement, prenant les fleurs. Mais dans son cœur, elle savait que ce pardon n'était qu'un répit temporaire. Elle était consciente que ce cycle d'excuses et de promesses non tenues allait continuer. Pourtant, elle n'avait pas d'autre choix que de pardonner, car la société lui avait fait croire que cet homme lui avait rendu un immense service en l'épousant, alors qu'elle avait déjà un enfant. Elle devait, selon les normes imposées par cette société hypocrite, lui être éternellement reconnaissante et rester dans ce foyer, malgré ses souffrances silencieuses...........

Elle s'étire en se réveillant et attrape son téléphone. Il était déjà 13h passées. Toutane se lève, prend ses affaires de toilette et sort de la chambre. Dans la cour, sa grand-mère Tété était assise à sa place habituelle, avec Sakinatou, qui lui tenait compagnie malgré les remarques acerbes qu'elle recevait souvent. Non loin, l'une des belles-filles de Tété s'affairait à la cuisine, tandis que les petits-enfants, dont Barra Mbaye, jouaient avec des tam-tams de l'autre côté.

Toutane entre dans les toilettes pour se doucher. Une fois prête, elle rejoint sa grand-mère et Sakinatou.

Toutane : ( Mame Mbaaye. Sakina no def ? Naka souba si ?) Mame Mbaye, Sakina, comment ça va ?Lance-t-elle en s'approchant.

Sakina : ( Souba sangui ni rek.) Je vais bien. Répond t-elle

Tété : ( Leumbaliwo tay ?) Tu n'as pas de programme de danse aujourd'hui ? Demande Tété.

Toutane : (Togal bama tagoula nila magui dem.) Parce que je t'ai dit que j'allais sortir ? Réplique t-elle

Tété : ( Wa baxna dioxel sa waleu si dépense bi.) Ok, c'est bon, donne-moi ta participation pour le déjeuner. Dit t-elle en lui tendant la main.

Toutane : ( Do tey ! Yéwo gouma sax ngamay lathie.) Patiente, je viens de me réveiller. Répond t-elle avant de retourner dans sa chambre.

Tété : ( wa boula nexé wayé dinga dioxé rek meunoma reuthie.) Comme tu veux, mais tu ne m'échapperas pas.

Dit-elle avant de se tourner vers Sakinatou.

Tété : ( Yaw nak fo moudié ak sa mbok yaye bobou xawma noumou toudati.) Et toi, où en es-tu avec ton cousin, là... j'oublie son nom.

Sakina : ( mogui si diamou.) Il va bien. Répond t-elle Sakinatou lassitude.

Tété : ( Mane kay xamna mogui si diamou danx batay kein wowouma tagué mako. Dama beug xam foumou tolou si mariage bimou done wax.) Je sais qu'il va bien, puisque personne ne m'a dit qu'il est mort. Ce que je veux savoir, c'est où vous en êtes avec votre mariage.

Sakina : On préfère attendre qu'il vienne au pays. Dit-elle , mal à l'aise devant ces questions incessantes.

Tété : ( Wa baxna xamnga loumalay bagnal li daal Lémou Mbaaye dougou si fane weri ateu bassiy wadia guein té dou dom dou dieukeur.) C'est bien, mais je ne veux pas que tu finisses comme Lémou Mbaye, dans la trentaine sans mari ni enfants.

Toutane revient et tend deux billets de dix mille francs à sa grand-mère sans dire un mot. En effet, elle avait pu avoir 50 000f comme cachet lors de la soirée d'hier. Elle a envoyé 10 000 F à sa mère qui s'est remariée après le décès de son père et le reste, elle décide de le partager avec sa grand-mère.

Tété : ( Bi seute kouko am lodi wax bi seute say.) Oh, ma petite fille chérie, tu me rends fière. S'exclame t-elle très contente

Toutane : ( Wa doyna.) Ça suffit, ne continue pas.

Tété : wa waxouma lolou sax. Demb dama guiss si telephone Boury Fatma bi sa bein video ngay fethi lou nex sama xel dem fou sori sax. Nga fatalima samay diamano euyyyy lolou. Souma meussane salardikou désert Podor bi diouk woutsi Dakar. Wayé ma dolil la banein yone del sol lou guena neubou say thieur té bayi djoubax out bi ak cuissar yi. Solal sa bas ak sa body tek si sa seur té bayi cuissar yi kassé ak seur. Xaliss nexna wayé del soralé euleuk. ( Bref, hier, j'ai vu une vidéo de toi sur le téléphone de Boury Fatma. Tu dansais sur scène. Ça m'a rappelé mes jeunes années, tu danses très bien, mais la prochaine fois, porte un pagne plus épais. Il faut penser à l'avenir, même si l'argent est bon maintenant.)

Toutane ne répond pas et retourne dans sa chambre. Vers 17h, elle était prête à sortir. En passant par la cour, elle remarque que Sakinatou était toujours à côté de leur grand-mère. Elle se demandait comment elle arrivait à la supporter toute la journée.

Tété : ( Yagui demati ?) Tu t'en vas encore ? Demande Tété.

Toutane : ( Souma niowé andil la rek.) Pour te donner quelque chose à mon retour. Rétorque Toutane avant de sortir de la maison.

Elle marchait dans les rues animées de la Médina, en direction de la grande route, lorsqu'un homme l'interpelle.

Toutane : Ça va. Répond t-elle froidement sans même le regarder.

Cheikhou Oumar : Sokhna Toutane, tu penses que ton père t'aurait laissé sortir dans cet accoutrement ?Lui dit-il

Toutane : ( Loussi sa yone ? Loutax meunolein lidianti sein bopou guein bayima ?) Ça ne te regarde pas. Pourquoi vous ne vous occupez pas de vos vies et me foutre  la paix ?

Cheikhou Oumar : Ton père a beaucoup fait pour moi. Il m'a appris la religion quand j'étais jeune. Alors, je ne peux pas rester indifférent face à une chose qui ne lui aurait pas plu s'il était encore en vie.

Toutane : ( Ninga diangué nonou la diangué wathié na alkhourane loudoul bein dou niar kone say conseil lek ko té boulma dabati si binde yi dh fala yam nak.) Laisse-moi te dire qu'à l'instar de toi, j'ai appris le Coran en entier plusieurs fois, alors tes leçons à deux sous, tu peux les garder. Et, s'il te plaît, arrête de m'interpeller dans les rues. Dit-elle lui pointant du doigt.

Cheikhou Oumar : ( Wathié kamil lou bax la wayé di def lissi yalla wax ak di bayi lissi yalla teré dafa gueine . Bo sonoul nak douma sonou mak yaw ba kerok ngay dieul yone bou bax inchalla. ( Apprendre le Coran en entier plusieurs fois est bien mais l'appliquer est encore mieux. Je n'arrêterai pas tant que tu ne changeras pas.)

Toutane : ( wa nagn si dem baxam yaw yama mom wala yama yilif.) Donc, tu ne vas jamais arrêter. Murmure t-elle en continuant sa marche.

Un groupe de personnes, qui les observaient de loin, ne tarde pas à commenter la scène.

-( Ki noumou say sayé di woté diné té khalé bou djiguein boumou guiss taxawak yaw.) Il se dit croyant et pratiquant, mais il interpelle des femmes dans la rue. Dit l'un d'entre eux

-( mane waxouma bandit bi mais guiss guein li Toutane sol ?) Je ne parle pas de ce pervers, mais avez-vous vu ce que Toutane porte ? Dit un autre

- ( Diaroul perte sa temps si kou vulgaire ki rew na niak na yité .) Tu t'attardes encore sur elle ? Elle est vulgaire, impolie, et ne prend même pas le temps de saluer les gens.

-( Deg na bein animateur lay guenal dh mais xawma kane nak.) J'ai entendu dire qu'elle fréquente un animateur, mais je ne sais pas encore qui.

-( lolou dh mo guena daw si limouy def. Ak yaramam bou bayi bi kouko xol xamni goor gni passanté nagnko ba sonou.) C'est le moindre de ses vices. À voir son corps, on sait qu'elle a connu beaucoup d'hommes.

Toutane sent les regards et entend les murmures derrière elle mais poursuit son chemin sans se retourner. Elle savait qu'ils parlaient d'elle, comme ils le faisaient toujours, mais elle avait appris à ignorer les commentaires sur son dos. Tout ce qui l'importait c'est son travail et les miettes qu'elle gagne pour aider sa grand-mère dans la gestion de la maison.....

Assise devant son téléphone, captivant son audience en direct sur ses réseaux sociaux. Moussou Astel vendait des produits conçus pour grossir ou maigrir, mettant en avant chaque article et les bénéfices qu'il pouvait apporter.

Moussou Astel Dieng : ( Wa ana gni amoul tateu borom you tapou yi miel bi pour yein rek la. Miel bi xamni 100% bio et naturel xamni amoul bein produit chimique wala effet secondaire molay diox forme bou rafete té doula may lex ak bir. Sou féké danga am bir bouy lang té reuy mom danguein koy bolek ak sama thé ventre plat bi. Bo beugué resultat bou gaw dieulein samay suppositoire gaw té efficace. Damani forme bou rafete ventre plat fesses you reuy dou pour doufal beute kassé dh mais day tax lo beug diote si, nite yi respecter la tek la fou kawé wax nak deg deg la lathie.) Pour celles qui n'ont pas de fesses bombées, ce miel est fait pour vous ! Ce miel, mélangé à des plantes, des graines et d'autres ingrédients secrets naturels et bio, va vous aider à sculpter votre silhouette sans augmenter vos joues ni votre ventre. Si vous avez déjà un gros ventre, associez-le avec le thé ventre plat. Pour des résultats rapides, optez aussi pour les suppositoires. Un ventre plat et des courbes bien dessinées ne sont pas que des atouts physiques mais ce sont des clés qui vous ouvrent des portes et vous font gagner le respect.

Elle scrollait les commentaires, son regard se posant sur les nombreuses questions concernant les prix.

Moussou Astel : Alors, pour le pot de miel, c'est 15 000 F en live et 20 000 F hors live. Les 30 suppositoires coûtent 25 000 F en live, 20 000 F hors live. Et le thé ventre plat est à 10 000 F en live, 15 000 F hors live. ( Damani produit you bax yi sama cachet lay am louma signewoul si mim rew baxoul. Résultat tew mou tew une semaine nga diongama mel noula saf di feul feulalé) Je vends les meilleurs produits dans ce pays, résultats visibles en moins d'une semaine si vous respectez le traitement !

Les commentaires affluaient, et elle s'efforçait de tous les lire. Certaines n'hésitaient pas à l'appeler.

Moussou : Allô ! Dit-elle en décrochant le téléphone et le mettant sur haut-parleur.

-( Allo Moussou beug bala dh bilae danga rafete.) Bonjour Moussou, franchement je t'adore, tu es trop belle !

Moussou Astel : Oh, merci beaucoup mon bébé !

-( Mane 21ans la am mais magui melni kou am 16ans danx sew meunouma fexé ba pata. Dieulna lou nek defna lou nek wayé awma bein résultat. Legui nak yaw rek la yakar. ) Moi, j'ai 21 ans, mais j'ai l'impression d'en avoir 16. Je suis trop maigre et je n'arrive pas à prendre du poids. J'ai essayé toute sorte de produits, mais rien ne fonctionne. Tu es ma dernière chance.

Moussou Astel : Tu pèses combien, ma chérie ?

-45 kilos.

Moussou : Hi kone dh wow nga ( j'imagine comment tu dois être mince.) Alors je te propose de commencer par la gamme prise de masse, puis la gamme prise de forme. Prends le sirop prise de masse et les céréales prise de masse.

- C'est à combien ?

Moussou : 18 000 F les deux, ma belle.

-D'accord, je valide tout de suite. Dit-elle avant de raccrocher.

Moussou : Mes produits sont conçus pour vous aider à transformer votre silhouette et révéler la déesse qui sommeille en vous. Pourquoi vous contenter de moins ? Si vous n'êtes pas prêtes à investir dans votre beauté, comment pouvez-vous attendre que les autres le fassent ? Ne laissez pas le surpoids ou des formes peu flatteuses vous définir. Les produits de Silhouettes Parfaites by MAD sont 100 % bio naturel et sont là pour vous aider à vous transformer. Choisissez de briller, mes chéries !

Elle avait réussi à vendre plusieurs gammes, réalisant un bon chiffre d'affaires.

Moussou : Tapotez le live, s'il vous plaît, mes chéries ! Avec mes produits, vous aurez enfin le corps dont vous avez toujours rêvé, et la confiance qui va avec. N'attendez plus pour être la meilleure version de vous-même !

Quand elle termine son live, fatiguée, elle rentre chez elle dans son appartement, laissant ses assistantes gérer la boutique le reste de la journée. Sa mère arrive quelques minutes après son retour. Moussou roule des yeux en la voyant.

-(Sama domou xol bi ki tax sama kharite yeup gnéma no def.?) Ma fille chérie, celle qui fait envie à tous mes amis, comment vas-tu ?

Moussou Astel : ( Niata nga soxla ?) Tu as besoin de combien ? Lui demande-t-elle, impatiente.

-J'étais juste allée à un baptême et je me suis dit que je passerais te voir, ma fille chérie.

Moussou Astel : Reviens une autre fois, parce que là, je suis fatiguée et j'ai besoin d'être seule. Dit-elle en lui tendant 100 000 F puis lui ouvre la porte.

- Repose-toi bien, ma fille. Je t'appellerai ce soir. Dit sa mère en sortant.

Moussou Astel : ( diarouko .) Ce n'est pas la peine. Répond t-elle, fermant la porte derrière elle. Elle se dirige ensuite vers sa balançoire, le regard vide, une larme s'échappant de son œil qu'elle s'empresse d'effacer. Elle s'était promis de ne plus jamais pleurer......


Après une journée passée chez sa belle-famille, Louise Ndao rentre chez elle avec ses enfants. À son arrivée, elle les voit se précipiter vers la télévision, tandis qu'elle se dirigeait vers sa chambre. Sur le lit, elle remarque sa robe de mariage, posée là comme un souvenir. Avant qu'elle n'ait le temps de comprendre pourquoi cette robe était sur son lit, son mari, Moussa Tine, entre dans la chambre.

Moussa Tine : Ça va ? Comment était ta journée ? Demande-t-il d'une voix docile, sans ce regard dégoûtant qu'il lui avait souvent jeté ces dernières années.

Louise : Bien. Ta mère te salue. Répond t-elle froidement, sans le moindre sourire.

Moussa Tine : Ma mère ? Plus tôt, ta mère ! Tu me l'as volée depuis notre mariage. Dit-il essayer de détendre l'atmosphère

Louise : Hum.

Moussa : Tu te demandes sûrement ce que fait cette robe ici ? J'étais juste en train de repenser à notre mariage. Tu étais tellement belle.

Louise : Écoute, Moussa, tu n'es pas obligé de jouer au Victor Hugo. Si tu veux vraiment me dire quelque chose, vas-y. Tu ne t'es jamais gêné de dire ce que tu penses, même si c'est blessant. Alors arrête de faire semblant.

Moussa : Écoute, je comprends que je te blesse parfois...

Louise : Ce n'est pas parfois, mais tous les jours.

Moussa : Je te l'accorde, mais comprends-moi un peu. C... c'est juste que je veux que tu te reprennes. Ça ne te manque pas de m'accompagner aux dîners de gala, à mes voyages d'affaires ?

Louise, agacée, pose son sac et se dirige vers l'armoire pour en sortir une tenue à enfiler. Elle n'en pouvait plus de l'écouter.

Moussa : Je vois que tu doutes de mon amour pour toi. Si je ne te dis pas la vérité, qui va te le dire ? Je te demande juste de faire des efforts et de revoir ton alimentation pour perdre du poids. Pourquoi ne pas envisager des produits amaigrissants ou même la chirurgie ?

Louise : ÇA SUFFIT, MOUSSA ! J'en ai ras le bol de t'écouter me dévaloriser, me faire douter de moi et me détester mon corps. Ce tas de graisse, comme tu l'appelles, est le résultat de mes sacrifices pour te donner des enfants. Tu parles comme si j'avais le pouvoir de demander à Dieu de me redessiner selon tes putains de goûts ! Et pour ce qui est de mon alimentation, je mange exactement ce que vous mangez, toi et les enfants, alors arrête de me casser les oreilles avec l'alimentation par-ci, l'alimentation par-là. Ok ? Sors de la chambre, je dois me changer. TU SORS J'AI DIT !

Cette fois-ci, Louise ose se défendre, le regard déterminé.

Moussa la regarde, déçu. Il espérait la convaincre de faire cette chirurgie, mais il savait qu'il avait franchi une ligne. La faire penser à la possibilité de faire la chirurgie esthétique. Il finit par sortir, tandis que Louise tente de retenir ses larmes, en vain. Elle jette la robe qu'elle s'apprêtait à porter sur le miroir ne pouvant plus supporter son reflet dans le miroir....

Après le dîner, comme à son habitude, Birame se prépare soigneusement sous les yeux de Thiaba avant de sortir de la maison pour se rendre à la médina, chez les Mbaye. En arrivant, il discute un moment avec Mère Tété, puis demande à Lémou de l'accompagner, ainsi que Boury, pour sortir. Ils, Birame et sa fille, avaient l'habitude de manger dehors ou d'aller au cinéma ensemble.

Lémou : Je ne me sens pas bien, Birame. Allez profiter sans moi, je vous rejoindrai peut-être une autre fois. Décline-t-elle doucement.

Mais Boury réussit à la convaincre de venir avec eux. Et comme Lémou ne pouvait rien refuser à sa nièce, elle finit par céder.

Elle change simplement de haut avant de partir avec eux au cinéma. Après avoir regardé un film, Birame décide de les amener dans un restaurant au bord de la plage.

Birame : J'ai une surprise pour toi. Dit-il à Lémou avec un sourire.

Boury : On a une surprise. Le corrige-t-elle malicieusement.

Birame : Oui, on a une surprise pour toi. Répéte-t-il, en lui jetant un regard complice.

Lémou les regarde tour à tour, se demandant bien la dernière fois qu'on lui avait fait une surprise. Cela remontait à l'époque où Aïta Mbaye était en vie.

Lémou : Quelle est cette surprise ? Demande-t-elle, intriguée.

Birame : Il y avait un appel d'offres pour le poste de Directeur Général de la Société Nationale d'Énergie du Sénégal (SNES), et j'ai... non, Boury et moi avons postulé pour toi. Ta candidature a été retenue, et ils vont te contacter dans les prochains jours pour un entretien.

Lémou : Dire..direction de quoi ? Non, c'est impossible !

Boury : Si, c'est bien vrai !

Lémou : Attendez, je n'ai pas bien compris. Moi, occuper un poste de direction dans une société nationale ? Vous me dites que ma candidature a été retenue pour un entretien ?

Birame : Tu doutes de tes compétences ? Lémou, ça fait combien de temps que je te dis que l'entreprise où tu travailles t'exploite et refuse de reconnaître ta valeur et tes compétences ? Avec ton parcours, ton expérience, ton expertise, tu penses vraiment que tu ne mérites pas mieux que le salaire qu'ils te paient chaque mois ? Ils te manipulent pour te faire douter de toi, afin que tu ne réalises pas ton importance et ne décides pas de partir ailleurs. Cette entreprise ne te mérite pas. Il te suffisait d'oser un peu plus et tu aurais dépassé ce stade depuis longtemps. Il y avait plusieurs profils compétitifs qui ont répondu à cet appel d'offres, mais si tu fais partie des cinq finalistes retenus, c'est bien la preuve que ton profil est exceptionnel.

Lémou : E... est-ce que je serai à la hauteur des attentes ?

Boury : Mais bien sûr que tu le seras !

Birame : Là, tu n'as plus de temps à perdre. Il est temps de commencer à préparer ton entretien.

Lémou, bien que touchée par cette nouvelle, commence à trembler légèrement. La SNES, étant la société nationale responsable de la gestion et de la distribution de l'électricité au Sénégal, était une institution de taille.

À leur retour, dès que la voiture se gare, Boury descend rapidement pour rejoindre ses amies du quartier qui jouaient non loin. Lémou et Birame sortent ensuite de la voiture, échangeant un dernier regard.

Lémou : Merci pour cette sortie, ça m'a vraiment fait du bien. J'en avais besoin.

Birame : T'inquiète pas, on est ensemble.

Lémou : Et vraiment, merci beaucoup pour tout ce que tu fais pour ma carrière...

Birame : Arrête avec tes remerciements et va te préparer pour ton entretien. Tu n'as pas de temps à perdre.

Lémou sourit, reconnaissante, avant de lui dire au revoir et de se diriger vers la maison. Tandis qu'elle franchissait la porte, Birame la regardait brièvement avant de retourner à sa voiture.

De l'autre côté de la rue, un groupe de femmes observait la scène, incapable de retenir leurs commentaires.

-( Hummm niar gni baxna daal.) Hum, je vous l'avais dit, ces deux-là sont louches. Commence l'une d'entre elles

-( Mi gui beug beuri daal. Goudi gou diote mou niow melni kou amoul diabar.) En tout cas, ça commence à devenir fréquent. Chaque soir, il vient comme s'il n'avait pas une femme qui l'attendait à la maison. Ajoute la deuxième

-( Goudi nga wax dh ? Mane dh guissnako fi ay yoni yone souba tel gui mouy dieulsi Lémou. Lima ler té wor moy dom dji laniou mboubo.) Chaque soir tu dis ? Plus d'une fois, j'ai vu sa voiture ici le matin, quand il vient chercher Lémou. C'est clair qu'ils se cachent derrière la petite pour se voir. Dit la troisième

-( Ba yénagui xalate limay xalate ? Soudé Lémou ak Birame amna louniou sek nak bou yague legui nak Aïta Mbaye yeuk ko am arret cardiaque baparé dé ?) Est-ce que vous pensez à ce que je pense ? Si ça se trouve, la relation entre Lémou et Birame a commencé bien avant. Peut-être qu'il y avait déjà quelque chose entre eux quand Aïta était encore en vie. Si elle l'a découvert, ça aurait pu provoquer son arrêt cardiaque, puis sa mort. Dit la première

-( Ah doumako wédi daal.) On ne sait jamais. Tout est possible. Dit la deuxième

-( Xamna lolou motax batay nangouwoul seuyi.) Ça expliquerait aussi pourquoi Lémou ne s'est toujours pas mariée. Dit la quatrième

-( Waw kay. Mane dama yakar ni dako tak takou souf. Pour yein Lémou limouy wané ni lolou la mel ? Ak nimou melni batay amoul dieukeur té yor sein wa keur yeup fane la dieulé xaliss. Kou dem dh dafay mbarane.) Exactement. Moi je pense qu'il l'a mariée en douce. Vous croyez que Lémou est blanche comme neige ? Moi, je ne pense pas. Une femme de son âge, toujours célibataire, qui prenait en charge presque toute sa famille... c'est sûr qu'elle collectionne les hommes. Dit la première

-( Lolou mom xalatou mako mane. Lemou mom lougn ko sédél loudoul liguey kate la té dafa guem bopam. Amna bein collèguam bouma xam néna dafa diambar baparé xam bopam nak. ) Non, tout sauf ça. Lémou est vraiment digne et travailleuse. Je connais un de ses collègues qui m'a dit qu'elle est une vraie bosseuse, et qu'elle a des principes solides. Dit celle qui ne c'était pas prononcer sur la discussion depuis

-C'est bien beau tout ça, mais sa relation avec Birame Sougou reste tout de même suspecte. Dit la première .....

Les femmes continuent à murmurer entre elles, leurs suppositions se mélangeant à des jugements infondés. Pendant ce temps, Lémou, inconsciente des ragots, se préparait mentalement pour son entretien, laissant derrière elle les commérages du quartier....

Dans cette grande maison luxueuse, le silence était assourdissant, interrompu seulement par le vol occasionnel des mouches. Autrefois, elle était pleine de vie, animée par les rires contagieux de Boury, les éclats de voix de ses petits frères, la voix solennelle d'Aïta Mbaye, et les interventions de Birame. Mais aujourd'hui, elle semblait vide, écho d'une époque révolue.

Thiaba errait dans les différentes pièces, passant en revue chaque recoin. Les souvenirs affluaient, l'assaillant de nostalgie. Birame était sorti avec ses fils, la laissant seule dans ce vaste espace qui lui paraissait désormais étriqué et triste. Sa propre famille ne l'avait pas soutenue lorsqu'ils ont découvert ce qu'elle faisait subir Boury Fatma. Sa belle-famille n'en parlons pas.

Finalement, elle prend la décision d'aller voir Dijette Sougou, sa belle-sœur. Elle espère qu'elle pourra parler à son frère et l'inciter à pardonner. Elle avait longtemps hésité, mais la pensée de Dijette, bien que parfois insolente et capricieuse, lui donnait un peu d'espoir. Elle savait qu'elle avait un grand cœur et un esprit ouvert.

Elle se rend à son appartement et sonne à la porte. Quelques instants plus tard, celle-ci s'ouvre, montrant une Dijette étonnée de la voir. Elle la dévisage, la scrutant de haut en bas, puis se décalant pour la laisser entrer, surprenant Thiaba par sa réaction inattendue. Dans le silence, Dijette lui sert un verre de jus puis prend place en face d'elle, la fixant avec un regard perçant, comme si elle lui demandait ce qu'elle faisait là.

Thiaba : J'espère que tu vas bien ? Demande-t-elle, évitant de croiser son regard.

Dijette : Je t'écoute ! Répond t-elle, impatiente.

Thiaba : Euh... j'étais venue t'apporter ces tissus. Dit-elle en lui tendant un sachet contenant de belles étoffes.

Dijette : On t'a dit qu'il n'y avait pas de vêtements dans mon armoire ? Ou bien on t'a dit que je n'avais plus de travail pour me payer des habits ? Ma chère, je travaille toujours et je gagne bien ma vie. Alors si tu as quelque chose à dire, dis-le et va-t'en d'ici. En plus, je ne fais pas partie de ces belles-sœurs qu'on achète avec des tissus ou quelques billets. Pour les cadeaux, Aïta m'a déjà gâtée avant de partir. Alors déballes-toi.

Thiaba : En fait, j... j'ai besoin de toi, Dijette. Je sais que tu peux comprendre. J'étais juste jalouse, mais je te jure que je ne suis pas mauvaise. Je regrette tout ce que j'ai fait à Boury et à la mémoire d'Aïta Mbaye. Je veux réparer mes bêtises, Dijette. Jamais je n'aurais fait de mal à Boury, j'étais simplement sous l'emprise de la jalousie. J'ai été sa nounou, je prenais soin d'elle quand elle était encore un bébé... Dijette, je me déteste, si tu savais, et je ne veux qu'une chose, réparer mes erreurs. Je voulais que tu parles avec ton frère afin qu'il me pardonne et qu'il récupère Boury. Qu'on reprenne notre vie comme elle l'a toujours été.

Dijette : Comme avant ! Thiaba, la vie de mon frère ne sera jamais comme avant. Une partie de lui s'est éteinte à jamais. Si tu attends qu'elle soit comme avant, tu seras déçue. Mais je te conseille d'aller voir Maman Tété et de lui expliquer. Seule elle peut faire entendre raison à Birame Sougou. Il n'écoute qu'elle.

Thiaba : Maman Tété !

Dijette : Oui, Maman Tété. Elle n'est pas rancunière et n'oublie jamais une bonne action que l'on lui a faite dans le passé. Va la voir. Explique-toi, elle va t'aider.

Thiaba : Tu penses ?

Dijette : Mais oui.

Thiaba : D'accord. Dit-elle, essuyant ses larmes avant de se lever.

Dijette : Prends avec toi les tissus.

Thiaba : Non, c'est pour toi !

Dijette : Donne-les à Lémou Mbaaye.

Thiaba, un peu déconcertée, s'exécute, se disant qu'elle irait directement à médina sans perdre de temps. Une fois partie, Dijette éclate de rire. En réalité, elle n'avait pas été sincère. Elle souhaitait simplement se débarrasser d'elle avant que Lémou n'arrive, et quoi de mieux que de l'envoyer voir Tété pour qu'elle passe un mauvais quart d'heure. En y réfléchissant, elle se demande si elle ne devrait pas aller assister à la scène. Quelques minutes plus tard, Lémou arrive.

Dijette : Ne me dis pas que tu n'as pas amené Boury ? Dit-elle en ouvrant la porte et constatant que Lémou était seule.

Lémou : Elle est partie avec Sakina, je ne sais pas où. Répond t-elle en entrant et prenant place.

Dijette : Moi qui lui avais commandé ses desserts préférés... C'est dommage. Sinon, comment tu vas ?

Lémou : Je vais bien, et toi ?

Dijette : Ça va, on s'accroche. Alors, ça se voit que Boury s'entend bien avec Sakina malgré la différence d'âge.

Lémou : Oui, Sakinatou la voit comme sa petite sœur.

Dijette : ( Sakina da nopi mom. Yaw ak mom dh melni bokolein famille Mbaaye danguein yambar trop. Wa yaw da am loumalay beug lathie chaque jour si Sakina) Sakina est tellement calme. Elle et toi, j'ai l'impression que vous ne faites pas partie de la famille Mbaye, tellement vous êtes posées. Dis-moi, il y a une chose qui m'intrigue chez Sakina !

Lémou : Hum, quoi ?

Dijette : Jusqu'à ses 15 ans, elle ne pouvait pas parler. Et un jour, tout a changé, elle a commencé à parler. Qu'est-ce qui s'est passé exactement ?

Lémou : Ah, ma mère l'a emmenée chez un marabout, et il l'a guérie.

Dijette : ça je le savais déjà mais qu'est-ce qui l'empêchait de parler ? Une maladie ou autre chose ?

Lémou : Franchement, je ne sais pas.

Dijette : C'est bizarre. Et maintenant, elle fait quoi ? Une formation, un projet ? Parce que moi, je la vois souvent chez toi quand je viens voir Boury.

Lémou : Elle sait faire des tresses, en tout cas. À part ça, elle ne fait rien de particulier, elle reste à la maison pour s'occuper de maman. Sinon, elle a une très belle voix, elle chante vraiment bien.

Dijette : Mais pourquoi ne pas l'encourager à percer dans ce milieu ?

Lémou : Toutane Mbaaye l'a déjà emmenée une fois à une répétition de l'artiste pour qui elle danse, mais Sakina n'a pas voulu y retourner. D'après Toutane, ils demandent toujours après elle, ils sont séduits par sa voix. Il y avait même un producteur qui venait souvent à la maison pour la convaincre, mais elle a refusé. Depuis ce refus, maman ne lui laisse plus de répit, elle s'en prend à elle tout le temps, parce qu'elle pense que Sakina est égoïste de ne pas laisser les millions entrer dans la maison. Rit-elle

Dijette : Maman Tété et son amour pour l'argent, c'est toute une histoire ! Sinon, moi je n'ai jamais entendu Sakina chantait.

Lémou : Elle préfère s'enfermer dans sa chambre et chanter toute seule.

Dijette : Tu ne peux pas essayer de la convaincre ? Peut-être qu'elle a peur de ce milieu, du show-biz.

Lémou : J'ai essayé de savoir pourquoi elle refusait, mais elle m'a juste dit qu'elle ne se sentait pas prête pour le moment. Je ne veux pas la forcer non plus.

Dijette : Hum, je vois. Sinon, quoi de neuf ?

Lémou : Si je te dis une chose, tu vas sûrement vouloir me frapper.

Dijette : Attends, je vais chercher une ceinture, parce que je sens que tu as encore fait une bêtise. Dit-elle en faisant semblant de chercher quelque chose autour d'elle. Amusée, Lémou éclate de rire, puis prend un ton plus sérieux.

Lémou : Avec mon autorisation, Matel a donné mon numéro de téléphone à ce gars dont elle me parlait l'autre jour au restaurant. On s'est parlé deux ou trois fois au téléphone, puis il m'a invitée au resto, et j'ai accepté.

Dijette : Je sens que je vais m'énerver à la fin de cette histoire...

Lémou : Franchement, tout se passait bien, on discutait et tout. Puis, la conversation a dévié sur le ménage en général. Là, sans gêne, il commence à parler mal de sa femme, disant qu'elle n'est pas assez soigneuse, qu'elle ne prend pas soin d'elle comme il le faut, et qu'elle est sale. J'étais choquée.

Dijette : Ce n'est pas un homme, lui, mais une omelette ! Première rencontre, et il se permet déjà de descendre sa femme devant toi ? Un homme bien valorise toujours sa femme en public. J'espère que tu as coupé tout contact avec ce connard-là.

Lémou : Je l'ai bloqué partout. Heureusement, il ne connaît ni ma maison ni mon lieu de travail.

Dijette : Je savais que Matel n'allait pas te présenter un homme équilibré. J'espère que tu lui as dit qu'il ne te convenait pas.

Lémou : Oui, je lui ai dit.

Dijette : Et qu'est-ce qu'elle t'a répondu cette affamée d'homme ?

Lémou : Elle m'a dit que le choix me revenait.

En réalité, Matel lui avait dit de ne pas trop en faire un cas. Que s'il avait dit ça, c'est parce qu'elle n'aimait pas sa femme et que lorsqu'il l'épousera, Lémou sera la favorite au détriment de sa coépouse

Dijette : Ne laisse pas la pression sociale te pousser dans les bras de la mauvaise personne. Le bon, celui qui t'est destiné, viendra en temps voulu.

Lémou : D'accord ! J'aimerais tellement avoir ta capacité à vivre sans te soucier des 'qu'en dira-t-on'.

Dijette : J'avoue, tout le monde n'y arrive pas.

Lémou : Moi en première. Avec tout ce que tu as vécu, l'humiliation chez ton mari, si c'était moi, j'aurais quitté le pays.

Dijette : Rectification, mon ex-mari.

Lémou : Moh, il ne t'a jamais répudiée. Le pauvre, il me fait vraiment de la peine. Il est déchiré entre sa famille et son amour pour toi.

Dijette : Même moi, j'ai pitié de lui. Surtout quand il vient me supplier devant ma porte de le laisser entrer. Je me bats contre mon cœur, mais entre le cœur et ma santé mentale, je choisis la deuxième.

Lémou : J'ai entendu dire que si tu veux mettre fin à un mariage et que l'homme refuse de te répudier, il suffit de lui rendre la dot.

Dijette : ( Mouni ? Li dougou baparé kay dotoule guenate. Kone dafay yombou trop.) Quoi ? Ce qui est entré ne peut pas ressortir ! Dit-elle en riant, entraînant un fou rire chez Lémou.

Lémou : ( Yaw mi nak ya beugoul tasse ) En réalité, c'est toi qui ne veux pas de ce divorce.

Dans ces moments-là, Lémou se sentait plus vivante ici, avec son amie, qu'elle ne l'était chez elle ou au travail. Mais alors qu'elle discutait avec Dijette, ses pensées s'égarèrent vers cet homme mystérieux, Sada Thioune, qu'elle avait croisé la bijouterie. Elle ne connaissait ni son nom, ni rien de lui mais à chaque fois qu'il lui venait à l'esprit, son cœur ratait un battement.....

Lorsqu'elle quitte chez Dijette, Thiaba se dirige directement vers la médina, chez Tété. Son cœur battait à tout rompre, mais elle faisait confiance à Dijette qui lui avait assuré que tout irait bien. Arrivée devant la maison, elle inspire profondément avant d'entrer.

Dès qu'elle franchie le seuil de la porte, son regard croise celui de Boury Fatma. Prise de panique, Boury lâche le verre qu'elle tenait, lequel se brise en mille morceaux. Sakinatou se précipite devant sa cousine, bras croisés, adoptant une posture protectrice.

Thiaba sent la honte l'envahir en voyant la peur dans les yeux de la fille de sa coépouse. Mais avant qu'elle puisse dire quoi que ce soit, la voix de Tété résonne dans la maison.

Tété : ( Ouloulouloulou NIOWLEIN NIOWLEIN NIOWLEIN GAW RAYKATOU NITE BI NIOWNA .) Ouloulouloulou ! Venez, venez, venez, l'assassin est là !

Thiaba tente de s'expliquer , mais sa voix était faible.

Thiaba : Maman Tété, je...

Tété : ( Boma waxaté yaye ma niap sa khone dh. wa Sakinatou Mbaaye loy xar pour niouss ki ngani diadeu nonou melni garabou dambale ! Toutane Mbaye ! Khady Mbaaye, Thioro Mbaaye, Barra Mbaaye, Thierno Mbaaye ay way kouma deg na niow nioussal ma mbam bi mou guein sama keur wooyyyyy niowlein .) Ne m'appelle plus jamais 'maman' ou je te casse la gueule ! Sakinatou Mbaye, qu'est-ce que tu attends pour lui donner une leçon ? Qu'est-ce que tu fais là, plantée comme un arbre de kigélia ? Toutane Mbaye, Khady Mbaye, Thioro Mbaye, Barra Mbaye, Thierno Mbaye, venez, venez tous casser la gueule à cette mauvaise personne !

Terrifiée, Thiaba recule précipitamment, quittant la maison en courant. Dans sa panique, elle laisse tomber sa pochette et les paquets de tissus qu'elle avait apportés. Les membres de la famille, qui s'étaient attroupés, tentent de rassurer Boury, affirmant qu'ils ne permettraient jamais à Thiaba de s'en prendre encore une fois à elle.

Barra Mbaye : ( Boufi niowaté sabar lakoy dor si bopou .) La prochaine fois, elle recevra un tam-tam en pleine tête. Dit-il, en regardant sa cousine avec un sourire mauvais.

Tété : ( Sakinatou Mbaaye dioxma lolou Khathie bi  wadaal ma xol .) Sakinatou Mbaye ! Apporte-moi ce que cette folle a laissé tomber.

Sakinatou ramasse la pochette et le sachet, et la tend à sa grand-mère.

Sakinatou : ( Xaral ma dinthie ko ba tonton Birame niow ma dioxkoko.) Je pourrais la garder jusqu'à ce que tonton Birame vienne, pour lui remettre.

Tété : ( Loutax meuno mandou yaw Sakinatou tay dougou lou sa yone nek ? Dialma neulé mane thimmmm.) Ferme-la ! Pourquoi tu ne peux jamais t'empêcher de faire des commentaires inutiles ? Écarte-toi de là !

Sans plus attendre, Tété ouvre la pochette, en sort l'argent qu'elle y trouve et le noue dans son foulard. Elle jette la pochette à côté avec un dédain manifeste, puis examine les tissus un par un.

Tété : Celui-ci ira à merveille à Lémou Mbaye. Sakinatou Mbaye, viens choisir entre ces deux-là, et l'autre, tu le donneras à Toutane Mbaye.........



/\

Que pensez-vous de la chronique ? Vous pensez qu'elle reflète notre société ?


BISOUS, BYE, TIAO😘

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