Au Delà des Ombres 𝐓.𝟏 ᵞᵘ⁻ᴳ...

By Mega_Poo

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¬ YGO ADD [TOME 1/2] ¬ Elle n'était qu'une simple lectrice, désormais elle en est l'actrice ! Il ne s... More

▧ AU DELÀ DES OMBRES ▨
01 | Shadi
02 | Yûgi
03 | Ryô
04 | Yami
05 | Kaiba
06 | Anzu
07 | Malédiction
08 | Atem
09 | Bakura
10 | Râ
11 | Aveux
12 | Marik
13 | Bal
14 | Requête
16 | Expulsion
17 | Anniversaire
18 | Pardon
19 | Moqueries
20 | Retrouvailles
21 | Départ
22 | Mémoire
✖ ÉPILOGUE ✖
• TOME 2 •

15 | Défaite

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By Mega_Poo

« Quel est l'utilité de cette mascarade ? Me demanda Seto en lorgnant les deux copies conformes des garçons à l'écran.

_ Ch'est chimple, fis-je en mangeant un fraisier servis par les hommes de mains de Kaiba. Che ch'ont deux amis qui veulent che rencontrer. Poursuivais-je avalant ma part. Et puis le Pharaon a besoin de dire quelque chose à Yûgi.

_ Ils ne pouvaient pas se le dire autrement ?

_ Ah nan ! Ca casserait tout le mythe. M'indignais-je.

_ De quoi s'agit-il ? »

Je souriais jusqu'aux oreilles. Ca mon petit Kaiba... C'était un secret. Je me demande si j'avais la permission d'écouter cette conversation quand Atem ouvrira son cœur au petit Yûgi. J'appréhendais cette situation à venir. Pourtant si Yûgi était la personne qu'Atem aimait, alors pour ma mission cela est censé être réciproque. Ou j'essayais peut être de m'en convaincre.

Je me disais que tout cela n'était pas bien de regarder Atem et Yûgi partager un moment amical rien que tout les deux. Savaient-ils que nous pouvions voir ce qu'ils faisaient? Mais puisque Monsieur Kaiba insistait pour vérifier le bon fonctionnement de sa machine...

« Je n'y croyais pas trop Pharaon... Pardon Atem, fit Yûgi au travers du casque audio que nous portions. Jamais je n'aurais pensé que l'on puisse se rencontrer ainsi. Je suis heureux.

_ Je vous signale que c'est un puissant outil de technologie, siffla Kaiba dans le microphone vexé qu'on doute de ses compétences. Aucune raison que cela ne marche pas.

_ Mais tais-toi ! M'exclamais-je. T'incrustes pas comme ça dans leur conversation ! »

Il me jeta un regard foudroyant. Oui, nous étions vraiment indiscrets, surtout que lui se permettait de parler voix haute. Pour ma part, si j'entendrais une voix pareille résonner aux travers des cieux, je me prosternerais persuadé qu'il s'agit du Dieu tout puissant.

Du bout de ma chaussure, vautrée sur ma chaise. Je touchais le bras de Seto pour l'embêter, afin de le tirer de sa surveillance malsaine. Il s'en dégagea d'un coup de coude. Pff, même Mokuba avait comprit que tout cela ne le concernait pas, il était partit s'entrainer aux monstres à capsules quelques étages plus haut.

« Ca va hein ! Tu vois bien que ça marche !

_ Je ne comprends toujours pas... Pourquoi ce grand duelliste s'occupe-t-il à perdre son temps avec un gamin inutile tel que Yûgi ? On dirait presque un rendez-vous.

_ Yûgi n'est pas inutile ! Atem ne perd pas son temps ! Et ce n'est pas un rendez-vous ! Persifflais-je. »

Je priais intérieurement pour que les deux jumeaux ne montent pas à bords de la grande roue... Car là ca ferait vraiment réunion amoureuse. Ces derniers que je toisais du coin de l'œil, ils disparurent de l'écran au moment où ils grimpèrent à bord d'un train fantôme.

Ouf moment de répit.

Kaiba ne s'en retrouva pas découragé pour autant, il changea la caméra de position et se faufila à l'intérieur de l'attraction. Cela en était trop ! S'il voulait tenir la chandelle il n'avait qu'un s'installer dans un autre module !

« Je m'ennuie ! Fis-je penaude alors que ma cuillère volante atterrissait dans ses cheveux châtains.

_ Tss, tu ne peux pas tenir en place Châtel.

_ Ton frangin à dit que tu pouvais nous accorder trois heures. Tu peux me faire visiter ? Allez... »

Il leva les yeux en l'air, dépité. Se mettant debout, il me fit un signe de main pour le suivre. Ouah, j'étais si convaincante que ça ? A moins qu'il ne se décide d'ouvrir une porte pour m'enfermer au final dans un placard à balai. J'aurais décidément tout gagné.

Nous arpentions le couloir pour rejoindre le grand ascenseur. Kaiba se laissa monter jusqu'au dernier étage, là où se trouvait son bureau le plus haut. Il y avait un silence assez gênant dans cet habitacle, lieu clos et petit, propice à tant de folies. Et si jamais il me sautait dessus là tout de suite ? Oui, Kaiba je suis tout à toi !

« Je te remercie Châtel. »

Levant les yeux vers ce grand garçon, je me demandais ce qu'il voulait dire par là.

« Toi et tes amis êtes restés discrets sur ... Mes problèmes capillaires.

_ Chacun son petit secret. Soufflais-je avec un sourire. Je peux même t'en confier un pour être quitte.

_ Je n'ais que faire de ce que tu puisses me dire Châtel. J'ai grande hâte que tu repartes chez toi.

_ Je risque de faire bien plus que partir Seto... Murmurais-je. »

Contrarié, il me dévisagea. Il n'eu pas le temps d'en savoir plus qu'un des hommes de mains franchissait l'ascenseur dans un salut presque hitlérien envers son supérieur. Le PDG ne prit même pas la peine de répondre. Aussi étrange que cela puisse paraitre, j'avais l'impression qu'il voulait savoir ce que j'entendais par là.

« Les tests sur les modules se portent bien ? Demanda l'homme en costume noir.

_ Comme je l'avais prévu, oui.

_ Quand comptez vous l'utiliser Monsieur Kaiba ? Monsieur Oshita s'impatiente. »

Oshita ? Le Konosuke Oshita ? Si je traduis version animé américains cela donne un truc genre Gansley... Il parle sans doute des cinq grands...

« Psst Kaiba.

_ Châtel, je parle affaire. Précisa-t-il.

_ C'est à propos des cinq gars là... Oshita, Otaki et j'oublis les autres... Ils ont collaborés avec Pegasus, je pense que tu devrais les virer. Ton module personnel, ils l'ont trafiqués pour t'emprisonner dans ton propre monde virtuel.

_ C'est ridicule, soupira Kaiba. »

L'homme de main sortit en même temps que nous, arpentant un couloir différent. Je me permettais donc de rejoindre le directeur de la société dans son bureau. Mokuba était assis sur la moquette, il barbouillait quelques notes au crayon de couleur, il nous demanda ce que nous faisions là au lieu de surveiller le module virtuel.

« Tu veux quelque chose à boire Châtel ? Demanda Seto face à la grande fenêtre. Quelque chose qui ne contient pas d'alcool...

_ Tu as du RedBull ?

_ Il n'y a rien que je ne possède pas, se vanta-t-il. »

Il déboutonna un bouton de sa chemise et se massa la nuque. Il finissait par se diriger vers la deuxième pièce pour ouvrir un petit réfrigérateur ressemblant à un coffre fort de taille moyenne. J'attrapais de ma main droite la canette qu'il me lança machinalement et le remercia tout bas. Lui se contenta d'un jus de fruit multi vitaminé.

« A la tienne Châtel...

_ A la tienne Kaiba... »

Il me fixa intensément. Je lui rendis son regard.

« Je t'écoute... Dis-moi ton secret. »


« Combien de temps nous reste-t-il ? S'inquiéta Atem en regardant avec tendresse son autre moitié.

_ A peine une heure, soupira Yûgi. Tous ces manèges m'ont épuisé ! C'est pas souvent que tu dois pouvoir en faire hein ? En Egypte Ancienne du moins ...

_ Crois moi on avait bon nombre d'activités ! Souriait-il en se laissant aller contre le banc de la fête foraine. Quand j'avais ton âge ... On se fabriquait des pirogues avec des roseaux et des plantes qui servaient à faire les papyrus. Ca remplaçait vos parcs aquatiques. On faisait la course sur le Nil en période de grande crue.

_ Woaw ! Et les crocodiles ? Ca devait être dangereux ! Souffla le garçon impressionné. »

Il avait de grands yeux, fascinés par le court récit du Pharaon. Atem ne se laissait pas de repenser à cette époque. Il n'avait pas tant de préoccupation avant de monter sur le trône.

« Les crocodiles ce n'était rien ... Comparé au Sphinx qui guettait les petits enfants dans ton genre. Si ceux-ci n'étaient pas sages ... Alors il les dévorait ! »

Il prit un air diabolique. Yûgi se mit à pouffer de rire.

« Tu mens Atem, gloussa-t-il. Le Sphinx interrogeait les voyageurs et s'ils répondaient mal alors oui il les mangeait. Mais à ton époque c'était une chimère qui représentait le soleil et le Pharaon. »

Atem était touché que Yûgi s'intéresse autant à son époque. Toutes ces choses dont il avait connaissance étaient véridiques. Il tendit une main pour attraper Yûgi, celui-ci esquiva avec une moue joueuse et s'enfuit, l'invitant à le poursuivre.

Le jeune homme se mit à sa recherche, un sourire involontaire sur les lèvres. Il ne mit pas longtemps à tomber nez à nez avec son double qui riait toujours. Il était blottit derrière un stand de sucrerie. Atem s'approcha, une main de chaque côté du garçon, empêchant ainsi toute tentative d'évasion.

« Si je suis Pharaon... Alors je suis à moitié Sphinx, considéra Atem.

_ Tu me suggères d'avoir peur ? Pouffa Yûgi en se mordant la lèvre. »

Il ne le montrait pas, mais le jeune homme, lui, était terrifié. Atem avait le cœur battant à une vitesse affolante. Ses yeux étaient rivés sur les fines lèvres du garçon, il désirait se pencher et les effleurer ne serais-ce qu'un seconde. Se sentant divaguer, il s'écarta le regard baissé.

« Atem ? Appela Yûgi voyant le malaise en attrapant la manche de son meilleur ami. »

Il tressaillit à son contact. Ses pensées le submergeaient, il se sentit perdre le contrôle. Il n'avait jamais autant désiré une personne, son imagination divaguait dans une rêverie malsaine... Il devait se ressaisir !

« Je t'achète une glace ? Fit-il tout doucement en se retournant.»


« Sinon je suis pas blonde en vrai. Normalement j'ais les cheveux jusqu'en bas du dos tout ondulés et châtains ! J'les ais coupés comme ça car je voulais à tout prix ressembler le plus possible au chanteur de mon groupe préféré. »

J'étais assise sur le bureau de Kaiba, je détestais m'installer sur une chaise en vérité. Et là il n'apportait aucune importance à ce que je sois plus grande que lui.

« Tu écoutes quoi comme musique ? Lui demandais-je subitement.

_ Et bien ... J'aime beaucoup le rock des années soixante dix.

_ Rolling Stone ? Pink Floyd ? Queen ? Bowie ?

_ Surtout David Bowie. Affirma-t-il dans un sourire. »

Je lui tendis une main, en prononçant Nakama [1] toute contente d'avoir un point commun avec ce gars là. Il me rendit ma poigne ne pouvant s'empêcher d'arborer cet air ravis. Décidemment, je gagnais des points avec cet associal. Je finissais ma troisième canette de RedBull, le teint un peu rouge. Seto avait déjà déboutonné trois boutons de sa liquette. Bientôt il finirait torse nu. Je me considérerais au paradis à ce moment très précis.

« Léa ce n'est pas que je m'ennuis... Murmura Seto en se frottant les yeux. Mais je vais retourner au module.

_ Tu m'as appelé par mon prénom... »

Il grogna à ma constatation et s'empressa de sortir de la pièce. Je le suivais souriante. Seto était sympa, si on le prenait là où il fallait. Jonouchi ne savait pas comment s'y prendre, il s'y prenait avec arrogance, et faut tourner autour du pot avec Kaiba. Au fond, c'est tout de même un orphelin complexé.

Il ne mit pas longtemps à ne plus m'adresser la parole. Comme s'il était gêné par notre attitude précédente. Lapsus révélateur très cher ! Tu dois bien me considérer pour m'avoir appelé par mon prénom. 

Se remettant à son poste, il brandit son casque, le connectant au tableau de bord. Je fis de même, avisant du regard à la fois le directeur ainsi que mes deux protégés.

« Il ne nous reste plus beaucoup de temps, constata Yûgi.

_ En effet ... Je crois qu'il est temps pour moi de ... »

Mon coude dérapa. Il est temps de quoi ? Déjà ? Je m'étais à peine remise du comportement gentil de Kaiba. Ce dernier remarqua mon attitude brutale. J'étais désormais debout la tête à quelques centimètres de l'écran. Vas-y Atem, je croise les doigts pour toi. Enfin ceux de ma main droite.

« Tu n'as pas à te forcer ... Si tu n'as pas envie de me le dire alors je ne t'oblige à rien. »

Atem n'écoute pas Yûgi. Sois courageux ! Tu vois bien que ces petites prunelles n'attendent que ça ! Balance !

Le garçon à l'écran prit les mains du Pharaon sous le regard stupéfait de Seto qui grommelait d'inaudibles paroles.

« Quoi qu'il en soit Pharaon, dis moi ce que tu désires et je ferais tout pour te le donner. »

Un bisou gay ! M'extasiais-je la bave au coin des lèvres. Kaiba se retourna dans ma direction, j'avais apparemment parlé à voix haute.

« Aibou ... Murmura Atem. »

Les couleurs se contrastaient avec exagération à l'écran. Flute, pas un problème d'écran ! Pestais-je intérieurement. Pas maintenant ! Seto régla un interrupteur près de l'image mais rien n'y faisait. C'est alors que la silhouette sombre du Pharaon se multipliait. Les ombres se propageaient. L'image floue à l'écran se pixélisait. Le son dans nos oreilles se mit à grésiller. Je voyais Kaiba paniquer pour la première fois.

« Ce que je désire ... Répéta la voix saturé du Pharaon.

_ Merde, jura le jeune homme. L'écran et les commandes ne répondent plus ! Qu'est ce qui se passe bon sang ?

_ Yûgi ... On va jouer à un jeu... »

La tonalité grésillant devint subitement stridente, on jeta notre casque dans un vif réflexe. On ne voyait plus rien à l'écran, tout était assombri par ce qui me rappelait les ténèbres. Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Merde !

« Je dois arrêter le processus ... Et ca m'est impossible, s'impatienta Kaiba en pestant de rage.

_ Je peux ? Proposais-je les mains moites en appuyant sur la manette directionnelle et les deux boutons principaux. C'est comme la Game Boy Color avec les vieux jeux. Tu règles les couleurs comme ça et hop ! Bon c'est pas hyper net, mais c'est mieux que rien. »

J'étais fière de ma manœuvre simpliste. Fière mais inquiète. Nous voyions à l'écran un paysage sombre et nuageux. Exactement le même dans lequel m'avait plongé Atem pour me livrer un duel... Je serrais des dents face à la scène qui se présentait à nous... Pourquoi ? Pourquoi Pharaon ?

Yûgi jetait des regards apeurés tout autour de lui, ressentant cette oppression comme pour le duel contre Pegasus, il avait le souffle court, cette atmosphère n'était pas celle d'un monde virtuelle, c'était celle du Royaume des Ombres.

Atem s'approcha du garçon, le visage défait, il tremblait de peur et reculait au fur et à mesure que ce dernier s'avançait vers lui. D'un geste vif, il le mit à terre, n'adoptant aucune expression faciale, comme si c'était une autre personne qui dirigeait cette plaisanterie de mauvais goût. Yûgi voulait pleurer, mais il n'en eut pas le temps. Des mains ombrageuses sortirent de nulle part pour lui agripper les poignets et les chevilles, l'obligeant à se mettre en place. Cette même table où j'avais disputé ce duel avec le Pharaon elle était là. Il allait l'obliger à l'affronter.

« Si tu gagnes cette partie ... Aibou. Alors ce souvenir n'aura plus lieu d'être. »

De grosses larmes coulèrent sur les joues de Yûgi. Il ne comprenait plus rien. Prisonnier des ténèbres, il ne comprenait pas pourquoi son ami de toujours s'en prenait ainsi à lui !

« Mais si tu venais à perdre... Tu m'appartiendras. Pour l'éternité.

_ Qu'est ce qu'il raconte ? Me demanda Kaiba.

_ ATEM ! Arrête cette comédie tout de suite ! Hurlais-je avalant presque le microphone.

_ J... Je... Je ne veux pas. Pleura le garçon. »

Atem claqua des doigts. Un plateau, qui ne ressemblait à rien à ce qui aurait pût être une partie de cartes, apparut au milieu de la table. C'était une vieille tablette de pierre ronde, ressemblant à un serpent enroulé.

« Ton amour contre ma victoire... Ma défaite contre un au-revoir, récita-t-il impassible.»

Ce jeu... N'avait rien de récent. C'était un jeu de l'Egypte Ancienne !

« Les règles sont simples... Aibou. Murmura Atem éprit d'une folie malsaine. Toi qui semblait tant au courant sur mon époque... Nomme- moi ce jeu.

_ Je ... Je ne sais plus... Balbutia le garçon.

_ Comme c'est dommage ... »

L'une des griffes maléfique délaissa sa poigne, pour parcourir le bras du garçon. Celui-ci sursauta quand l'ombre se dirigea sous son tee-shirt. Je tressaillis en voyant ce que je prenais pour une hallucination, mon regard se détourna aussitôt. Seto faisait de même, nos yeux se croisèrent.

« Yûgi... C'est le Méhen... Murmurais-je près du micro. Kaiba... Il faut faire quelque chose. »

Deux récipients apparurent près de la main droite des deux joueurs. Chacun contenant des petites pierres ainsi que des billes en terre cuite.

« Les règles sont simples... Répéta-t-il. C'est un jeu basé sur le hasard. Celui qui amène sa pièce maîtresse au centre et le plus grand nombre de pions, remporte la partie. Ces bâtons sont ce qu'on appelle des dés. »

A l'aide des dés, en forme de bâtons, chaque joueur devait faire avancer au moins une bille au centre que l'on appelait puit. Pouvant ainsi jouer le Lion, cette pièce principale. Le lion pouvait dévorer les billes de l'adversaire, le rendant ainsi redoutable.

« P ... Pourquoi ?

_ Tu me demandes pourquoi ? Siffla Atem d'un ton précipité. Si tu savais à quel point je souffre... Tu es ma douleur Aibou... Celle qui lacère mon cœur. »

Yûgi émit un cri étouffé sous l'étreinte des ténèbres parcourant sa peau.

« Je ne veux pas... Pharaon ...

_ Abandonner alors que nous n'avons même pas commencé... Cela reviendrait à dire que tu te désigne perdant. Sais-tu réellement ce que ça signifie ? »

L'œil millénaire scintillait sur son front, dévoilant tout son côté obscure. Il esquissa un sourire mielleux et susurra à son prisonnier.

« M'appartenir ... Je ferais de toi mon objet... Tu seras ma chose, mon esclave !

_ Atem ferme là ! Criais-je de plus belle ne supportant les plaintes gênantes de Yûgi.

_ Jouons. »

Il m'ignorait. Depuis quand manigançais-t-il ça ? Avais-je été berné au point de ne rien avoir vu venir ? Atem se fichait de nous depuis le début, il agissait en Pharaon égoïste. Il était pire que Bakura... J'étais le témoin de ce qu'Atem avait de moins bon en lui.

Yûgi se hâta de prendre ses dés, il hésitait à les lancer, les idées embrouillées. Il ne s'était jamais senti aussi ... Sous le regard de ce qui était son ami, il le dévisagea le visage rougis par la gêne. Il savait que c'était le Pharaon qui manipulait les ténèbres, cette idée le rendit encore plus mal à l'aise.

« Je ne comprends pas ... Totalement ce qui se passe. S'avoua Seto alors que nous étions tous les deux collés l'un à l'autre devant cette tragique scène.

_ Atem à pris la main... Il va pouvoir jouer sa pièce maîtresse, lui fis-je remarquer hagarde en me rappelant les règles du jeu. Dévorant ainsi tout ce qui se passe sur son chemin.

_ Je ne parle pas de ça... Marmonna-t-il. Mais de ce qu'il fait subir à Yûgi. »

J'osais jeter un œil à ma montre, cela faisait bientôt trois quart d'heure que les ténèbres avaient engloutis le monde virtuel de Kaiba, tant de temps que Yûgi était ligoté par ses ombres malveillantes.

« Je considère un peu le lion comme ... Un sphinx. Riait le Pharaon en avançant son pion. Il me représente. Je suis la chose la plus terrifiante au quelle tu as eu à faire Aibou...

_ C'est à moi ... de jouer. Haleta le garçon. Je fais entrer une nouvelle bille en jeu. »

On ne pouvait jouer qu'un seul pion à la foi, sauf quand le lion était sur le terrain. Atem avait déjà 4 billes sur le plateau ainsi que son lion, Yûgi n'avait que deux billes... Il n'y avait aucun aboutissement dans son jeu, et ceci depuis le début.

Le plateau n'était qu'une spirale, représentant en autre un serpent, comme un jeu de loi on partait du bout de la queue pour arriver jusqu'à la tête, c'est-à-dire le puit.

Kaiba par moment essayait d'annuler la commande de fonctionnement, il avait même arrêté la machine où Yûgi reposait, mais en vain. Seul le Pharaon pouvait arrêter ce duel désormais.

Je posais ma main contre la vitre du module. Yûgi... Je suis tellement désolée. Jamais je n'ais voulu ça... Jamais je ne l'aurais laissé faire si j'avais su qu'il ...

Pourquoi son visage était si impassible ici, alors qu'il endurait une torture humiliante dans le monde virtuel ? Je revins vers Kaiba, lui cramponnant le bras, le suppliant de trouver une solution. Le jeune homme s'excusa en avouant que cela le dépassait complètement.

« Ne reste plus qu'à espérer que Yûgi ne batte le champion en titre... A un jeu de hasard.

_ Il est... En mauvaise posture.

_ Tout vas s'arranger, me souffla l'héritier posant une main hésitante dans mon dos. »

Les caméras montraient la composition du jeu. Yûgi s'était fait dévorer ses trois pions, il n'en avait plus qu'un en jeu, il allait bientôt pouvoir utiliser sa pièce maîtresse le Lion. Si Atem avançait de trois cases s'était fichu...

« A toi de jouer... Yûgi. »

Le garçon jeta son bâtonnet, l'ironie faisait en sorte qu'il aurait pût atteindre le centre à une case près. Atem je te jure... Je t'empêcherais de prendre Yûgi comme tu le souhaites, je ne te laisserais pas souiller son âme... En tant qu'Elue je ne puis l'accepter !

Une quinte de toux m'arrachant de mes pensées négatives. Elle fut brève, mais les taches de sang sur la chemise de Kaiba n'indiquaient rien de bon. Il me lança un regard inquiet.

Oh ça oui Pharaon ... Je te jure que tu vas payer !

Le concerné lança son dé, il jugea du regard le jeu. Ses yeux améthyste se posèrent sur sa victime. Atem referma ses doigts sur le bâtonnet lui indiquant qu'il pouvait désormais avancer de trois cases... Avalant tout espoirs de revoir un jour le sourire de ce garçon.

Aibou... Mon autre moi... Yûgi... Il ne comprenait plus pourquoi il agissait ainsi... Tout ce qu'il désirait c'était son ami, cet être qu'il avait attendu durant des millénaires. Pourquoi en arriver là ?

Yûgi ne pleurait plus, il fixait le sol, dans l'envie de ne plus croiser son regard. L'œil sur le front d'Atem s'estompait, il sentit dans sa poigne le bâton de terre cuite se briser. Les ombres libérèrent le garçon qui retomba doucement dans son siège, épuisé.

« J'abandonne... Lâcha subitement le Roi du jeu. »

Kaiba et moi levions tous les deux les yeux vers l'écran, tout était redevenu normal, la mélodie effacée de la fête foraine battait son pleins au loin. Loin des deux garçons qui maintenant face à face ne se disaient plus rien.

Yûgi le regard fixé sur le sol, croisa les bras, tremblant, comme s'il avait froid, Atem n'osait pas le regarder, honteux.... Honteux de son comportement. Il cherchait ses mots, des mots qui ne le mènerait à rien, car il avait commis l'irréparable.

« Puisses-tu ...

_ La ferme, rétorqua le garçon les poings serrés.

_ Puisses-tu me pardonner... Souffla Atem en tombant à ses pieds. »

Je cramponnais la main de Kaiba face à se spectacle. C'était en larmes que le Pharaon se prosternait face à celui qu'il aimait et qui pourtant... Qu'il avait fait souffrir sous nos yeux.

« Je suis un être immonde... Je voulais tant t'avoir à mes côtés jusqu'au bout, vivre chacun des moments importants de ta vie, jusqu'à fin... Je te voulais à moi seul... Yûgi.

_ Tais-toi ! S'écria l'adolescent.

_ Ce que j'ais fait et impardonnable... Mais... Je t'aime à en mourir si tu savais... »

Oh-mon-dieu. La surprise se lisait sur les yeux de Seto, il ne semblait pas croire ce qu'il venait d'entendre. La déclaration du Pharaon avait été si... Non il avait tout gâché...

Atem tandis une main hésitante vers Yûgi. Il voulait l'effleurer une dernière fois. Une dernière fois avant qu'ils ne se disent au revoir... Avant cet adieu si proche. Le garçon recula, évitant tout contact avec son bourreau, le visage rougis par l'abjection qu'il éprouvait face au Pharaon.

« Tu me dégoutes... Cracha-t-il dans un sanglot. Je ne veux plus te voir ! »

Il leva les yeux, cherchant une caméra du coin de l'œil, et nous demanda à ce qu'il revienne. Atem était toujours à genoux, les larmes coulant sur son visage de l'ombre, il n'avait pas profité de sa deuxième chance... Il était passé à côté.

« Yûgi ! M'exclamais-je alors que le module s'ouvrit. »

Je m'arrêtais à une distance suffisante du garçon. Il se cachait le visage, masquant une tristesse sans pareil. Il pleurait d'avoir perdu un ami, d'avoir été trahis...

Atem... Tu n'es qu'un idiot...

« Baka [2], baka... Murmura-t-il ses yeux dissimulés derrières ses petites mains. Baka ! »

Pourquoi lui avoir fait-ça ? Que t'est-il passé par la tête?

L'adolescent sortit de l'appareil, une douleur vive me prit lorsqu'il retira de son cou le puzzle millénaire, les yeux rouges, son corps encore prit de faible convulsions. Je me voulais rassurante, je voulais rentrer avec lui, lui faire oublier d'une manière ou une autre ce qui s'était passé. J'étais prête à convoquer Shadi pour qu'il remettre en ordre les idées de Yûgi, afin d'oublier ce cauchemar.

« Je vais faire... un tour dehors... Murmura-t-il sans me regarder. »

Je voulais le rattraper mais Seto m'en empêcha en me tenant par le bras gauche si bien que je ne sentais pas sa poigne. J'avais terriblement mal au ventre, cela était dût à la peur et aussi au fait que la mort me rattrapait petit à petit. Oui désormais elle pouvait me prendre, je n'avais plus rien à faire ici.

« Je suis désolé d'avoir... De t'avoir fait perdre ton temps. M'excusais-je auprès de l'héritier.

_ Et moi de ne pas avoir sut agir plus tôt, marmonna-t-il. J'ai atteints mes limites. »

J'essuyais d'un revers de main ce qui coulait de ma bouche, ce liquide chaud qui m'effrayait. Je ne voulais pas lui afficher ce spectacle. C'était dans la pire des situations que je me rapprochais de ce riche rival, il serra son étreinte autour de mes épaules, tendu face à cette proximité mais tout de même si protecteur. Merci Seto... J'en avais vraiment besoin.


« C'est incroyable... Comment un si grand duelliste tel que lui puisse... Réfléchis-t-il en me tendant un bol de lait chaud.

_ Pour moi tous les duellistes sont gays... Bredouillais-je. Même toi.

_ Je te demande pardon ? S'étonna-t-il en fronçant les sourcils.»

Hormis Jonouchi, je suis persuadé que tous ces joueurs de cartes n'étaient que des adolescents complexés de ne pas avoir de copines. Seto était-il complexé ? Orphelin oui. Mais sa façon de vouloir une revanche face au Pharaon était une manière étrange que j'interprétais comme de l'homosexualité refoulé. Il désirait le vaincre, cela l'excitait d'une certaine façon.

« On a tous nos petit secret Seto. Fis-je en avalant une gorgé. Ce que tu as vu aujourd'hui en est un. Ne le dis à personne s'il te plait. »

Il acquiesça d'un hochement de tête. Yûgi était partit depuis vingt bonnes minutes tout au moins. Je devrais peut être aller le chercher. Un téléphone mural se mit à sonner, je retirais mes pieds des genoux de Seto et le laissa aller décrocher le combiné, à contre cœur.

« Sur le toit ? Marmonna-t-il à son interlocuteur d'un air trop contrarié. »

Il parlait de ... Je n'eus pas le temps de réfléchir, c'était mon ami qui était sur le toit. Il allait faire une connerie ! Je me précipitais dans le couloir, bousculant les employés de nuit au passage. Me jetant dans l'ascenseur je cherchais vivement le plus haut étage afin d'y accéder plus rapidement. Lorsque les portes s'ouvrirent symétriquement, un homme rondouillard à moustache me barra le passage, étonné de voir une blonde essoufflé face à lui. Je le reconnus un instant, c'était un des cinq grands. Shujo Otaki, le cinglé des pingouins.

Tant pis ! Je m'élançais dans les derniers escaliers, priant pour que le garçon ne se précipite pas vers les ténèbres tout de suite. Yûgi je t'en supplie...

Le garçon était là, sur le bord d'un petit muret, assis. Il contemplait la ville de Domino de cette hauteur vertigineuse. Les lumières de la cité étaient magnifiques, elles se reflétaient dans ses grands yeux aux prunelles mauves.

« Salut Léa-chan... »

Son puzzle... Il n'était pas là.

« Salut Yûgi-kun... Tu n'as pas froid ?

_ Si un peu... Mais ce n'est pas grave. »

J'avalais ma salive. J'avais peur de comprendre... Le ton calme, trop calme qu'il employait. Je ne voulais pas l'entendre parler ainsi. Pas de bêtises, je ne le supporterais pas...

« Donne-moi ta main... Lui demandais-je en approchant craintive.

_ Pourquoi ?

_ J'ai peur que tu ne te prennes pour un oiseau, essayais-je de plaisanter. »

J'arrivais à sa hauteur, il avait les mains posées sur la partie extérieure du rebord. Comme si celles-ci étaient prêtes à le pousser dans le vide. Ses pieds plaqués contre le muret, l'un d'eux tenait le puzzle par la chaine. Il n'avait qu'à les bouger et le pendentif volerait en éclat. Un seul faux mouvement, et c'était aussi mon meilleur ami que je perdais.

« Tu te rends compte Léa-chan... Tout ce qui s'est passé depuis ces huit mois... C'est fou.

_ C'est vrai, avouais-je. Huit mois déjà.

_ Je serais devenu un meurtrier ... A cause de lui. »

Un meurtrier ?

« Ne fais semblant de ne pas avoir compris ... Me fit-il remarquer. Mon refus entrainera ta mort, c'est indéniable. »

La vérité était là. Sans l'amour entre ces deux êtres ... Je mourrais.

« Comment puis-je répondre à ses sentiments ...après ... après ça ? »

Je posais ma main près de la sienne, prêt à le rattraper s'il le fallait. Oui Yûgi je comprenais ce que tu voulais dire. Il n'y avait aucun moyen de revenir en arrière, même si la mort venait me prendre, peu importe... Je resterais au bout avec toi. Tu seras mon assassin, mais j'aurais vécu les meilleurs moments de ma vie. Mais j'aimerais tant que tout cela ne soit pas arrivé.

J'aurais tant voulu ne pas traverser ce couloir. Tu as tant souffert...

« Comment pouvait-il croire une seconde que je dirais oui ? On ne peut pas forcer quelqu'un à aimer... Il aurait dut le comprendre dès le début. »

Tout se passa très vite. Je n'avais qu'un bras pour le tenir contre moi, le puzzle qui ne tenait sur sa chaussure qu'à un fil, s'enfonçait dans la nuit pour éclater dans un bruit sourd sur le trottoir bien loin de nous. Il était lourd, crispé dans mon étreinte. Il s'excusait tout bas, se traitant comme ridicule, idiot...

Je fredonnais tout près de son oreille, une mélodie pour le rassurer... Calme-toi petit ange... Calme-toi... Tout est terminé... On va surmonter ça.

Son désespoir ne l'avait pas fait hésiter. Il s'était sentis capable de sauter.


Kogoro Daimon ruminait dans son coin, alors que les hommes de mains de Kaiba s'occupaient de récupérer le puzzle en miette qui avait entre autre explosé la toiture de sa voiture, sa voiture à lui ! L'un des cinq grands ! Seto s'était occupé de raccompagner Yûgi chez lui, je me chargeais alors de ramasser les pièces éparpillés du puzzle.

La présence du Pharaon n'était plus là. Il avait subitement disparut.

« Je crois qu'il y a tout, me fit Mokuba se voulant rassurant. »

Je le remerciais tout bas. J'étais persuadée de ne pas pouvoir un jour refaire cette énigme qu'était le puzzle millénaire, surtout s'il manquait des pièces. Je pris celle où un œil y était gravé, la serrant contre moi je me concentrais, les yeux fermés. L'âme du Pharaon m'appelait, son âme brisée en d'indissociables morceaux. Je voyais les parts de son esprit briller dans la ruelle.

Il s'en fallait de peu.

Qu'importe... Je reconstituerais ce puzzle. Je suis arrivé jusqu'ici et ce n'est pas pour rien. J'étais l'Elue, je ne devais pas renier ma mission et pour cela j'irais jusqu'au bout !

[1] Traduction : terme signifiant tout simplement «camarade»
[2] Traduction : Idiot, imbécile

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