La hargne ne m'a servi à rien. À rien.
Ma volonté n'a agit que pour faire rire ces chiens.
Ces chiens... Comment vais-je faire pour survivre ?
Le désespoir commence déjà à me poursuivre.
Je gis à genoux, face contre boue,
Las de courir cette fange, aveuglé, je pend maintenant la corde au cou.
Chaque mot que je verse est une larme que j'écris,
L'enfant du Haut des Guérines à bien grandi,
C'est au fil de mes ratures que j'ai salement compris
Qu'une détermination ne naît pas au gré d'une envie...
...
Mais pourquoi me suis-je mis à genoux ?!
Qui suis-je, moi, face à l'éducation nationale ?
Un simple moustique. Mais celui qui fait mal.
Celui qui empêche de dormir. Celui qui est debout !
Prend appui comme un coureur dans la boue,
N'attend aucun top départ et bat-toi jusqu'au bout,
Thibault, tu le dois, les lions ne t'aurons pas,
Ce ne seront plus les chats mais ces monstres que tu poursuivra.
Tu peux survivre, tu es fort,
J'ai gravé sur mon mur "Thibault, jusqu'à la mort."
Je suis un acharné, au terme d'un dur conditionnement,
Il ont fondé ma déraison ; ils regretteront mon déchaînement.
Tous bagnards, zébrés sont les lycéens prisonniers,
J'ai vu hier ma voisine de table se mettre à pleurer.
Enfermés, encadrés, encerclés de bureaucrates enragés,
Deux réactions : pleurer, ou se relever.
Je me dresse avec maladresse,
Mes mains se portent à mon cou,
Nœud coulant devenu mou,
Je me battais déjà quand mes profs étaient des maîtresses...
Thibault Desbordes.