Je suis persuadée que tout se passera bien. Personne ne viendra me chercher et aucune guerre n'aura lieu. Il en est hors de question de toute manière.
– Pourquoi m'as-tu aidée à me contrôler ? Enfin, James, ça n'a pas de sens... C'est ça que tu veux ? Qu'on vous raye du globe ?
Il hausse les épaules.
– Peut-être parce que personne ne devrait vivre éternellement, encore moins si c'est pour passer sa vie à anéantir l'espèce humaine.
Je n'en crois pas mes oreilles. James a oublié qu'il tient un club et qu'il fait exactement le contraire.
– Je crois que tu ne t'entends pas parler... Tu es bourré de contradictions, m'exclamé-je.
James se relève lourdement.
– Je sais... Maintenant debout.
Il prend mes mains et me relève. Nous marchons l'un à côté de l'autre en direction de la voiture.
– Vous faites partie intégrante de ce monde, dis-je. Nos espèces se sont mélangées certains s'aiment, d'autres sont amies. Je ne veux pas me considérer comme une Guérilla si c'est pour devoir détruire cette harmonie que beaucoup ont trouvée, il doit y avoir une solution...
James sourit tristement.
– La seule solution c'est de tuer les responsables, et comme c'est impossible, il n'y a pas d'autres moyens.
– Je te promets que je ferai tout ce qu'il faut pour que ça n'en soit plus un.
Il hoche la tête.
– Tu ne feras rien du tout ! Tu vas rester à mes côtés et on improvisera s'il y a un souci.
– Je ne vais pas me cacher toute ma vie James ! Alors qu'il suffit de les supprimer pour que l'équilibre soit rétabli.
James ouvre la portière, et me fait signe d'entrer.
– Monte dans la voiture et arrête de dire n'importe quoi.
Il fronce les sourcils et insiste pour que je m'assoie.
– Je n'ai pas envie de monter dans ta voiture.
Il lève les yeux au ciel, agacé.
– Pourquoi ne veux-tu pas que je les détruise ? dis-je
– Tu ne pourras pas les détruire, car personne ne sait où ils sont ! crie-t-il. Ils ne sortiront pas de leurs trous tant que les vampires n'auront pas été tués en masse ! Maintenant, monte dans cette foutue bagnole !
Je m'assois sur le siège et claque la porte. Ils commencent tous à me prendre la tête sérieusement. Je ne veux pas bénéficier de mes pouvoirs si c'est pour tuer des vampires qui se sont parfaitement adaptés à notre mode de vie.
– Il y a beaucoup de choses que tu ignores Adrina, dit-il plus calmement, nos gouverneurs ne sont pas comme les tiens. Tu ne pourras pas entrer dans la Maison Blanche ni dans le bureau du président comme dans un moulin sans y être interceptée. Chez nous c'est pire.
J'attache ma ceinture de sécurité et regarde droit devant moi.
– Personne ne doit payer pour leurs crimes, répondis-je, peu importe où ils se cachent, il y a forcément des sous-fifres qu'ils le savent.
Les traits de son visage se durcissent.
– Tu crois que je passe ma vie à dormir dans mon bureau au club ? Je passe mon temps à courir à droite et à gauche cherchant la moindre information ! Je veux te préserver de tout ce merdier, tu vas enfin le comprendre ? Tu veux que je te fasse un dessin ?
Il vient d'en dire trop.
– Pourquoi cherches-tu des infos ?
Il reste silencieux et regarde la route.
– Pourquoi ? insisté-je.
Il ne pourra pas me cacher tous ces complots si nous avons encore un bout de chemin à faire ensemble
– Lâche le morceau James ! Dis-moi !
– Ils détiennent ma petite sœur ! hurle-t-il.
Je tombe des nues. Je ne m'attendais pas à ça... Je regrette de lui avoir arraché les mots de la bouche. Il est chamboulé, cramponné à son volant. Ça me fait si mal de voir tant de tristesse apparaître sur son visage...
– James... Je voulais... Je ne voulais pas te...
– Tu n'y es pour rien, me coupe-t-il.
La pression se fait ressentir dans la voiture. C'est comme si un bout de son cœur s'était envolé, il me l'a dit avec tant de douleur que j'en suis moi-même bouleversée. Il passe les vitesses à pleine puissance pour expulser sa tension.
– Laisse-moi t'aider... dis-je à demi-voix.
Il accélère et fait non de la tête.
– Tu ne peux rien faire.
La nature a été très gentille de me donner des « superpouvoirs », mais elle ne m'a transmis ni message ni notice d'utilisation. Ces révélations me poussent à devoir faire le travail que je suis censée accomplir. Si c'est à moi de rétablir l'ordre, alors je m'y soumettrai, et le ferai payer à ces vampires fantômes. Ils sont forcément quelque part...
– Tu me sous-estimes sans arrêt. Il ne s'agit plus de moi...
Il se met à piler au milieu de la route de campagne, le sang bouillonnant.
– Ma sœur est retenue par mes erreurs ! C'est à moi et à moi seul, de la libérer ! Tu ne pourras rien faire ni toi ni ta pluie, ni ton tonnerre !
– Ah oui ? Et à quoi aboutissent tes recherches ? À rien... rétorqué-je, alors fous de côté ton machisme et laisse-moi te venir en aide !
Il pose sa main sur son front en essayant de garder son calme.
– Tu veux finir comme elle ? C'est ça que tu veux ? Parce ce que c'est ce qui va t'arriver si tu continues sur cette lancée.
Son côté un peu trop protecteur m'exaspère. Je ne possède pas des pouvoirs pour rester recluse dans un coin, à devoir faire attention à mes faits et gestes pour ne pas me faire repérer, par personne. Le meilleur moyen pour que cela s'arrête est de trouver et supprimer les investigateurs.
– James écoute...
– Non toi écoute-moi, ma sœur sert de monnaie d'échange, un seul faux pas et c'est terminé pour elle. Je dois purger encore quelques longues années avant qu'elle ne soit libre.
Sa voix est tremblotante.
– Purger ?
– Je suis tombé amoureux d'une humaine... J'ai laissé les cadavres sur toutes les routes pour qu'elle soit saine et sauve... Les gouverneurs l'ont su... et tout s'est enchaîné...
Mon cœur se serre, se serre si fort que je le sens à peine battre. Je comprends tout maintenant. Ses refus, son manque de compassion, et tout le reste.
– L'amour entre les deux races n'est pas interdit... dis-je outrée.
– Avant ça l'était... ma femme m'a ensuite trahi. Les chiens des gouverneurs m'ont trouvé. Depuis, je dois faire tourner le Club en échange de la vie de ma sœur.
Je ne sais décrire ce que je ressens à ce moment même, je reste muette. Plus un seul mot ne peut sortir de ma bouche. Je pose ma main sur la sienne.
– Ils n'ont pas le droit te faire payer d'avoir un jour aimé une humaine... pourquoi t'a-t-elle trahi ?
– Elle trouvait le gouverneur plus charmant que moi.
Le Club est une prison où les gouverneurs condamnent James à faire les pires horreurs, pour le punir d'avoir protégé une connasse qui l'a laissé tomber pour la pire des pourritures ?
Il remet le contact. Je n'arrive pas à décrocher mon regard de son visage. Je lui pardonne tout. Je prends sa main, mon esprit quitte mon corps, je suis propulsée dans sa tête sans même avoir tenté quoi que ce soit. Je suis entre deux mondes, celui dans lequel je suis assise et l'autre où je suis debout dans un campement militaire à regarder James nettoyer minutieusement une arme de guerre. J'ai l'impression de violer son intimité, et je ne veux pas le savoir de cette manière. Je détache ma main de la sienne pour rompre le lien, il sait très bien que j'ai établi un contact dans sa mémoire. Il me jette un coup d'œil rapide, mais ne dit rien. Toute cette ambiguïté me rend nerveuse...
– Redonne-moi ta main...
Il veut que je voie ce chapitre de sa vie.
Il écarte mes doigts et y met les siens.
– Je te laisse reprendre là où tu en étais.
Il se gare en bordure d'un champ.– Je serais encore plus ravie, si tu me laisses entrer dans la tienne, reprend-il
Nous y voilà donc. J'aimerais pouvoir lui dire oui, car je n'ai rien à cacher. Mais la dernière fois qu'il a voulu le faire il n'a pas réussi.
– Tu ne peux pas entrer dans ma tête, annoncé-je avec assurance.
– Si tu acceptes, je le pourrai.
– Bon... Eh bien c'est d'accord, finis-je par dire, et comment ça se passe si tu vois des choses que je n'ai pas très envie que tu visionnes ?
Il a un petit rire.
– Comme quoi ?
– Bah... Si je n'ai pas envie que tu les voies James, ce n'est pas pour te les dire à voix haute.
Il pivote sur son siège et se met face à moi.
– N'aie crainte, murmure-t-il, je ne pourrais aller que là où tu m'autoriseras.
Le contact est deux fois plus important et puissant. Mon être est déporté dans ses souvenirs.
Je suis réceptionnée par de la poussière sèche qui me prend à la gorge. Je suis au milieu des tirs à bout portant, la guerre fait rage, je ne vois que du sang, des hommes agonisants et cette femme coincée sous l'un d'eux, touchée au bras, qui hurle de douleur. Un homme en uniforme, arme à la main, se jette sur elle pour lui venir en aide. Je reconnais James avec ses cheveux blonds mi-longs, il lève le corps inerte et prend la femme qui s'agrippe à lui aussitôt. Un ennemi lui plombe le dos, James cache la tête de la femme pour qu'elle ne reçoive aucun éclat. Il gémit à chaque fois qu'une balle lui traverse la peau. Je suis en train de souffrir de douleur moi aussi le voyant se faire trouer de balles. James reste debout et continue sa marche en portant la femme. Il est vêtu d'un pantalon rouge traditionnel, couleur garance et d'une capote grise bleutée fermée par deux rangs de boutons. Le pantalon est enserré, aux mollets par des guêtres en cuir. Il est chaussé de brodequins en cuir à semelles cloutées. Le ceinturon porte trois cartouchières et la baïonnette dans son fourreau. Le képi à turban garance et bandeau bleu. Le havresac et une musette complètent l'équipement. Il pose la femme contre un arbre et entaille l'intérieur de sa main pour lui faire boire son nectar miraculeux. Sous la douleur, la femme absorbe le liquide sans se rendre compte qu'elle boit le sang de James. Il la regarde avec des étincelles dans les yeux, je ne l'ai jamais vu regarder une personne avec tant d'émotion dans le regard.
– Que m'avez-vous donné soldat ? dit la femme encore un peu dans le brouillard.
Cette femme est d'une beauté majestueuse, elle a de magnifiques cheveux longs roux et de jolis yeux vert clair.
– Je me dois de servir autant le peuple que les innocents qui se trouvent sur le champ de bataille, je n'ai fait que mon devoir mademoiselle.
– La balle ? dit-elle en touchant son épaule, j'ai été touchée, je ne ressens plus rien ! Vous... Vous êtes un...
– Magicien ? Ne prononcez pas le mot que vous pensiez dire, des oreilles traînent partout ici.
La femme lui fait un sourire charmeur, elle détache un collier de son cou et l'accroche autour de celui de James.
– Pour vous remercier de votre bravoure et de m'avoir sauvée. Je tiens également à vous revoir.
Il enlève son képi et s'incline devant elle.
– Ça sera avec plaisir mademoiselle, mais mon alimentation n'est pas...
– Je sais, l'interrompt-elle, n'ayez crainte, je saurai vous recevoir comme un invité d'honneur, vous trouverez repos dans ma demeure le temps que vous retrouviez des forces.
Je suis en train de vivre le moment où James a rencontré sa femme.
Voir cette scène de mes propres yeux me fait une terrible sensation.
Je suis transportée dans un nouveau souvenir de James avec une autre femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, sa sœur.
– Il faut que tu la protèges Victoria je t'en supplie, le temps que je les réduise en miettes.
– Je ne l'aime pas, répond-elle de sa voix innocente, elle n'est pas sincère avec toi, je ne la protégerai pas.
Je suis désormais dans une grange réaménagée en chaumière. Elle a un visage angélique avec de petites fossettes sur les joues, pas très grande de taille, blonde aux yeux bleus.
– Fais-le pour moi petite sœur, il faut la cacher, ils vont la tuer ! dit James usant de persuasion pour la convaincre.
Sa femme ne doit pas être bien loin. James est apeuré à l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose.
– Elle trouvera refuge ici, je le fais pour toi. Et rien que pour toi, finit-elle par dire.
Elle frotte ses crocs contre ses doigts, et ouvre la bouche pour les montrer à James.
– Je me régalerai d'elle, si je vois qu'elle ne te porte pas réellement dans son cœur.
Ce n'était pas la joie entre les deux femmes. Nous avons un sixième sens, et le sien, en l'occurrence, n'avait pas tort. La femme de James n'avait pas une once de sincérité, son regard fuyant ne faisait que confirmer les propos de Victoria.
Je suis une troisième fois aspirée dans un souvenir bien plus désagréable. Victoria est ballottée et enchaînée, se faisant traîner par une calèche tirée par quatre chevaux sous les yeux de son frère. Il hurle et supplie de prendre sa place. Il est entouré d'une vingtaine d'hommes, tous habillés de costumes noirs, qui le tiennent fermement, l'obligeant à regarder Victoria disparaître à l'horizon. La femme de James, se tient debout devant lui et rit aux éclats devant cet événement dramatique. Ça m'est insoutenable de voir cela. Je mémorise le visage de ce monstre qui tient la tête de James pour l'obliger à regarder sa sœur s'éloigner.
Je ne veux plus en voir davantage, c'est trop en une et seule fois. Je n'arrive pas à me défaire de cette connexion. James est connecté à moi et je crois que c'est pour ça que je n'arrive pas à me sortir de ce cauchemar.
Je me sens pour la quatrième fois attirée dans un nouveau et dur souvenir. James est à genoux, le front sur le sol, la rage au ventre il digère avec adversité les propos que ce même homme lui lâche sans scrupule :
– Je sais très bien qu'Irine est d'un charme irrésistible, dit l'homme d'un ton railleur, mais son travail consistait exclusivement à charmer les vampires. Tu es tombé dans le piège les deux pieds en avant. Ta sœur sera la caution, tu devras tenir un club où les humains seront à notre merci. Au nom de notre gouverneur, tu es dans l'obligation de t'exécuter, et d'abreuver tous nos semblables qui payeront pour boire. N'en veux pas à Irine... Le gouverneur l'aime autant que toi... Et l'argent qu'elle gagne, en démasquant les vampires tels que toi qui ne respectes pas nos lois, lui rapporte plus que ton amour volatile.
Je n'en peux plus ! Il faut que je sorte de sa tête !
– STOP !!! hurlé-je.
Je suis à nouveau dans la voiture. Mes larmes coulent sans que je ne puisse les retenir. Je le vois d'une manière totalement différente. James ouvre les yeux.
– J'ai rompu la connexion... Je ne pouvais plus... dis-je en sanglots.
– Adrina. Où es-tu partie pour être dans un état pareil ?
Je suis choquée. Dans un état second. J'ai senti toute sa douleur, sa rage, sa peine... C'est comme si c'était à moi qu'on faisait subir ce martyre.
– Comment peux-tu appeler cette chose, ta femme ? J'espère qu'elle n'est plus de ce monde, qu'elle est enterrée 500 pieds sous terre ! Et puis ta sœur... Mon Dieu... ta sœur James !
James joint ses deux mains sur mon visage. De la tristesse et de l'inquiétude se lisent dans son regard.
– Tu faisais quoi dans cette partie de ma vie ? J'y avais bloqué le passage... tu deviens de plus en plus puissante...
Il a verrouillé le mauvais chapitre.
– Ils t'ont condamné à combien d'années ? dis-je en séchant mes larmes.
– Il me reste 20 ans avant que ma sœur soit libre.
Mon chagrin le déboussole. Il ne sait plus où poser ses mains ni comment me regarder. Ça fait 65 en tout, ils ont condamné James à 65 ans. Ma pauvre existence ne se résumera à rien, si je ne fais pas tout pour aider Victoria. Je ne sais pas si la nature a choisi la bonne personne pour cette tâche, mais je ferai tout ce qui est possible, pour l'aider à tuer ces monstres.
– Adrina, j'ai vu dans tes souvenirs des choses absolument déroutantes.
Je n'ai pas très envie de parler de moi. Je vois encore Victoria se faire traîner... j'entends les hurlements de James... c'est effroyable.
– Tu as été dans le coma pendant plusieurs jours Adrina... Pour avoir pris des coups pour sauver une fille. Ton courage est inévitablement sans fin...
Je l'écoute d'une oreille. Je garde ancrée dans ma mémoire la tête de celui qui tenait James.
– Ta cicatrice dans le dos ne venait pas de ton ex..., elle venait de cette bagarre. Ils t'ont mutilée, puis laissée pour morte.
– Je viens de voir pire James... Mon coma de trois jours n'est même pas comparable !
– Je te demande d'arrêter de te tourmenter avec ces vieux souvenirs ! Ils ne m'atteignent plus !
James éclaircit sa voix puis ajoute :
– Ils le payeront, les gouverneurs et les autres.
Le silence est lourd. Je ne sais pas où nous allons, mais je n'ai aucune envie de retourner à l'hôtel, je suis restée trop longtemps enfermée pour rester cloîtrée. Le téléphone de James continue de retentir, il ignore les appels et le remet dans la poche intérieure de sa veste. Si c'est Bouboule, elle doit commencer à s'impatienter de retrouver son beau et génialissime James. Elle doit se morfondre et attendre impatiemment.
– À quoi tu penses ? me demande James concentré sur sa trajectoire.
– Je pense à Bouboule qui doit se demander ce que tu fais pour ne pas être encore rentré.
– Ce n'est rien d'autre que les affaires qui reprennent. Je te dépose à l'hôtel.
Je n'ai pas envie d'être encore seule.
– Non, laisse-moi venir avec toi.
Son regard s'obscurcit, après un court silence il ajoute :
– N'insiste pas Adrina, je ne peux pas t'emmener. Je ne pars pas faire une visite de courtoisie. J'en aurai pour très peu de temps.
– S'il te plaît, promis je te dérangerai pas, supplié-je.
Il pose ses lunettes de soleil sur le tableau de bord, il semble agacé.
– Quand on sera arrivés, tu vas gentiment sortir de la voiture et monter dans la chambre. Tu vas prendre un bon bain et regarder un film.
Je soupire exaspérée.
– Je vais surtout gentiment me faire la malle dans les rues de Manhattan, déclaré-je.
– Très bien ! je pars arracher des infos, je dois être seul sur ce coup. Mais ce soir tu viendras avec moi. Je t'expliquerai le programme quand je serai rentré. Je veux que tu m'attendes à l'hôtel et que tu ne bouges pas.
Je hoche la tête.
– Promis.
Je vais enfin pouvoir lui prouver que je peux me rendre utile moi aussi. Je ne sais pas ce qui m'attend ce soir, mais peu importe, je revis à être libre.
– Prends ma carte, dit-il en me la tendant, fais-toi monter un plat, mange tout ce que tu souhaites.
Je suis inquiète de la pêche aux infos à laquelle il se rend. Les sacs d'affaires qu'il m'a achetés sont entreposés dans son armoire. Il m'a offert de magnifiques ensembles, plusieurs robes, des jeans, des T-shirts tous aussi beaux les uns que les autres ainsi que des paires de chaussures à tomber par terre. C'est comme s'il m'avait toujours connue, tout est à mon goût.