PDV Abby :
Deux paires de yeux me regardèrent - des bruns agacés, et des bleus surpris.
Niall était le premier à prendre la parole.
- Que fais-tu ici, Abby ?
Zayn repoussa sa chaise roulante loin de la table de conférence, se tournant vers moi. Il plissa les yeux.
- Qu'as-tu entendu ?
Je croisai les bras nerveusement.
- Assez pour savoir que j'ai besoin de vous aider.
- Non.
- Mais, Monsieur.
- Non, Abigail ! Maître Zayn grogna.
- Monsieur ! Niall m'interrompit, gagnant notre attention.
- Parlons de façon professionnelle, d'accord ? Abby, prends un siège.
Niall poussa une chaise pour moi et je m'assis en face de lui, à côté de Zayn.
Je jouai nerveusement avec les doigts de ma main non fracturée, en attendant que Zayn dise quelque chose. Rien.
Je parlai enfin :
- Je peux aller chez Sykes. Ce n'est pas si grave. Je vais aller voir ce qu'il veut, parler et puis nous pourrons partir, non ? Je me tournai vers Zayn.
Il courut une main dans ses cheveux, en colère.
- Abigail, peux-tu être un peu moins stupide ?
Je fronçai les sourcils, ne faisant pas attention à ses paroles. Il était juste en colère.
- Que voulez-vous dire ?
- Je veux dire, il ne va pas tout simplement "parler" avec toi. Et je ne serai pas en mesure de te récupérer.
Je réfléchis une seconde.
- Si cela empêche que vous soyez menacé, je le ferai.
Niall se leva.
- Elle a dit qu'elle le fera.
Zayn le regarda.
- J'ai entendu. Il se tourna vers moi. Non.
- Mais pourquoi pas ? C'est comme être une esclave ici, non ?
Il se pinça l'arête du nez.
- Niall, sors. Allez.
Niall se leva rapidement et sortit de la pièce sans un mot, nous laissant seuls.
Je tirai ma chaise loin de la table, me tournant vers Zayn.
- Pourquoi pas, monsieur ?
- Parce que. Dit-il sèchement.
- Mais si ça va vous aide-
Il se leva brusquement, criant soudainement.
- Arrête Abigail ! J'ai dit non et c'est définitif ! N'as-tu pas compris ? Sykes va te battre et abuser de toi ! À plusieurs reprises, jusqu'à ce que tu meures ! Veux-tu que cela arrive ? Il s'énerva.
Je m'enfonçai dans mon siège.
- Non. Dis-je d'une petite voix.
- Veux-tu être battue ? Il m'interrogea.
J'hésitai, mais alors que je le regardai dans les yeux, mon regard bleu transperça le sien. Mon courage coulait dans mes veines.
- Est-ce si différent de ce que vous avez fait à Harry ?
-
PDV Zayn :
Elle me regarda de ses iris bleus et parla.
- Est-ce si différent de ce que vous avez fait à Harry ?
Je me figeai.
- Abigail...
- Vous ne pouvez pas juste m'appeler Abby ? Pourquoi est-ce si difficile ?
Je souris, continuant...
- Abigail, comme je te l'ai dit avant, Harold a désobéi aux règles, je n'ai jamais blessé mes esclaves sans raison. Je les punis quand il le faut, quand une règle a été transgressée. Mes règles doivent être appliquées et suivies et non le contraire.
Je m'arrêtai, puis continuai lorsqu'elle hocha la tête.
- Sykes est différent. Il le fera par plaisir. Il aime voir les plus faibles souffrir.
Son regard était mort de peur.
- Mais je ne veux pas que tu sois blessée ou en difficulté.
Je laissai échapper un petit rire de ma gorge.
- Ne t'inquiète pas, je vais trouver une solution, d'accord ?
Elle fronça les sourcils, un regard attristé apparaissant sur ses traits attrayants.
- S'il te plaît ne t'inquiète pas à ce sujet, d'accord ? Je lui lançai un sourire, en me penchant vers elle. Je pris lentement son visage en coupe avec ma main, une moue se forma sur ses lèvres charnues.
- Monsieur... murmura-t-elle et puis je fermai ma bouche sur la sienne.
-
Je m'assis sur le bord de son lit et elle me regarda de sous les couvertures avec des yeux inquiets, les sourcils froncés comme si elle était plongée dans ses pensées.
Je brossai une mèche de ses cheveux, l'écartant de son visage, et ses yeux lointains revinrent à moi.
- Ne pense pas trop. Lui dis-je.
Elle fronça les sourcils.
- C'est pas si facile avec tout ce que j'ai en tête.
- Si c'est pour Sykes, ne t'inquiète pas. Je vais trouver quelque chose.
Elle se mordit la lèvre, un regard de triste sur le visage.
- Eh bien, il y a de ça, mais...
- Quoi ? Dis-moi. Dis-je doucement.
Quelles étaient ses inquiétudes ? Était-ce Harry ?
Elle ferma les yeux un instant.
- Je ne suis pas sûre de vouloir en parler.
Maintenant, c'était à mon tour de froncer les sourcils.
- Est-ce à-propos de... Harry ?
Ses yeux bleus s'ouvrirent et elle avait l'air un peu choquée.
- Quoi ? Non.
J'insistai encore une fois, voulant une réponse.
- Alors c'est quoi ?
Elle secoua de nouveau la tête. Après quelques instants de silence, elle reprit la parole.
- Quel jour sommes-nous demain ?
Je la regardai confusément. Y a-t-il quelque chose demain que je ne connaisse pas ?
- Le cinq décembre.
- C'est ce que je pensais. Dit-elle solennellement.
Je m'arrêtai, choisissant mes mots avec soin.
- Est-ce un jour important ?
Elle ne dit rien, au contraire, elle ferma les yeux et fronça les sourcils une fois de plus. Je saisis sa main fracturée avec soin dans les miennes, jouant délicatement avec ses doigts et tenant sa petite main féminine dans la mienne.
Un long moment passa, sans que l'un de nous dise un mot.
Enfin, je me levai de son lit, en lui serrant la main doucement, pour lui faire savoir que je partais. Je me penchai, déposant un baiser sur sa joue.
- Bonne nuit, Abigail.
- Bonne nuit.
Pendant que je fis mon chemin hors de sa chambre, j'éteignis les lumières, fermai la porte et regardai l'heure. 22h13.
Je savais que Niall arriverait pour verrouiller toutes les portes des esclaves inférieurs d'une minute à l'autre. Rapidement, je sortis les clés de ma poche, soupirai et verrouillai la porte.
Alors que je marchai, mon esprit ne pouvait s'empêcher de penser au pourquoi demain était une date importante pour Abigail.
Peut-être que j'irais l'interroger après le petit-déjeuner de demain.
-
Je fis mon chemin hors de mes quartiers, jusqu'à la salle à manger, fatigué. Je n'étais pas vraiment de bonne humeur après avoir veillé toute la nuit, incapable de m'endormir. Je regardai à côté de moi, ne prenant pas la peine de donner le "bonjour" habituelle à Perrie, en embrassant sa joue.
Au lieu de cela, je lui demandai :
- Est-ce que tu vas mieux, Perrie ?
Elle me regarda en hochant lentement la tête. Elle avait été très calme depuis sa crise de panique après être allée au manoir de Sykes, comme si la situation l'avait humiliée.
Les serviteurs nous proposèrent le petit-déjeuner et j'attaquai rapidement la tarte à la cerise que j'avais demandée.
Elle baissa les yeux sur son assiette, jouant avec sa nourriture sans vraiment y toucher. Je fronçai les sourcils, mais l'ignorai.
C'est alors que je réalisai qu'Abigail n'était pas venue pour le petit-déjeuner, le siège à côté de moi était vide.
J'arpentai la salle, regardant tout le monde assis. Mes yeux se plissèrent immédiatement lorsque je remarquai qu'Harry n'était pas à sa place habituelle.
S'ils ont osé se fréquenter sans ma permission, ils allaient m'entendre.
J'avais juré de la punir si je les retrouvais ensemble.
Bien que je ne veuille pas lever la main sur aucun de mes esclaves, notamment Abigail.
Mais il n'y avait pas exceptions à la règle.
-
Immédiatement après avoir fini mon petit-déjeuner, je me dirigeai vers la chambre de Harold, pour voir si je pouvais trouver l'un d'entre eux.
Je passai rapidement par l'entrée principale et me dirigeai vers l'aile des esclaves supérieurs, perdu dans mes pensées tout le long du chemin. Lorsque j'atteignis finalement sa chambre, j'appuyai mon oreille contre la porte, à l'écoute.
Il n'y avait pas de sons. Je tournai donc rapidement la poignée et ouvris la porte.
Mes yeux tombèrent sur un Harry très épuisé, endormi à son bureau, avec une pile de livres de géographie sous la tête.
Je n'ai jamais vraiment compris, Harry et sa fascination pour la connaissance et la lecture. Il a toujours été à la recherche de nouvelles choses à lire, à apprendre, à comprendre. Les livres qui se trouvaient sur son bureau venaient évidemment de la grande bibliothèque que j'avais construit pour tous mes esclaves.
Peut-être qu'il voit ça comme un moyen de s'échapper de ce monde, même si ce n'est que pour quelques heures.
Après avoir rapidement regardé son dos nu couvert de bandages, je me retournai et je sortis de la pièce, fermant la porte derrière-moi.
-
PDV Abby :
Je me recroquevillai en boule sur mon lit, les couvertures au dessus de ma tête. Je ramenai mes genoux près de moi et avalai la stupide boule logée dans ma gorge.
J'étais épuisée, fatiguée, n'ayant pas réussi à dormir de la nuit. Je ne pouvais penser qu'à lui, à comment il était censé me sauver à mes 18 ans et à quel point il me manquait. Énormément.
Chaque fois que je me regardais dans le miroir, je me souvenais de lui.
Mes oreilles se dressèrent et mes yeux s'écarquillèrent lorsque j'entendis la porte de ma chambre. Je ne bougeai pas, ne cherchant pas à savoir qui venait d'entrer, même si j'avais le sentiment de savoir de qui il s'agissait.
- Abigail ? Sa voix masculine se fit entendre.
Je ne répondis pas, enterrant un peu plus mon visage dans mes genoux.
- Tout va bien ? La voix de Zayn s'approchait, et je pouvais sentir sa présence à côté de mon lit.
Le matelas de mon lit était trempé. Une main tira les couvertures de ma tête, exposant mon visage.
Je fermai les yeux, secouant la tête.
- Je-je-je... Non.
- Veux-tu m'en parler ?
Je me mordis la lèvre durement, forçant la boule de ma gorge à descendre.
- Enlace-moi. Murmurai-je dans un souffle.
- Pardon ? Il se pencha, n'ayant pas entendu.
- S'il te plaît. Le suppliai-je, mes yeux étaient pleins de larmes. S'il te plaît, enlace-moi.
Il s'arrêta un instant, avant que je ne sente ses mains autour de mes bras, me tirant vers le haut, en m'asseyant. Il m'apporta sur ses genoux et mit ses bras autour de moi de façon protectrice.
J'enterrai mon visage dans sa poitrine, inhalant son parfum masculin. Je fis de longues et profondes respirations pour me calmer, retenant mon envie de pleurer.
Je le sentis reposer son menton sur mon épaule, en me frottant doucement le dos.
Après un long moment de silence, il parla enfin.
- Veux-tu me dire de quoi il s'agit ?
-
PDV Zayn :
Je la retrouvai recroquevillée dans son lit, sous la couette, ses bras enroulés autour d'elle comme si elle essayait de se cacher.
- Abigail ? Parlai-je doucement, faisant lentement mon chemin vers son lit.
Elle bougea légèrement sous la couette, mais ne répondit pas.
- Tout va bien ?
Je me laissai tomber sur son lit, tirant la couette.
Elle bégayait, cherchant ses mots.
- Je-je-je... Non.
Je fronçai les sourcils. Je sais que, les filles ont tendance à se sentir mieux lorsqu'elles parlent de leurs problèmes. C'était sûrement le cas d'Abigail.
- Veux-tu m'en parler ?
Elle murmura quelque chose que je ne pus entendre. Je me penchai de plus près.
- Pardon ?
- S'il te plaît, enlace-moi. Me supplia-t-elle.
Mes yeux s'agrandirent dû à sa franchise, mais je ne dis rien et la tirai vers le haut, sur mes genoux. Je passai mes bras autour de son petit corps, frottant doucement son dos. Elle enfouit son visage dans ma poitrine en fermant les yeux.
Je la laissai se calmer pendant un certain temps, attendant qu'elle me dise ce qu'il se passait.
Quinze minutes s'étaient écoulées et elle n'avait toujours pas dit un mot. Je me raclai la gorge et pris la parole.
- Veux-tu me dire de quoi il s'agit ?
Elle se figea, puis soupira.
- C'est son anniversaire aujourd'hui. Déclara-t-elle.
Mes sourcils froncèrent dans la confusion.
- L'anniversaire de qui ?
- Il était censé revenir pour moi, pour me récupérer à mes 18 ans.
Je fronçai les sourcils à nouveau, encore plus confus.
- Qui ?
Elle continua, parlant plus à elle-même, qu'à moi.
- Mais je ne pouvais pas le supporter plus longtemps. Je devais partir. J'avais besoin de partir.
Je la laissai continuer. Peut-être qu'elle expliquera tout, si elle continuait de parler.
Elle se tourna vers moi, les yeux pleins d'inquiétude.
- Qu'est-ce qu'il va faire quand il viendra me chercher pour mon anniversaire ? Il ne me trouvera pas ! Je-j-j'ai besoin de lui faire savoir où je suis !
Je sentis immédiatement mon estomac se tordre de jalousie, me demandant qui était censé être cet homme. Je pouvais déjà sentir l'hystérie d'Abigail la traverser. Je pressai donc son bras afin de la rassurer.
- Qui ça ? Demandai-je à nouveau.
Ses bras s'enveloppèrent autour de mon torse, en me tirant. Je continuai de lui caresser le dos.
- Abigail, de qui parles-tu ?
Elle secoua la tête, un peu plus de larmes coulait sur son visage.
Je commençais à devenir de plus en plus frustré de ne pas savoir. Le désir ardent de comprendre de qui elle parlait dévorait lentement toutes mes pensées. Je laissai échapper un soupir, en essayant de garder mon sang-froid. Je n'allais pas devenir fou.
Je la poussai doucement de mes bras et la mis sur le matelas, puis me posai à côté d'elle. Je passai mes bras autour d'elle et tirai son petit corps près de moi. Elle enfouit son visage dans ma poitrine, enroulant ses bras féminins autour de moi.
Pendant que je passai doucement ma main dans ses cheveux, je plaçai un doux baiser sur son nez.
- Est-ce que ça va, mon amour ?
Elle renifla, en hochant très lentement la tête.
- Je pense que oui.
Je continuai de faire courir avec douceur mes doigts dans ses cheveux, reposant mon menton sur sa tête.
- Tu n'as pas mangé, as-tu faim ?
Elle secoua la tête.
- Non.
Un silence suivit ces paroles. Je lui frottai le dos afin de la réconforter en silence. Après un certain temps, ses sanglots devinrent silencieux et ses reniflements moins fréquents.
Une heure plus tard, elle était maintenant calme. Je continuai de la tenir pendant quelques minutes, en regardant sa poitrine se soulever lentement à chaque souffle qu'elle prenait.
Je me défis finalement de son emprise, faisant attention à ne pas la réveiller et tirai les couvertures sur elle. En me penchant, je plaçai un chaste baiser sur son nez et quittai sa chambre.
Je fermai la porte derrière moi et dans l'épuisement, je me glissais sur le sol en dehors de sa chambre.
-
Il était presque l'heure du dîner et je n'avais pas encore vu Abigail depuis que j'avais quitté sa chambre ce matin. Une partie de moi était agacée qu'elle n'ait pas terminé de raconter ce qui la préoccupait, mais l'autre moitié me disait que je devais la laisser pleurer dans l'intimité de sa chambre.
Tandis que j'entrai dans la salle à manger, je décidai que si elle ne viendrait pas pour le dîner, j'irais lui rendre visite et lui ramener à manger. Elle ne pouvait pas se priver de nourriture toute la journée, peu importe la personne qui était la raison de ses larmes